'
+
j #4n le #e
_ À 4
(rave uvre .: » MY pe
/, pp >1 Val L4
Er cri :
dés
(éd
THÉATRE
D'Æ SC H Y LE:
PREMIÈRE PARTIE.
TOM Es 0 o N sn
Contenant trois Pièces :
AGAMEMNON. |
LES CHOËPHORES.
LES EUMÉNIDES.
HS ee
THÉATRE
D'ÆSCHYLE,
TRADUIT EN FRANÇOIS,
. KTEC
DES NOTES PHILOLOGIQUES
ET .
LI
DEUX DISCOURS CRITIQUES,
Par F. J. G. DE LA PORTE DU THEIL.
.PRÉMIÈRE PARTIE,
., Contenant les fept ‘Tragédies éntières.
en TOME SECOND.
Æ
f lot AC PARIS,
DE-AIMPRIMERIE DE LA RÉPUBLIQUE.
à » on
AN III.
Æ SCHYLI
TRAGŒDIARUM
R E L I Q U I Æ&,
Quas, ad Londinenfis quidem Editionis fidem,
fed exhibitarum in cæteris Editionibus , nec
© nonîn quibufdam manufcriptis Exemplaribus,
Jectionum variètate diligénter ponderati,
Li
RECENSUIT, NOTIS ILLUSTRAVIT, AC DENUO EDIDIT ’
FR, JOA GA. DE LA PORTE DU THEIL
. - Pa ‘ %
PARS PRIMA, Q%.
- PT M
. Ÿ
Superfites feptem Tragœdias continenst
TOMUS SECUNDUS. bn
TYPIS REIPUBLICÆ.
ANNO Ill.
Æ SCHYLI
TRAGŒDIARUM RELIQUIÆ,
Le
PARS PRIM A.
TOMUS SECUNDUS,
.#. Dramata tria exhibens :
6 Va:
A2 +
< ?
D. AGAMEMNONEM.
D A * CHOÉPHORAS.
,, f EUMENIDES.
+ à .
+
Venales proftantapud J. L. NYoN , vi du Jardinet.
AGAMEMNON,
TRAGÉDIE
D'ÆSCHYLE.
L2
ATZXT AOT
TrALOQATA,
ATAMEMNAOAN.
2 Aiïj
:IYHO@EZIZX
THE TOY AIEXY'AOY TPATOAÏASZ,
H° ETITPA'ETAI,
ATAMEMNON.
Ai EMN@N &s T'Auy day, Ty KAu-
pipe, ei mopOnod m l'Auy, Urégero à
auThs fLÉERS onpeuvE ED mupard, O'9r
oxomy Cnadioer Eh pu KAurguwmispa iv
Thegin T AUpoTr.
Key 0 À dy a&myfeuner.
AUTR 3 Tor TA] @rcoGuTŸ] 6yA0r pera-
Téumeny, aRi Tù upon) teolon JE Gr Ÿ
d ess ouviçgara onyés AXOUTRTES mai
Qouar.
Mer où mmoAD 3 à TaAouGios © Ogre,
y @ x my mo dimyiru.
A'yauiuer N''ER ain" épyerae
Efreno d' dm imiex dmim, ga Là @
AGDvez ÿ n Kaonydpa.
AUS e oud mesusipyermy Es T oixoY oux
Ty KAurispe. Kaaydpa 3 TTCIANTEUETA) ,
>
#
2 ——
SUJET
DE LA TRAGÉDIE D'ÆSCHYLE,
IN TITULÉE,
AGAMEMNO N.
A GAMEMNON, en partant pour Troye,
avoit promis à Ciytæmneftre, que, s'il prenoit
cette ville, il l’en inftruiroit le même jour, par
des fignaux de feu. Ciytæmneftre chargea un
garde intéreflé par l’efpoir d’une récompenfe,
d’obferver ces fignaux. Celui-ci les aperçoit,
& les annonce à la reine. Auffitôt elle raflemble
les vieillards les plus contidérés, pour leur
apprendre ce dont les fignaux l'ont infruite.
Ces vieillards compofent le chœur, qui célèbre
cette nouvelle par fes chants. Peu après, arrive un
hérault, Talhybius, qui raconte ce que l’armée
a éprouvé dans le trajet, au retour. À gamemnon
paroît fur un char: fur un autre char qui le
fuit, font Caflandre & les dépouilles de Troye,
Agamemnon entre dans le palais avec Clytæm-
neftre. Caflandre, avant d’y entrer aufi, prédit fa
À iij
4
propre mort, celle d'A gamemnon, & le parricide
futur d'Orefle ; puis, déchirant fes bandelettes,
& {e dévouant au trépas , s’élance dans l’intérieur
du théâtre. |
Cette partie du drame eft principalement admi-
rée, comme très-frappante, & fort attendriflante.
Ælchyle (ce qui lui eft particulier) fait tuer
Agamemnon hors de la fcène (1), &, fans mar-
quer le moment où Caffandre eft immolée , fait
apporter le cadavre de cette princelle fur le
théâtre. Ægifthe & Clytæmneftre, pour fe jufti-
fier de ce double affaffinat , allèguent chacun un
motif de vengeance ; l’une, le facrifice d’Iphi-
génie, l’autre, les cruautés que Thyefte fon
père avoit éprouvées de la part d’Atrée.
Cette pièce fut repréfentée fous l'archontat
de Philoclès, la feconde année de la quatre-
vingtième ofympiade (2).
Æchyle remporta le prix. Ses pièces étoient,
VA gamemnon, les Choëphores , les Euménides,
& le Protée, drame fatirique. Xénoclès d’Aphidné
failoit les frais de la repréfentation (3).
| 4
où ds @ Raoñux eornSer, À tauTs x
à A’yauéurorns Suvanr, Tv dE, Ofpequu
anreoxroior, À amd 6 Suvouun, pla ox
& aunar.
Tôr 5 m uéess G dpduaros Quuualeru,
ds À EXmANEN À oixTor Ixg0r EumoiQr.
VNos N AlÏxuA0s my A’yauéurre 6
(legendum eft potiùs nm: vide Stanleium,
& notam (1) gallicam. } oxwvns aypaaX, raid
Ty 5 Kaonrdbas owmons JuyaTor, VExpay
avrlo vridtuËe. Tlerroinxé ve Ainoo y KAura-
purispau > eugreesr Siaçuea(opävor ei Ts
ahoupéatus , ti épangio Th À, Th aupéol
Torfuuas mr 3, nus 7 mareos Ovéquu 52
A'Teéws ovuPoegise
ES yn rm dpaua 6 apyevms DA
2NeoG, CAuurriads exo y, (legendum
eft omnind dAuwmad) oydbnxog-n : vide etiam
Stanleium & notam (2) gallicam.) ét dévrpo.
Ilepros Aiyu/0s A’yauéuror, Xonpoesis,
Evuvin, Tleptei curuerrd.
Evry ÆerouN ns À’Pidretge
À iv
TA TOY APA'MATOZ
HPO' ER TH A.
YAA 5%.
XOPO'S.
KATTAIMNHETPA.
KHPTYEÆ, Tao.
ATAMEMNAON.
KAZANAP A.
AITIZ@0OSs.
Tes AonÇe D 0 QUAGE, DexTUY Aya aéuyoros.
H £ Cum © AA \aixerra,
*
ee mate
3
PERSONNAGES
DE LA PIÈCE.
UN GARDE, ou SURVEILLANT,
ILeft compofé de vieillards,
LE CHŒU 1) qui forment comme le
fénat d’Argos.
CLYTÆMNESTRE.
UN HÉRAULT (Talthybius).
AGAMEMNON.
CASSANDRE.
ÆGISTHE.
La première fcène (où le furveillant, ancien
Jerviteur d'Agamemnon, parle feul) fert de prologue.
La Scène eft à Argos.
LAN
AGAMEMNON,
TRAGÉDIE D'ÆSCHYLE.
LE SURVEILLANT.
RÉCIT IAMBIQUE.
D JEUX! ne mettrez-vous point fin à mes
travaux! Des années s’écoulent, depuis que,
placé, ainfi qu’un chien fidèle, au haut du
palais des Atrides, je confidère l’affemblée noc-
turne des étoiles, & le lever & le coucher de
ces deux flambeaux du ciel, de ces deux princes
brillans des aftres, qui ramènent aux mortels
lhiver & l'été... .J'attends le fignal éclatant
du feu qui doit annoncer la prife d’Ilion;
ainfr le veulent les infidieux deffeins d’une
époufe (4). Cependant, je ne quitte point
cette couche inquiète & mouillée de la rofée;
couche, que jamais ne vifitent les fonges, car la
crainte en chafle le fommeil, & empêche qu'il
ne ferme mes paupières. ...,....
a
A'IEXYAOY TPATA AA,
ATAMEMNAON.
D Y'A A =.
l'A M BO I.
Eos & crc rad) draM\ayiy move,
Pesvexs éTias pureos, Lu vomuoySos
Criygs A'rœudbr ayxa Se, xuros Nr,
dSpoy ALTO VUXTÉEEPY OUEN ,
v Ts Press xipa w Jess ResTois
Aauapog duvaçus , tpropémorT aj 3er
ARCS, 0m PI , ais rm TW”
x vdy Quagoro ngunadbs n ouueoAor,
arylo muess péeuour Cx Tesias Qu),
dhoouoy nm Bat GS D xparir 10
yuvonos adpoGs or éAmiÇo LÉUe
Edr’ oÿ 3 vuxnmAayutor éidpocor T° D
dl ovmenus Cox 'Etororouilu
tulw , poGos 7 of’ umvou @Syçuri,
To uni LiGauws RAipaex ouuGaAdy unva,
7 ATAMEMNAON,
O'Gr D duty À pure Sud,
UAVOU TOd” LCA MO ETÉUIGY LOS ,
XNœ@ TT oiLou TE GUMPOPSY EVUY
8x os @& roi aeiçu A grovougdou . . .
Ndr SN druyis Por draMayi mur 20
dayéAou Qarerros dppraiou muese.
À ape, AguTINp vuxTOS , Miusphoto
Paos mpavorar, % joerr xaGçuar
MM © AP, Thod auupoexs Xe.
A’yaueuroros yuvrt onuarS Tres,
dns érarringrer ds Gyos, Nuus
dAoAvyuor Dinouvt rude pourais |
émophaÇew, érep VAS OS :
EAAGUEY, DS 0 PpuuTos A AÉMaY BPÉTU. 30
AUTOS T' tywYe Desiuuor xpébroux.
Ta NaroTW Ÿ à mero@ Onoou,
TA &E Ba Acuons To por Qpuxrweias, |
Lerorro d) où po /oymos eupiAN Xex
ax TOS our THŸ Baçuirey Xe.
Ta dada ay Lois 6h yAwory méyas
RiGnuer oïxos d aurs, & polo 7gGor,
gupéçui] aj AEuer. Q's exwy e7@
mg
AGAMEMNON. 7
Lorfqu’on croit que, par des chanfons ou par
des airs, je charme la fatigue de mes veilles, je
ne fais que pleurer fur le fort de ce palais, qui
n’eft plus gouverné fagement comme autrefois.
Mais, grace aux Dieux, voici Ja fin de mes
travaux; l’heureux fignal perce l’obfcurité....
Salut, o flambeau de la nuit, o toi, qui
fais luire un jour de douceur, qui ramènes les
fêtes de la viétoire dans Argos:
Quelle joie! quelle joie!
Portons cette nouvelle à l’époufe d’Aga-
memnon ; éveillons-la: que dans fon palais
le cri de l'allégrefle falue ce flambeau, puif-
qu’enfin Troye eft prile; ce feu brillant m’en
affure. Ah! c’eft moi qui préluderai dans la
fête; c’eft par moi que mes maîtres fauront
leur bonheur: mes veilles n’ont point été
perdues (4).
Puiflé-je, à fon retour, tenir dans cette
main la main de mon roi!.....
Je tais ie refte.....ma langue eft enchaînée (5).
Ces voûtes, fi elles pouvoient parler, s’énon-
ceroient plus clairement. . . J'ai voulu dire tout
8 AGAMEMNON.
à qui m'entend , rien à qui ne m’entend point.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Dix ans font révolus, depuis que le jufte
accufateur de Priam, le roi Ménélas, & Aga-
memnon (ce couple invincible des Atrides,
honoré par Jupiter du fceptre & du trône }, ont
emmené de ces lieux les mille vaifleaux des
Grecs armés pour leur querelle.
Leurs, cris appeloient Mars vengeur....
Tels des vautours, regrettans leurs nourrif-
fons perdus (6), voltigent & battent l'air de
leurs ailes /a), au-deffus du nid où leurs foins
pour garder leurs petits ont été vains /b).
Mais, bientôt quelque Dieu, Pan, Apollon ou
Jupiter, touché des accens aigus & plaintifs de ces
oifeaux (7), envoie contre d’injufles ravifleurs,
l'exa@rice des peines (c), Vinévitable Erynnis.
(a) Littéralement : ramans avec les rames de leurs ailes,
(b) Litéralement: ayant perdu le fruit de leur foin
confervateur de leurs petits dans le nid.
Le grec dit, foin confervateur dans le nid, en deux mots.
© (c) On a hafardé cette expteffion : elle rend le texte.
ATAMEMNAN.
maSodo et , x ualba AnSouy.
X OP Os.
A NA'HAIZTOI.
AéxarToy à evos mod) éme Text uou
X&TOY He 27
péyas anid\xos ;
Meéngos qaë, nd” A’yauéuur,
dlesrou Aude y doxnmiegu
runs Oyuesr Cevyss A’reudktr,
DAo Apyior ypAoraw@r
Thod” ‘>m es
ex , Pandny depyar,
méyar Cx Sun) x\dortis A'pn ,
Teoro uma , or’, Cxmarious
dAoSr HOW y UTATOI AEYÉG
spogod\rodrra ,
Tlepuyor épéluoloty épeas oudpor,
SuvioTipn
7rovoy p@Niyor OAÉTETES.
Y'ruros d diuy ñ ns A’mMwr,
À [ay , ñ Zug, ojwvobegor
D90r 0EuCoau
Tdi peToixwy | Vsregrroivor
TÉLÉ oSyGaay E’exrrur.
8.
40
5°
9 ATAMEMNAON.
Où d' A’reius ms 0 xpuos ar
éx A’Acadpo mure Eerios
Zu, mAvArEoS duPi yuvouros
MMS HAAGIOUATL Y IGN,
prans roro épudoui ,
Afgxruoduns T c mesnAAUS
AGUAx0S , Inowy Aaraoict
Thon S’ ouoiws. E"a dom vd
en mAîry des D maœepor.
OÙ Amon dur, #9 A amAAïGer ,
Ên Suxçjuwy, TUepr it»
opyas drods CORNAË A.
H'ues d’, dure (Cap manu
è Tr OMS NAMAUPIHTE,
péuroudy , lçuo
ioomeySn véuovres Ét ounmlegis.
O're 7D veagos pucA9S pren
CHTOS ados wy
icapeoQus , A'pns GE Chi yépa
nm) Uripyrepr, QUA&Is AY
xaTaxapgouuns, reérois fi obus
gi, ms SN Se APELGY ,
0ap MULESPATOY LAGIVE.
60
79
80
AGAMEMNON. 9
Ainfi, le puiflant Dieu de l'hofpitalité envoie
les fils d’Atrée contre Alexandre (7)...
Ainfi, veut-il que, pour une femme volage,
Grecs & Troyens efluient également de fré-
quentes & pénibles luttes, où le genou pliera
dans la pouflière, où la lance fe rompra dès la
première attaque.
Maintenant, le fort en eft jeté, & les deftins
feront accomplis. Ni les pleurs, ni les cris,
ni les libations, n’adouciront la colère impla-
cable des (8) Furies /a),
Pour nous, que Îa vieillefle a privés de
l'honneur de fuivre cette armée, nous demeu-
rons ici, appuyant fur le bâton notre foibleffe,
foibleffe pareille à l'enfance : car, fi l’enfant,
qu’anime une fève trop neuve, reflemble au
vieillard, & ne fuffit pas à la guerre (9), le
vieillard , à fon tour, dépouillé de fa cheve-
lure, & ne marchant qu’à l’aide d’un troifième
appui, n'a rien au-deffus de l'enfant, c’eft un
fantôme errant dans le jour.
(a) Littéralement: de celles à qui on offre des facrifices
fans feu. Voyez la note (8).
2 B
10 AGAMEMNON.
Mais, vous, fille de T'yndare, reine d’Argos,
Clytæmneftre , quel befoin vous preffe!
qu'eft-il arrivé! qu’avez-vous appris! fur la
foi de quel meflage ordonnez-vous tant de
facrifices !.....
L'encens fume fur les autels de tous les Dieux
de cette ville, de toutes les Déités célefles,
infernales , terreftres & domeftiques (10)...
Par-tout, des lampes élèvent leurs flammes
jufques aux cieux. . . Une huile pure entretient
leur tranquille & douce clarté (11).....
On apporte des offrandes du palais. ...
Dites-nous ce qu'il vous eft permis de nous
apprendre. ........
Guériflez-nous de cètte incertitude, qui,
tantôt ne nous laifle envifager que des maux,
tantôt, à la vue de quelques aufpices favorables,
nous permettant d’efpérer, combat l'inquiétude
extrême, & le chagrin dont notre ame eft dé-
vorée (12).
RÉCIT ÉPODIQUE.
STROPHE.
Je puis rappeler ici le départ menaçant des
ATAMEMNON.
Zu 5, TuvSkpew
Quyatip, Baciñux KAurayuMpa ,
M geéoss m véor; Ti d' éryCodun,
myos d'y fias
TRIO, MCAREUTIL Quorriyds
Favre 5 Se À sur,
drama Bovier ,
Tor T Segior, TN Tr dnseziur,
Rœuor Meg PAE ps vra
an d aMoSe Sexyouinns
AGUTAS ie ,
Paguaos gun eiouaTos dy08
hanaxgus ado Ta pN PE las ,
MEAGIO puyode Rance.
Téruy AkËro 0, n y duaroy
% SBLUs avéy,
Fajoy Te Qu To peeiuns,
ñ vd, mon À xaroDepr AQU,
TE d, Cx Quads dyava Pojvouc”
ENS, due Qesnd arANRY,
T QuuGoesr AUTAIS Qpela.
ENQAlKA.
Kveuos eu Oepy odkor Pre
i
10
90
100
Zrecgr.
A'ragpogn.
11 ATAMEMNAN.
coter aidpdy
CaTi\éor En JD Je0Der AA TATVEE
Tri Qco poNTay ;
&\XEY CUUQUTOS av
OS A'yudy
Segver xparos, E‘Madbs 1Cau,
Etupesra Gyar,
murs Euy duel Jinxas œegxToes
O$ers opus Tébzyid ém” du.
Ojordy Landes
Rando vedy, $ Le7gur0s,
0,T dom y,
Quares ix@p uenglegr,
XE95 Cx dbexraAty,
mauopé Trois CA Edpoust ,
Ronrouduu ag yivar
AJTINITIES Pépoorro Pure,
RraGerre Aoiioy dpoucer.
», » 3 \ Fr ’
AÏAUYOY , GAUVOY BTE» TO dE VIXLTUe
Kedyos 3 sparouarns idtv do
Atuaa Îoros
A'rudus pains, tan ngrpdures
TOUTE T Cr
120
AGAMEMNON. 11]
Chefs de nos guerriers. ......
Chantons, { ma confiance au ciel m’y invite,
mon Âge m'en laifle (13) la force) chantons
fous quel aufpice terrible, ce couple de Rois,
l'honneur de l’Hellénie, ces deux Princes de
la Grèce, unis par le cœur, armés du fer de
la vengeance, ont marché contre Ilion.
Aux deux Rois des vaifleaux, près de leur
demeure, apparurent deux Rois des oifeaux,
lun blanc /a), l’autre noir, qui, dans le palais
même, déchirant de leurs ferres, gardiennes
ordinaires de la foudre /b), une hafe fécondée,
que {a fuite n’avoit pu leur dérober, dévorèrent
la race nombreufe conçue dans fon fein.
{ Chantons, chantons des vers lugubres;
mais, que le préfage en foit démenti (14)!)
ANTISTROPHE,
Dans ces oifeaux acharnés fur leur proie,
‘le refpeétable devin de l’armée reconnoit le.
couple ardent des belliqueux Atrides ; il com-
prend le préfage (15).....
(a) Le grec ajoute: prar-derriére.
(b) Le grec dit en un mot, qui manient la foudre.
B ij
12 AGAMEMNON.
Un tranfport le faifit, il s’écrie:
« Après un long fiége, la ville de Priam fera
» prife, & les richefles depuis long-temps
» accumulées dans fes murs, feront livrées par
» le deftin au pillage... ...
» Seulement, puifle le ciel ne point brifer,
» dans fa colère, la verge de fer, forgée pour
» frapper les Troyens (16)!:....
» La chafte Artémis s’indigne contre cette
D MALON «551010 0
» Les chiens ailés de fon père y ont dé-
>» chiré une malheureufe mère, & fes petits prêts
» à naître..,..
Ce feflin des aigles lui eft odieux. »
{ Chantons, chantons des vers lugubres;
mais , que le préfage en foit démenti!)
ÉPODE.
» La belle Déefle protège, & les tendres
:» oifeaux trop foibles pour voler, & les nour-
» rifons encore à la mamelle des habitans des
æ f0tet, es: 210 5
» Oui, le préfage de ces aigles eft heureux,
» mais non fans danger (17).....
AFAMEMNAN.
Gr Sd ëme nesQuv
« xone À du
» Hexuou mou ad xENEUIO ,
» TAYTL À TUPYOY
» Tim mes QG JuomAndA
» poip dagraËu Es mm Rigor.
» Ofoy ; NTI aTa
» JeO Dur LIEQATY DEITURE
» qouuor péya Tesias
» Pa TU I. Oiro "6-
» PYor0s A'PTUS dWA
» HIr0iO1 XUOÏ TUTEOS
» TOTOLOY ES A9 EU
» Loyegy Ada Quopouaiy*
quysi 3 Simvor er. »
, 51 2 \ », 7° ’
AfAuOP, QUAUYOY EE, TO d)' EU VIXLTe
« Tooxoy %p apery à XLR
» dpoToIOiy dé OC, MA \GEEY CYTY ,
» FATOY T' dpeour QUAIUAUE
» OneDr Cet AIT , Tepria
» Térar art EvuCong Qasa
» Na à, xaTt-
» oupz 3 Pauarz spéldr.
B iv
12
130
140
Ezodos.
Zrpcqn «.
13 ATAMEMNAN.
LD d , Cd
» L'uioy 5 xx co Tlyaya,
) /
» QU) TIYd4 TITI COL
+ ‘ » ra
» Aayaois 7e0Vias eyeynidis
U ra /
» AA TUE ,
» aeudouta Suatoy
€ 5! ’ 3,
D ETLEXY , AYOUOY TV, a dèuToy,
» YEUXÉGY TEXTOIL OÙu-
L L
» Quroy, Stuonroex. Mie
\
» 7 qoGiex ma ivopoos
, , LA
>» O1LOYOU0S JbAIX ,
MYLUOY HAVIS TÉLYOTUVCS, »
Toit Kanyus Eur
DEA ADS dya dois mréx\ay Een
7 2 7
papa” da 09ÿ Dre
oùwy oivois Lagos:
is d\ oucpoyvoy
J ’ 2.4 =
dAuvoY, @Auvor ere, T0 SV &ù pugra.
ANTISTPOYDIKA.
\ LU ss 2 A 2
Zixs, osns mor” sou, TON ow-
+ 7
TO QIAOY ELA NES,
w 1
TYTO Vi) MCICEYEMO.
2 3! 1
Oux to Gescdxaow ,
LA ‘
TT rique ,
160
AGAMEMNON. 13
» Dieu des flèches, o Pœan!....
» Empêche que ta fœur ne foulève, contre
» les Grecs, ces vents contraires, qui enchaî-
» nent les vaiffeaux, qui oppofent de longs
» obftacles à leur départ. ....
» Je la vois jaloufe d’obtenir un autre facri-
« fice....facrifice barbare, & fans feftin...
» fource de débats, d’offenfes à la nature, &
» d’outrages à l’hymen (18).......
» Au fond d’un palais, fermente une haine
» redoutable, infidieufe, implacable. . ..
On s’y fouvient d’une fille à venger (19).»
Tel eft le fort, & fatal, & profpère, que
Calchas, à l’apparition de ces aigles, prédit
à nos Rois...... :
Remplis de fon efprit, chantons, chantons
des vers lugubres; mais, que le préfage en foit
démenti !
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
Jupiter! qui que tu fois, s’il te'plaît d’être
ainfi nommé, c’eft fous ce nom que je v'in-
voque! En vain j'ai cherché; je ne trouve
14 AGAMEMNON.
que toi, qui puille m'aider à délivrer mon ame
du poids de fes foucis (20).
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
(21) Naguères, le fuperbe, plein d’audace,
bravoit tout......
De fon premier néant à peine s’eft-il élevé,
qu'il trouve un vainqueur, & s’éclipfe. ...
“Mais, celui qui, dans fes triomphes, de
lui-même, rendra gloire à Jupiter, verra tous
fes vœux accomplis.
STROPHE SECONDE.
Jupiter ouvre aux hommes la voie de la pru-
dence.......Ses châtimens font pour nous
des leçons (22)......
Même pendant le fommeil, le remords {e
diftille dans nos cœurs; &, malgré nous, la
fagefle arrive ; Ja fageffe, préfent des Dieux,
qui s’afleyent inébranlablement au- deflus de
nos têtes /a).
ANTISTROPHE SECONDE.
Ainfi donc, le chef des vaifleaux, fans accufer
le prophète, cédoit aux coups du fort; tandis
(a) Littéralement : affis fortement fur un fiége augufle.
a ,
. ÀATAMEMNA@N. 14
AU Aus, ei To mary
Sn peprris a'YÎos
2e Randy éTiruuus.
Où ous maegiQur LÙ uéyas, A‘rngoqi
rauudye Sexo Rpoor, °
SN mn AcEu pi @y,
86 d}, émuiT EQU, TELA-
XTAC9S OT TUYGY. 180
Zlida M ms mespesrus
’Erviua x\aQ or,
muEere Qperdy To ma.
Tor pesrdr Beyrou 0dw- Zmpoqi B.
cuvre, TO made po Jwr |
SéyTL XVEUS EVE.
Zrale dc S ue me) ALP
JANOITTH LGV TTOVOS"
à rap dxovres HNSE upesvér.
Aouoyoyr 6 mov jéeis , Rides 190
EAUX CEJAYOY Avor.
Ko T9 nya 0 Spice A‘racpogh
ver A’xdixar , Be
pavny Smve yo,
ÉLUS TÜRUOI CUHAIÉGY »
Zapogr y.
A ragpogh
A
15 ATAME MNON. :
er amAca xéya yet
Bapuyoir” A'ydiros A0,
Xa»xudbs méexr Éyor ma AIppo-
Suis Ch AUAISES roms.
Tyoaj d° 3m Sreuuoros ponodoy 200
xaxogo/oi, made, dUovpuui,
Res à Au, vady
x Teicuaroy dudvie,
ain e0voy TS cey
TeiGo, xaTiEcuvor 305 A’pylur.
Ere 3 % mxpol
HiuaTs NO yep
Rexgires œesuoin
pans éxAgYEE, mEIPLer
Apreur, wge Bora Raxreus 210
emxpouourres Ares
duxpu pi a TAG Er.
AvaË d' 0 mpiobus md) ème Eurdr
« Bapéa À wip D pi ru
n Bapüa de Téxvoy
» ui£o, 2777 d'au ,
» LUd}yey 7ApOE0TPa 2101
» pilesis maTego Vexs Bœuod
AGAMEMNON. 1$
que, fur les bords orageux d’Aulis (23), en
face de Chalcis, une inaétion dévorante pefoit
aux peuples d’Achaie.
STROPHE TROISIÈME.
Des bouches du Strymon , apportant le
retard, la difette, le naufrage, la difperfion,
n’épargnant ni agrès, ni vaifleaux , les vents
flétrifloient la fleur de la Grèce retenue dans
un repos prolongé /a).
Bientôt, le devin propofe ‘aux Chefs un
remède pire que la tempête. .....
. I parle au nom d’Artémis. . ..
Dans leur douleur, les Atrides frappèrent la
terre de leurs fceptres.....
Des larmes leur échappèrent.....
ANTISTROPHE TROISIÈME.
« Deftin cruel, s’écria l'aîné des deux Rois;
» dois-je défobéir!....:
» Dois-je immoler ma fille, l’ornement de
» ma maifon, & fouiller mes mains paternelles
» du fang filial répandu fur l'autel! ...
(a) Le tour de la phrafe, dans ce paragraphe, peut
paroïître un peu forcé, mais la traduélion eft exacte,
16 ,;, AGAMEMNO NN.
» Quel parti prendre (24)... . Déferteur de
» ma flotte, quitterai-je mes alliés!....
» Ils demandent à grands cris un facrifice,
» un fang, qui appaiferoit les vents. ...
» Hélas!...ils le peuvent fans crime; c’eft
demander la victoire. »
STROPHE QUATRIÈME.
(25) Toutefois, il fubit le joug de 1a nécef-
fité. Un avis barbare, impie, criminel, a changé
fon cœur.....
Ainf, les mortels enhardis courent au re-
pentir....... |
Ainf, les entraîne la confeillère de la honte,
une malheureufe & funefte démence... .
Pour voler aux combats, pour fe venger
d'une femme enlevée, il ofe devenir le bour-
reau de fa fille. Ce facrifice eft l’aufpice du
départ de la floue ; & des Chefs fanguinaires
ne font touchés, ni dés prières & des pleurs
d'un père, ni de la jeunefle d’une vierge.
ANTISTROPHE QUATRIÈME.
Il invoque les Dieux; il ordonne aux Prêtres,
(lui, fon père!) de la porter, avec effort, fur
ATAMEMNAN. 16
» mens. Ti mord” aveu
» xaNDY; T3 MS AUTUAUG TE VYOUH, 220
» Evuuayias duapra) ;
» Tlavsaremou 90 Suoiag
» mapOuriou © duaTos opya
n MPAIPY0S ÉHISUEI
Oipus eù 9d ëm. »
E'rei d° dydyugs &db Aéradror, Srpogi D.
pers aréur dorer Sorajar,
dydyvoy, dvise9y,
Têe TD ray A uoyr
Des mere RegTois. 230
ego D ae ESUMTIS
TÉNGNL DÉGAOMÉ DEPOT.
ETag d où gumhp avé QuyæTe0s
HV LOTTO IV EY TA LU depyay,
x# DESRAUL vachy
Durs SN x «ANA Ta Tea
rap Sy va mapbéyio
Eu QiAouayes BexCns.
Degioer d' dolois ATIp ET’ Eye, ré 0
Due yusens, vrepler Buucv, 240
TÉTNOUT ARATET
Zrpopn é.
A'ragFogn
ca
17 ATAMEMNAON.
TT JUUQ DEINTH
20Gar aipdw, cua-
TS T AA NUDEPEIU
Quaaxgr xa Tao | Ployfor -degior ofxois,
Rie qauvdr r° rade pps.
Kegrou Éagas d ts mdr So’, €GaXN Eux
QuMegr ar ouuaros Renu piAVixTE,
Gpémovon © 6 © PeLQOs, TEIOENÉ TE
DéAovo’, éme mMduSs maTeos xaT” adpavag
ebreamiÇ és eueñdur,
dy Jd) dravepTos
aude marcos QIAS Texroamodby eb7oT 40r
djdra QiAws ere.
Ta JV év9ur, ST ädbr, ST” créa.
Téyra > KaAyarmos œx d'APWTOI.
Axa 3 mois fa nab8or pa dei
ÉfppéTre TD ENT.
To N mesxur,
mer évur” aÿ À Aus, @egyupém 260
io 3 To messe.
Togo D n£u (Curalesr aüruis.
TléAoiro JV où T'amt Tours eumez-
Lis, ws Su TS ayyoy Arias
AGAMEMNON. | ke à
l'autel, comme une victime, la tête pendante,
ornée de bandelettes (26). Sa bouche charmante
eft fermée; on en craint les imprécations; un
indigne frein la rend muette. Mais, tandis que
fon fang (27) inonde la terre, fes regards
percent fes bourreaux du trait de la pitié. Elle
eft belle comme l’art (28); elle femble vouloir
parler, & faire entendre fa voix, qui, jadis, étoit
le charine des feflins , —
STROPHE CINQUIÈME.
— quand le chant de cette vierge pure faifoit
les délices de la vie, alors trop heureufe, d’un
père adoré (29).
Perfonne ne fät, perfonne ne peut dire ce
qui doit arriver. Mais, l’art de Calchas n’eft
pas vain; & la juftice invite, par les coups déjà
frappés, à juger de ceux qu’elle prépare.
ANTISTROPHE CINQUIÈME.
Prévoir ce qu’on ne peut éviter, c'eft un
foin fuperflu (30); c’eft s'affliger avant le temps.
L'avenir ne fe conformera que trop clairement
aux oracles. Puifle-t-il être heureux pour celle
qui s'approche! /Clytæmneffre paroît) c’eft la
2 C
18 AGAMEMNON.
feule gardienne aujourd’hui de cet empire (31).
RÉCITS I1AMBIQUES.
Je me rends, Ciytæmneftre, à vos ordres.
Il eft jufle d’obéir à l’époufe du monarque,
quand fon époux abfent Jaifle le trône défert.
Pour quel fuccès, ou fur quel efpoir feulement,
offrez-vous des facrifices ? Je voudrois le favoir,
mais, fans furprendre votre fecret (32).
CLYTÆMNESTRE.
Que, d’une heureufe nuit, comme on dit,
naifle un heureux jour (33)! Votre joie va
palier votre efpérance : les Grecs font maires
de la ville de Priam.
LE CHŒUR.
Que dites-vous! je n’ofe vous en croire.
CLYTÆMNESTRE.
Les Grecs font maîtres de Troye; m'expliqué-je clairement!
LE CHŒUR,
Ah! la joie me tranfporte ; elle appelle mes larmes.
CLYTÆMNESTRE.
Ces yeux mouillés annoncent votre zèle.
LE CHŒUR.
Mais, quelle preuve certaine en avez-vous!
ATAMEMNAON. 18
ya aropesuesy 6pros.
l'A MBOIL.
H'rxo Ê «Gi € CYR KAvrprispa,, xpaTos"
Yen va El pures apr mieu
rar, éphuw ITS dporvos esrou.
Zu d” ere xedyoy, me ui, memuauern,
war AI EI QUAMOAUE , 270
avi’ aÿ svpeyr ouf Ciyaon @Bovos.
KAYTTAIMNHETPA.
EvayfeAos À, antp à rueoiuia ,
TE roro uNTe0s eupesrns Ta.
Llevon 5 yipua meiÇor Amis xA Ur
Hesduou 90 nphygoiw A’pyeio mA.
X oPo'x.
os que; Tléqeuye roùmos À, mai.
KAYTAIMNHZ3TPA.
Teglar A'yuay odonr mes A6e ;
x: Or 02.
Xaeg p' upiprer, Séxpuor exxa AS dun.
KATYTTAIMNHETPA.
ED ÿù @esrourros ouua (où xaTHyopa.
XOPO'S.
T9 mo riqr 6 mov (oi rixuap; 280
Ci
19 ATAMEMNAN.
KATYTTAIMNHETPA.
E‘qy mn d Sy; pn dbAwavTos Suov.
K OP O'>x.
Tlorez d° ovaegr Qaquar euruên CéGus:
KATTAIMNHETPA.
Où Eur àÿ ngGuyu Bert dons Pperos.
x Or Oo x
AN 9 © 'Enoue ns amkegs Quns;
KAYTAIMNHEXETPA.
leds véas Os, XÈPT éuouiou Gpévas.
X OPO'x.
lois eos 5 à memplnmæ mA ;
KAYTAIMNHZ>TPA.
Ts »dy Texovons Qas TS) evpesms, Ayo.
X OP Oz.
Kai ms mod)” t£ixoir dj dyfeAœy TA ;
KAYTAIMNHETPA.
H'@ucs, L'us agumeSr CATEuTUY A.
Spuxros 3 ppux Tor Nup aa d'A EAY mes 2 90
éreurer. L'dn R, mess Epugioy Aéras
Atpurou. Méyay 5 Qayoy Cx YAODU TEATOY
A'Suwoy aimes Znvos tENEan,
rep E'Ans Te mYTy we voTiay
AGAMEMNON. 19
CLYTÆMNESTRE.
La plus fûre; oui. ...fi le ciel ne me trompe.
LE CHŒUR.
Eft-ce à des fonges que vous ajoutez foi!
CLYTÆMNESTRE.
Pourrois-je me fier à mes fens afloupis !
LE CHŒUR.
N'eft-ce pas un bruit incertain qui vous flatte ?
CLYTÆMNESTRE.
Vous me croyez aufli crédule qu’un enfant.
LE CHŒUR.
Mais, quand Troye a-t-elle été prife!
CLYTÆMNESTRE.
La nuit même qui a devancé ce jour.
| LE CHŒUR.
Quel meffager affez prompt a pu vous l’apprendre(34)!
CLYTÆMNESTRE.
(35) Vulcain, par fes feux allumés fur l'Ida.
De fanal en fanal , la flamme meflagère eft venue
jufqu’ici. De l’Ida, elle s’eft montrée au promon-
toire d'Hermès à Lemnos. De cette île, le fom-
met du mont de Jupiter, de l’Athos, a reçu, le
troifième, ce grand fignal d’un flambeau réfi-
C ii
20 AGAMEMNON.
neux, de cette lumière, qui, pour m'annoncer
le bonheur, voyageant fur la furface des eaux
d’Hellé, femblable au foleil, a doré de fes rayons
le pofte de Macifte. Celui-ci, jamais furpris ni
vaincu par le fommeil, n’a point tardé à remplir
fon devoir, & fon fanal a bientôt averti de loin
les gardiens du Meffape, aux bords de l'Euripe.
Ils y ont répondu, & ont tranfmis le fignal,
en allumant un monceau de bruyère sèche,
dont la clarté, forte & foutenue, comme celle
de la lune, parvenant rapidement au-delà des
plaines de l’Afope, jufqu’au mont Cithæron,
a continué la fucceflion de ces feux voyageurs.
La garde de ce mont n’a point manqué d’al-
lumer un fanal plus grand encore que les autres,
dont la lueur, perçant comme un éclair jufqu’au
mont Ægiplancte, au - delà des marais de
Gorgopis, a excité ceux que j'y avois placés, à
fervir mes defirs (36). D'un vafte bûcher, ils ont
fait fortir des tourbillons de flamme, qui ont
éclairé l’horizon jufqu’au-delà du promontoire
élevé du golfe Saronique, & ont été aperçus
du mont Arachné. Là, veilloit le pofte le plus
ee nn
ÂTAMEMNAON. 20
içus mopuTé nguradvs mess nb ,
Eux, TO HEUTOPEN 66 , üs ns NA,
Ces CC LA ungrx Maxçuu cos.
O' 4”, £a EM, PA àpezTors U7&
opvos, rapnrsr dyféAS es
exxs 3 Gpuxrè qùs em Eveimou po 300
Méca mis QUReË: nptiret pu @y.
Où d aTagu Var, % à rapifener mess
Jeu éperxns Sur adayres mue.
Sovroucx nauras J) #Smo pavegusdun,
UrepSnesvon medlor A'ourou, any
Qoudpi onnnns , ess KiSuiegros AETAS +
hyper du Cadbyir mouToU USE: |
Daos à mAËTOUTOY CÉX NIET
PESVEZ TA ÉOY {poUon NS apr Say
xlurleo d'ümèp Topos émndar @ios 310
0eos T” éme” Ain mAayxror Jéreroudpor,
@reuvé Secuuoy un Jeeit rot TUESS.
FH: urroua N° arfèonns aplore ape
pos méyay Fo yare ; ÿ Zaporrxcu
moued xaTomo mer Veau eco
PArpPuRs. Eir” éoxmer, ar diuero
À era" des , &qvyetTovas gLoms.
* Civ
21- ATAMEMNON.
Kérur’ A’rudDr tem oil eos
Qaos md, C6x dramror L'Iuv mess.
Touoid” éruuor nguradipoezr your, 320
dMos map MS Alodbus rAnegupäwor
va d° 0 mepTos À TAcvrajes dpauur.
Téxuap rivr CuuGoAgr 7 oo Aéy,
æydp9s CSN EAAayTOS Cr Tegias euoi.
.XOPO3x,
Ouois À Ms, © Yu, mesowEouay.
Ace d' dxodoey téod x mo Suuuaioey
Mvenos Soi ày, ws A6IS AAA.
KATYTTAIMNH ETPA.
Tegiar A'puoi Ty” épuo” cp Muépe.
Oiugy Loi dpuxToy dy mAU @pérreur.
O'Eos T”dAupd Tr éyyéas ravrd aitu, 330
dpçuTerr a Ÿ QiAus mesurés.
Koj TJ d'Aovmwy à xpaTnon rer ya
PIoyfas drover "6 Cundoess Dre.
Oi # aupi Caœpaay MERIQHOTES
aydpar, XATW TRY Te, % Gura A ey
Tate rem, CÉLÉT” de, exsbépe
Spns, droeuC bai PA\TLTEY oesgr.
Tés d'abre wxnimAayuros Cx uayys mors
La
AGAMEMNON. 21
‘ voifin, qui, par une fucceflion non interrompue
depuis l’Ida (37), a fait luire enfin fur le palais
des Atrides ce feu defiré. Tels étoient les fa-
naux, que mes ordres avoient fait préparer pour
fe répondre les uns aux autres : du premier au
dernier , ils ont rempli mon attente (38). Voilà
les nouvelles fûres, que mon époux m'envoie
des rivages Troyens. +
LE CHŒUR.
Princefle, dans un moment nous rendrons
grâces aux Dieux; mais, daignez nous répéter
encore cette nouvelle étonnante.
CLYTÆMNESTRE.
Oui, les Grecs en ce jour font maîtres de
Troye. Quelles clameurs diffonantes doivent re-
tentir dans cette ville! car, quel concert peut
régner entre l’amertume & la douceur (39)!Com-
bien le cri du vainqueur doit différer de celui
du vaincu! Là, femmes, fœurs, filles, penchées
fur le corps de leurs époux, de leurs frères,
de leurs pères, les ferrant dans leurs bras qui ne
font plus libres, déplorent le fort de ces gages
chéris(40). Ici, les foldats, fatigués d’un combat
‘4à AGAMEMNON.
nocturne, affamés, jouiflent des biens dont la
ville eft remplie. ......Plus d’ordre....,.
Chacun, felon que le fort le conduit, entre
dans Îes maifons des Troyens captifs, où,
déformais , à couvert des frimats & de la rofée
du ciel, heureux /4), il repofera la nuit fans
alarmes. ...4... |
Après une telle victoire, s'ils refpectent les
temples, & les divinités tutélaires du pays vaincu,
leur vie eft aflurée.......
Fafle le ciel, que l’avidité ne les entraîne
point au-delà des bornes!........
Pour rentrer heureufement dans leurs foyers,
Ja moitié de la carrière eft encore à fournir (41).
Qu'ils reviennent fans avoir offenfé les Dieux!
Que le châtiment de Troye éveille leur pru-
dence! Qu’aucun coup inopiné ne les frappe!
Tel eft le vœu d’une femme: puiffe-t-il n'être
pas vain, & le fort ne pas changer! car mon
bonheur en dépend. ,
LE CHŒUR,
D'une femme ! &, quel homme parleroit plus
(a) On a adopté la correction propolée par Stanlei.
ATAME MNAN. 22
PnS15 mess deiçuiaiy, &y Eye MAS,
Gosu, mess Sy Cp pépu Texier 340
LAN &6 EX ÉADUOEY TUVS TA A),
Cr djypañomis Tepiuois ofLILa ot
vébois 14, TA vreleiuy mayov
dhôtuy T° draMa@ures, 5 duodtuuorts (a)
dquagxToy edio#a ray ewpesrlw.
Es d erBa Ts mA YES Jen
ads À dAovons yns, ed © idpuuara,
CEx où y LATE aÙHS aù Juyoiër
E'egs 3 ui ms rmegnesr turn par
mod à pui en, tépdeow vuwuduës. 350
AS À meÿs citous voiuou (CaTneias
x ue AfguAou Qunesy X@/\0y ray.
Ouois d° aauradrnTos & MO SPETOS.
E’yprpesr TD Tux TJ Go Aÿwy
voor aj. Ef Desama pui Toy AA
Torre Toi yuvouxos JE euou xAvois.
To d° eù xparom, pui ppporus ar
moMdy D 6 &Y T on Aou.
XOOPS.
Lure, xaT” aidpa Cupesr cipesres Ars.
Zrpogn
+
23 ATAMEMNON.
En d” æxoucus mia CE reuieux,
cos Depodrëir € eu Davos.
Xdeis À Ex anus pyA sy Toro,
ANAAIZTOI.
À Zev Banc, ÿ WE QiAia ,
peyé ar xOOUaY XTATUET 3
AT En Tevias mupyois EGa es
geyaror Sxruo, ds wire uéryar,
pur” Sy veaggy ny À TA
méya d'YXeias
JAH ao, LTYS Tava AY.
Aix moi Ééyior péyar dd 8uay,
Ty TN mesEorr ir A’AEaidpe,
TÉVOYTL TA AG TOÉ0Y | OTUS aÿ
puiTe me xuesv , pui) rép dspay
BeAos HXiStor under.
ENQAIKA.
Auos TN day éyouo? ere"
TApE TÉTO éEryvéucey,
O6 EmeaËer, &5 éxeaver.
Oux éqa ms Seovs Begror-
2ESQTy érey,
e 2,1 /
OOUIS L'HIX TOY Xe
379
380
AGAMEMNON. 23
fagement! La preuve de votre nouvelle eft cer-
taine ; nous fommes prêts à rendre hommage aux
Dieux; un digne prix couronne nos travaux.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
O Roi Jupiter !....0 nuit amicale, fonda-
wice de notre gloire!................tu
as étendu fur les tours d’Ilion un invifible
réfeau. ....
Hommes, enfans , tous, entraînés dans une
perdition totale, n’ont pu fe dégager du filet
de l’efclavage. . ...
J'adorerai le Dieu tout-puiffant de l’hofpi-
talité, C’eft lui qui punit ainfi Päris..... .
Depuis long-temps fon arc étoit tendu; mais
le trait n’eft point parti avant le temps, & ne
s’eft point égaré dans les airs.
RÉCIT ÉPODIQUE.
STROPHE PRÉMIÈRE.
Jupiter, ce font-là de tes coups! on recon-
noît le deffein & l’effet.
« Les Dieux ne daignent pas, feulement,
» fonger à ceux qui foulent aux pieds les
loix les plus faintes : — » |
24 AGAMEMNON.
— Ainfi difoit l'impie. . .....
Mais, les Dieux fe font manifeftés aux ne-
veux /a) des audacieux, qui, enivrés d’un
excès funefte d’opulence, refpiroient l’injuftice
& la guerre (42).
N'’ayons que ce qui eft fans danger, le
néceflaire & la fagefle.. ....
La richefle défend mal l’infolent, qui fappe
du pied les autels de la juflice; il difparoît de
la terre (43).
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
(44) Une malheureufe confiance , fille infi-
dieufe & intolérable de la déefle de perdition
entraine. ....e :
Mais, bientôt, la foiblefle de la reffource
fe décèle......on eft éclairé par le jour du
malheur. . . la pièce fauffe mife, à l’épreuve {b),
*
(a) On a adopté la correétion propofée par Stanlei.
{b) Littéralement : c’eff comme le mauvais airain, dans
lequel l'alliage noir [e reconnoît au frottement à à la touche.
En général, cette antiftrophe eft extrêmement difficile
à entendre, mais, peut-être, cela ne vient-il que de
l'embarras de la conftru&ion. Voyez la note (44).
ATAMEMNAON. 24
mamie 6 J'céx waeis
Téqarray d) éco (a)
dTOAUATEY À fn MVE0YTEY
peiGoy 1 ixgios,
QAcormoy duuaToy Urépoeu
Urip mo BéAnçuw. E’qu d” dm-
HaVTOy | WG N° dmapaEi
© mea AYIQYTA
Où yap tar éraAEis
TNT, DES xcegY dydyi 390
2oxnoavrn peyang dxgs
Rauoy, us dpavua.
Biary d'à range mie, A'raçp:qn
Des rs apipros dus. É
A'n05 5 ray a Tao
œx CHPUON mpému À QUS,
aVOAGTTES ciyos,
Kaxo 5 pare rem, |
TG mn y mesuagis (b)
Hengurays mA“ 400
(a) Sranlkjus : egendum videtur éyfévoir.
(8) Idem : legendum mesonais, quod & ex carminis
ratione conftat, De cereris vid. not. gall, (44),
LM
Zrpogn 8.
25 ATAMEMNAN.
does, ere
dore: mes Hayoy op,
MAX DESDUYL depTor CUS.
Auray d' drovu À oùns Sedy
roy d” ’Éaispopor TovS
paT adxoy xx Smuipé.
Os x Tladeus, €AToy
es dbuoy T A’rcudby
nçuve Eeriay Teame-
€ XAOTES VUYOUROS. | 410
Armvce d'aqio daimexs
X\OVOLG Aya Te ga
pauGaiTis OFAIQUO ,
dpucu T’ aiTipépyor
T'Ac PIEXY,
RéGaxer pluga Ag mar,
aTanre Tagoe. Llonu d” éceor
TD) cnémovyns Mucwy esp
To, lo douar ; Joy, % EU,
io (a) Aéyos Ÿ giGoi DiAgyopes. 420
Tlapen oyac, anus, & Aides,
ados, dpeupav, idvir.
(a) Ad reliqua hujus flrophes, vid. not, gailic, (45).
AGAMEMNON. 25
eft reconnue ........ l’oifeau, que l’enfant
pourfuivoit,.s’envole. . .une tache ineffaçable
refle à tout un peuple......
Alors, les Dieux n’écoutent plus les prières;
ils exterminent l’homme injufle, qui fut l’auteur
de tous les maux.....,,.
Tel fut Pâris, qui, venu chez le fils d’Atrée,
déshonora la maifon de fon hôte, & lui ravit
fon époufe.
STROPHE SECONDE.
Elle laiffe, pour mémoire d'elle, à fes conci-
toyens, le fracas des lances & des boucliers, les
apprêts d’une flotte. ......
Pour dot, elle porte à Troye la ruine & la
deltrucHlon: : 450025
Elle s'échappe des portes d’Argos. ...
Elle ofe ce que jamais on n’ofa.....
Les prophètes, pleurant fur cette maifon,
s'écrièrent (45):
« O palais! o palais! a Rois! o lit nuptial!
o fuite d’une femme volage!....»
Abfente, on croit la voir, confufe, en filence,
prévenant les reproches, toujours belle, . ..
2 D
;
26 AGAMEMNON.
Elle eft au-delà des mers, mais, fon image
remplit le palais qui la regrette. ....
Ses portraits les plus beaux font odieux à
fon époux; les yeux qui le charmoient n’y
font pas, Vénus a difparu toute entière.
ANTISTROPHE SECONDE.
Des fonges, fuivis de regrets, viennent lui
retracer de vains plaifirs. ...
Plaifirs vains en effet, quand le bien, qu’on
croit pofléder, s'échappe de nos mains, & que
l'illufion s’enfuit promptement fur les ailes du
fommeil /a).....
Tels, & plus déchirans encore, étoient nos
tourmens domefliques.
Mais, depuis le départ de l’armée, par toute
la Grèce, le deuil affligeant règne dans chaque
maifon. Tous les cœurs font bleflés....
On à vu partir les gages les plus chers; il
ne revient, à leur place, que des urnes &
(a) Littéralement: Chofe vaine, en effet, lorfque quel-
qu'un croyant voir un bien, ce qu'il voit, échappant de fes
mains, s’en va, non long-temps aprés, fur des ailes obéifantes,
par le même chemin que le fomreil.
ÂTAMEMNON.
Tloîo dump moynias
Quoua Eu douar trdorr.
Evucppor À 20/o5@r
Ex Dem Jeiers T ærdpi.
O'uuaruy d' © dopvios
éppu mao A'pesNTz.
OvaesparTor 5 Ter Onpoyes
rapun dE iesu-
ey AL MATH.
Mara À, Tr a
&Cng ns dx cpu,
DRaNatarx Ag Ke,
RéGaner dus & meQuzæes
Aregis Omadbis Umrou rEAEU SUIS.
T \N Z\ , ” 18, CU ”
& LU ANT OILOU ED EF ay;
rod) 6, y mvd” Na Garores.
26
13e
To ray d' &p EMadbs ous ouvopuvois
médL TANGILS pos
dur exo @pérrel.
DoMma our Sf aveu es AT&p.
À #1 \ Fr
Ovs 2 emeudar Sr
2. ,s D ’
ayTi À PoTuy Ty
“ A: L) r ’ \
ua amodvs ES EAHGUU TO
449
A'raçpogh
Zrpogn y.
A‘rncpogh
7:
27 ATAMEMNAN.
duos au PIX YEATH.
O' yevoauobos S A'pns Couamy,
xg4 Tanarre yes Cp payn Jess,
merde À TA
DiAun mure Papi
ya dvodixpuror,
ayThroess avodv
vauilar vs AiGnras dre.
Zruva d'eù Aénortes aida,
Ty hi, &s payrs idpis
roy d”, y Dors ALADS MECUT dÀ-
Aorcias Mg yuroxos.
Ta Ciya ms Rail.
Doorces d ur dAVS pre
mesdiroins A’reélus.
Oi N° avrd rme4 Ti Y06
Onxas TAiddbs vas
eupLoppoi ALTÉQOUW"
ele SN épovres éxpudur.
Bayäa d' dquy ans ou 207.
AnuoxpaTs d &exs Tv 60.
Méve d° dxcom nov
Méca VUXTNPEPES.
#39
AGAMEMNON. 27
de la cendre. .: ss
STROPHE TROISIÈME.
Celui qui fait échanger tes cadavres contre
l'or, qui, dans les combats, tient la balance
des armes, Mars, ne renvoie d’Ilion à de trifles
parens, qu’un déplorable refle recueilli fur le
bûcher, une poudre légère, renfermée dans
un vafe (46).......
Ils gémiflent. . . .ils rappellent, l’adrefle de
celui-ci dans la guerre, le trépas glorieux de
celui-là. .... .& pour qui!......pour une
femme étrangère. . ....
Peut-être murmurent-ils tout bas; mais,
un regret jaloux accufe, en fecret, les trop
vindicatifs (47) Atrides. .....
En effet, une tendre & belle jeuneffle a
trouvé fon tombeau fous les murs d’Ilion; la
terre conquife enfevelit les vainqueurs.
_ANTISTROPHE TROISIÈME.
L’indignation publique eft pefante (48).
Les imprécations du peuple ont toujours
leur effet........Un fombre prefflentiment
m'annonce quelque malheur (49).
D ii
28 AGAMEMNON.
Ceux qui prodiguent le fang, n’échappent
point aux regards des Dieux......
Avec le temps, les noires Euménides effa-
cent, par des revers, l'éclat qui s’acquiert aux
dépens de la juftice.....
Qui vit trop obicur, n’eft rien.....
Mais, à jouir d’une gloire reprochable, il y
a du danger..........ceft s'approcher du
rang où la foudre de Jupiter brille trop aux
yeux (50).
Je préfère des biens inenviés (a).
Je ne veux, ni être le deftruéteur des villes,
ni voir, dans la captivité, ma vie foumife à un
maître,
ÉPODE.
L’heureule nouvelle, annoncée par le feu,
s’eft répandue promptement dans Argos; qui
fait fi elle eft véritable, fi les Dieux ne nous
trompent pas! Quel enfant, ou quel infenfé,
s’enflammera de joie, fur la foi d’un fignäl,
pour roupgir enfuite, quand la nouvelle démentie
le fera changer de langage ! Sous l'empire d'une
(a) Ce mot eft hafardé, mais i rend le texte.
og ,
ATAMEMNAON. 28
Toy mAUTOIEY PP
CEX doromi eo. 470
Kenwvo} d° y E‘eurrues 72016
TUYE9 OT” aveu d\xxs
mauwruy a TeCa Riou
movie” œuauesr Ey d° œiqus
TAÏSONTOS OUT LAS.
To d” AaPaomus xAUUY &,
Rapu RaNery ÿè? daruis
doSer LEpUL 06.
Keiro d) poor 0 A Go.
Mar’ élu Moumopôns, 480
LT” où auTos AG
va” Moy Rio xandbu.
Nuess Jun” evayfeAS FT mA Eœedés.
dires Sox RaËrs
a d° éTnTUuws,
ms or; nror Jeior "61 pen Lubos.
Tis GS mydvos , À Qperay xexouydpos ,
pAops man iauan :
véors muepderre xapdlar,
émiT Maya A0yu 490
xeueir; E praxos gyue,
D iv
29 ATAMEMNON.
RP TT Te) 7 Daréyros
Je Euvoyvéoe.
Fiduvos dyay o SnAUS 095
ÉMVÉUETA TAN TOO.
AMa TL UE
PA GLOU PUR TOY CUT NE06.
T'A MBOI.
KATYTTAIMNHETPA.
Tay’ douce nguraduy Paispoegr
Phoxmedr mn ÿ nues DOiNays,
ET où LANDES, ET, Ceeawy dix, OO
Téprroy Tod) ÉA Do Pos EQhAWOE Ppéras.
Kieux am duTis mod 6e> xaramuor
aa dtis tAdas. Maprupf Je pos xa01s
NS Euvoueos dla xons id,
os 8r° avavdbs, Sr (oi dur PAdya
ANS opeias, (nuarf xamd rues
GW, À TO jupe MAN CHRaEu Aéyur* * *
Toy nier à Tiod mp ACT
0 DD mess eù Quan em mA.
Lors
O'as ri d dMes TAS émevyemy mA 4, 5 10
AUTOS Qhadr AUPAOITO À dMaPTI.
PS
em
5
.
AGAMEMNON. 29
femme , il confvient de la féliciter fur la feule
apparence. Le fexe, trop crédule, eft promp-
tement perfuadé ; mais, fouvent, le triomphe
qu’il annonce s’évanouit auflitôt.
LE CHŒUR, CLYTÆMNESTRE.
RÉCITS TIAMBIQUES.
CLYTÆMNESTRE.
Bientôt nous faurons fi ces flambeaux Iumi-
neux, ces fanaux & ces feux-fucceffifs, étoient
véridiques, ou fi, pareil au fonge, cet indice
heureux n’étoit qu'impofture. Je vois fur le
rivage un hérault couronné d’olivier. La
poudre /a), qui s'élève, m'annonce qu’un mef-
fager, (s’expliquant, non plus fans voix, & par
la feule fumée des feux d’un bûcher allumé
dans les forêts des montagnes (51), mais par
des difcours) ou augmentera ma joie, ou...
mais, rejetons un augure trop contraire; puifle
la nouvelle furpafler encore notre attente!
LE CHŒUR.
Que celui qui formeroit d’autres vœux, en
recueille lui-même le fruit (52)!
(a) Le texte ajoute: fœur à sèche compague de la boue,
3
30 AGAMEMNON.
LES MÊMES, UN HÉRAULT.
LE HÉRAULT.
O terre d'Argos, ma patrie, enfin, après
dif ans, je vous revois! Parmi tant de vœux
inutiles, le mien feul eft exaucé{s 3)! Non, je ne
me flattois plus de mourir dans le fein de cette
ville, & d’y jouir de ma tombe. Salut, o terre
natale; falut, o lumière du foleil, o Jupiter,
fouverain de cette contrée! Dieu de Pythos,
dont les traits ne font plus dirigés contre nous,
puiflant Apollon, affez long-temps tu nous fus
contraire fur les rives du Scamandre; fois donc
enfin notre fauveur, & notre divinité tutélaire !
Arbitres des combats; & toi, vengeur des hé-
raults, mon augufle protecteur, Mercure, dieu
meflager; vous aufli, Héros, qui nous avez vus
partir : je vous invoque tous. Recevez avec bien-
veillance ce que le fer a épargné de notre armée.
Maifon chérie, palais de nos maîtres, vénérables
foyers, Dieux expofés à l'Orient, qu'après une
fi longue abfence votre œil foit favorable , fi
jamais il le fut, à mon Roi. Agamemnon
revient ; il apporte la fumière dans la nuit qui
ATAMEMNAN. 30
KH PT 4.
To, rare Ses A’pyélas ylovos.
Aergro ge qeie TON apraoun ému,
TON Gr payuodr EAMAY, LUGE TUyÿar.
Où >>p mor” rvqpuv Ty” © A’pyaia or
Qurov pliée qiArire @QY ess.
NY, jure À Do, jupe d'AA8 @aos,
vraros me mess Zeus, o TuSos T dvaë,
TÈus jdlor uwriT es fus BéAw
aus OR Exguurdpoy RAŸS Ypo $20
ydy d” aùre TD IQ LANA VOICE
avaË Armor. To T’ d'y@VI04 Jo
ravras Qegcuudb, Toy TéL0y TIUAOEGY
pur, QiAor wipuxg , xmpurar (CéGas,
eps me mu murlarres, euces mar
PaToy DeOry T Acamuéror dbess.
To, uéngôex RanAiu, Qi 4,
Ceuvoi me Saxo, unovés T’ ævmain (a),
À 70 mag! Qodpoin mind) ouao
MEade xoquo RanAix MA ye01e. 530
Hu 90 vuuy pos C eupeam Qiegy
44 Diod) man Loi A'yaueuvay draë.
(a) Scholialles : oi eg dvanalw édrne.
31 ATAMEMNAON.
A eù ny aamon de (4 20 Sr opérer)
Tesioy xaTmoradayre TS dunpoeou
A105 paxéA\n, Th: uaTÉpya sy mrédbr.
Bœuoi d aigu 2 eo idpuuara ,
x amépuu TAONS amour XÉovos.
Tour Tesie meibarar CeuxTesor
araË A’reéidus @piobes euftupar dynp
me, Tea N dEiwraros BesT s4a
À vd. Tlaers 7, me ouvnAñs mA,
Sdbyera TD dpaua Ÿ maIo% AGO.
O'paur 9 aprayis Te à xx 0m Jul,
Ÿ (a) puoiou © mébrn, à ravwrdes :
œTiy or maredor élexcer Syror.
Airña J' énour HMeiauidèu Supapnas bé
X OP o’s.
KnpuË Audi, jupe, T me spa.
KHPTYE.
Xajeg mb SN Gex tr” aimez Suois.
XOPO'z.
E'eps rarcoas Thodk yns C É UMA OR) ;
" HPTE
Der CoSuxpuu V Ouuany jaegs Um. $ 50
() Pics, pignus quod manu capitur : fic exponit Sranlçjus,
AGAMEMNON. 31
couvroit & vous & fon peuple. Recevez avec
tranfport, en voici le jour, celui qui a brifé le
fol de Troye avec le foc, dont Jupiter fillonne
la terre dans fa vengeance /a). Les temples, les
autels, la race entière des Troyens, ont difparu;
tant pèfe le joug, fous lequel les a courbés votre
Roi, l’ainé des Atrides, l’heureux A gamemnon.
Il revient, le plus grand, le plus augufte des
vivans. Pâris & la ville fa complice, ne fe vante-
ront point que leur crime ait furpaflé le châti-
ment, Coupable de rapt & de fraude, le ravif-
feur a rendu fon vol, & vu ruiner à jamais la
maifon & le pays de fes pères; Les Priamides
ont payé au double le prix de leurs fautes.
LE CHŒUR (4)
Hérault des Grecs, les Dieux béniflent votre retour!
LE HÉRAULT.
Ils l'ont béni ; déformais je mourrai content.
LE CHŒUR.
Le regret de votre patrie vous a bien tourmenté!
LE HÉRAULT.
Le plaifir de la revoir m'arrache des larmes.
(4 Littér. qui a renverfé Troye avec la béche de Jupiter, ére.
32 AGAMEMNON.
LE CHŒUR.
Ainfi donc, ce mal fi doux nous étoit commun!
LE HÉRAULT.
Quel mal! je ne puis vous entendre (55)....
LE CHŒUR. |
De defirer ceux qui nous defirent (56).
LE HÉRAULT.
Vous regrettiez l’armée qui regrertoit fa patrie!
LE CHŒUR.
Au point d’en foupirer fans ceffe en fecret.
LE HÉRAULT.
Mais, en quoi fon abfence vous étoit-elle fi fynefte (57)!
LE CHŒUR.
Depuis long-temps le filence eft mon falut.
LE HÉRAULT.
Qu’aviez-vous donc à craindreenl’abfence du roi!
LE CHŒUR.
Quoi qu'il en foit (58), comme vous, je mourrai content.
LE HÉRAULT.
Oublions le pañlé (59). Pendant un fi long
efpace de temps, on éprouve néceffairement &
du bien & du mal. Qui, hormis les Dieux, peut
vivre long-temps exempt de peine! Dans le
ATAMEMNON. 32
X O P O'z.
Tipains ap Te MoN Em Go A9: vocvu ;
KH'PTE.
Les JM AuySus T9 Sam Ad ;
X OP O3,
Tr ares iuépo mer\rpelos,
KHPTYE
[oôgy mo90@ rue ylù parer As.
XOPrOX
Ds MAN duavezs Cu perds aagévar.
KHPTYE
Toy mo dvogesr T&T’ émlio UPS PAT ;
XOPOo'’sx,
Hay D oayay Payuaror Bag ons à Lx.
KHPTE
Kay müs droyruy TUESIVOY ÉTEUS TIVLS ;
XOPOz
À vdy 7 où Mi, à Sur mem es.
KHPTYSE.
Eÿ 3ù méaraura Tue dc mn BUT)
G@ pér ns ed AéEuer drertds éyur,
G SN aùr LETIUARQR Tis 3, mA dr,
arayT d'Tiuay À JY aicros 2070 3
33 AÂTAMEMNON.
Mol 30 et Acqou % duoauA as ,
apupras rap£us % xxXoPaTes, n N
RroYTES, Ÿ AGYONTES AUTOS UÉCSS ;
Ta Nate pro À MSN, MAGor guys.
Evry 99 hour die mess Tea
JE Seavol D nm ÿrs Apuavi
dhocvi xx Cor, éuredby oivos 570
EOmua Ty TETE CHINE TEL A.
Xeuava SN & Aëyos mis ciwyoxToror ,
cor rapl y dpepror Luz por
À QuAmos, ete movros Cy eonuGerycus
Lors duo vlwëmois eudbi mea
Ti Tai@ mev0dr PA ; Ilapoïyergy mrovos*
api yETa D, TOI À Tvnroow ,
7 pror ads MN aaçivu MEAUY.
Ti rs aañoérras © po AéyAr,
+ Cd@ d dApir per Tu rampes; 5 80
Kaj TM jupe ouutoegis xaQ@Eid.
Hd 3 mis Aormionr A'pyiur pag
nxg mo xépébs, Miua N CR aimppéTrel.
Q's ouracey TAN eixos nAiou Pas,
VRP Supgorns à yBoros 7ro To pApois"
Tesil eAovmes dmor A'pycior A6,
AGAMEMNON. 33
trajet , que de travaux, de veilles, d'’incommo-
dités! eft-il un jour, que nous ayons paflé
en entier fans gémir (60)! Débarqués, mêmes
faigues, & de plus odieufes encore. Couchés
fous les remparts des ennemis, nous voyions
la rofée du ciel, & l'humidité de la terre,
pourrir nos vêtemens, & blanthir nos che-
veux {61). Comment peindre ces hivers,
fléaux des oifeaux, & que les frimats de l’Ida
rendoient intolérables ! ces étés, où la mer,
immobile fur fa couche inagitée (62) par les
vents, dormoit aux heures du midi. Mais, à
quoi bon ce fouvenir! nos maux font finis;
ils font finis, fur-tout pour les morts qui ne
fongent point à revivre. Pourquoi celui qui
furvit, iroit-il compter le nombre des victimes,
& retracer des calamités paflées! Ne parlons
plus de difgraces. Pour ce qui refte de l’armée
des Argiens, l’avantage l’enfporte {ur la perte.
Publions-le à la face de l’aftre qui nous luit;
que le bruit en vole & fur terre & fur mer;
que déformais, par-tout dans la Grèce, on
puille lire : les Argiens vainqueurs de Troye
2 E
‘34 AGAMEMNON.
ont confacré ces dépouilles, ces antiques tro-
phées, à leurs Dieux; & qu’on dite : gloire
à la ville d’Argos, gloire à fes chefs, hon-
neur à Jupiter, dont la faveur a tout fait. Vous
favez tout. .
LE CHŒUR.
À ce détail, je l'avoue, il faut fe rendre; on n’eft
jamais trop vieux pour convenir d’une erreur.
C'elt à Clytæmneftre & aux fiens de prendre
les foins convenables, à moi de les partager.
CLYTÆMNESTRE.
Ma joie avoit éclaté, dès que le fanal m’avoit,
cette nuit, annoncé le premier [a prife & la
ruine de Troye; mais, on me reprochoit ma cré-
dulité, Quoi, difoit-on, fur le rapport d’un
garde qui a vu des fignaux, vous croyez qu’Ilion
eft renverfé! il eft bien d’une femme, de livrer
ainfi fon cœur aux illufions. Chacun ici m’ac-
cufoit d’imprudente. Toutefois cette femme a
facrifié, &, à fon exemple, on a répété dans Argos
le cri du triomphe , on a chanté dans les temples,
& nourri (63) de parfums des feux odorans.
Mais, que vous ferviroit de m'en dire davantage!
ATAMEMNAN. 34
Suois aaquex Ga mis 499 EMadk,
Spuois émaæo5 d\EUToY ELpYGLOY JAN,
Toixèra ae xdovras , Avi mou ,
d TÉS PATIPU" À JAI TUMOETA s90,
Aus GN Cnmentron. Tor éyuis Apr.
XOPO'z.
Niro pos Aosua EX chovostgye
Au JD no mis Véegua EÙ payeur.
Aôpors 3 radr à KAvrqurispg Lé\ew
&x05 HAIÇR , oub à L'N A @T êpue.
KAYTTAIMNH'=TPA.
Ayo 7GAUEZ ki Ta} y XLeSS Um,
or RAÏ 0 mers nos dye/0s TES, |
peau duo LAS T’ aaçuar. à
Koj mis p Chile dm, Gpuxmmenr Ag
ride, Tegia vr mempOnaX, Susis ; 600
À ALPTL DES VULUXOS , dpext réa.
Amis TINTIS TAGYATOS 0Ùo” Eayyoulue.
O'ucs SN ESvor Ÿ yuvarreio voue
OA9AUYL0Y ŒANOS LAIT LU RoAW
E AGO Lpnuodyns ORITT édpous,
Sunpanor nouarres ad gATye.
Kai vd @ paorw fm dQ C° éuoi Ac;
E ij
35 ATAMEMNA@N.
dvaxTos duré marre meuoousy Adpr.
O'rus SN deiçu À éuor didbioy mo |
ar nd po \Gyre Eat. Ti, D 610
quvanu Tire Diyos ndloi, dpansir
Sn sparéias affa, owonvros Jeod,
MAS it; Tavr’ értyfu As mood:
me ons Gaç” tgsiqpuier PL PNTS
vaine aq » cp us est porcs
day rep By EAuTe , duudTwy XUv4 ,
CAL Cuuvo, mA mis duopesar,
; TAN OUI MATE, CMURYTHELO
PAT AfæpDéex ro c pes Aero.
Ov ox Tép-lr, SN Ekidonsr pins 6210
aME mess aidpos ao À juAko) Bapas,
KHPYE
Towod 0 xoumos À dAnIags mer
x 9005 &5 yuvaui Murdie. Agxéir.
XOPO'x.
AUTY À Sros re puyQuvoyn oo
Toegioy eppnreboy daremès A9 pr.
Zu dam, iuË Merise 3 5 meSoust ,
ë ru Les À OEWOUENOS AAA dir
1Éa oud Vu, Thod ÿhs DiAor xpaTos.
AGAMEMNON. 3$
bientôt j'apprendrai tout de mon Roi lui-même.
Hätons - nous de lui préparer une réception
digne de lui. Quel jour plus fortuné pour une
femme, que celui où elle yoit fes portes s’ouvrir
à un époux, vainqueur dans la guerre, & fauvé
par les Dieux! Hérault, retournez: dires-lui,
qu’il reparoifle promptement, afluré de l'amour
de fon peuple; qu'il vienne retrouver dans fon
palais fa fidelle époufe, telle qu'il l'a laiflée,
gardienne de fa maifon (64), à lui feul attachée,
ennemie de fes ennemis, & qui, toujours la
même, n’a pas violé, pendant fa longue abfence,
le dépôt de Fhymen : aufli pure que l'or, elle
n’a ni connu de plaifir, ni écouté de difcours,
dont elle air à rougir (65).
LE HÉRAULT.
Cet éloge de foi-même, ne meffed point à une
femme vertueufe, quand il s’accorde avec la vérité.
LE CHŒUR.
Vous avez entendu de fa bouche ce qu’elle
veut que vous puifliez clairement répéer. Mais,
répondez-nous: que fait Ménélas, ce roi que
chérit la Grèce! efl-il vivant! revient-il avec vous!
E ii
36 AGAMEMNON.
LE HÉRAULT.
Je ne mentirai janais pour plaire à mes amis,
duffent-ils jouir Ilong-temps de leur erreur.
LE CHŒUR.
Eh! comment nous flatter par un menfonge!
Un fait public ne peut fe cacher (66).
| LE HÉRAUVULT.
Ménélas a difparu de l’armée, lui & fon
‘vaiffeau : telle eft la vérité.
: LE CHŒUR.
Vous at-il quittés, en partant d’Ilion; ou une tem-
-pête commune à toute la flotte l’en auroit-elle féparé!
LE HÉRAULT..
Vous l'avez dit: voilà en peu de mots notre
aventure malheureufe (67).
LE ,CHŒUR,
Mais, efl-il mort! eft-il vivant! que croit-on
dans l’armée ! |
LE HÉRAULT.
Qui le fait, & qui pourroit nous l’apprendre!
fi-ce n’eft l’aftre qui nourrit la nature.
LE CHŒUR.
Et, coniment cette tempête, fufcitée par les
ATAMEMNAON. 36
LHLTE
Oùx 4 © ous Abu @ ul xa78 ,
À mA QiAoin wep sûr. 630
xoPO'z.
Ike Ke a emay vedvt GANIN TN;
Zoe ra M Gex expumla ner GN.
K HPFE. |
A'rñp dOaTos 52 A'yéixo) paë,
arts Te à m A0. Ou dudy Acya
X OPO x. ‘
loresr aaydeis tupards Je VA,
ñ jEpua X010Y dy 905 HPTAOE PATŸ ;:
ÉNPrPT
ul
Exvpons, dre moËéms d'xpos, oxomod
paxpèr À Tue CUT EQNLUTO.
X OP OS. |
Tonex 39 dur! Édyros, À relrmeonos, .
pans mes ÉMar vauriner CaiCen ; 640
KHPTE
Oùx oi SAis &7° dray fra mers,
Ad % Biqorros AMIS yloros quau.
XOPOz.
Tds 3 Aëyds pra er: ‘palà
E iv
Ly4 ATAMEMNAON.
LA, HAewThoey me, duo X0TE ;
KHPTE.
Eneor MP S pére x EA
Vhoosy puavur jobs À TM Sudr.
Or N dreuxri Mu) dyfe/0s mA
suyd mesoune Haciuou pars Pepn
moAE À EAxos €, 70 duo muy (a),
mis 3 mm Jérndirs duo 6 so
chdpas DANNY pan, + A'pns QUAS,
Avr atlw, qua Euvoeisu
roudyS uévror muarer avc uv ,
pére Aëydr maya Tor teuyvur.
Zomelor 5 mpayuarer day So
NOTE CIS jeguous ben mA,
ras dvd mis taxon ouuuiEw , A6ywr
Juuor A'yudr Ge. dunrror Juois;
Zuvoocoy À, OY-TES éyDiqu To Gp y ,
T0 ÿ Jupgara , y @ mir uEatlw, 660
| DSéesrte T dçnyor A’pyaiwr spa:
Er vu dbonvparre N dempe xaxg.
Naës 90 ess Ann Oprizia Troc
Mao" dj 3, xéewrumoutivey Ba,
(a) Fortaffe fcripfit Æfchylus drvyeir. Schütg.
AGAMEMNON. 37
Dieux contre les Grecs, a-t-elle commencé & fini!
LE HÉRAULT.
Il fied mal de profaner un jour heureux par
de funeftes récits : à chaque Dieu, fon hom-
mage (68). Quand un hérault, la trifteffe furge
front, apporte dans une ville la funefte nou-
velle, qu’une armée eft détruite, que tout un
peuple a été frappé, & que chaque famille
a perdu quelqu'un des fiens, par le double
fléau , le double inftrument de mort, le couple
homicide, qui fuit le Dieu des combats (69);
dans cet amas de défaftres, il ne doit faire
entendre que l'hymne d'Érynnis. Mais, moi,
. meffager du falut, envoyé vers une ville triom-
phante & profpère, dois-je méêlèr les difgrâces
aux fuccès, & décrire une tempête, que le
courroux des Dieux peut feul nous avoir
envoyée; car, l’onde & la flamme, oubliant leur
antique haine, s’étoient réconciliées (70) pour
confpirer la ruine de notre malheureufe armée.
Ce fut duraht la nuit que s’éleva ce fatal orage.
Pouffés par les vents de Thrace, nos vaifleaux
fe heurtèrent. Fracallés dans leurs agrès par des
38 AGAMEMNON.
chocs violens, &, au milieu des tourbillons de
vent, de grêle, de pluie, mal dirigés par des
pilotes éperdus , la plupart fe font abimés. Quand
le foleil eût ramené la clarté, nous vimes la mer
Æ gée couverte de cadavres & de débris. Pour
nous, & notre navire, quelque dieu, fans doute,
(car, ce ne peut être un homme) prenant le
gouvernail, ou nous déroba au naufrage , Où
obtint notre grâce. La Fortune confervatrice,
d'elle-même, s’étoit aflife parmi nous, de forte
que, loin du port, nous avons foutenu la tem-
pête, fans toucher aux écueils. Échappés au trépas
dans l'empire de Neptune, rendus à un ciel
ferein, n’en croyant qu’à peine notre bonheur,
nous n'avons ‘plus penfé qu’au défaftre récent
de notre armée détruite & diflipée. Maintenant,
fi quelques-uns de nos compagnons refpirent
encore, ils nous croient perdus; {car, comment
ne le croiroïiegt-ils pas! ) tandis que nous les
croyons perdus eux-mêmes. Puiffions-nous être
plus heureux que nous ne penfons! Peut-être
Ménélas reparoîtra-t-il bientôt, & le premier de
tous. S'il vit encore, fi, par les foins de Jupiter,
«
a
ATAMEMNAN. 38
VELO , mp , ‘ous ÉdAn T ouGesrrure,
GOT AT , mugos xavo) spoGe,
Excel JV amASE Ag MEN HAioU Pas,
ce>udu aigoud mingyps Aiygr vexpois
ardpdy A'udr , vaunxr T’ éperiur.
H'uxs y Ë di, vabr Tr’, duiesToy oxdgos 67 0
roi ms JésxAedar, À ’EnmionTo
Quos ms, GX aepmos, diltxos Hyor.
Ty 5 Tip ray JéAouI” éqéÇero
ds, pur ch pue, ouaros CaAlw Eu,
puir” Jouy ess xpammAtor yora.
E‘rerra JV, do mommor megébpms ,
Aeuror 49] AD , Ÿ memiSons TUYA,
tGsxo/od Au Qesrriow véoy ma90s ,
T° Q 4 ri /
paÿ xauyTos à xaxus amodvuuaus.
Ko vdy txéror ns ésir EmVE&Y , 630
! € La ? ’ 4 ’
Acpuay nuas &S 0AWAITLS TI Li;
H'ucis T” énelrous Gdr Eu REaC oh.
Tour SN os aeiçe. Meter 7 Sy
œepror me à pelige mess por.
E; JS Sy ms dumis HAÏS vi ip
y Carta Ÿ RAermovra , purne-vos Aus, :
ÿro /0vms Jéuañocey Puos.,
Zrpogu à.
39 ATAMEMNAON.
Amis T8 avToy Mess uo MEuy mA.
Toox ir duouons , iQ GANT «vu.
ANTISTPOIKA.
X OP Oz.
Ti mr cyopuauQ er &- 690
dés D rar éTyrUuws,
(un ms, oyny 4 seu,
envois & meœeppisou |
VhGoT a © Tue vépuar ; )
Gr DeiyanGesv
duquexn © E'Xéray;
E x PÉTOYTUS
E‘Aérac, engrdpos, éAémous,
Cx TN aGeyrucr |
TEIALAU LU ATEN ÉTNEUCEY 709
Écquegu HYLYITOS ape.
ToAvaydpoi me Qregands,
xuva pi x lpvos
Fat (a) aQarroy,
AENooyrer (a) Éuierros axris |
A dÉIPUMR og à
SV £ew duanéora,
(a) (a) Refcribe, mAdmç, &, néxoms T° Sranlejus,
AGAMEMNON. 39
qui n'aura pas voulu perdre la race des Atrides,
les rayons du foleil, quelque part, éclairent fes
yeux, efpérons qu’il reviendra dans fa patrie.
Vous m'avez entendu; telle eft la vérité,
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
(71) Qui donc, (fi çe n’eft un être invifible ;
qui, prévoyant les deftins, règle les préfages for-
tuits) a pu nommer ainfi, conformément à fon
fort, cette Hélène (a), dotée par la guerre & les
combats! Elle s'échappe de fa couche volup-
tueufe, s’abandonne au fouffle des vents /b),
&, véritable Hélène, elle perd mille vaifleaux,
elle perd fon époux, elle perd la ville qui la
reçoit. Sur les invifibles traces de fon navire,
des milliers de combatans /c) abordèrent aux
rives ombragces du Scamandre, conduits par la
difcorde fanguinaire (72).
(a) Hélène, en grec, fignifie, qui perd des vaïfraux.
{b) Littéralement : du Zéphire né de ba terre.
(c) Littéralement: de nombreux porte-boucliers, comme
des chiens qui chaffent.
40 AGAMEMNON.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Cette alliance, pour Ilion, fut l'alliance du
malheur (73).......
Ainfi le vouloit l'inévitable courroux du
Ciel...
Ainfi a-t-il vengé l’offenfe faite à la table
& aux autels de l’hofpitalité, fur ceux, qui,
dans leur tranfport, avoient applaudi aux chants
de nôces, aux cris d'hymen, entonnés par les
fils de Priam,
Apprenant aujourd’hui d’autres hymnes, Ia
ville antique de Pergame pouffe de longs accens
de plaintes. ....
Ælle maudit, maintenant, la couche funefte
"de Paris.
Mis, auparavant, elle a vu long-temps,
avec douleur, couler le fang de fes malheureux
citoyens.
STROPHE SECONDE.
Un lion s'élève par les foins de l’homme;
c’eft pour la ruine de la maifon où il eft né
que la mamelle & le lait le nourriffent. ...
Au matin de fa vie, il eft doux, il carefle
ATAMEMNON. 40
TA 3 xdbs op- A'rnçpeqi
Sovuuoy RALTIPEPY
plis éngor, Far as dTIUUO- 710
I) UgEpo 7200
y Euvesiou Auos
‘œegosoua mo
YUUDOTILOY LéA\9S Cx-
QaTws TOTALE
PE
UAVouor, 06 TOT émréphener
JauGesioy audlr.
MerapaySuyouou d) uuyoy
exduou mA exit ,
moAUbplwor péye ou vu, 720
xuxanoroucæ Taxe
TOY VO AEXTEOŸ ,
raumesEn moAUbplvor œic-
ÿ, duQi mA Ty
Décor dd, aid]ngo.
E’bpeder 3 Acoyrx | Ecpogr B.
oiny Suis dyangx Tor
oÙTOS np PAU) ,
cy Ruore @esnAos
aueeo, pi ryix , 739
A'rnspog
Zrpogh y:
41 ATAMEMNAN.
ÿ Nexesis Eraapror.
[lonca J' 690 y d'yAGAGIS,
veorecqou Téxvou d\xsr,
Paudpwms Ton yies , car
Y@y T VA SPOS dry xs. NE
XeoiLeas d'arediËe
6905 TD ESS TOME.
Xow D Tops œueiGar,
um?ogovointy roi
el 2 / »”
dur’ axéheuqus énvEar 740
duan d'oixos équr On
auarcr d'a ÿps oixénus
péya 01106 7MTAUXTOrO).
Ex ©n9 dicpeg ms d-
@s duos Desareaqn.
[apgure J' ouù &A Se
és T'AS TA
Aépun d, Desrnue fe
phvéuou Jangras, aug Tu ov (a)
dya ue FAOUTS , 759
paXQunoy ouudmy Res,
MÉiguuor tepTos ap9os.
(a) Exponit fcholiafles : Mar xwwoouéror.
AGAMEMNON. 41
les enfans, amufe les vieillards. —
— Pareil au nourriflon nouveau-né, on le
porte fouvent dans les bras. —
— Forcé par le befoin, il fourit & flatte Ia
main. —
ANTISTROPHE SECONDE.
— Mais, bientôt, il montre de quelle race il
eft né. —
— Pour prix de tant de foins, égorgeant les
troupeaux , il apprête un feflin qu'on ne de-
mandoit pas. ...—
— Le fang coule de tous côtés. ...—
— La famille pleure, fans pouvoir arrêter fon
homicide rage. .......c'eft un prêtre de la
mort, que le Ciel a fait élever. dans cette
mai{on.
STROPHE TROISIÈME.
Ainfi dirois-je qu'Hélène entra dans Ilion,
attrayante comme Île calme des mers, parant
elle-même la parure la plus riche /a), lançant
des yeux les traits les plus doux, fleur piquante
de l'amour.
(a) Littéralement: parure éclatante de la richeffe même.
2 F
42 AGAMEMNON.
Mais, quel changement (74)! fes funeftes
nôces fe celèbrent; elle n’eft plus qu’un hôte
infociable & dangereux, une furie, dotée de
larmes, qui, conduite par Jupiter vengeur, s’étoit
élancée parmi les Troyens, pour y accomplir
un fatal hyménée.
ANTISTROPHE TROISIÈME.
On a dit, il y a long-temps, chez les
hommes, que la profpérité, à un certain terme,
devient féconde, & ne va jamais fans fuite /a);
que, d’une fortune brillante, germent, dans les
familles, d’interminables malheurs.
Seul, je penfe différemment
C'eft l'impiété, qui produit mille effets, tous
(emblables à leur caufe. Le deftin des mailons
vertueufes, de race en race, efl profpère.
STROPHE QUATRIÈME.
Une première infolence engendre une info-
lence nouvelle : —
— celle-ci croit, & fait éclore, tôt ou tard, au
(a) Litéralement : un vieux à antique proverbe, reçu
chez les humains, dit, que le bonheur de l'homme, devenu
t q
grand, engendre, à ne meurt pas fans enfans ; àrc.
ÂTAMEMNA@A
© Pgo irous” ETEXPOUYEr À
JAUOU TTAPA TÉAEUTAS
dVordhos à duoou As,
ouuva Teaiua,
mure Au0s Eu,
YUUPOLNAUTOS EANYLE
angicaros dc mis
Begrois er Ao9ps
TÉTUUTA | MÉVAY TEAE-
Serre QuTos 0AGy, Tao,
pd) aruyi Svnonev
Ca d' dyaSns muyas ue
Raoçaivur dxopecoy ciQuc
Aîye d° &M\&Y poripepr Ep,
To 59 dbartées épyor
&) À mheova nuru,
cperipa d° exore fure.
Of 7 euro
ALIAS MOTOS ojei.
DAS 5 Tiurw UGeis
À napgit vet-
sous y xaxois Berri
Ces , TT n Toÿ, 0@v
N.
A vngpoqu
7 .
760
Zrpogn à.
A'rncpoqi
à.
43 ATAMEMNAN.
T xVe10y LLoAW
veupa, Dao 0701 (a),
Jura mn T auayor, mA,
ŒUiLE9Y EXO, :
péngas Lung Yeoio das,
aura (b) roxkdo.
Are À paume É ©
dhonamvos douant,
Toy Ÿ CHdouoy ne
Rio. Ta yeucomaçu d\ &-
CAL ouù me XePr
AAÂUVTEO7TOIS OLyLæOI A4-
modo, oo mesaiGa, Ÿ
Sbrapuy S oCs-
où HAUTE Don dre
ay d” '6i Tipua voue.
A NA'HAIZETOI.
A M, RBanaed, Tesias AI mp-
©, Afécws BuebAor,
TGS CE MEIOEOW ; MÔS CE aebiQo ;
Li Laaens, pif Aavuauas
12°
(a) Legebat Cafaubonus go oxénv.
(b) Cafaubouus , Heathiufque, legendum cenfent eiduéras.
AGAMEMNON. 43
jour fatal, le malheur des humains. C’eft d’elle
que naiffent, & l’éclipfe du bonheur /a), & le
pouvoir invincible d’un fatal démon, & l’au-
dace facrilége, & les noires infortunes , enfans
femblables /b) à leur mère,
ANTISTROPHE QUATRIÈME.
Mais, la juftice fait briller fes faveurs, jufque
fous le toit enfumé du pauvre, & comble d’hon-
neurs une vie paflée dans la vertu. Si les lambris
dorés font fouillés par le crime, elle en détourne
fes yeux, les fuit, &, méprifant le pouvoir, ft
vanté, des richeffes, va chercher une demeure
fainte; elle conduit tout à fa fin.
AGAMEMNON (fur un char),
CASSANDRE, LE CHŒUR.
LE CHŒUR,
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
O Roi! o deftructeur d’Iion!.....0 fils
d’Atrée!.….De quel nom vous nommer ! Com-
ment vous honorer, fans exagérer ni reftreindre
(a) On a adopté la correétion propofée par Cafaubon.
(&) On a également fuivi la leçon indiquée par Île
même commentateur, & par Heath.
F iij
’
44 AGAMEMNON.
ma joie! La plupart des hommes, bleffant fa
vérité, affectent, plus volontiers’ qu’ils n’éprou-
vent, de certains fentimens /a). Avec un mal-
heureux , chacun eft prêt à pleurer; mais a
morfure du chagrin ne va point jufqu’au cœur.
Faut-il paroître fe réjouir avec vous! on force
fon vifage à des ris fimulés. Mais, du pafteur
habile à connoître fon troupeau l’œil ne fe
trompe point à de perfides carefles, qui le
flattent fous l'apparence de l'attachement. Pour
moi, je ne Île cacherai pas; quand vous emme-
nates l'armée, pour” reprendre Hélène, vous
futes dépeint dans ma penfée, bien défavanta-
geufement, & comme un prince qui, fecouant
le joug de la raifon, entraïnoit forcément des
hommes à la mort. Aujourd’hui, c’eft du fond
de mon cœur, c'eft en ami, que je vous
félicite du fuccès. Bientôt, vous connoîtrez,
qui d’entre les citoyens a refpedté ou violé
la juftice.
(a) Le grec dit littéralement, avec une concifion fin-
gulière : Bien des humains, outrageant la juflice, eflimem
plus le paroître que l'être,
ATAMEMNAON. 44
AE JÉEITS 3
HoMot 3 LesTiS nm Svuéir vey
DenouT » Nxlw DPyoarts
To dbavegmpuon N Eire
ma$ ms Tous" diyaa 5 AUTrNS 800
PAT ® Ta mesnxy {ray
y Évyameguaw opoiompereis
dAÉDa TeSwre Ba Çoyuor.
O'as N dyades mearmyouc,
GX in 7gy CuuaTt QUO
@ Suodyr” eupegros Cx Afgvoiag
Op] cpu QuAoTn,
Zv N un mn É Mer sparay
E‘Acins den” (S 99 ‘Errreucu )
ALpT” Smpoious Ha Veyauueos" B10
SN € œegrid oiaxg VEUGY ,
Dexovs éxouaior (legend. dxouc10r)
adpin Oynoxouor 2opiQ av.
Ndy N°, Gén d'a” duos @pats, SN dgiaus,
UÇepy ns mors À MAÉ TOY.
Lrocn 3 22610 AfareuSodpos
TOY Te d\xgios à À dygens
muy oxoueslyre MmATW.
Fiv
45 ATAMEMNAN.
T'A MBOI.
ATAMEMNA@N.
Terror À A'pyps x Duouc trywe ous
dun mesodreir, rés éuol uerymos 820
roqu, d'igier © Gr topafaulw mA
Textuv. Aires À GE Ÿme yAdoyns Jto)
XNUOVTES , adbpd}raras TA‘ PIvexs
ë5 duamesr reyes Ÿ dbpppoTus
Ampors éSevro 7 N° Cane are
Amis Desoie jegs Ÿ rAresubo.
Kamd SN &Aodox ydy ir” evonuos mous.
Ans QU Con auvlyioncvex 3
abs mesmiume mriovas TNOUTY modé.
Témr Soin jen moin pie 830
FIVE" ÉTETEP Ÿ TdyAs \APAOTUS
toea Eagle, %, yuvoyros Greta ,
MAY dinualuver A’pyeioy Suos ,
ira youxos, dandyspopos eos,
mMiduu desvons dupi Audduy Saw
Na henr 3 UPS) ŒuUnGHs ÀE&r ,
ad éAuËer uaros rvegrrxo).
Ocois H dérive Pesiu or TS
@ dés n a DeSnUR MEMIIUYI X\Uwy"
_— ER
AGAMEMNON. 45
LES MÊMES, CLYTÆMNESTRE.
RÉCITS IAMBIQUES.
AGAMEMNON.
Saluons d’abord Argos & les Divinités de
ma patrie: je leur dois, & mon retour, & la
vengeance que j'ai tirée de la ville de Priam.
Les Dieux n’ont point laiflé plaider cette
caufe; tous, unanimement, ont jeté dans l’urne
du fang , le fuffrage de mort & de deftruétion
pour Ilion, aucun n’a porté la main dans celle
de la clémence; un vain efpoir s’y eft feul
trouvé (75). Troye fume encore; les feux de fa
vengeance y vivent, & fes richefles s’envolent
avec fes cendres en nuages épais. Rendons d’éter-
nelles actions de grâces aux Dieux. Par eux j'ai
fu tendre le piége le plus funefte; &, pour une
femme, (76) le feu des Argiens a pulvérifé
Pergame. Au coucher des Pléïades , un peuple
armé, enfanté par un cheval, s’eft élancé dans
fes remparts, &, comme un lion cruel, s’eft
défaltéré dans un fang injufte & coupable.
J'ai dû commencer par les Dieux; mainte-
nant, je vais répondre à vos difcours. J'en
46 AGAMEMNON.
conviens avec vous, peu d'hommes applau-
diffent au bonheur d’un ami, fans reffentir
l'envie, ce mal, dont le venin pernicieux
s'attache aux cœurs, & les prefle d'un double
poids ; car, celui qui en eft atteint, fouffre, & de
fes propres malheurs, & de la profpérité d’autrui,
Je ne le fais que trop, & je connois le miroir
de la fociété ; la bienveillance la plus apparente
eft moins qu’une ombre. Ulyfle feul, quoi-
qu'entraîné aux champs de Troye contre fon
gré, m'a toujours été fidélement attaché /4); je
me plais à le dire, foit qu’il foit mort, foit qu’il
voie encore le jour. Auffitôt que j'aurai célébré
des jeux folennels en l’honneur des Dieux,
nous penferons au refte. Ce que nous trouve-
rons de bien, nous tâcherons de l'affermir; &,
par-tout où le mal aura befoin de remèdes,
employant avec fagefle, foit le fer, foit le feu,
nous effayerons d’en couper la racine. Entrons
dans mon palais & dans mes foyers, & faifons
des libations aux Dieux, qui m'ont ramené
d’une expédition fi lointaine ; ils m'ont donné
(a) Littéralement : une fois joint, tiroir également avec moi.
AÂTAMEMNAN. 46
y qui Gurt, À ouvres w éyus. 840
Tlavegis 30 ardpdy 6 avyerés TX,
Dior T drueuvT au poor iGay.
Auogçerr À is xapllar mesomdpes ,
dylos SrAoie rolremauuers voor
mois Tours avg Miuaoiy Bapuveny,
ÿ Ÿ Qexioy 0AGoy éiooepr, ques
Esdvs Né a. Eù À Aéiauy
ouAIas xaTOMIEgr, db AY aude
Sbxodyrus Eve xapre mpédus eut,
Moyos d\ O'for eg, 0apEp dy exo ET, 8 so
Édyfus, éromes Là tuoi odexopoess'
“TS Quroynos, re à Cdyros mes,
Aéyo. Ta N'aNa, Mes AU Te à eo
XOWOU L'YOVA4 DÉVTES CH TAN YUPE ,
CsAewoouede, Ko nm k xx Ads tp :
omue xeoviCor eù pSp, BEAeurior.
Oo 3 à JS payuaixwy ryarior,
NTI xéayTes, À Terres pesras,
ruegooucde miuaros Véray voor.
Ndr d & ménalex x duo éqerox 860
t\ Dur, Soin mep@ Noos,
dmep mes mudayns, Hyansy mdr.
47 ATAMEMNAN.
Non d?, éréimeo amer, EuTidws pyor.
KAYTAIMNHESTPA.
Avdpés mA, opéoÉoc Apyéoy nm,
cœx aixuodu Ts Dingroexs Doro
AGE ESS VUXs" cy 2eho D Smphre
D. Gps aeproiov. Oùx May LL 72
paSoda, à épauTHs Sapeepr A6£@ Rio,
Toovyd) OTUYEp Gé Lù uæ To.
To À yuvdre, DEPTOY , ‘ApaEVO de, 870
no Jbuvois € EPA, Ex Ta A9 XX0Y ,
MON\A XAUOUIELY x nd bas FANUTAOTYS°
Ÿ DV A, Nu, Ÿ d, éterpépur 13x08
Aa #40V d'\O Tu , Ad TLoyras duos.
Kay Paupaimr À À #4 Tocuy ÉTUr >euven
cnp 0", we DES oi GyETIUETO
Dans, téreury Nuriou TAC Acydr.
E; dl Tin, O6 Em uLOr Aya,
TEATOUATOS Ta} Trpvoy 0 dunes,
M0 oder (rl xd 8 Ÿ Aëy 880
XBovos) TEAUcIE9r ASIA Jen aaGay,
araË tua o xélSuvoy pop our.
Todd” éxan xAndbrer TAÏUT-HOTOY ,
PON\GE au Tia eh dvpns
AGAMEMNON. 47
la victoire, puiflé-je en jouir long-temps!
CLYTÆMNESTRE.
Citoyens, fénat d’Argos , je ne rougirai pas
de vous montrer l’excès de mon amour: il eft
des temps où s’enhardit la pudeur. Souffrez que
je rappelle ici, moi-même, non par un organe
étranger, ce que j'ai fouflert pendant que mon
époux étoit devant Troye.
D'abord, quelle peine accablante pour une
femme, que de refter, ifolée, loin de fon époux,
fans cefle alarmée par des difcours finiftres, &
par de triftes nouvelles, auxquelles fuccèdent
d’autres bruits encore plus ficheux! Hélas! s’il
eût reçu autant de bleflures que la renommée
nous le racontoit, fon corps ne feroit plus qu’une
cicatrice (a). S'il fût mort auffi fouvent qu’on l’a
publié,certes, il eût pu fe vanter, nouveau Geryon
aux trois corps, d’avoir eu plus d'une triple
cuirafle à revêtir, avant de defcendre aux En-
fers (77). Combien de fois, des mains étrangères
n'ont-elles pas, malgré moi, brifé les inftrumens
de ma mort, que ces trifles avis m'avoient fait
(a Littéralement : i{ auroit été plus percé qu'un filer.
48 AGAMEMNON.
préparer! C’eft par une fuite de ces avis, que je
ne vous préfente point ici, comme je le devrois,
Orefle, ce cher gage de notre foi. N’en foyez
point furpris; je l’ai commis aux foins de votre
hôte {78 )bienveillant, Strophius de Phocide, qui
m'a fait envilager plus d’un danger, dans les
hafards que vous couriez aux champs de Troye.
Le peuple, révolté , pouvoit fecouer le joug du
Sénat ; il n’eft que trop ordinaire aux hommes
d’accabler les malheureux. Nos vues, à cet égard,
ont été fincères. Pour moi, mes larmes étoient
taries jufqu’à la dernière: & mes yeux portent
les marques de tant de veilles, employées à
pleurer, dans l'attente toujours trompée de nos
fignaux (79). M’endormois-je ! le bruit des ailes
de l’infecte le plus léger troubloit un fommeil ,
dont les fonges m'avoient préfenté plus de
maux qu’il n’en pouvoit arriver dans fa durée.
Mais , aujourd’hui, tant de peines font oubliées.
Cet époux eft pour moi, ce qu’eft, à un
troupeau, le chien fidèle; à un vaifleau, le
cable qui l’aflure ; à un palais élevé, la colonne
qui laflermit; à un père, fon fils unique ;
ATAMEMNAN. 48
éAuouy aMu mess Pia AeAmmuerns.
Ex MIN m0 ms ou) Ÿ ©Baçilf,
EUX] Te L où XVI maTUUaTEY ,
os nel, Opiqus un Suuuays TN
Téqea 3 Tr ydyns SpuËeros
ZTcogios o Dour, aupirexl@ muar 890
Euol Dear, mord ur VA céder
xrdror ame Jules arapyia
RSALO nappe, og avyfovor
Regnin, T mreovrre AgxTiowy Ar.
Toad pdpro ours % dAor qépa.
Encre & di xavuarer Eios uno
my xaToCruaov, SN ei qua,
Ey odunoirois SO ouuaay RagGas 60,
@5s dupi où x\ajouox AGUT NEUVE
dTrpueAntes ajer. E’y dV craexaw, 900
Aemlous U7a) xovwmos rydeoutuw
pire JwoToTos, AUDI OÙ ma IN
depou Tu € EurdSbyTos JHRovou.
Nr GG marre ago nero Qi,
Aëpiu af cidpa mor, ut) rive,
CUTHeX VOS ESTOI | VMANS géyns
mA» modipn, oroÿues Téxvoy maTes,
49 ATAMEMNAN.
y yo Gadonr vw Anis map tAmidW,
xgNuv np andÿr Cx YiuaTos,
oStircpo dun 7mmygor péos. 910
Teprvoy 5 Tvar por CuQuycir ray
Tonic mur did mescpypanr.
DOcros JV ariqu moMa 3 @ oi xxg
nreryou de. Nr déni, giAor XEESX ,
exGauy amins Thodt, pui jauai TOvis
À où mod", aaË, L'Aou mpormes.
Auod, n LE), ds ériçuAm TAos
Tédoy LEAEUSOU PAYULY TÉTLILAW ;
Eure Mio mopDuesPuTos 7085,
45 Sow dcAToy @s a nyn74 Nu. 920
Ta JV dMa Pesrnis ÉX umo vieu
Snod dgos oud Quois ep ve.
ATAMEMNAON.
Anis AA, depairer AU QUAGËE ;
dmvoia À MTS ULOTS EUM
papas 7 écruvas. AN Cyuyoiuws
av9v, 7ap AMGY EN TON épyads Vipass
Kay Ga un yves y Sorris tué
aGpure, und, BayCapou ques ulw,
jeuyrens Rap mess Eu,
Panne
AGAMEMNON. 49
à des nautonniers, la vue inefpérée de la terre;
à l'hiver, l'apparition d’un beau jour; à un
voyageur altéré, l’eau d’une fource pure. Quelle
joie de le voir échappé à tant de périls! Tous
ces noms font dignes de lui: que l'envie les
pardonne ; j'ai fouffert affez Iong-temps. Main-
tenant, o mortel chéri, defcendez de ce char.
Mais, Prince, ne fouillez point dans la pouflière
le pied qui a écrafé Troye. Que tardez-vous,
efclaves que j'ai chargées du foin d'étendre fur
le chemin ces tapis! Que la pourpre couvre
fon paflage; qu’il entre dignement dans ce
palais, où on n’efpéroit plus le revoir. Pour
le refte, mes foins vigilans , aidés des Dieux,
accompliront les décrets du deftin.
AGAMEMNON.
Fille de Léda, gardienne de ma mäifon, vous
avez mefuré votre difcours à mon abfence ;
vous l'avez fort étendu. Les louanges que je
puis mériter, doivent m'être données par d'au-
tres. Sur-tout, ne me traitez point comme une
femme, ne me prodiguez point comme à un
roi barbare ces cris, ces adorations. N’étendez
2 G
so AGAMEMNON.
point fur mon paflage ces tiflus trop précieux :
réfervons cet hommage à nos Dieux. Moi,
mortel , marcher fur ces tapis magnifiques! je
ne le puis fans crainte. Honorez-moi comme
un homme, non comme un Dieu. Ma gloire
n’a pas befoin de cette pompe /a); la modération
de l'ame eft le premier bienfait des Dieux.
N’appelons heureux que celui qui a fini fes
jours dans une douce profpérité; c'eft en agif-
fant toujours ainfi, que je puis être fans alarmes.
CLYTÆMNESTRE (80).
Ah! ne me dites point ce que vous ne penfez pas.
AGAMEMNON (81).
Croyÿez que je ne parle jamais contre ma penfée.
CLYTÆMNESTRE.
Ef-ce un vœu arraché par la crainte!
AGAMEMNON.
Mieux inftruit que perfonne, je dois parler ainfi.
CLYTÆMNESTRE.
Qu'eût fait Priam, s’il eût été vainqueur!
AGAMEMNO NN.
Sans doute, il eût marché fur la pourpre.
(a? Lit. Ma gloire parle fans frotroirs de pieds à" fans tapis.
PE
ATAMEMNAON. so
uN äuan spooao éhipaoroy me 930
nJu. Oo Toi mio nuuAplr year,
Ey monuiAois 5, Oynroy 077, XL ME
Royer, eu à Siuubs ad poGs.
Mo xd) audpa un So Ge eue.
Xwers mod Per (a) Te % T Fox
anndbwy dre. Kaj T jan xaxws Pesrdr,
Deod ménç Jde. O'AGioey 5 pen
Bior mAcuTionrr c eut QiAn.
Ex rayri N üs œegosow ay, apons tye.
KATTAIMNHETPA.
Kaj plo md éme pui ©) waulw Euoi. 940
ATAMEMNAN.
Trouluw à 101 pi AapSeodrr" és.
KAYTAIMNHETPA.
HuËow Sois Mons e &d) éplur GX;
ATAMEMNAQN. |
Eirip ms, dus y eù mod” Jéfroy Av.
KAYTAIMNHETPA.
Ti d'y dx ou Tleiauos a QG” rvorr;
ATAMEMNA@N.
Ev movuAois y xépre pur Rldey Sud.
(a) Scholiafles : 7 Van ris mdks mimAa ET om.
G i
TE: ATAMEMNON.
KAYTAIMNHEZTPA.
Mn vu, T obepmeor ikenis Alone... .
ATAMEMNAN.
Drum y dur Mudlegs uéya Sive
KATTAIMNHETPA.
O' d dpScnns y x ERÇnA9S méAe.
ATAMEMNAQN.
Oùri yureuros ‘Gr iuéipe pare.
KATTAIMNH3TPA.
Tois d DAGiois y À D AR) opére. 959
ATAMEMNAN.
H° % où val tu Mers nus;
KATTAIMNHÈTPA.
[ligod' gares pbm mapes y ixoy éuol.
ATAMEMNA@ N.
A’, & dxg o0i @db', Ur ns apOUA GG
Ado @yps, mesdbu/oy tuGaay mods.
Zur mois M n° tuGavo) dAoupar Sedr
ui ns Rescue ouyaros Lao PYovos,
Homn 99 ais CœuaropSopfr (b) ooiv
PIeiegyre TAËTO apyueprmres © ÜPas.
Téroy À Sos. Tny el 3 opéudpds
(b) Srankjus : corrige pœuangdpär.
Digitized by Google
NU OÙ A UN UN 1 UE
SRE Pur 2
Pay: Le Egg AGAMEMNON.
CENAMM /4
A | LES
_ — —_— ee _ ee
EEE
AGAMEMNON-. s!
CLYTÆMNESTRE.
Ceffez donc de redouter les difcours des hommes.
AGAMEMNON. .
L'opinion publique eft bien puifante.
CLYTÆMNESTRE.
N'’eft point heureux, qui n’eft point envié.
AGAMEMNON.
L'opiniâtreté ne fied point à une femme.
CLYTÆMNESTRE,.
Au comble de la gloire, il eft beau de céder.
AGAMEMNON.
Vous exigez donc que je vous cède aujourd’hui!
CLYTÆMNESTRE.
Oui, laiffez-moi volontairement cette viétoire.
AGAMEMNON.
Vous le voulez : qu’on détache promptement
ces brodequins /a). Puiflent les Dieux, quand
je marche fur cette pourpre, ne point me
regarder d’un œif jaloux ! Je rougis de fouler
aux pieds ces riches & précieux tiflus /b). Mais,
c'en eft affez. Accueillez, avec bonté, cette
(a) Le grec ajoute: fervile chaufüure du picd.
(D) On a adopté la correétion propoféc par Stanlei,
G iij
s2 AGAMEMNON.
étrangère. Qui commande avec douceur, eft vu
favorablement de Jupiter : perfonne ne fubit
volontiers le joug de l'efclavage. Cette captive
eft la fleur, l’élte des richelles de Troye ; c'eft
comme un don de l’armée, qu’elle a fuivi mes
pas. (à Chytæmneftre) Puilqu’il faut vous obéir,
entrons dans mon palais, & marchons fur cette
pourpre.
CLYTÆMNESTRE.
La mer n'eft-elle pas la fource féconde de
ces couleurs toujours vives, de ces teintures,
aufli chères que l’or /a)/ qui pourroit l’épuifer!
Votre palais, Seigneur, eft plein de ces ri-
chefles; & l’opulence, non lindigence, eft
votre partage. Ah! de combien de tapis /b)
aurois-je voué /c) le facrifice, fi les oracles
euflent mis à ce prix le retour d’un mortel fi
chéri. Tant que vit le tronc de l'arbre, le feuillage
renaît, & fon ombre nous défend des ardeurs
de la canicule. Votre retour en ces lieux, la
préfence d’un époux tant aimé, eft comme un
{a) On a fuivi la leçon de Saumaile.
(b) Voyez la note de Cantère. {c) Voyez Stanlei.
ATAMEMNAON. s2
rw) éono ile. Tor xpar@ pa \Suxds 960
Qus mesoudw Ludude mec Nprera.
E‘xor 3 SJuis doute AENTA Évyd.
AuTr Ne, mdr penparor Eéoperor
_aSos, sparg dwpnu’, tuoi Evyéanero.
Exec) d drovur oo xanispauuy GA,
qu ès Souor pénglex, moppuexs ma TW.
KAYTAIMNHETPA.
Eau Quagosa (mis 6 my xx@oGeod ; )
Tépouon mMNS mopqUexs us apyves (a)
PA TEHUVIGUY à EM TON Baqas,
Oîxos d° urapyu mdr oup Juois, waË* 970
Syur, mére, d' Gex, 'Griquru dus.
HoMmdr ramouor Suuairor (b) a Léautuw,
douoin rœesuveyRerros y enqneois ,
uns xouispa Tiodk unyarwuuns (c).
PiQns D Bons, QUAAGG ueT 65 SUou »
oui NapTéivao adeiou xuvos.
Ka}, ooû po Aovros Swuodliny ésia ,
“SuNmos À Ch inter ouais porwy
dar 5 run Ze Tan ouParos mxpas
(a) Salmafus, (exercit. Plin, p. 593,) lgit icépyegr.
(Bb) Canter, leg. d” éjuairur. (c) Stanl, amyeraurn.
Giv
A'Yncpogn
&
s3 ATAMEMNON.
oivoy, ToT #4 os ch duois mAu, 980
ajdpos Aou ou "spopoAus.
Ze, Zév rinue, @s iuas dyts maur
men % mov! raymip a} péMys mA.
XOPOo'x.
ANTIZETPOSlIKA
Time por TN eus
Mira mesurer
xæpd\as mexnomu mor,
panmoAŸ JV duéAeucus
a puoQ0s &o1St"
EN Smhuoes, Nuxr
dLoreiToy OEUEXTUY , 990
Supoos nds YEu
@peos DiAor ego; Kegros dV, émet
Rpupunoiwr EuvtuGoAois
Japuias duSTLs ra-
pléncer (82), «8 ve T'Aaur
apr vu@aras sparrès.
Hdgousy N do” oud rer
vogor, auTopËp le wv.
Toy JV ay Aupus omus melti
OQplevoy E’euvrec. 1000
mm,
AGAMEMNON. s3
foleil brillant dans l'hiver, ou comme la fraîcheur
du zéphir dans ces jours brülans qui müriffent
le raifin. Jupiter, puiflant Jupiter, entends mes
prières, daigne accomplir ce que tu as réfolu!
LE CHŒUR {Cafandre refle).
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
D'où vient que la terreur afliége obftiné-
ment mon efprit occupé de préfages !
D'où vient qu’un oracle fecret, qui n’eft
point demandé, point acheté, me parle fans
cefle; & qu’une jufte confiance ne peut, le
rejetant comme un fonge confus , s’affeoir dans
mon ame !
Le temps des alarmes étoit celui où l’armée,
attachant les cables au rivage , tirant les navires
fur le fable, s'avança vers Ilion (82).
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Mes yeux m'apprennent {on retour, j'en fuis
témoin ; toutefois , {a) je crois entendre autour
de moi le chant lugubre & diffonant d'Érinnys.
(a) Littéralement: Tourefois, Érinnys chante, fans iyre,
Ja complainre,
s4 AGAMEMNON.
Mon cœur, de foi-même, intérieurement
averti, ne fe livre point entièrement à la
douce efpérance.
Ah!.....ce n’eft point en vain que mes
entrailles treffaillent, & que, dans la penfée
d’une jufle vengeance, mon efprit eft enveloppé
d'un noir tourbillon (83). Fafle le Ciel, que
mes preflentinens foient, au moins en partie,
démentis, & non entièrement vérifiés !
STROPHE SECONDE.
La fanté trop robufle finit avant qu’on foit
raflifié de jouiflances; le mal eft voifin, &
habite auprès d'elle. Le deflin trop profpère de
l’homme échoue à un écueil invifble.
La prévoyance, qui, d’un coup mefuré /a),
rejette le furcroît d'une charge trop riche,
prévient feule un naufrage total & la fubmer-
fion du navire /a).
Les dons abondans de Jupiter, des moiflons
{a} Littéralement : à quand la crainte jette, par un
coup de fronde bien mefuré, le trop des richeffes acquifes,
la maïfon trop remplie d'une funefle opulence ne tombe pas
toute entière, à le navire ne s'abime pas,
ATAMEMNAN.
AunNShuTos coude
Suuos, ÿ TO ray éyev
Amis Qi Dego0se
ErAaryra N Éroi pa@Çe,
mess cd\xois @penr TALIPOEIIS
dreus aux Suduor réa.
Evpouxy N dm” tuas m
exmidbs Aud meoir,
#5 TD LU TA6IGOE9).
Mang p Ti Ts MON
Uyéldg dxopEqoy
Tip 000 JD
virer ouororyos pes.
Ka mruos aurez
ardpos, éreyuer
dPawToy épue.
Kai m hi Me) yenuarer
XTNOIWY 0xv05 RaAwy ,
ogerdvvas do éuéreou |
x édV memes douos
TEUYL VéUGY à,
EN érommar (uxpos.
Ton Toi Sais Cx Auos,
4
1010 Zropnf
A'rncpogh
s5 ATAMEMNAN.
ŒUPIAGPAS TE,
Æ dAoxuY emeruicr ,
VA @AEOEY VOODP.
To SN 6 par mov araë
Oudaue mesraesi) aidpos
HÉAYY due, TS af AaAuy
arxgAéouyT email r ;
OùN T opaoduun
TN pHydpor ay
Ze aùr éravo tm agua y;
E’ 5 pu TiGyera
poieg uoipar Cx Jedy
Epye pui MAEO Qépay,
De3Q ua xpNa .
yAdosa di GW Jess.
Niy SN üm or pue,
SuuaXys Te, à SA
érA move more
age CuroAurreuody
Corveguadbas qperos.
l'A MBO I.
KATTAIMNHETPA.
1030
1040
Eicw xopiQs à où Kaoniydpay 63e.
AGAMEMNON. 55
annuelles, peuvent éloigner l’indigence famé-
lique. —
ANTISTROPHE.SECONDE.
—Mais , le fang d’un homme une fois verfé
& tombé fur la terre, quel enchantement peut
le rappeler dans fes veines ! —
— Jupiter, dans fa fagelle, n’arrêta-t-il pas jadis
celui qui favoit ranimer les morts!
Si l'ordre établi par les Dieux ne me défen-
doit pas de pénétrer plus avant, peut-être
mon cœur forceroït ma Jangue à tout expli-
quer (a); mais, hélas! il frémit dans la nuit,
affligé, & fans efpoir de jamais déméler à
temps rien de ce qui trouble aujourd’hui
mon ame (84).
LES MÊMES, CLYTÆMNESTRE.
RÉCITS IAMBIQUES.
CLYTÆMNESTRE.
Vous auffi, Caflandre, entrez dans ce palais,
(a) Littéralement : fi le deflin, établi par les Dieux,
n’empéchoit pas de pénétrer plus avant daus la deflinée, mon
cœur, prévenant ma largur, me feroit tout expliquer. Voyez
la nor (84).
56 AGAMEMNON.
puifque Jupiter veut que vous y foyez reçue
avec bienveillance, parmi nos nombreufes
efclavès , à l'ombre des autels domeftiques.
Defcendez de ce char. Point d’orgueil. Sachez
que le fils d’Alcmène lui-même, vendu comme
un captif, a fubi le joug de l’efclavage. Quand
la fortune nous force à fervir, il eft doux d’être
foumis à des maîtres accoutumés à l’opulence.
Ceux que vient d’enrichir une moiflon inatten-
due, fontinjuftes & cruels envers leurs efclaves.
Ici, vous éprouverez un traitement convenable.
LE CHŒUR {a Caffandre).
La Reine vient de s’expliquer clairement avec
vous. Enlacée dans les liens de l’infortune, obéif-
fez, croyez-moi...mais vous ne m’écoutez pas/a)!
CLYTÆMNESTRE.
Si mon langage n’eft pas étranger à cette bar-
bare (85), mes difcours doivent la perfuader.
LE CHŒUR (à Caffandre).
Suivez la Reine ; elle vous confeille le meilleur
dans votre état : obéiflez ; defcendez de ce char.
nn —————_———————————————
. + / ’ “
(a) Littéralement : croyez la, fi vous m'en croyez; mais,
vous ne m'en Croÿeg pass
ATAMEMNAON. 56
éme (© £9mxe Ze aulurmws Suis
XOIY@VOV Evo XPYIGar, 7moN\dy pére
JvA&wY, cuir xTIOIOU Bœuod TÉAG Se
E’xGouy arluns Tiodt un x qesre.
Kay mi y>p Toi Quoi A'Axuluns rom
mea dyTa, TAUvo % Cuyor Srydr Riz. 1 0 so
Er N $ arm mioN 'Eppémes nue,
apauorA Say SarT mA poiers.
Of D SroT éAmouvTes funomr aude,
pui me JVAUS myr, À © gout.
E'yus rap MU oixmrep vopiQ ere.
XOPOZ.
Zoi mi Aépouon mac où Qu Apr.
Eynos da} Sox popoiucr dygéduamr,
meiSoi dj, 4 meign dreuSvins d° joue.
KATYTAIMNHETPA.
AN rep "61 pi, Audbres dix (a),
aydrae paru RasGugoy xexmin, 1060
Eu per Ainsuoa méidw yy A0
XOPO'Z
Er @ Adçn À rapequrur AA.
Haidov, Arodo roy” auaEtpn Sesgror.
(a) Vide notam gallicam ( Es }
s7 ATAMEMNON.
KATTAIMNH'ETPA.
Oùroi Suegciay Tlud) euoi oAn maex
TiGur @ D ea puomupa ou
EGnLEY AIN HAS MES ODAYAS HUE,
os Smor tAmoua Tlod éEuy paie.
Zu d, nm dhaods Ti, un açoXlo mou.
E/ d dEuviuur oùox pui Un Apr,
av d’ on qurns pexibe 1460 ei. 1070
x*or?ox
E‘pulwéos eorxer n Eern mesd
iQ" Toros 5 Dnegs ds veypért.
KAYTAIMNHETPA.
H° uen y, à xaxür xAUA @perar,
AT >arodon & TA vécipeToy
Xe yjaeuvor d’ Cr 'Éiçury Qéper,
œpir uamesr JéapeileOu ppos.
Où puy mio pilas” dnuaOnoux.
XOPO'=.
En0 d (éminriez À) Ÿ Suuorousl.
TO, à Gagrva, myd' promo 07,
éxovo” ray Thde xgvioo Cunpr. 1080
KAZA'N AP A.
O’rrromi mort di.
AGAMEMNON. s7
CLYTÆMNESTRE.
Je n’ai pas le loifir de l’attendre aux portes du
palais. Déjä, les viétimes, deftinées aux Dieux en
reconnoiflance de notre bonheur inefpéré, font
rangées près du foyer domeftique (86). Vous, fi
vous voulez me fuivre, ne tardez plus. Si, n’en-
tendant point ma langue, vous ne comprenez
pas mes difcours, répondez par un figne.
LE CHŒUR,
Cette étrangère, ce femble, a befoin d'inter-
prète; elle eft auffi farouche qu’un hôte des bois
nouvellement pris par les chaffeurs.
CLYTÆMNESTRE.
L’infenfée! qu’elle écoute mal la raifon! elle
a vu la ruine de fa patrie, & ne faura pas obéir
au frein, avant de l’avoir couvert d’une écume
fanglante. Mais, c’eft trop m’abaifler, {Elle fort.)
LE CHŒUR
Pour moi, j'en ai pitié ; elle n’excite point ma
colère. Venez, infortunée, quittez ce char,
fubiffez volontairement le joug de la néceflité,
CASSANDRE.
Ah! ah Dieux!.......,
2 H
53 AGAMEMNON.
O Apollon, Apollon!........
LE CHŒUR,
Pourquoi ces foupirs, envoyés vers Apollon?
La plainte n’eft point l'hommage qui lui convient.
CASSANDRE,
Ah! ah Dieux!.........
© Apollon, Apollon!.......,,
LE CHŒUR.
Elle pourfuit ces triftes plaintes , & les adrefle
äun Dieu qu’on n’invoque point dans les larmes.
CASSANDRE.
O Apollon Conduéteur'! Apollon! Dieu
trop bien nommé pour moi (87) ! tu veux donc
me perdre encore une fois!........
LE CHŒUR.
Elle va prophétifer fur fes propres malheurs:
toute efclave qu’elle eft, un Dieu l'infpireencore.
CASSANDRE.
O Apollon Conduéteur! Apollon! Dieu trop
bien nommé pour moi! où m’as-tu conduite !
dans quels lieux !
LE CHŒUR.
Dans le palais des Atrides ; fi vous l'ignoriez
ATAMEMNAN. 53
Am » À 7moMor.
XOPOSx.
Ti Gr’ sommes duvpi Aoëis;
Où 7 moiodmos de OplunrTé ruir.
KAZANAPA.
Onnnni: mm di.
A'mA\oY, À 'moMor.
XOoPO 3x.
H° J' aème dvognuodon À Seoy xaAÛ
Ar MesonxorT” © poois Dm Rsçuilér.
KAZAN A P A.
A'mN\oy, À'7M0 ,
A'yuéù T, AM Eos 1090
dnuAions 30 $ pois nm SuTer.
| xoPosz.
Xpnody eorxey augi T ar xgxur.
Moiu mo Suior JvAia rapei péri.
KAZANAPA.
Armor, A NY ,
A'yud +, A'mMar eus.
À moi mT nyayés Le; es moi sirlw;
X OP O3.
Hess T A’rudbr 4 où un To) cyrods,
H ij
Zrpopn d.
A'rnçpogn
de
Zrpopi 8.
s9 ATAMEMNAN.
éno Aëyo cor à @d C6x ipfs JU9n.
ANTISTPO®IKA.
K AZA'NAPA.
Moov & ouù, mMa Euvicex
aTopUa AAAR, X dprar (a), 1100
adpos api yo à mdr payTheior.
XOPO'3x.
l'A MBOI.
E’orxey eve n Een xuyos Nul
vo, parue d'y epébprod @oyor. .
KAZEANAP A.
Mayruelois 53 mic TÉSOUY"
xs GS Rpéqn, apayas,
amas Te (apuas mes mareos ReCezydpas.
X OPO'x.
l'A MBOI.
Huy xxéos of parnxor memuqueior,
Huy, oesqurrs Sd Smvas pavordy.
K AZEANAPA.
To mm, n rom ira;
Ti Tod% véov aybos lé, 1110
uér” cp Auoun Tiof unSera xaxo?,
(a) Stanlejus : fort x” dpraras.
AGAMEMNON. 59
je vous l’apprends, & ne vous trompe point. —
CASSANDREÆE.
RÉCITS ANTISTROPHIQUES.
STROPHE PREMIÈRE.
— Dans un palais, abhorré des Dieux; complice
de forfaits parricides, des apprêts de la mort,
& du maffacre d’un époux; réceptacle de fang.
LE CHŒUR.
RÉCITS IAMBIQUES.
Quelle eft donc la fagacité de cette étrangère!
elle connoît trop bien ces lieuxenfanglantés(88).
CASSANDRE.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
J'en crois ces témoins ; ces enfans qui crient,
qu’on égorge, dont la chair nourrit leur père.
LE CHŒUR.
RÉCIT IAMBIQUE.
Vous avez le don des oracles, je le fais; mais,
qu'avons-nous befoin de prophètes!
CASSANDRE.
STROPHE SECONDE.
Ah Dieux! Que prépare-t-on! Quel crime
nouveau, quel forfait horrible, on médite en
H ii
60 AGAMEMNON.
ce palais !...... Attentat, odieux à des fujets
fidèles , irréparable. . . Le fecours eft éloigné.
LE CHŒUR.
RÉCIT IAMBIQUE.
Je ne puis compendre ces derniers oracles : le
refte nous eft connu; ces murs en parlent encore.
| CASSANDRE.
ANTISTROPHE SECONDE.
Ah malheureufe! tu Fofes!.....,.après
avoir fervi ton époux dans Je bain..,....,
Acheverai-je !...L’inflant approche. ...Les
coups fe redoublent & fe preffent (89)...
LE CHŒUR.
RÉCIT JAMBIQUE.
Je ne vous entends plus; je ne puis com-
prendre des oracles enveloppés d’ænigmes.
DIALOGUES ANTISTROPHIQUES.
STROPHE PREMIÈRE.
; CASSANDRE.
Ciel! o Ciel! que vois-je .…eft-ce le filet de
l'enfer !.….quel piége'.….L'affaffin, c’eft l’époufe
elle-même... Furies infatiables du fang de Pélops,
réjouiflez-vous fur ce fanglant facrifice (90).
ATAMEMNAN. éo
dpepror QiAount , Voie Tor ; AXE
? exds >mçuilé.
XOPO'Z..
T'A MBOI-
Tru didpis eu À payTeupaTar.
E’xcive d épor mom 7 BoR mA.
KAZA'NAPA.
Lo Gagira, mA D HAÏS5. A'rnpooi
Tôv GuoN por mon ê
Aovredin Qudpuvase . . .Flws DexTo TA;
Tayos 70 mod) és. Flesne à vip Cu
xue95 opeyo pe. 1120
X OP O3
T'AMBO I.
Oùra Euvnxg vd D rares
érapquoinr JeTPETOIS SMS.
ANTIZXTPO®IKA.
KAZA NAPA.
E" à, nur, ram), M mo Garry; Zmpopide
À Nuruor mn y didbu;
AN anus. H' Euvébros, # Evryne
@orov. Sois d° dropegs Jus
xamAoAUEd TO DUUATOS AeuTiuou.
H iv
Zrpogn L.
A'rnçpign
de
Arnçpogh
6i ATAMEMNAN.
XOPOX
Lloiar .E'euvuo Tu Suuany XEAY
émophaÇer ; OÙ pue Qrdpures A5.
En 3 xapdlar tdpaue xponoGaQns 11 30
guyor, dre % ei uns (a)
Evraure: Ris Svros ay.
Tayda d’ dm me.
KAZA'NAPA.
À, d Qu, idvu. Ar» T Boss
T Gdesr & mrAoiny
Lenéruenr 7aGèce pump
rome mrrf d’ Cudpo muy.
AoAo@orou à Aë@nros rue oi Ayo.
X OP Os.
Où round” ày SarpaTar ape d'apos
dv, xxxd N To mesnxalo Gi. 1140
A0 5 Suoparuy ns dyaQù ans
Begnin Mer; Kaxy 7 M
MAT Téva Samar (b)
QoGor Péesurr air.
(a) Sianléjus : Vegimus dhei fwnuois. Sic legebat à
Cafaubonus , in noris mff. Sic, nos, interpretati fumus în
verfione gallicä, (b}) Sranl, malim Siamwdir.
AGAMEMNON. 6:
STROPHE SECONDE.
LE CHŒUR.
Quelles font ces Furies, que vous invitez à
la joie!.... Vos paroles m’alarment. ...Mon
fang troublé fe retire vers mon cœur, comme
fi j'étois percé d’un coup mortel, & que mes
yeux fe fermaffent pour jamais au jour (91). Un
malheur prochain nous menace.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
CASSANDRE.
Voyez, voyez.... . Écartez le taureau de la
genille.….elle le furprend enveloppé /a) dans un
vêtement artificieux..elle le frappe...if tombe dans
fon bain. . . dans le vafe de la rufe & de la mort.
ANTISTROPHE SECONDE,
LE CHŒUR.
Je ne me vante point de favoir expliquer
les oracles; mais, j’entrevois ici de grands
défaftres. Hélas!. . ..quel bonheur les oracles
annoncent-ils jamais aux mortels! L'art antique
des devins n’a jamais fu nous porter que Île
trouble & la terreur.
(a) Littéralement : elle furprend le raureau aux noires cornes,
62 AGAMEMNON.
STROPHE TROISIÈME.
CASSANDRE.
Infortunée! (car je puis mêler ici mes propres
malheurs,) quel eft ton deftin déplorable! Dieux!
où menez-vous la trifte Caflandre! où !..fi ce
n’eft à la mort.
STROPHE QUATRIÈME. %
LE CHŒUR.
Quel Dieu, quelle fureur, vous tranfporte !
Vous chantez fur vous-même un chant déréglé.
Ainfi, la tendre Philomèle, infatiable de pleurs,
dans fes complaintes lamentables, gémit fur
Itys, & noûrrit fa vie d'amertume (92).
ANTISTROPHE TROISIÈME.
CASSANDRE.
Trop heureux le deftin de Philomèle ! les Dieux
lui ont donné des ailes; {es jours font doux & fans
douleur : une hache aiguifée tranchera les miens.
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE QUATRIÈME.
Ces terreurs fubites, ces vains tranfports,
vous viennent-ils des Dieux! Pourquoi ce
chant & ces cris, effrayans, inarticulés, & ces
ATAMEMNAN. 62
K A Z A’N À P A.
To, 0, Qaaias XaX07mTUO TU. Zapogi y.
To D éuor Deso mins érar ax.
Toi Ji pe des T Gaga nyeyxs;
oMror, & pui EurSmrouuplw. Ti 9;
X OP O'S.
Dperouauvns ms À JE0POpNTOS A'ur Zrpoga à,
oi d avras ess 1150
your dvouor %, ot ms Ed9x (a)
axopequs Pots, quAvixTois Q@naivous Qpeair
Lau l'a vous upiJuAN ALAOIS
&ndwr Bior.
KAZA'N AP A.
To, mn) : Arias dnStros pLoegr* A'rncpoq}
meiGa/orr y>p oi Meeggoesr uns L
Jui, VAuxut T' dde x\awuaiTwy Tip"
Eu 5 jupe iouos aupnre dbex.
X OP OS.
Tlobe "hours Swopoggrs T” Eyes A'racpog)l
parajois das ; 1160 ?.
Ta d'Gnpobo dvopdre xay&
meAorumreis, Ou T’ opOiois Cp vous.
22
PL . .
(a) Esÿs exponiur rufus, vel etiam celer.
63 ATAMEMNAN.
Tlober oescc Eyes Suamas ob
XGLHOPPHUOVES ;
KAZANAPA.
Zmgi Lo pau, paques Tlaeudbs 0A6ûexos
Dur. To Exguardhou rates moTor.
Tor 4 aupi (Cas diras Ggiwva
luurouay Sopos*
ydy d° dut KoxvToy mt XAREIVOIOUS
STATE TC Stanwdodr Ge. 1170
XOPO'z.
Znpogi . Ti TOM mes àra E705 EpnuTe ;
Neoywos aepray ao.
Hérarywey dur diypan Qouie,
doArd nya pures aan Opera,
Deguua) éuoi xAver.
K A Z A°'N À P A.
A'rmspogi TO Mori, mov moAtUS d'AS LUS
+ om. Lo DESTUP4 IUT MATOS
MmAVXLVÉS LBoT TTOI0Y0LCY* dx06
d” #4 ÉTHPLEOOY ,
To pui mou À oansp Er éye mar. 1180
E»x 5 Sepurovors GY tuwmid'o (a) Rand.
(a) Lrgcudum cenfer Jacob, Hppor 6 mx ir mile.
AGAMEMNON. 63
accens aigus! Qui vous ouvre la voie prophé-
tique de ces oracles finiftres !
CASSANDRE.
. STROPHE CINQUIÈME.
O nôces de Püris, nôces, fatales à tous les
fiens ! o Scamandre, qui abreuvois ma patrie !
tes rives ont vu croître & s'élever mon enfance:
bientôt, je rendrai mes oracles fur les bords
du Gocyte & de l'Achéron,
LE CHŒUR.
STROPHE SIXIÈME.
Ah! ce dernier oracle ne fe fait que trop
bien entendre : un enfant le comprendroit. Je
fuis frappé d’une crainte mortelle ; chaque
nouveau malheur qu’elle déplore, eft un trait
qui me déchire.
CASSANDRE.
ANTISTROPHE CINQUIÈME.
O travaux infruétueux d’un empire renverfé!
Nombreux facrifices de taureaux engraiflés, que
mon père offroit aux Dieux fous nôs murs, de
quoi nous avez-vous fervi! Ilion n’eft plus,
& moi, je verferai bientôt ici tout mon fang.
64 AGAMEMNON.
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE SIXIÈME.
Vos difcours ne fe démentent point: un
démon trop puiflant, qui vous pofsède, vous
infpire ce finiflre langage , & vous fait annoncer
des maux déplorables & funeftes. Quel terme
auront ces préfapes!
RÉCITS IAMBIQUES.
CASSANDRE.
Eh bien! mon oracle ne fera plus enveloppé
de voiles, comme une époule nouvelle; mais,
clairement énoncé, pareil au vent, qui groffit les
flots en les pouffant vers les côtes de l'Orient, ïl
mettra dans leur jour plus de maux que vous n’en
preflentez (93): Je ne parle plus par ænigmes.
Rendez témoignage fi je fuis fur la trace de vos
antiques malheurs. Ce palais retentit fans cefle
d'un concert difflonant & funefte. Ivre de fang
humain, une troupe enhardie de Furies domef-
tiques, y refte; on ne peut les en chafler.
Fixées dan$ cette demeure, elles y ont entonné
l'hymne des enfers, fignal de la mort; &, dans
un odieux refrain, elles ont répété le nom
ÀÂTAMEMNON 64
X O P Oz.
Ernupa rmestions Qd' ipnuiou. A'rngpot
Ko ms où à xxxoPesrdr
non Juucy VaFGapns PE A
peXiÇew TA ptex DuaTIPOER
Tépua S aumerd.
T' A MBOI.
KAZA NAPA.
Kaj £ 0 yenquos Suér” Cu xa Aude
és Jedbpros, oyauou ruPa Nul
naumess d £orner NAS e9s Tongs
mécy ÉONEUr, &ge, xvuaros Nxlw, 1190
XNUEY ESS aVyas TÈdé MAHATOS MAY
m4 Cor. Dpeocw N Jxér À duruarur.
Kai pfprupine ouvdpouws lyros Agxr
punagtéons © mao meopar ua.
Tlo À rl lus mr Cuers 20095
cuPIoy os CEX evpuros $ 7 eù AA.
Ko plu remous y, ws Sexourak, mé,
Rester ua xouos Suns Au,
Varuos ££w, auyfovwr E’euvuor.
Yoda Sd Uuvor, Souao mescivve, 1200
er Gper atluw cr uépu d' dmériuans
65 ATAMEMNAN.
drag aAQE 7 raron duqueds.
Hahn; À Oneg mn, TETE Ts &s;
H° davdbuarris eu Quegxomos EASY ;
E’xwbrupnonr mesvuoons 70 p’ dv
ro rangias Ta) aplplias Sopuov.
XOPO'S=.
Koj müs aÿ apxos Mu (a) Muruows ra
æaovioy Quoi ; Oavpa w 5 ouv,
mrré méexr Sapfonr LMdeguv mAr ,
xvp4y Aénpuouy @ansp Er: TAPÉÇUTE IS 1210
KAZA'NAPA.
Mans W A’rmMaer TS) émiqnou TAU
TlesŸ À ous le euoi Aïydy GA.
XOPO'S.
Mdr © Sos mep iuépo mem AMUEs
AGpuvery D mas ms eù mexoSoy MAO.
KAZSANAPA. ”
AN LL mangicns, XEpT’ Euoi mréar yueur.
XOPO'xz.
H° % Téxror els éppor NAT YoUO
KAZA'NAPA.
Æuvouvéouco AoËiar édaura uv.
(a) Auratus © Stanlçjus legendum cenfent, ipxs mue.
AGAMEMNON. 65
exécrable de celui qui fouilla la couche de
fon frère. Me trompé-je, ou ai-je frappé le
but! Suis-je un faux prophète, un vain impof-
teur! Dites, mais avec ferment, que je ne
connois pas les anciens forfaits de cette race.
LE CHŒUR.
Hélas! un ferinent/a/, fi j'ofois le faire, remé-
dieroit-il à nos maux ! Mais, que vous m'étonnez!
Élevée au-delà des mers, dans une ville étrangère,
vous parlez comme fi vous étiez née parmi nous!
CASSANDRE.
Cet art, (long-temps j'ai rougi de l'avouer)
eft un don d’Apollon, d'un Dieu prophète...
LE CHŒUR.
— Et, fans doute, quoique Dieu, defirant vos
faveurs ; qui peut tout, d'ordinaire, fuit fa paflion.
CASSANDRE,
Lim’attaqua long-temps; fon amour étoit extrême.
LE CHŒUR.
Et, cédates-vous, enfin, à fes defirs (94)!
CASSANDRE.
Je Le promÿs ; mais, je trompai le Dieu des oracles.
(a) On a fuivi l'interprétation de Stanley,
2 I
66 AGAMEMNON.
LE CHŒUR.
Étiez-vous déjà inftruite de .cet art divin!
CASSANDRE.
J'avois déjà prédit aux Troyens tous leurs maux.
LE CHŒUR.
Et, la colère du Dieu vous laiffa-t-elle impunie (95 )?
CASSANDRE.
Hempêcha dès-lors, qu’on ne crût mes oracles.
LE CHŒUR.
Pournous, nous ne fommes que trop portés äles croire.
CASSANDRE.
Ah Ciel! © douleurs! .....Un nouveau
tranfport prophétique m'agite, de nouveaux
préfages me troublent. ... Voyez-vous, dans
ce palais, ces enfans, pareils aux fpetres de
la nuit!..........Maflacrés par ceux qui
devoient les chérir........ils portent dans
leurs mains leurs propres chairs, leurs entrailles,
leurs cœurs. ...mets épouvantables! .....1le
père en a goûté!....../Pour les venger, un
lion, mais un lion fans courage, nourri dans
cette demeure, après avoir fouillé Ig lit con-
jugal, n’attend que le retour de mon maître
ATAMEMNAN. 66
«* O P OS.
HO Térao CO ppnSun 3
KAZA'NAPA.
H'M mA marr” é9kamQo Ta IN.
XOPO'3x.
Tlcis Sur” aaxros (9 5) ia AoËis xoTo.1220
KAÏZA'NAPA.
Eur Sr Sy, os GS nurNaxor.
X OPO'S.
H'uur y M mçu Seam eu Dxse
KAZA'NAPA.
Lg, &, à © xxx.
Tr où que Sos opIouarttids 70v0S
pbs, Gexorur Geauois éqnuious.
O'exre méod vs Jours Epnuuss
VÉOLG , OVERY MESTQPUS LOpO& UT ;
Toul, Suyoytes wampu mes À QiAwr,
XeXS xpedy mANSOTES oùxéiag Boexs,
ob CpTipois Te AL VV » ÉMOILTIQUY VÉUAS, 1 2 3 O
BPÉTOUO? EYONTES , dy ra TP VU TO.,
Ex rai mrouvas Qnuu RE Aever nrd
Aéorr', day, y Aya spopayor,
oxouesr , oi, Te po/oyn Sauory
I ij
67 ATAMEMNAON.
ue pipe D jen mo Jruduor Gurpr.
Nec + érapyes, VAS T' aaçumne,
Gex cidey dit yAdoræ [UMITHS HUYO$
Aéface, ÿ aura Qadhoros , d\xlw
ans Ages, TéEery xaxY TUy.
Toad TAUX InALGe dpasros Ports 1240
6h. Ti nv xx Aodox durqiAis duros
TU ay; auPiobyvar, n ExUN\ay mv&
oxofur y mirent, raurirer LagGlw,
Suouoay Gb unrép, danordbr T’ par
PiAvis mréouour ; Q's d Emm oALEATO
ñ FAYTOTON UNS , @aEp c4 payns Pom.
Aonëi 5 paper vosiuo cuTielie.
Koi TS ouoio à mn un réiQw, [ T1 V2? 5 )
T péAoy NEec La ou ul Gy1 TAC) y
ar y dAnSouarnr, OxTÉeRS , EpŸs. 12 $0
X OP O3.
Ti À Oviqu Je rude xjedv
Eunxa , w méperxa » Gobos m6,
X\UOT” dAnSws SA Jenxaousre.
Ta JAN drovoes, Cu dhouou mour Fée.
KAZA'NAPA.
A'yauépons où Qu Emo day 10091.
AGAMEMNON. 67
(efclave, il faut bien m’accoutumer à ce nom).
Le chef de mille vaiffeaux, le deftruéteur d’Ilion,
ne fait pas quels maux lui prépare cette furie
domeflique, ce chien déteftable, qui le flattoit
de la langue, lui fourioit, pour le trahir. Une
femme, l’ofer !.…poignarder yn homme! De quel
monftre odieux lui donner le nom! Eft-ce un
ferpent à deux têtes ! Eft-ce une Scylla, habi-
tante des rochers , fléau des nautonniers; ou une
mère de l’enfer, furieufe, fouffant une haine inex-
tinguible dans fa famille! L’impie ! Elle pouffe
des cris de joie, comme après une viétoire (96).
On diroit qu’elle revient triomphante. Duffé-je
n'être pas crue, (car tel eft mon fort) tout va
s’'accomplir. Bientôt, témoins compatiffans, vous
m'appellerez la trop véridique prophétefe.
LE CHŒUR.
J'ai reconnu le repas affreux de Thyeftes ;
j'en ai frémi: à ce récit, fidèle où rien n’eft
inventé, la crainte m'a faifi ; j'ai écouté le refte,
mais je ne puis le comprendre (97).
CASSANDRE.
Vous verrez, je le dis, la mort d’Agamemnon.
l iïj
68 AGAMEMNON.
LE CHŒUR.
Quel préfage! Miférable ! étouffez ces paroles.
CASSANDRE. |
Il n’eft point de remède à ce malheur. —
LE CHŒUR.
-Non, s’il arrive ; mais, que le ciel nous en préferve!
CASSANDRE.
Ici, vous faites des vœux, là, on fonge à frapper.
LE CHŒUR.
Et, quel homme méditeroit ce forfait !
CASSANDRE.
Vous avez donc bien mal écouté mes oracles !
LE CHŒUR. +
Je n'ai point reconnu l’auteur du complot.
CASSANDRE.
Toutefois, je vous ai parlé votre langue.—
LE CHŒUR.
— Et celle des oracles : ils font obfcurs (98).
CASSANDRE.
Dieux ! Quel feu me dévore! O Ciel!...O
Apollon, Dieu deftruéteur des loups (99)! Trifte
Caffandre !. ..Cette lionne , qui, dans l’abfence
du lion généreux, s’eft unie avec un Joup,
ATAMEMNAN. 68
X oO PO 3.
Euquuur, à Gaga) XOUMODY qu.
K A Z A'N AP A.
AN Sn. ryor TN 'Gçuilf Aoro.
XOoPO'Sz.
Oùx, D Tapésa) y” d Ma pa fooira TS»
KAZANAPA
Zo À en, mis N SmouTéver LENE.
XOPO 3.
Tods-meis aidpos TT dns mopouem ; +2 60
KAZ=ÂNAPA.
H° agpr op o mapemimus ends EAU.
X O.P Oo 3.
TS Avr # Eux pmarlio.
KAZANAPA.
Koi ulo &ra y EM 'Oiçaus QaTiys
X OPRO'Z.
Kai 5 @ rugcxparre dau N opus.
KAZANAPA.
Ta, of ro nup émépyerg À pui,
O'rnn, Aux Amor 6 to, ty.
Aùrn Sr Aéora ourxouo un
Aüro , Atorros Mois armoucie ,
Jiv
69 ATAMEMNON.
xTevQ ueT Gngwar os 5 Qaruaxor
TU EUTE xaœu0) pur crOnod XÔT@. 1270
Envy, Suppuan un Pacyæror,
EUNS LJUYIS TATLÈTY yon.
Ti Tr euauTis xaTayiAwT 6 GX,
Y nl ex, Y darTeia mes Apr Pr;
Ze À m9 puiexs À eus 2foT en.
Tr 65 pOooov meonT* dya 90 N due ous
au my ati ait io) TASER.
dou JV A’mMar avros Calor ue *
RENE IAN CT. Eroriéous N jue
xèy mio xoovos xarayhomlu Kj1280
QiAwY, UT eyÎepr, $ dYppporus parlw.
KaAwin 5, Gorris ws d'upreu,
Pass, Grave, Aupome, nresçoulev.
Ka vdy 0 jarns miyny CumesËas tué,
ammyar ts Tito JuyaGUDE TUyAS.
Bouod marcaou d àvr 'Eri£lwo Ste,
Su LOTTÉIONS Quirio MEITT AT HAT.
Où pl ani y Cu dy nm.
H'Eu D nuX &N\0S aù MpLLIESS ,
dTEoxTOro QITUUR, MOV TWP FATCOS. 1290
Duyas d'A, Mod hs >mEENS,
AGAMEMNON. 69
va t’immoler, malheureufe, à ton tour : elle
cherche une excufe, tu ferviras de prétexte
à fa fureur. C'’eft pour le punir de m'avoir
amenée, dit-elle en aiguifant fon poignard,
qu’elle égorge fon époux. Pourquoi gandé-je
encore ce fceptre, ces couronnes, qui n’ont fait.
de moi qu’un objet de rifée! Vains ornemens,
foyez brifés avant ma mort; c’eft tout ce que je
vous dois {1 00). Allez parer quelqu’autre infor-
tunée. Viens, Apollon, viens reprendre cette
robe prophétique. Sous cet appareil, tu m’as
vue en butte aux railleries, certes trop injufles,
& de mes amis, & de mes ennemis. Traitée,
comme les femmes à preftiges, de miférable,
de mendiante, de famélique, j'ai dû tout en-
durer. Aujourd’hui, Dieu prophète , à quelle
mort mènes-tu ta prophétefle! Au lieu de
l'autel où mon père fut immolé, c’eft fur le plus
infame tronc (101), que je vais être égorgée.
Toutefois, les Dieux ne laifleront point ma mort
impunie. Bientôt, celui qui doit la punir revien-
dra. Rejeton matricide, vengeur de fon père,
maintenant, exilé, errant loin de cette terre,
70 AGAMEMNON.
# reviendra, pour combler les maux de fa -
famille; limprécation d’un père mourant le
pamenera (102). Mais quoi! étrangère , ai-je
donc à déplerer les maux de cette maïfon! J’ai
vu le deftin d’Ilion; celui de fes vainqueurs eft
une juftice des Dieux. .... .
Allons. ....il le faut... ,.fupportons mon
trépas, puifque les Dieux l’ont irrévocablement
juré... . Portes des Enfers, je vous invoque,
ouvrez-vous! Que la mort, au moins, me frappe
d’un feul coup; que mon fang s’écoule à grands
flots; & que mes yeux fe ferment fans effort!
LE CHŒUR.
Fille trop malheureufe , trop éclairée, que d’é-
vénemens vous prédifez ! Si votre fort, en effet,
vous eft connu, pourquoi courir audacieufement
à l’autel comme une viétime pouffée parles Dieux!
CASSANDRE.
Amis, je ne puis, par des délais, éviter mon defin.
LE CHŒUR.
Le différer, eft toujours un avantage.
CASSANDRE.
Le jour eft venu, la fuite feroit inutile.
ATAMEMNAN. 70
xéTuov, dus Go Sesruur piAoIs.
A'Eer vi dia qua x us rare ds.
Ti Sr € bo xa TOO GJV page,
ré n meror Edo LAS mou
mega ds tœegker oi d éev MA,
Gros draNdosouas Cp Judy 4piod;
Sox mes, TARA TO x] 9urdr.
Opopora F üpros Cx Sudr péyas.
Au rongs 3 @s Aïe, DES ÉTU 1300
Ensiemsl 3 xg4elas FANYYS TU >
os doqalurs, duorar Lima
DmppUÉ TE | Ou cuuGaho TN.
X oP os.
D mme À Gauna, mMa N ad og
pére axpar éruvas. Ei SN émruuos
pags T aiThs de, TA, DnAGTY
Bods Nulo, mes Bou dmAuvs maris;
KAZSANAPA.
Oùx 7° dAubis, 9, Écioi, +201 AR.
X OoOPO'x.
OS üqums y % pero peau.
KAZA'NAPA.
Hu md afp quxpa xp QurY.1 3 10
71 ATAMEMNON,
XOoPo'z.
AN (1 Tuer $o da TA uou Pperos.
KAZANAPA.
(a) Oùis duovu GG À LSunorer.
XOPO'x,
(a) AN daxucds mi XTSurfr vais Reste
KAZA'NAPA.
To, ranp, (ST n order Téxror.
X OP O'x,.
Ti dE Aétua, ms (? Smopéqu GoCos ;
KAZA'NAPA.
dd, ed.
X OP O'sx.
Tir” 6qdbas (b); à mn pi gpadr uns ;
KAZA'NAPA.
DcCor (c) Sur mréoua du ToEL y.
X OP 03.
Kay 7màs nm oQet QUUX TOY EPeGwy ;
KAZA'NAPA.
O'uoos dTILCE, warsp CA &?s, PTE. 1 320
(a) (a) Hofce duos verfus tranfponendos cenfet Heathius,
(8) Cafaubonus : vox formata a qe, peu.
(ec) Sranlgus : mallem gérer.
AGAMEMNON. 71
LE CHŒUR.
Infortunée, que nous admirons votre courage!
(8) CASSANDRE.
Mourir généreufement, eft une confolation. —
(d) LE CHŒUR.
— Que les malheureux feuls connoiflent.
CASSANDRE.
O mon père! o mes généreux frères!
LE CHŒUR,
Qu'eft-ce donc! quel eflioi vous ramène!
CASSANDRE.
Hehsl... ssh sc ésa
LE CHŒUR.
Pourquoi ces foupirs /b)! l'horreur vous faifit.
CASSANDRE.
Ce palais refpire la mort /c), le fang y dégoute.-
LE CHŒUR.
—Oui, le fang des vidiines brûlées fur l'autel.
CASSANDRE.
La vapeur qui y rèyne, eft celle des tombeaux.
(a) (a) On a adopté la tranfpofition prapofée par Heath,
(b) Littéralement : pourquoi ces hélis ! Voyez la note (103).
(c) On à fuivi la leçon de Stanley.
72. AGAMEMNON.
LE CHŒUR.
Quel exécrable encens (104)!
CASSANDRE.
Entrons, & jufque dans ce palais déplorons
mon fort & celui d'A gamemnon. J'ai aflez vécu.
O mes hôtes! Je n’héfite point, comme l’oifeau
qui preflent le piège. Vous, rendez-en témoi-
gnage, quand la mort d’une femme expiera ma
mort, & le fang d’un homme, le fang d’un
époux malheureux ; c’eft le préfent d’hofpitalité
que je demande en mourant (105.
LE CHŒUR.
Infortunée, que ton fort, ainfi prévu, m’attendrit ?
CASSANDRE.
Encore un mot, une dernière complainte.
Soleil, qui me luis pour la dernière fois, & vous,
mes futurs vengeurs, faites payer cher à mes bar-
bares affaflins, la mort trop facile d’une efclave
fans défenfe (106). Deftin des humains! Heu-
reux, une ombre les renverfe; malheureux, ils
font oubliés, comme un trait effacé par l'éponge
humide. Toutefois , leur bonheur fait plus de
pitié que leur malheur (107).
ATAMEMNAON. 72
XOPO SZ.
Où Xverr dragioua Juuxa Atys.
KAZANAP A.
AN Eu ner Spin xoxvoous” ul
A'yauéprorss me poiear. A'puéimo Gios.
Lo, Eeror.
Oùros Svoni(w, Suyuror as 0pris, PoGa
dAN @5 Suvouoy HÉPrupÂTé oi TON,
Gray pur yuvaxos arr” euol Jun,
ap Te vod uapTos arr” adpos méTue
Emécroduy GG S üs Suyouydpn.
XOPO'=.
T TrAAy ,onTies ot JeapaTy Ho. 1 3 30
K AZANAP A.
AraË tr erreiy pro À Opnvor AW
euoy À avr. H'Aio d émeuyouy
mes Uçuror Eds, mois euois nuoëois
EyTEOIS @oyeuot Tois ELDIS TIvEu Guod
SuAns Suvouons dulpos queæuaros {1 06).
To Reyruz ex war: Lrvpd@ k
qua ns apreé der #4 3 YA ,
Bongis Vyeworur amvÂos A6 pezpur.
Koj GT Cuesror aNr oxtiep MAU( 107).
73 ATAMEMNAN.
XOoPosxz.
ANA HAIZETOI
To À eù œeañeur dxopequy Qu 1340
man Resnis JuxrvAoSixTt
dns druimar &ryd ueAgÎegr,
Mn d' eioenlns, GS Qurdr.
Ko 7% mou eAQy édbooy
poxapes Tera pou
Sons d” oixad” ixgve.
Ndr d”, 4 @œestienr ou >mn;
%, Ti Sarl Suror, \uV
Toivds JuvaToy are "Erxpad
ms en etre Best) dof 1350
duuon qdru, GS drovr;
l'A MBOIL.
ATAMEMNAQ N.
Duo, rérAryau quelar TAnrny éro.
HMIXOPO'S.
Eija ms mAryir aÜTe quels raquelos ;
ATAMEMNAN.
Duo, pan ads Sunegr TETANHENS.
HMIXOPO'x.
Tépoor ppt, Sox f Loi Baniws ouoypan.
AGAMEMNON. "73
LE CHŒUR.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Les hommes, jamais, ne fe raflafient du bon-
heur. Nul, de ceux que diftingue la fortune,
ne lui ferme fa porte, & ne lui dit: N’entre
plus ici (108).
Voyez le fils d’'Atrée.......
Les Dieux lui ont livré la villé de Priam :
il revient honoré par le ciel.....
Mais, s’il faut qu’il expie un fang verfé depuis
long-temps ; que, facrifié à des manes irrités,
par fa mort il paye trop chèrement d’autres
morts ; qui des humains, après un tel exemple,
fe vantera d’être né fous un aftre bienfaifant !
RÉCITS IAMBIQUES.
AGAMEMNON.
Ah ciel! je fuis percé d'un coup mortel.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Écoutons: j'entends des cris; qui donc eft blefé!
AGAMEMNON.
Ah Dieux! on me perce encore.
SECOND DEMI-CHŒUR.
C'en eft fait; c’eft le Roi que j'entends.
2 K
74 AGAMEMNON.
que faut-il faire! concertons-nous prudemment.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Si vous voulez m'en croire, appelons ici le
peuple.
SECOND DEMI-CHŒUR.
Il vaut mieux fondre dans le palais, & fur-
prendre les affaflins le poignard tout fumant.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
J'approuve ce confeil: agiflons, le temps
prefle.
SECOND DEMI-CHŒUR.
Confulions cependant: cet horrible prélude
annonce des tyrans.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Nous balançons, & ils frappent, fans s’occu-
per de l'avenir (a).
SECOND DEMI-CHŒUR.
Je ne fais quel parti prendre; il faut bien
examiner avant que d'agir.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Il eft vrai; car enfin, fi le Roi eft mort, nous
ne faurions le rappeler à la vie.
oo
(a) Lit. Foulant aux pieds l'avenir, leur main se dort pas.
ATAMEMNAN. 74
AM ouwaue ap mus dapanñ RSA uaTe.
HMIXOPO'S.
En pur + eur waœulw Ayo,
mess Jua Nip din xipéorur Bonr.
HMIXOPO'x.
Epoi dome Gyçqu y tumeur Souer,
9 œesy Eérqu Euc voppire Eiqu. 1360
HMIXOPO'z.
Keno, Tiÿry auaTos xoy&wvos dv,
Jnpiousi nm dpar. To puni péMer d due
HMIXOPO'3x.
Opayr Taper pesiuia(ovra À ws
Tuegrrids qnuéia mexosoyTes MmAU,
HMIXOPO'S.
XesiQouo 2. Oi 3, meMéons xxéos (a)
mdr rarodrnes, $ xa Jeu Sbuay x.
HMIXOPOS.
Oùx oi BSANs ns mvos Ta A0.
TE dpdrnos 61 x nm RAY met.
HMIXOPO'S.
Kaæ)o muvns eu’, éme Svaunyard
Aopin À Duo” aq mur, 1370
K ij
75 ATAMEMNAON.
HMIXOPO'S.
H° % Rio xrivres (a) GN vréitopdw
par rar uTpn Ticd’ npuapois ;
HMIXOPO'Z.
AN Gex deunr, dd 1a]9uyfr paru.
Teryriex 9 poiex À ruegwridrs.
HMIXOPO'Z.
H° D rumeur dE ouai rer
parruoouedn Grdpos w5 AwASTOS.
HMIXOPO'ZX.
Zag edbrus per TN pwuDIN mes.
To D TOME Ç Eu 8 oùp afro d\yæ.
HMIXOPOS.
Toutlw emyréy maiTodey TANQUIOUY
Cœuds A’redtu are xveodf onu. 1380
KAYTAIMNHESTPA.
ToMdy maeoider xyeios eipneber, :
Gran ame x éryquu nou.
ds 32 ms eyhesis eybex mopoudur, QiAis
Sxodow &ru, Tori apxbçaToy
PexEue , Uas xpforor Cu mMIUaTOS ;
Euoi d'ayor 0) CEx aPeNTims Tang!
{a) Canterus, Tuvorns, reclé.
AGAMEMNON. 7$
SECOND DEMI-CHŒUR.
Mais, pour prolonger nos jours /4), céderons-
nous à des maîtres qui deshonorent ce palais?
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Non, fans doute; plutôt mourir: la mort
eft plus douce que les tyrans.
SECOND DEMI-CHŒUR.
Ces cris douloureux nous annoncent trop
que le Roi n’eft plus.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
H faut nous en aflurer : conjedturer ou favoir,
font deux chofes différentes.
SECOND DEMI-CHŒUR
Je me rends à cet avis; entrons, voyons par
nous-mêmes quel eft le fort du fils d’Atrée.
LE CHŒUR, CLYTÆMNESTRE.
CLYTÆMNESTRE.
J'ai tenu, n’aguères, le langage du moment;
je ne rougirai pas d’en changer. De quelle autre
manière, voulant me venger d’un ennemi qui
paroifloit m'être cher, l’euflé-je entraîné dans un
piége de malheur, dont il ne pût fe dégager!
(a) On a adopté la correétion propofée par Cantère,
K iij
76 AGAMEM.NO NN.
Cen'’eft pas d’aujourd’hui, que mon antique haine
méditoit ce combat : enfin, le jour eft venu;
l'enneni eft arrivé où je l’attendois : tout étoit
prêt. Je ne le nie point; il n’a pu, ni fuir, ni
fe défendre: je l'ai enveloppé dans un fuperbe
voile, comme le poifflon dans un filet fans
iflue. Deux fois je l'ai frappé, deux fois il a
gémi; fes genoux ont plié, il eft tombé ; un
troifième coup, offrande au dieu fouterrain,
confervateur des morts (109), a précipité fon
ame dans les Enfers. Son fang a jailli fur moi :
douce rofée de mort, dont les gouttes m'ont
réjouie, comme la pluie du ciel réjouit la terre,
quand les germes de fon fein vont éclore(: 10).
Voilà ce que j'ai fait: Vieillards, foyez-en fatis-
faits, ou non, je m’en glorifie. Que n'avois-je,
à l'inftant, de quoi répandre des libations fur
fon corps ! j'en eufle répandu, & avec juftice :
la coupe, que, dans ce palais, le cruel avoit
remplie de tant d’horreurs exécrables, il Fa
bue lui-même à fon retour.
LE CHŒUR.
Quels difcours audacieux ! tant de hardiefle
ATAMEMNAN. 76
Vans mangidé FAI, OUD L0V® Ye LUN”
Ecnxe d' O9 émeo” em upyamueois.
Où d' imesta, (à GS” céx apnicouu)
de qui Quiydr pur” durel, poesr. 1390
A'rciegr aupiGANSPO , warep FLOUE y
munies mNETr épailos axôr.
Too 6 y ds ner dUoir oucrpracts
peQiner ag LONG À TEAWAOT
row éredu, & xE\ poros
db vexydr uThegs euxrajar Yaieur.
Oùre T aTÿ SuLoY opaguves TrEoùY"
ax Quaidy 27 du TOS TGV »
Baie pe épeuuy Lang Goivias dpocvu,
jateguour HS naror, # A0 v0T® 1400
Jr, & amopnTos AGAUrOS CH AU.
Ne G tyormu, mpéobos A'pyeiar TON,
jaiesrr” ar, juenT', ko d° émeupousy.
Es d” %r opemvrer &r Eten ve),
GS a Mgos ny aps 2 8
mor xpaTip Cr dbuors xaxaY 0
TANTLS pau) , aUTos Curie LeNY.
XOPO'z.
Oavpalopôy cv yAdos er &s JERTURUS,
K iv
ZTpogr.
77. ATAMEMNON.
Ang Toi) ém” ad xopurma (eus Apr.
KATTAIMNHETPA.
Taez pau yuvonos ds dPesiauoros 1410
890 N dretgo xepdla me dbres
Aie. Eu N œvfy Eté jue ydr aus,
Guy. OÙros Eèly Aya éme, eos
MS , Véx05 5 The 77 CSS,
éppor digues Téxroros. Ta GA Eye.
X O P Oz.
ANTIETPOdIKA.
Ti xax07, & va, XPoroTeepes
éPavoy, À moToy racn ua pots
Œ, a A0s oeppdpor, TV imédou vos
Jupolesous Tapas; A’médlrés, dméraues
dois déc, jüoos ouGeuuor dois. 1420
KATTAIMNHZETPA.
l'A MBOI.
Nr & Malus x mAwS qurho eo,
% pos dçûv, dudlegu T' éye ya,
Sy TN aidpi TAN Crarnoy Deezr"
06 $ mem, wanse LoË mes,
puioy Pheoymor roro voustuay,
eQucer vrd rai, QiATA TI Epuoi
AGAMEMNON. 77
m'étonne; vous infultez ainfi à votre époux !
CLYTÆMNESTRE.
Je fuis femme, vous croyez m'intimider;
fachez que mon cœur eft intrépide. Louez ou .
blâmez, peu m'importe. Oui, voilà le corps
d’A gamemnon, de mon époux; voilà l'exploit de
mon bras, l’œuvre de ma juftice; je vous le dis.
LE CHŒUR,
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE.
Quel poifon nourri dans la terre, ou quel
venin forti de l’onde falée, vous infpire cette
rage, vous fait braver l’imprécation du peuple!
Vous avez frappé, égorgé votre époux ; Fexil,.
l'exécration publique, feront votre partage.
CLYTÆMNESTRE.
RÉCIT TIAMBIQUE.
Vous me condamnez à l'exil, à la haine des
Argiens, aux imprécations du peuple! À quoi
deviez-vous condamner celui, qui regardant
fa propre fille, le fruit chéri de mon amour,
gomme une victime prife au. hafard parmi de
nombreux troupeaux dans un gras pâturage,
78 AGAMEMNON.
limmola, pour calmer les vents de la Thrace /4)!
L’exil eût donc été trop pour punir un pareil
facrilége! c’eft pour moi feule que vous êtes
un juge févère! Menacez, j'y confens : fi vous
l'emportez fur moi, je fuis prête à vous obéir ;
fi le ciel en ordonne autrement, vous appren-
drez, mais trop tard, à vous contenir (111).
LE CHŒUR,
ANTISTROPHE,
Dans vos defleins, dans vos difcours, vous bra-
vez tout! Vous refpirez.le carnage (1 12); le fang
fort de vos yeux enflammés /b). Abandonnée de
tous, vous expierez ce meurtre par votre mort{b),
CLYTÆMNESTRE.
RÉCIT I1AMBIQUE.
Entendez, ici, mon ferment : j'en jure par
la vengeance de ma fille; j'en jure par l’Enfer
& les Furies, à qui j'ai facrifié ce barbare;
jamais je ne marcherai dans le fentier de la
crainte, tant que l’aftre qui brille dans mon
{a) On a adopté l'ingénieufe correction de Cantère.
(5) (5) Le texte en ces deux endroits eft corrompts
Voyez la note (112),
ATAMEMNAN. 78
ay, tæodby Opmuuy Tr Anuudrur (a).
Où ro x vis Mio yen C° adpnadiér,
puacuamur mo ; Emixoos SV O1
épor, Mais Jay à. Aëyo À où 1430
miadr” def, US TapeoneuaoLEPns
Cr À ouoiwr Yuei vUouyT” &u08
ag tou à TÉUAaAU xpourn 9805,
pocn Aiuyles os pi D ougesrér. :
X OP O'Z.
Mepa ous à, eipesre Araspogée
d éngxes* D'ansp Sr PoroaGS ruyæ |
@ptr Ehugvery. Aïros ka ouraTur
duaroé d'opérer mere (b). E'n où zen
gesnbar Dior rue muuua Tire (b).
KAYTTAÏMNHETPA.
l'A MBOI.
Ka} TN duobus opricr tu Seuur 1440
pi + Treo À euns myis Nxlw,
al, tel ©, da Ton éoqaË ty,
g por pes menglesr EAms Eurati,
tous aÿ oûn TÜp D ésias Euas
L
(a) Canterus ingeniofe , dmadrur.
(8) (b) Loci corrupti. Vide notam (113).
Zrpogn à.
79 ATAMEMNON.
AinoT0s, &s nm ES eù perd : ELU,
Oùns À 78 pin dans ÿ xpa Dex.
Kdrqg yuveuros Tho$ AuHærTieses,
Xpuor dy pére À Ua RS
AT aix pan as nX À Tex ome,
% XOI)ONENTE 06 TN » DETpa TA 14 so
min Évveuves, vaprinuy 3 D carry
ImTeiCns. Are N x tmeakärh.
O À 7 Sms n N T1, xuxyou uw,
T UuTOy PONPT ES Særaoruor er,
XEH TR PiAñTop FEV, épol N émhyaÿo
euns mages dom £: uns YAUdÿs.
ANTISTPOT K À.
X OP Oo‘.
Del | m6 à y Gya, pu abswduns,
md Siuiomipne
poANT de Qéeguo LT
poip” aTiAeuroy Unvor, Su udyTos 1460
Quagros Ludpecuiry, Ÿ
MOM\X TAgYTOS yuvetos Naf
Des pronos N moe Lio.
ANATATSETOE
To, TOgrouos EAta, aux Q@s MN ,
AGAMEMNON. 79
palais, Ægifthe, ne ceffera point de m’aimer;
Ægifthe, mon bouclier, l'appui de mon cou-
rage. Le voilà, cet auteur de mes larmes, qui,
fous Ilion , brûla pour Chryféis; le voilà, couché
dans la pouflière, avec la captive , la prophéteffe
infpirée des Dieux, la tendre amante qui parta-
geoit fon lit dans fon vaifleau, fous les yeux de
fes matelots! Que tous deux font bien traités
comme ils l’ont mérité! lui, dans l’état où je
le vois, &, à fes pieds, l’objet de fa paflion, .ce
cygne, qui a chanté fa propre mort; il ne l'aura
amené, que pour mieux affaifonner le plaifir
que me promet l'amour.
RÉCITS ANTISTROPHIQUES-ANAPÆSTIQUES,
STROPHE PREMIÈRE.
LE CHŒUR.
O mort! que ne viens-tu fans retard, abré-
geant,nos douleurs & notre angoiffe, plonger nos
yeux dans ton fommeil éternel ! Notre défenfeur
chéri n’eft plus. . . Après mille travaux foufferts
pour une femme, une femme lui ravit le jour!
PARTIE ANAPÆSTIQUE.
O criminelle Hélène! Que de héros toi
80 AGAMEMNON.
feule as fait périr devant Troye!......
C’eft encore toi, qui rends le plus parfait,
le plus célèbre de tous, viétime -d’un forfait
inexpiable !
Certes, un démon de difcorde eft le fléau
de ce palais !
CLYTÆMNESTRE.
Que votre affliétion ne vous fafle point
invoquer le trépas. N’accufez point non plus
Hélène d'avoir caufé tant de morts; d’avoir
feule perdu tant de Grecs, & fait couler des
larmes intariffables.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
LE CHŒUR.
Fatal démon attaché au palais & aux deux
neveux de Tantale! leurs époufes te font
remporter une double victoire, qui déchire
mon /a) cœur.........
L'impie! pareille à un vautour ennemi,
acharnée /4) fur ce cadavre, elle fait gloire de
chanter {on triomphe!
(a) Ona fuivi la leçon de Stanlei.
(5) On a adopté ici celle de Schütz,
ATAMEMNAN. 80
Gs man mA us
oNéono 7m Tegie.
Nr 3 mu mAUWaqy
emo SV du are,
Hns ny Tor” © dbyuois .
deus teid'uarros aidpos diÇ ge 1470
© KAYTAIMNHETPA.
MndŸr Quarts puoiexr emEuyeu
moiod Bapuv Suis.
Mn” us E‘Aérlw 070 CnTeinfs, °
ds aidpoñétup, &5, Luz mod
eddy duyas Acrady 0\éauo',
aEvçu my d'A99S toparer.
X OPO'S.
Aus, ds tummlus doux x A'raspogr
Nqu$a Toranifunr,
xpaTos io duyou Ce yuranar
xp durer euoi (a) rparuvus. 1480
En 5 comaros Nygy pui
XOEXXOS tyesd qudsis (b), curouus
Vyoy UUYQr ETEUYETE.
(a) Sranléjus : mallem éun.
(5) Schüry : legendum fortè guêkie”.
Zrpogn B.
81 ATAMEMNAN.
ANATAISTOI.
KATYTAIMNHETPA.
Nr J' cp9uous quan: waulw,
; ;
T TETE yui0Y
duuova Muras io LAXANTLET.
Ex Ÿ 90 tegs cpua To \o1”,05
veipa Séperuy, apr XX TA NE
TO AANGIOY dy0S, VÉ0s Pape
X O P 0’ x.
H° juéyar olxois mio 1490
duuora y Rapuumir œuvds.
def $ OP) , X&XOY ddroY &TH-
EXS TÜyAS dHopEqUU ’
Lo, m, a/gi Au0$
AAYATIOU MLVEPYÉ TL,
Ti D Regrois av Aus nAÎw4;
Th TN SeoxpawToy ty; »
A N AIN AIZ3ST O.I.
To, ©,
Ranxed, Banned, mûs ce Suxsucu;
@peros Cx QUAIG, T MOT ETD 1500
Ko d'apayms y vpiouan Te
JV arf Suyaro Rio Cumréor,
AGAMEMNON. 8:
CLYTÆMNESTRE.
PARTIE ANAPÆSTIQUE.
Plus jufte maintenant, vous accufez le ter-
rible /a) Génie de cette race infortunée. . ...
C'’eft lui qui perpétue chez elle une foif inex-
ünguible de fang (113). A vant qu’une plaie fe
ferme, une autre vient s'ouvrir.
STROPHE SECONDE.
LE CHŒUR
Vous parlez du Génie trop puiflant, qui
opprime cette famille ! —
—Trifte fouvenir d’une fuite conftante de mal-
heurs, dont, Hélas! Jupiter tout-puifflant eft
la caufe! —
— Car, enfin, qu'arrive-t-il aux mortels fans
l’aveu de Jupiter! De quoi les Dieux n’ont-ils
pas ici difpofé!
PARTIES ANAPÆSTIQUES.
Hélas ! hélas ! O A gamemnon ! o mon Roi!
Quelles larmes , quels regrets affe2fincères vous
donnerai-je! Vous êtes couché dans ce voile /b),
(a) Littéralement : haur de trois coudées.
(B) Littéralement : ce rifu d'une araignée.
2 L
82 AGAMEMNON.
privé du jour par un forfait impie, & viétime
de la fraude! Quelle indigne mort, o Ciel! la
hache a tranché vos jours.
CLYTÆMNESTRE.
Vous dites que c’eft-à mon ouvrage, Fou-
vrage de fon époufe /a)! Non, ce n’eft point
moi; c’eft le Démon, vengeur du cruel feftin
d’Atrée, qui, empruntant mes traits, a puni fur
un homme l’injufte maflacre de deux enfans.
| ANTISTROPHE SECONDE.
LE CHŒUR,
Vous êtes innocente! où en font les témoins!
où font-ils! ‘Qu'il vienne dofic, ce Démon,
aider aufli à venger un père'.....
Mars ne fait couler ici le fang, que par des
parricides. 1 s’en prépare un...... L'ombre
de Thyefles, elle-même, en frémira (b).
(a) Les commentateurs s'accordent à dire qu'il y a ict
une {lacune dans#le texte.
(6) Le texte, fi on adopte la vorre&ion propofée par
Stanlei, dit littéralement: viendra Le jour, où il { Mars)
ira fi avant , qu'il fera geler [ d'horreur) le mangeur d'enfaus
( Thiefies }e
ATAMEMNAN.
& moi por voire GyN ajfeu-
Ses, Ai puops Juueis
Cu XC095 dupirous Renée.
KATTAIMNHZ>2TPA.
AVS éivey TOM Fopy Epaoy.
Mrd" Ereyns Ta
A'yaueuworiay Eva) & or.
Darrt (0:39, 06 5 pure vexpod
TEdV, 0 1279105 dpiuxs dagzup
A’révs va Nero) Ia Thegs,
TS dremor,
TéAcoy veapois "ÉHOUTS.
X OPO 3x,
N À aoyTios
TS Gorou, mis © Hbrupnour ;
Fd, nù; Ilarcoey 5 ouMr-
op Pour dj dagrup.
Bia( era, d” ouoamesis
"Énppouoy uaTwy
unes Aprs om 3 % meSCuver
Ray ra (b) rouesGone mariée.
82
1510
1520
(a) Lacunam hic agnofeunt inrerpretes.
(4) Sranlus mallem œayar.
L ij
Arrpogh
£.
Srrogi y.
83 ATAMEMNAN.
A NA'HAIZTOI.
To, l& ,
Ranned, Ban, mès ce Suxpuou;
Dperos Cu QiAits M MOT UM;
Koey N degyrns dr UPaouan 7
SN dard Suyaro Rio Cumée,
à por por, voir @vd\ ayeneu-
Des, Mio pupo duels
Cn es auprouc Rencure.
KAYTTAIMNHÈTPA.
OùT” aAeUgesr ou JuraTor 1530
mi puiSu.
OùN 7 è dia aTlw
ofxoioty tOnx'; AN Euor Cr Te-
SN épros dep9è, T HOAUXN AUTO
Tr’ (a) Torfvuar aakix dpacus,
déia mao, dr Ch adbu
peya house , EipolnAnTe
DuyaTe Tous LEP NPEEN.
XOPO'=.
A’urard, peorndur gpndsis »
ranger péeiuwew 1540
(a) Stanlijus : delendum videtur illud 7°.
AGAMEMNON. 8;
PARTIES ANAPÆSTIQUES,
Hélas! hélas!.,...:..9e
O A gamemnon ! o mon Roi!.....
Quelles larmes! quels regrets aflez fincères
vous donnerai-je!..,,..
Je vous vois, couché dans ce voile, privé
du jour par un forfait impie, & victime de la
fraude! Quelle indigne mort, o Ciel! la hache
a tranché vos jours.
CLYTÆMNESTRE.
Non, cette mort n’eft point indigne de Ju
N'employa-t-il pas la rufe pour faire mon
malheur!....,,.
Ah! s’il a traité le fruit de notre hymen, la
déplorable Iphigénie, comme elle ne le miéritoit
pas, il eft traité, lui, comme il le mérite, —
— Certes , il n'aura pas lieu de fe glorifier chez
les ombres. — !
— En mourant-par le fer, il a payé le prix de
fon crime.
STROPHE TROISIÈME.
LE CHŒUR. |
Que ferai-je!.......,ma raifon s’égare.
L iij
84 AGAMEMNON.
A quel foin m'arrêter!....Ce palais s'écroule;
le fang n’y tombe plus goutte à goutte, il y
coule à grands flots, & va l'inonder (114).—
— La Parque aiguife le fer vengeur pour de
nouveaux coups fa).
PARTIES ANAPÆSTIQUES.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
O terre! o terre!...,.... Que ne fuis-je
rentré dans ton fein, avant d’avoir vu mon
Roi couché dans ce bain fatal /2)!.....
Qui l’enfevelira! qui le pleurera!. . . Sera-ce
vous! .......VOus, qui avez égorgé votre
époux! Oferez-vous pleurer fa mort! .....
Oferez-vous lui offrir cette réparation d’un
irréparable forfait !
SECQAND DEMI-CHŒUR.
Quels éloges funèbres . «. ...... quelles
larmes véritables, honoreront affez cet homme
divin ! L .
(a) Littéralement en adoptant la correétion propofée
par Stanlei: La Parque aïguife, fur d'autres pierres à aïguifer,
l'inflrument vengeur des torts, pour d'autres coups.
(6) Littéralement: dans se vafe de bain à pans d'argent.
ATAMEMNAN. 84
om Samoua, miTyorTos oftou.
Asie dV ouBeou rom Souorqann
À quarnesr axes 5 AA.
An (a) M &æ’ No mespst OnyA BagGrs,
MES ANUS InyaVous HOIeX-
A'NA'TAISTOI.
HMIXOPO%,
lo, 9%, Ya)
a) eu” NE pu TN "Gad
ap yVETTOIQU
dyoiras vd aaTée Te JeuEUva.
Tis © Qualuwr. ww; vis à Oplunours 1$50
H' où mA cpËey
Toy, wTévac’ aidpa À avr,
Sunday uylo, dyeteur
jeu ar épyor
peyaor ddiuus ’Etrpare;
HMIXOPO'S.
Tis N ’Enruulbios
vos (b) éæ’ asdbi So
ou Shxpuoiy (Amie
d'AnItE pperdy mroviod 3
(a) Sranléjus : leg. Sum. (b) la. EnruuLioy aivors
L iv
85 ATAMEMNAN.
KAYTAIMNH'ZTPA.
Où dE GES D éAmua Aëéyr 1560
Ton. [ess 1% XAMTMEOE, AA TÜaE
vai xg72 Sulopôu"
Sy, Ame anal RS + LE ofxwr
a Lorfouar (a) damaiws
QUYATIP, @6 eh,
AT amd MES WXTmE
mpuEUR” dyécwr
met yiex Ra Aoox Qiaien.
XOPO's.
Aro O'yudbs fx TON ar” ovidbes.
7: , » w
Avouayx N eg xpivou. 1570
Depu DéesrT, Cane JV 0 xgvær.
Mipvu 3 jpoTos y 76010 Aus
made T épéare. Oéquior 7d
Ts a} jp paor CnGd oi Sucr;
KewoMnre fus mes (b).
KAYTAIMNH=ETPA.
A NA'IHAIZTOI.
Es mN CyGn Euv Ana
(a) Stanlejus : eg. Torreid nr.
(B) Locus diffcilior : vide noram (115).
AGAMEMNON. 85
_ CLYTÆMNESTRE. :
Ce n'’eft point vous que regarde ce foin.
Nous l'avons immolé, nous l’enfevelirons. Si
les larmes de tous les fiens ne l’accompagnent
pas au tombeau , fa fille Iphigénie viendra /a)
recevoir, comme elle doit, fon tendre pére,
& l'embrafler au paflage du fleuve rapide des
douleurs.
ANTISTROPHE TROISIÈME.
LE CHŒUR.
L'outrage fuccède à l’outrage : quel en fera
le terme {4 )!
Le meurtre punit le meurtre. Qui frappe eft
frappé. La peine attend le coupable; Jupiter la
lui réferve à linftant prefcrit.
Qui peut chafler pour toujours un fils de la
maifon paternelle! Songez que nous fommes
attachés à fa race (115).
CLYTÆMNESTRE.
PARTIE ANAPÆSTIQUE,.
L’oracle, il eft vrai, m’en menace. Eh bien,
{a) On a adopté la correction propofée par Stanlei.
(6) Littéralement : ces procés font difficiles à juger.
86 AGAMEMNON.
‘ (a) je veux, j'en jure par le Génie des Phifthé-
nides (116), accepter toutes conditions, même
les plus dures. Mais, qu'il forte à jamais de ce
palais, qu'il porte dans d’autres familles les
meurtres réciproques! La moindre part de nos
richefles me fuflit, pourvu que nous foyons,
enfin, délivrés ici de ces fureurs homicides /a).
RÉCITS IAMBIQUES.
ÆGISTHE,.
O douce clarté du jour de la juftice !...Je dirai
déformais qu’il eft des Dieux vengeurs, qui veil-
lent d’en-haut fur les maux des mortels, puifque :
mes yeux fatisfaits voient cet homme, enveloppé
dans le voile tiffu par les Furies. Enfin, donc,
il expie le crime artificieux de celui dont il tenoit
Ja naïffance! Le père d’Agamemnon, Atrée, roï
de ce pays, vous vous en fouvenez, difputant
le fceptre à Thyeftes (fon frère & mon père),
le chaffa de fa maifon & de fa patrie. Revenu
Suppliant dans fes propres foyers, l’infortuné
{a) (a) Le texte, dans cette replique de Clytæmneftre,
paroît corrompu. On a faifi le fens qui femble le plus naturel,
en s'écartant le moiris qu'on a pu de la verfion littérale.
mn
to
ATAMEMNAN. 86
aerauér (a). Eye N #
io, Juno 7 True
cprous Seudpa, GA À spy,
De-xnr mp 1. O' 3 Army, io 1580
Tr Cu raide uw, a ue
TeiGuy JuyaTois au TeyTjON.
Kravor me uéegs Boyor eyouon
m&y 2m en moi d, &A\NA9POyOLg
pavias mengôerr ageAovc.
l'A MBOIL.
AlI"'TI50@0%.
. À qéyfos pes ruéexs Jmpoesv.
Dany eo nd» vdy LesTW muucesrs
Dos aoder VA emomur dyr,
iv doarnois cs mémnois E’euier
+ cidoz my aéipdpor QiAos Euui, 1590.
MES maTEGAG CHTIIOVTR JUNLVEE.
A'Ses D, agyer To is» TITY FATF,
ratiex Ouéçlwo À épor, Ws Toeps Lexoa; .
ar T'dJMAQI, AUPINEUTOS WV KPATU ,
Lodpnagmrow x mis Te à tuer.
Ka essporeyos écias LOAGY AA
D de ns
(a) Sranljus : melits xenguoc. ? ;
87 ATAMEMNAN.
TAuar Ouiqns, poiegy euper’ aopaÂñ,
TL Juve raredor uit md
aiB. Erin 3 TU Jos ma Tip
Area, GPU Lao À QiAws, rame} 1 600
TA ‘nd, xpeoupyor nufb Lavuns dyAr
dur, rapéye Ju ryduy xpedr.
Ta £ modipn y ePY L'APOLS XTÉ A4
Op oder ardpaxxs xx SHudpos.
Aomua N avr «mx dynix naGur,
AT Boegr dOWTOY , 6 opas , Vos.
Kérur Cryos épyor À xaraoror,
Queer ai, mie dam cpayis tem (a),
L0e9y d° deproy HeAo dus émevyera,
ngxtioua dinvou EuyNuus mOsis &p&. 1610
Oùmus 0A6QN ny 7 TlAmdyoLG uos.
Ex 7) où more my Nr maça.
Kane MNygos 18 Ÿ Govou paques.
Teiror À Grau p’ Ch Nx dYNo rarei
ountE fauve mur or Cp avapyavois.
Tezqérra N ados À Nan xaTya er.
Kay TN Grdpos nlaul Suegios à,
(a) Leg. ex Cantero & Stanlejo :
guoËer, aumime d Sam cpayic éuûr.
AGAMEM NON. 87
Thyeftes obtint l'affurance, que fa mort n’enfan-
glanteroit point le palais de fes ancêtres. mais,
pour préfent d’hofpitalité, l’impie Atrée, lin-
vitant, avec une inflance, qui eût dû lui être
fufpeéte /a), à célébrer un feftin, lui fit fervir
les chairs de fes propres enfans, dont il avoit
caché, fous la cendre, les membres mutilés /b).
Thyeftes , trompé, fe repui de ce mets déguifé,
mets, devenu, vous le voyez, fatal à la race
d’Atrée. Son erreur reconnue, il gémit, il rejeta
de fon fein l’horrible nourriture, renverfa la
table /c), & dévoua les Pélopides au plus affreux
deftin. Dès-lors, dut périr la race entière de
Plifthènes ; dès-lors, fut arrêtée la mort d’Aga-
memnon ; & c’eft avec juftice que j'en fuis
l'artifan. Treizième fils d’un père malheureux,
je me vis, dès mon berceau, exilé avec lui:
nourri pour le venger, la juftice m'a ramené,
C’eft moi, qui, par la main d'autrui, ai frappé
(a) Litéralement : inffammenr , plutôt qu'amicalement.
(8) Littér, mertant deffus des charbons, cacha les extrémités
des pieds, à” les derniers articles des mains, (c) On a adopté
ici les corrections propofées par Cantère & par Stanlei.
83 AGAMEMNON.
le coup; mes confeils ont tout.fait. Déformais,
je mourrai content; j'ai vu l'ennemi tombé dans
le piége de la vengeance.
LE CHŒUR.
Ægifthe, l’infolence d'un coupable, ne m'im-
pofe point. Vous vous vantez d’avoir affaffiné
ce Prince, d’avoir feul confeillé fa mort déplo-
rable ! Votre tête en répondra; elle n’écheppera
point au fupplice, aux imprécations du peuple.
ÆGISTHE.
Vous parlez ainfi au pilote, vous, aflis au der-
nier banc des rameurs (117)! Vieillards, on dit,
& vous le croyez, qu’il eft difficile d’enfeigner la
fagefle à ceux de votre âge. Toutefois, les fers,
les horreurs de la faim, font de grands maîtres,
même pour la vieilleffe, & guériflent l'erreur.
Ne voyez-vous rien, en voyant ces objets’ Ne
vous roidiflez pas, craignez d'aggraver le joug.
LE CHŒUR,
Femme ! à fon retour de la guerre /a), après
avoir, en fon abfence, déshonoré fa couche, vous
avez préparé cette mort à un héros, à votre époux!
(a) On a adopté la correction propofée par Stanlei.
ATAMEMNAN. 88
7aooy ouvaas puroeerle duoCy Nas.
Oùro 4x A0 dun y m aTOurdr éuoi,
yre Troy À Mans C épueow. 1620
X or ox.
Aïn”, vGeiew xaxoiny Ÿ cëGa.
Zù JV œdpa TN qu exo rame rdv,
povos N émixToy Toit Buncdoey Eôvor:
Où qnu dAvEur y Jun m 0 xgex
duoppipds, op ii, AeuTIUOUG Legs.
AITI>@03x.
Zv Ge Qards, repripa mesuduos
WT, xparTérrur + 6 Cuyd Êress;
Lroon, Véegr à, ws DiwortaX Lau
L/ TNA I LOUTE cupegrdr eipngpor.
Aiouos 5 à m Yrexs, d Te raies 1630
Boy, diftouuy déograru qperdr
lareoparres. Ouy opas ces GS;
Mess xérrea pui AgxmCe, ji Mie puoris.
XoPOz.
Pucoy, où tds NxoyTus (a) dx mayrs véor
ojxoueos éUyiy aidvos œjoy vou” duc ,
adpi sparryd my LC Aeuous pLoegy
(a) Sranléjus : lege % d° prorns.
89 ATAMEMNAON.
AlITI53@03.
Ka) GÜQ Tim x\auua rer apyrÿur.
OppS 5 yAdore Ÿ ati Eyes.
O' 4 D ny mar’ >m PA NS XP
ou dV, déoeiras nos vagymaot, 1640
an xparnduis N AueegTness Qari.
X OP Oz.
Ds Mn où por ruexrros A’pylwr on,
6 x, éme Ta GS Aevous uôesr,
dpacey vod Eppor GEX ÉTANS AUTO TOUS ;
Al"TI=@03%.
To 99 ago mess pronos LE ùpds
ë90 JV uromos eyless n (a) ranurfuis.
Ex riN TN penuaror muexoous
apyeir MAT. Toy 3 pui meiduyoex
CAE Rapuoys Sn (b) un ddexopoes
xpiStvTe ma or MN 0 duoqiAns x07% (c)
Auuos Eurorxos pa Suxor ap tm ar.
X OP ox,
Ti Où cdpa mov)" 3m dus xaûs
(a) Stanlejus : leg. nv. Schütg : À, quatenus, ut potè,
(B) Stanléjus : eg. &se.
(©) Idem : duepixei oxôTe.
tr
AGAMEMNON. 89
ÆGISTHE.
Ah! ces mots vous coûteront bien des larmes.
Vous refflemblez mal à Orphée : il entrainoit
tout par le charme de fa voix; vous, qui nous
aigriflez par vos cris infenfés, vous ferez trainés
dans les fers; la force vous adoucira.
LE CHŒUR.
Vous croyez régner jamais fur les Argiens!
vous, qui, après avoir préparé la mort à leur
roi, n’avez pas of€ la lui donner vous-même!
Æ GISTHE.
Son époufe feule pouvoit le tromper : notre
haine antique me rendoit trop fufpect /a). Mais,
je faurai me fervir de fa puiflance pour régner
à fa place. J'accablerai d’un joug pefant /b) le
courfier indocile qui refufera d’obéir : au fond
des cachots la faim vous domptera /b),
LE CHŒUR.
Läche, que ne l’avez-vous immolé vous-
(a) Quelque correétion qu’on adopte, c'eft le fens.
(b) (b) Littéralement : Le jeune courfier deéfobéiffant, qui ne
tirera pas. La faim, compagne d’odieufes ténèbres, vous
verra plus adouci,
2 M
9° AGAMEMNON.
même! I! falloit qu’une femme, l’exécration
d’Argos, & de nos Dieux, vous prêtât fon
bras /a)! Mais, Oreftes, quelque part, ne voit-il
pas le jour! Un fort propice le ramenera, &,
tous deux, vous ferez fes victimes.
RÉCITS TROCHAÏQUES.
ÆGISTHE (6).
Vous voulez donc parler, agir ainfi! Bientôt
vous connoîtrez. . . « Hola, Gardes, à moi, le
moment prefle.... préparez vos épées... .
LE CHŒUR.
Avec l’épée auffi je faurai me défendre ou mourir.
ÆGISTHE.
Mourez, j'en accepte l’augure.….[nterrogeons le fort.
CLYTÆMNESTRE.
Non, cher Ægyfthe, n'ajoutons pas à nos
maux : n’en avons-nous pas recueilli une déplo-
rable moiflon /c)! C'eft aflez de défaftres; ne
(a) Littéralement, en adoptant la correction d'Héath,
l'a tué
(5) On s'eft permis ici de changer la diftribution des
perfonnages.
(c) On a adopté la correétion de Schüts.
ATAMEMNAON. 90
GX euros oapi(es; AM oui (a) y,
ess piaoua Ÿ Sov relier,
Curiv. Opéqus Gex mou RAiTe Pas,
mue xa1GOur Ses mpd8u$ TÜYY ,
œuqoir Mémry Toi marxpaThs Pores ;
TPOXATOI.
AlTI>@0OS.
A’ érei xls GI) épltur % Acydr, ao Gyx
X OP OZ (b).
Eïa dj gi Aowra, Topo dy ExaS Te
Eu M, Elqos apoxwmor nasnse Sem ere. 1 660
AlI'TI>® OS.
AM La) any mpaxa ms Éx araivousy Jurdr.
xor0zx |
Acyodpois és Suvës ce T roy D ep8 pile.
KAYTAIMNHZTPA.
Mriuos, à QAGT'ardpdr, aa da ou
LUE CA
AM y @d) Jéa una mo a dUçnvor à eps(c)'
mipuvns d'aus y'Urepye unir ÿ ua fa.
(a) Heathius legendum cenfer ma vw.
(b) Perfonarum nomina ic perperam affixa, Vide notam,
(ce) Schüts legendum cenfet désna Kesc.
Mi
91 ATAMEMNAON.
Zréryere N, oi portes, pos QuSs reopauduys
Te
Griy mal r épEal x3upoy en Gd'astopd £a pay.
EN ni poy Bxv Pour, rdid as y é0i18 a};
dèu:rovos An Baux uavnos merAreru
ou eye A995 VA QNOS, ATIS doi uabr. I 670
AI'TISOOZ
AM To por parues y Adosos Sd) draybioay;
xæuGaAÎr em middle , dèuuaovas mie pots ;
oupesros wauns N à pDpThTor xpaTyTe (a )u
._-Korvs
Ou aÿ A’prior md) in, po mpooraver xaxor.
AlI'TI52003%.
AN é70 ( Umegunr fuéegus HET ET.
XOoPOoS.
Où, à éay duos O'péglu Sidp d'mevlury pandr.
Al"TISOOS.
OÙ é90 qeuyor@s ardpas EN midius are org.
X OP O'z.
Tlegoste, miovou, Liover T Ml émei rex.
Al"TISOOS.
TE poor Swocy d'a Thod pusias LATE
(a) Sranl, deeffe aïiquid tam ex metro conflat quam fenfu.
er
rame
Ge —
AGAMEMNON. 91
verfons plus de fang. Vieillards, rentrez dans
vos maifons, avant qu’on vous y force. Nous
avons fait (118) ce que nous avons dû. S'il faut
une peine, c’eft aflez d’être frappé par le cour-
roux pefant du ciel. Tel eft le confeil d’une
femme; écoutez- la.
ÆGISTHE,.
Quoi donc ! ils jouiront du fruit de leur audace!
Jls iront, nous outrageant, provoquer les Dieux!
Ils oferont accufer leurs maîttes /a)!.....
LE CHŒUR.
Jamais, jamais les Argiens ne flatteront un traitre.
ÆGISTHE.
Je faurai vous retrouver quelque jour. ...
LE CHŒUR.
Ah! fi le ciel ramène jamais Orefles !....
ÆGISTHE.
Toujours les profcrits fe nourriffent d’efpérance.
LE CHŒUR.
Pourfuivez, jouiffez;outragez la juftice;vous le pouvez.
ÆGISTHE.
Vous payerez cher cette folle infolence. . .
(a) Le fens, en cet endroit, eft interrompu.
92 AGAMEMNON.
LE CHŒUR,
Vantez-vous, triomphez, près de votre
conquête fa).
CLYTÆMNESTRE.
Méprifez, cher Ægifthe, ces vaines injures :
maîtres de ce palais, nous faurons, vous & moi,
nous faire obéir {b).
(a) Littéralement : comme le cog auprés de fa femelle.
(8) C'eff le fens, d'apres la correction propofée par Stanleï.
FIN.
ATAMEMNAN 92
à X OP OS.
Kourmacoy Suppay, d'AËxTOp GaTEp, Ina
TA WG,
KAYTTATMNHETPA.
Mn @esmpuions paraor rad vagyadror(b).
Ko ov Snoop aparèrre Tdi Spaces (b).
(6) (&] Sranlejus : manca hæc funt fupplenda ex fcho-
liafe, #30, & xandr.
T E A O à.
a mt Dm 00 00 me à emma
-
Digitized y Googls
Digitized by Google
LES CHOÉËÉPHORES,
TRAGÉDIE
D'ÆSCHYLE.
PILE NOT
TPATQAlIA,
XOHDO POI.
3 Aï
ARGUMENTUM (a)
ÆSCHYLI TRAGŒDIÆ,
QU Æ PRÉC SI TUE.
CHOËPHOR Æ.
Or ESTES jufu Oraculi una cum Pylade
Argos reverfus, tumulum patris fui Agamem-
nonis invifit.
Ibi virginum cœtui Clytæmneftræ famularum
occurrit, quas illa, fomnio exterrita, confultis
conjectoribus, ad placandos manes mariti cum
inferiis miferat.
His adjunxerat fe foror ejus Eledra; cui
Orefles per varia indicia innotefcit.
Ab iis totam rem edoëlus, regias ædes accedit,
viatorem fe fingens è Phocide Daulien'em , qui
obiter mandata acceperat Orcflis mortem paren-
tibus ejus nunciandi. Ægiflhum hoc ut audiat
dubenter egrefjum derepentè interficit.
(a) Sranlqus : una cum Tragœdiæ hujus initio inter-
ciderunt Argumentum & Perfonarum nomina; fupplere
conati fumus, at latinè tantum, non græcè.
SUJET
DE LA TRAGÉDIE D'ÆSCHYLE,
LNTITULÉE,,
LES CHOÉËÉPHORES.
O: ESTES, revenu dans Argos avec P ylades,
par l’ordre de l’Oracle, vifite le tombeau de
fon père Agamemnon. If y. rencontre une
troupe de jeunes filles, efclaves de Clytæm-
neftre. Cette reine, épouvantée par un fonge,
les envoyoit, d’après Îe confeil des interprètes,
porter des offrandes aux mânes de fon époux.
À cette troupe s'étoit jointe Électre, fœur
d'Orelles, lequel fe fait reconnoître à cette
princefle par différens indices. Inftruit, de tout
‘ce qui fe pale, il s'annonce au palais, eomme
un Phocéen de Daulis, qui, devant pafler
par Argos, s'étoit chargé d’annoncer aux
parens d’Oreftes la mort de ce prince; &
Ægjifthe s’avance avec emprefflement, pour
apprendre cette nouvelle. Soudain, Orefles lui
porte un coup mortel. Clytæmneflre, accourue
A ii
4
au cri d'Ægifthe, cherche en vain à fléchir
fon fils pour elle-même ; il lui donne Ia mort.
A peine l’a-t-il frappée, qu’il eft affiégé des
Furies. Il part, & va fe réfugier à Delphes.
4
Hujus clamore evorata Clytæmneftra, èr pro
vità fu& apologiä brevi ufa, à filio fuo interempta
ef. Häc patratâ cæde, maternis furiis agitatus
Orefles Delphes profugit.
A iv
DRAMATIS
PERSON Æ.
ORESTES.
PYLADES.
Conflare videtur ex
captivis, ( Trojanis
purä) Clytæmneftræ
Jervientibus,
ELECTRA.
FAMULUS.
CLYTÆMNESTRA.
GILISSA /nutrix Oreflis).
ÆGISTHUS. |
NUNTIUS.
CIVES.
CHORUS.
Prologum agit Orefles, ad tumulum patris
Jui Agamemnonis.
Scena Fabulæ Arpgis conftituitur.
ÿ
PERSONNAGES
DE LA PIÈCE.
ORESTES.
PYLADES.
II eft compofé de jeunes
! Jefclaves, qui portent des
LE CHŒUR.
préfens funéraires au tom-
beau d’Agamemnon.
ÉLECTRE.
UN PORTIER.
CLYTÆMNESTRE.
GILISSE {nourrice d'Oreftes).
ÆGISTH_E.
UN OFFICIER DU PALAIS.
PEUPLE.
La première partie de la première [cène (où
Orefles prie au tombeau d'Agamemnon ), fert de
prologue.
La Scène eft à Argos.
LES CHOFPHORES,
TRAGÉDIE D'ÆSCHYLE.
ORESTES, PILADES.
ORESTES.
RÉCIT IAMBIQUE.
O toi, que ton père a commis à la garde
des morts (1), Mercure fouterrain, fois mon
protecteur & mon appui : après un long exil
je reviens enfin dans ma patrie (2). Au pied de
ce tombeau, mon père, je t’appelle, entends-
moï (3). Vois ces cheveux, que je coupe pour
la feconde fois. Inachus, pour prix de la nour-
riture qu’il me donna dans mon enfance, jadis
en reçut les prémices : c’eft à toi que je confacre
ceux-ci; ils font l’offrande de la douleur (4)...
Que vois-je! quelles font ces femmes aflem-
blées, vêtues d’habits lugubres! que dois-je
penfer! Un nouveau malheur afflige-t-il ce
palais ! ou, viendroient-elles ici pour appaifer par
6
ere
A'IXXYAOTYT TPATAAITA,
XOHDO POI.
OPEZTHSZ.
TA MBOI.
FE PMH :Q0nE, maTe” émomleuuy xpATI,
cumip Quel por, ouuuayss r areuie
fo 79 ds ylo lu, ÿ XATPEUHe
TuuGs N te fe GA y wipuoru Ta TEA
xx bu dxodoey. NT ESS
. . mAoxeuor Tryo Operinesort
+ Sures 3 Ty, meynTeur.
Tis 708 HV opuryueus
gi AL TL IT) pupen LEAGr ALI
œpérmvoe ; Tloix Euupopt mesoduxs; 10
ones Su due mesouupf vor
À rare 79 ‘ue GoN émernaous my
ja QLepUTes NpTegis MENAATY 5
T: 2h Aévar © A
Zrpogn de
A'rnçpogn
LT
7 XOH#O' POI.
Our mr aMo % À H'Aérrea dx
gi, dl fplo + ul, mére Auyed
Grérouoar. ° Ze, ds ue mona), Legr
raTeos , Qu* 3 TUuuayos Do Euoi.
Drag, cauowudy Card, vs & cupds
Hadw yuvquor ns nd Dessport.
X OP OZ.
ANTIETPO@IKA.
l'anns Ca dur eClu 20
LÉ Memums Ever oud rom.
Dpéme rapris Qoiniosa puwyuois (a)
GYUYS d'A verrou a
W œidios Morin (b) Rotery xéag.
Auwop Sen N Upaouary
agde épngdb Ua” AN Ya,
TE Sceproi Au
LA ? LA
TETAGY LA AUS
Evupoegis merArperer. |
Tocgs 50 Polos opo0auË 390
ducy, ovuesuavns, JE Um uoTey
! 2 / L ’
AVÉGY , LOEYUXTOY æuGoa ua
+
{a) Sophianus : qoinos” duvyuois. Sranl. Qoivioig duuyaoige
(b) Canterus : d° ivyuoia.
LES CHOÉPHORES. >
des libations les mänes de mon pére! Oui,
fans doute.....car je vois avec elles Éleétre,
ma fœur; je la reconnois à fa profonde trifleffe,
O Jupiter, fais que je puifle venger la mort de
mon pére! deviens, de toi-même, mon aide en
ce deflein. Pylades, retirons - nous; fachons
l'objet de cette pompe lugubre.
LE CHŒUR, ÉLECTRE.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
Envoyée par les maîtres de ce palais, j'ap-
porte des libations : je frappe ma poitrine à
- coups redoublés. Mes joues, récemment fil-
lonnées par mes ongles, ruiflellent de fang.
Inceffamment, mon cœur fe nourrit de foupirs.
Ces tiflus déchirés, ces voiles en lambeaux
fur mon fein découvert, annoncent la dou-
leur & la trifle infortune.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Fille prophétique d’un fonge, &, du fein
du fommeil, annonçant la vengeance, la ter-
reur aux crins hériflés, a envahi ce palais; au
8 LES CHOËPHORES,
fond de l'appartement des femmes, un cri
d'épouvante a troublé le filence de la nuit,
Les interprètes ont déclaré, de la part des
Dicux, que des mänes en courroux s’indi-
gnoient, & s’élevoient contre leurs aflaffins.
STROPHE SECONDE.
O Terre! o Terre! — |
—C'eft pour détourner ces ménaces, qu’une
époufe, (oferai-je prononcer ce nom!) qu’une
époufe impie, m'envoie {a) te porter cette /k)
offrande, hélas! trop inutile (b). Car, com-
ment racheter /c) le fang qui a coulé!
O malheureux foyers!....,
O maifon détruite ! —
— Plus de foleil pour toi!.......d’odieufes
ténèbres t’enveloppent depuis la mort de mon
maître.
ANTISTROPHE SECONDE.
Il n'eft plus, ce fouverain puiflant, invin-
cible, impofant, dont la renommée remplifloit
(a) On a adopté Ia correction propofée par Stanlei.
(b) (8) Litttéralement, en latin, grates ingratas.
(c) On a fuivi la leçon de Cantère,
XOH#O'POIL 8
puyiou tags mei poSe,
poranéonr y Juan Bou MTV.
Kerr TN ovupgtoy
Quoûer éngror UE vor
péupe TL Vas -
pépIey MEAIUULS ;
rois xQ@vodoi T érxomtir.
Toi yieu L'YEN 40 Zrrspi le
SMTCONO) AK ,
0 42, yYt,
papa ju (a)
dos pre. DoCS-
muy d\ és TN CxGa Mer.
Ti 9 Auger (b) meovvmos ajuuros méd'o
Lo mayo ea”
ww xaTuoua ol year.
Amar, Resrosuyais
d'yopor xx AUmoua duos, s°
SaoTW Juyaroun.
EiGas d'auaysr, aiuarmr, SL
DAY TO GP, |
(a) Sranléjus : planè legendum 4” idme.
(b} Canterus : AUGyr. Reété,
Zrpogn y.
Araspop
9 XOH#$OPOL
JV œTwy Qreyos Te
dbuas Teegivor,
ydy dPiuTa,. PoCd-
74 M ms. To SV drvysir,
TN cy Regrois Suis me, » Nef Aéo.
Pom d' 'Enouome Nrxs
Ga ToIs à cY ae 60
& N'y LETyy io LITE
Le AgoiQorr” an Lpuer
rés JV aupres ty v0E.
Aÿ aîui T' CumoSi 120 Horoscope,
Tiras Qors méme , Ÿ AJ appudir.
Auahyis am Afapipu À œirior
TAVAPETLS yOTDU (2pueiyr
mu N axparns êyu ne (a).
Orprn SN Sn vuuquuar E0wAwy
axos. Toegs me marnes Cx ua 09) 70
Raœvoyrtes T yueguvon
Poror xx Jujesvres solos at (8).
E’uoi N œtrxxr 5 (c) augimoaw
Doi Desoirerxar (Cx 7 oitur
(a) Hunc verfum tollendum cenfet Heathius. (b) Legendum
LE
viderur : ao” ar aruu. (c) Forfan, y dp. Vide notam (6).
QE
LES CHOËPHORES. 9
nos oreilles, dont la majefté foumettoit tous
les cœurs ; —
— il n'eft plus.......
Un autre eft craint....,...
Le bonheur, eft un Dieu, eft plus qu’un
Dieu, pour les mortels......
Mais, la Juflice vifite bientôt les coupables ;
elle les frappe, foit au grand jour, foit un peu
plus tard, à la lueur du crépufcule, foit dans
lobfcurité de la nuit (5).
STROPHE TROISIÈME.
La terre féconde a bu du fang; le trépas
vengeur a germé, il doit éclore.
Le crime, eft pour fon auteur [a fource des
maux (6) les plus cruels /a). —
— Point de grâce à qui profane le fanétuaire de
lhymen (7).—
— Et, pour laver un odieux parricide, en
vain fe réuniroient tous les fleuves.
ANTISTROPHE TROISIÈME.
(8) Pour moi, que les Dieux ont enve-
loppée dans la ruine de ma patrie, qu'ils ont
(a) On a fupprimé , avec Héath, le vers 58.
3 B
to LES CHOËPHORES.
arrachée de la maifon paternelle & réduite à
- l'efclavage, je dois, étouffant la haine dans
mon cœur, approuver, juftes ou injuftes , les
volontés du tyran impérieux qui difpofe aujour-
d’hui de ma vie. Mais, en fecret, dévorant
mes foupirs, je pleure la trifte deftinée de
inon roi.
RÉCITS IAMBIQUES.
ÉLECTRE.
Efclaves fidelles, puifque vous m’accom-
pagnez dans ce trifte devoir, aidez - moi de
vos confeils. Lorfque je répandrai ces libations
funèbres fur le tombeau, quels fouhaits forme-
rai-je, quels vœux adrefferai-je à mon père:
Lui dirai-je, que j'apporte ces dons, de la part
de ma mère, de la part d’une époufe chérie, à
l'époux qu’elle chérifloit! Non, je n'en aurai
jamais le courage. Quels mots puis-je donc
proférer en arrofant la tombe de mon père !
Le prierai-je, d'envoyer, ainfi qu'il eft jufle, à
ceux qui lui font ces préfens , la digne récom-
penfe de leurs forfaits Ou, dois-je, puifqué
mon père a péri par un Crime, répandre en
ot
XOH#0POL 10
rare@or JUAN E729y dir )
Ja à pi Nxgya,
Dpémoyr” aps Lis,
Ria p'espior, ojyécey, mxpor @padr
Fp06 rpartéon. Aaxgue SN VQ eux
parapoin Jkavoras 80
TÜUS | kpUPoois mé Quor may vou sd.
l'A MBOI.
H'AEK TP He
Apooj yvaius, douar dOnpoves (a),
me rdpee Thot Messporis euol
rou#roi Que Ted ouuGouAo: méex
TuuGo roux God xndiors XL »
Tüs evqeg mo; ms LE ouy rare;
Tinez Aéypuoa DÙ gians PA Pepe
Juruxos aidbi, à Euhs unreds FA eS à
TN & rapia Quipoos SN © 7 gd,
XoUR PIN méagror co ruuGe maTcÔs. 90
H° nm Eau Téme, o5 vous Reyrois
ë7”, mb Toi réuroucyr GS
Ron, or mn À rex éme ;
H° Gr” dauus, dan Sy dménen
(a) Exponit fcholiaftes : & nKieuy mi x5 à olxor.
1j
11 XOH#OPOL
ramip, GS Cryoue, yaromr nr,
gp, Sup) o6 ne Cuméulas, ma (a),
| Sixodox (a) nds, dspiqoin Omar;
The èg Lou\As, & Di, perdit
xouoy DD 600 © derois voeu oui.
Mn ever” cydbr pda, poGo TY0$ 100
To popoysor DS Tor Tr’ éAwtesr Le,
ÿ À Gejs Mn dkanorépôuor YE95e
Acrpis a à À maN épis Umépreesr.
xoPpoz.
AiSouuSin co, Bœuer ds, TuuGor TATEOE,
Au (aencus 73) À x pers Apr.
HAEKT PH.
Aépis af, wap nXoo @@or TATEVS.
XxXoPOozx
PHAE joue cœwa Tin eupegnir.
HAEKTPH.
Tac 3 Térus À Qu GesnETu
X O P OZ.
Heproy À ewrlw, y’ ons Aln@or quyii.
WAEKTPH.
Eu me x où y ap émeutouy @N; 110
(a) (a) Stanléjus : malim za xrd}xS ou.
LES CHOÉËPHORES. ri
filence cette liqueur facrée, &, comme dans
les facrifices expiatoires, jetant au loin derrière
moi /a) ce vale, fuir fans détourner les yeux!
Chères amies, c’eft à vous de me confeiller ; car,
fans doute, vous partagez ma haine: ouvrez-
moi fans crainte votre cœur. Hélas! libres, ou
enchaïînés fous la main d’un maître, le terme
fatal nous attend tous également. Si vous avez
quelqu’avis meiHeur, donnez-le moi.
LE CHŒUR.
Vous l’ordonnez, je m’expliquerai fans détour ;jen
attefte ce tombeau, auffi facré pour moi qu’un autel(9),
ÉLECTRE.
Parlez, puifque vous refpectez le tombeau de mon père,
LE CHŒUR.
En arrofant fa tombe, priez pour ceux qui l’aimoient.
| ÉLECTRE.
Et quels amis pourrai-je lui nommer !
LE CHŒUR,
Vous, d’abord; puis, quiconque eft l’ennemid’Ægifthe.
ÉLECTRE.
Ainfr, je ne prierai que pour vous & pour moi!
(a) On a adopté Ja corredion propofée par Stanlei.
B iij
12 LES CHOËPHORES.
LE CHŒUR.
C'’eft à vous d’y penfer, à vous de le dire.
ÉLECTRE.
Et Lu autre puis - je nous affocier (a)!
LE CHŒUR.
Ah! fongez à Orefles, tout abfent qu'il eft.
ÉLECTRE.
Oui, vous éclairez mon cœur (10).
LE CHŒUR.
Puis, rappelant le crime, fouhaitez à fes auteurs...
É LECTRE.
— Quoi! 1...je ne fais... fuggérez-moi.....
LE CHŒUR.
Qu'un Dieu, ou un mortel, vienne. ...
| ÉLECTRE.
— Les juger, ou les punir!......
LE CHŒUR.
Dites hardiment, donner la mort à des affaffins.
ÉLECTRE.
Et, puis-je fans impiété le demander aux Dieux!
LE CHŒUR.
Pourquoi non! c’eft fouhaiterà vos ennemis maux pour maux,
PS
(a) C'eft le fens indiqué par le commentateur grec,
PR 2
XOH#OPOI, 12
xXoPO'sz.
Aùmh où Qi parSuvouc” NY exo.
HAEKTPH.
Th SL ér Moy Ty mesn9e çuod (a);
XOPO'x.
Mépuno’ O'péqou, 2 Ouexi06 60)” Opus
HAEËKTPH.
EÙ no, xaQpéloons PY, nuque ue
XOPO'S.
Tois œnious vd, Eos epunyiun . .
HAEKTPH.
Ti qd; Niwox dmeeor Jémpudum. . . .
X ©: PR O 3.
Ex n° euros Ju à BeoTi nv.
HAEPKTPH.
Iinex Juxsho, n dmpoess Aéyds5
XoPO x.
AmAds m Perou’, ons arr mx td.
WAEKTPEHE
Ko Gi@ pod ar LnGn Hdr miexs 120
xorox
Fds N g + éylesr EUR 20153
(a) Exponir fcholiafles : Th ovsiad mor.
B iv
13 XOH#O'POL
HAEKTPH.
* Ep ylone, xmpuËas exo,
rés ys Chipde dduoras Ave Eds
d'yxs, rareour N ouudmy (a) Ehoromu,
Ÿ 94 at, À @ nayTa xt,
Opédaca r', ados mi xdux nauGa.
Ka, pouce God HPriGas BepTois,
Aëo, x&A0Jon ram, émixruesr v’ tué,
QiAor Tr” Opéglw, nos aaFodu Spuous.
Tleopaysior (b) 7 vdy y nus due 1 30
mess À Texouons , aidpa N° ajTnMaEaTo
Alnodor, dames oo orou érainios.
Ka) fi anuAgs Cu D enmaTer
qeuyor O'péqus Er, où d'\aPromus
CY TITI ODIS "7OVOIO XMouciy méye.
E'XSu N Opérlw Siles ow TUYY Ti
xaTous) oi. Kaj ov, AIS pou, rampe
AUTy me pui ds, owpesrestexy MTAÙ
pnTeos Moi Ou, ex T drlirenr.
Huy he dyns Go. Tois N'yaos 140
Aé90 Payne UV, AATP, TaIES
(a) Sranléjus : Lege omnind raempüur duudrur.
(4) Schol, vermmuirér Sranl, Fort leg. moexopéror.
LES CHOËÉPHORES. 1:13
ÉLECTRE.
Viens, Mercure fouterrain, annonce - moi
que mes vœux font agréés des divinités infer-
nales, qui règnent où mon père /a) habite (11),
& de la Terre elle-même, qui enfante, nourrit
& reprend tout! En répandant ces libations fu-
nébres, mon père, je appelle : jette un regard
de pitié fur moi & fur ton cher Oreftes; fais-
nous rentrer dans ton palais. Maintenant, nous
fommes errans, trahis, vendus /b) par celle
dont nous tenons le jour. Elle a donné ton lit à
Ægifthe, au complice de ta mort. (12°) Ta fille,
n’eft plus qu’une efclave; ton fils, eft indigent
& fugitif, & les coupables, dans le fein des
plaifirs, jouiflent infolemment du fruit de tes
travaux. Fais qu’Oreftes revienne & triompheen
ces lieux (12°). Entends ma voix, o mon père!
Que toujours mon ame foit plus vertueufe, &
mes mains plus pures, que celles de ma mère!
Voilà mes vœux pour tes enfans. Quant à tes
ennemis, fais paroître à leurs yeux ton vengeur!
(a) C'eft le fens que préfente la corredion de Stanlei.
(B)On a préféré encore ici la leçon du même commentateur.
14 LES CHOÉPHORES.
Qu'il vienne leur donner la mort, comme ils
te l’ont donnée /a)! Telles font les imprécations
que je mêle à mes prières (13)....
Sois-nous favorable! Que les Dieux, Ia
Terre, & la Jufice vengerefle, fe joignent à toi!
Avec mes vœux reçois ces libations!. ..
Vous, fuivant l’ufage, faites entendre vos
gémiflemens , chantez l’hymne funèbre.
LE CHŒUR.
RÉCIT SYSTÉMATIQUE.
(14) Verfons, verfons un torrent de larmes,
pour un maître.trop malheureux : que fa tombe
en foit arrofée ; qu’elles fe mêlent à ces libations,
& fervent avec elles à détourner nos maux, à
les rejeter fur /b) nos ennemis! Du fein des
ténèbres (15), o mon maître, o mon roi,
écoutez-nous! Hélas! hélas! qui fera votre
vengeur! qui fauvera vos enfans' Que le
Dieu des Scythes, que Mars, lance lui-même
ces traits déchirans, ces traits imprévus, qui
portent par-tout une mort inévitable :
(a) C'eft le fens indiqué par le fcholiafte,
(B) Voyez la note (14).
XOH#OPOI 14
d Ts wruorras amxdlour$r (a) dixlu.
Taèr péoo mOn À EU LORS,
mévas Aépouon TS T xaxlw deg.
H'ùr 3 moums 1 À «OA da,
oud Juoioi, à YA, % dxm rxMpOpa.
TosioN te” dus GoN ram you.
Vus 3 axuToIS érayHC er vO/406 ,
maya & SJuyorros Jéaudv das,
XoPOo'z.
Z2Y 2TH M A.
l'en Sixpu xgra Yes 0/9 0uoy 150
d/ouWo Sara,
mes époua TS, xaxor, xd vd
Tr Smreomy ds dmeuyeror (b),
xeyuupar x. KAde SN pui, x\ de,
oiGas à Navore, À duaupzs Qperos.
O'nronrrmmi ju ms bpu-
Suis amp, ahanuTip Sr à
Zxvdms, @ + ©
eo Ta TOY © épro Ben»
’mraMuy Apns, 160
He + adrowwme vouXS" Bean.
(a) Schol. évanasaxrantn. (à) Forié émwygnr. vid. n. (14).
15 XOH#O'POI.
l'A MBOI.
HAEKTPH.
Eye fe ny Jam TEE Xe Tape
KipuË mine À do m Y ALT ..
NES 5 pubs Todt romaine...
XOoPOo'x.
Fr dy opyeire 3 xapNa poGu
HAEKTPH.
O'ex Duo Tv Bospuyor Go.
xOPOSz,
Tiros MT œdpos, À Ba Su vs XOPNS 5
HAEKTPEH.
EvEuuGoAo mN 61 ray NEdowy.
XOoPOo zx.
Tlos Sr; mangid ©S veuriexs pad.
HAEKTPH.
Oùx tou ons FA eo) xéeguTo ny... 170
XOPO'x.
Eylesi DD os MeSOnE me Snoey TEA.
HAEKTPH
Kai plo où "ét napr' ii ouomeegs « . . .
X Oo P ox.
Tlooys édulegus; Toro DJ HA0 ua dir.
LES CHOÉËÉPHORES. :5
RÉCITS IAMBIQUES.
ÉLECTRE.
C’en eft fait, mon père a reçu les libations.
Divin meflager de l'Olympe & des Enfers.
Chères amies, partagez ma furprife.. ...
LE CHŒUR,
Parlez, mon cœur palpite de crainte.
ÉLECTRE.
J’aitrouvé fur la tombe cette boucle de cheveux...
LE CHŒUR.
De qui! de quel homme, ou de quelle femme!
ÉLEOTRE.
H n’eft pas difficile de le conjecturer.
LE CHŒUR.
Comment! quoique plus jeune (16), inftruifez-moi,
ÉLECTRE.
Ofir des cheveux à mon père! feule, ici, je l'euffe ofé (17).
LE CHŒUR.
D'autres encore l'euffent dû ; mais (18), ils font fes ennemis,
* ÉLECTRE.
Ces cheveux, d’ailleurs, font tout-à-fait femblables…
LE CHŒUR.
À quels cheveux !. . je brûle de l’apprendre.. .
16 LES CHOËÉPHORES.
ÉLECTRE.
Aux miens; ils femblent être les mêmes.
LE CHŒUR,
Seroit-ce un préfent fait en fecret par Oreftes!
ÉLECTRE.
ILeft bien vraifemblable que ces cheveux font à lui( 19)
LE CHŒUR.
Eh! comment auroit-il ofé venir en ces lieux !
ÉLECTRE.
Il aura envoyé cette offrande à fon père.
LE CHŒUR.
Nouveau fujet de larmes, fi elle annonce
qu'il ne reverra plus {a patrie !
ÉLECTRE,
Ah! mon cœur eft aflailli des flots de la
triftefle. À la vue de ces cheveux, un trait per-
çant m'a frappée, un déluge brûlant de larmes
amères eft tombé de mes yeux., .....A quel
autre des Argiens puis-je penfer que <ettæ
dépouille appartienne!...,.,.,....Ce ne
peut être à celle qui aflaffina fon époux, à
ma mère, dont la facrilége averfion pour fes
enfans dément un nom f tendre (20).....
XOH#O'POL. 16
HAEKTPH.
Avraou nuXJ xgpra mesagepns idir.
XoPo'sx.
Mdr Sr O'péqu 4puCi Joegr n TA;
HAEKTPH.
Mauig” Cnuvs Bospuyois mesctiivru.
X OPO'z.
Kai mès Cnros Nip emAunas ons;
HAEKTPH.
E‘xeude jar moveaulu eu mates.
XOPOS.
Oùy Toro iiapure pur Ads GA,
MoN jwens puimote Jaurd mA. 180
HAEKTPH.
Kauoi mœesaçn xapNas x\udwyio
jrs tro N &s Afgvro Béne
Æ, ouuaruy 3 Nuor mimouat quoi
quypres dPexqu Jeyiuou mAnmuveide,
AXE idbuan mor. Tlos à 6Amow
dur mn Moy To NaroÇ ay qoGns;
AN SN pur vu n x@vodo” CHAEHTO ,
un D puTmp, SSLUOS ETÉVUUO »
Peru qu dr mr un.
17 XOH#O'POL
Eo dV, omus À opnaps TidV œréou, 190
üvy TN drngiqué po Ÿ QiATAT
ReoTY] O'réqus Sorouu N Üo EAmidbe.
dede #0 bye Qornr pes (a), ayfé7ov uw,
omis SNpesyns Êæ pui var ou"
LAN eù cuQnin Toy muy T\CUON ,
Enép y am éesd xpaTOs NY TTL Los,
H,, Évyens ©, tie ouureySuiy ti,
dyarua muCs TM à nur (b) rares.
AN adbrus fi Ts Jus AL AU & ,
div Cp ŒEAUÈO, VAUTI\&Y rw, 200
oc. Ej 3 jen TUE CT,
quxgol Quorr’ ‘ar anippaTos péyas mur. .
Kai puy aGo y, SUTiegr Texguiezor ;
mod ouoini, Tois T” éuoioi Eupepds.
Kai 39 dV êqr mo mesyeapa modbir,
durd T° Css, à ouveumoegu miv06.
Diriproy, revoymy O' NrmrpeaQai, uereousduey
es Tavno, ouuGaiyouor mis euois Gus.
Tapen dos 2 Qperdr xa Ta DIE
OPEETHS.
Eve @ Aoim, mois Suois ALIEN 2 10
A br ete
(a) Stanlejus : Forfan suoegv. (b) Id, leg. Ta.
LE
* Digitized by Google
PF:
ag
ve Je
* 49
À/
I
, 4E
18
pente =
“HOË
OEP
PH
| 10
ue R
”
SE
LES CHOËPHORES 17
Mais, comment m’aflurer que c’eft un don
d'Oreftes, du mortel le plus cher! Toutefois,
lefpoir me flate.............Hélas! que
ces cheveux ne peuvent - ils parler & difliper
mon cruel embarras! que ne me difent-ils, fi,
féparés d’une tête ennemie, je dois les rejeter
avec indignation, ou, fi, venant de mon frère,
& légitime offrande d’une douleur qui nous eft
commune, ils font un digne ornement du
tombeau paternel! Dieux, qui le favez, je vous
invoque !... De quelle tempête mon ame eft
agitée !...Si le falut m'attend, que ce foible
germe jette donc une profonde racine!..,..
Encore un autre indice. ..des pieds marqués
fur le fable, égaux aux miens....Je vois ici
tracés des pas différens. .....les uns, feront
d’Oreftes; les autres, de quelqu’ami qui l'aura
fuivi.....Le contour des pieds & des talons,
fe rapporte au contour des miens... ..Hélas!
tout accroît mon trouble & ma douleur.
ÉLECTRE, LE CHŒUR, ORESTES, PYLADES,
ORESTES,
. Demandez aux Dieux, dans vos prières, que
3 0
18 LES CHOËPHORES
le refte de vos fouhaits s’accompliffe aufli-bien,
ÉLECTRE.
Et qu’ai- je obtenu du Ciel jufqu’à préfent !
ORESTES.
Vous voyez celui que vous defirez depuis long-temps.
j ÉLECTRE.
Qui m’avez-vous donc entendu regretter !
ORESTES.
Je fais vos vœux ardens pour Ofeftes.
ÉLECTRE,
Eh bien, en quoi font-ils exaucés !
ORESTES.
Je fuis cet Oreftes: ne cherchez point d'ami plus fidèle (21),
ÉLECTRE.
Étranger » Vous me tendez quelque piége.
ORESTES. >
Ce feroit donc pour y tomber moi-même... «
ÉLECTRE.
Vous voulez infulter à mes maux (22)...
ORESTES.
À vos maux! dites donc, aux miens en même temps,
ÉLECTRE.
Quoi, vous êtes Orefles ! c’eft à lui que je parle?
XOHSO'POI. 13
ds ra éMouox , TUraver XLNSS.
HAEËKTPH.
Ere nt vdy tuant Juporey xve;
OPESTHS.
Es ou usis Gyrep Jéntyou na agi.
HAEKTPH.
Kai me ou pu ua Aouuun BesTY;
OPE>THS.
Zuvod Opéglu mMa ( Cxray Aout.
HAEKTPEH.
Kai mes m dira rurire LATE MAL TOY 3
OPEZTHSX
OS qu pi pair US HAN DiAor.
HAEKTPH.
AW % DA mn, & Er, auQi pui FAX,
OPEETHS.
Aùnos 4] dure Y aex eyeroppapd,
HAËFKTPH.
AN dy xaxoin rois tunis VAGY HAus. 220
OPESTHS. |
Kay TOIs eau , UE Er Ye TOOL ais,
HAEKTPH. |
5 or Opiglo rai 49e 0 MmesunéTa.
Ci
19 XOHO' POI.
OPEZTHS. »
AUT À vdy d'exc duadis Eye.
K£eszr d ibden Tu ane TES
aemieepOns | xaUAES Cp pe,
Éronomdoe T_ © Aou mois épais.
Zavr d8e8 ovuuires 7e Cd xp
oué Tu meshion Réspuyer TEAXÉS.
Fu d Upaoua Tom, ons épnoy Xe5
ANNE TE Nnyis ais à Sneiwr Dal. 230
Erdbr WE, jap 5 pui ’xmNarys ppévas
Tés DiAGrus 7d oi vdy 6vmxs mxpois,
HAEËFKTPH.
À iAraroy péAnue Souaay maTe0s,
SbxpUTOS EATIS ADÉPUATOS WT ,
AY memniQus DU ax Ton MATEOS.
D Tpmoy qua, Tiorapas moiens Evo
époi mesaudar SN ég” ajarydos yv
TATEYS TÉ W TO MMTEOS ÉS GE LOI PET
apyeor 1 à mardixus y Juperaj
vo À TUIEIONS NAGGS éoamepo, 240
Tiges d adÿqus 1, éuoi bas Pierr
pére, wars me y Nu, ouù Ti TEATH)
AA YTOY PE) Zmi, av croTo pois ;
LES CHOËPHORES :9
ORESTES,
Je fuis préfent, & vous me méconnoiflez!
tandis qu’à l'afpedt de cette offrande, vous vous
livriez à l’efpoir, &, en obfervant les veftiges
de mes pas, croyiez déjà me voir! Examinez
cette boucle de cheveux; rapprochez-là de l’en-
droit où elle a été coupée fur la tête d’un frère
qui vous reflemble (23). Regardez ce voile,
ouvrage de vos mains, ce tiflu, ces figures.
Contenez-vous ; modérez votre joie; fongez qu'il
nous faut craindre ceux qui devroient nous chérir,
ÉLECTRE.
O précieux objet des regrets de ta famille!
efpoir de ma vie! toi que j'ai pleuré! Ton courage
te rendra le palais de ton père. Tête chérie,
pour qui fe réuniflent (je fuis forcée de le dire
hautement } toutes (24) les affections de mon
ame, tout ce que je dûüs d’amour, à un père,
à une mère (qu’il faut que je haïffe) , à une fœur
cruellement facrifiée! Mon frère, tu m’es fidèle!
Tu vas faire ma gloire! Seulement, qu'avec
le grand Jupiter, la force & la vengeance te
fecondent aujourd’hui!
C ii
20 LES CHOËPHORES.
ORESTES.
Jupiter, Jupiter, contemple l’état où nous
fommes!.......Vois les aiglons d’un aigle
généreux , qu’une féroce vipère étouffa dans
{es replis tortueux : triftes orphelins, que preffe
une faim cruelle; trop foïbles, pour rapporter
au nid leur nourriture accoutumée. Tel eft
Oreftes, telle eft Électre, enfans privés de
leur père, & tous deux bannis de leur palais:
Si tu laiffes périr les rejetons du roi qui t’ho-
nora jadis, & v’offrit de fi pompeux facrifices,
de quelle main recevras - tu de femblables
offrandes ! Si tu perds la race de l'aigle, quel
oifeau portera tes augures prophétiques aux
mortels! Cet arbre antique, s’il eft féché
jufques en fa racine, n’ombragera plus tes
autels, aux jours de tes facrées hécatombes. Pro-
tège-nous : il t'eft facile de relever de fes ruines
cette maifon, qui paroît maintenant écrafée.
LE CHŒUR.
Enfans, fauveurs de vos foyers paternels,
n’élevez point votre voix; craignez de vous
trahir; craignez qu’un indifcret n'avertifle ceux
XOH#O POI. 20
OPEZTHS. |
Zud, Zed, Sauegs Th œegyaror Yi.
LS 3 Qrar nv at muTeOE,
QuyévTos Co FAT Y MEHR UALTI
Durs tgdme. Tou d d'TUpPaYIqUEr Oo
ins méçe Auos Ÿ D CHTEANS |
DhexY TATESAW MEITPEPE CLAYA AO. e
Oùro 3 xdue Tluwii Tv’, H'AëxTear A6 , 2 50
Nr mapen oi, MATEOTEPN VPN ,
dupu QUI EYYTE F7 ar Souur.
Kaj Ÿ SuTiegs agi ce nubrTos péyæ
rareds ares Tic) mPAIENS; MAY
L£us opoias yes Dour VÉERS 3
Oùr',ang JUN SmpHiexs, ra
méuruy éyis ày Hual dru9n Regis.
Oùr ages oo mas 09 averdis muquiy
Bousis dpi£u, RYQUTIS © Nuaot
Koue, Sn ounvÿ d' ai ajuas péyar 260
Dur, Suodyre xapTa vJr meroxéve.
X OP OZ.
À me, à cumipes éias maTe0s,
oy&d- dus qui mevorrai ms, à Tina,
AGOTNE HE À FUIT arayfann QG
Civ
21 XOHO'POIL
mess TYs XPA TE TA s" ÉZ 1Obiu LA OT
Dayoyres CY UMA maripes PAT ps.
OPEZTHS3.
Oùri mesduod Aofis payadns
AeNTLOS, KEAevwy Tor xédbror TEpY ,
x Enp Sa MA , 2 dLyeuéeors
aTas 9 rap Jpuor Havdt duos , 270
ei pi meéreu À murcos ès &iTIOLS ,
Some À avroy TA TOR TE Ar,
2m cu moin (a) Enuiys Queousdver,
eut d' épaore +} PiAN dun GS
Body L' éporre mo SUuapni xak.
Ta fe D Cx is dLopeEsror paire
Resnis mpavorawr, àre Trio var Yoo0t ,
oœpxùy trauGariess, dy Mais
Ares JééSorras apyuiar Quow
Aewxas 3 xopous TS émæyTé Mer Véro. 280
“AM Te QurS (b) mescbongs E’euriwr,
Cx T rarewwy aipuara RAS pda
PITA AgU DEN Cp oLTE YOUOYT Ogpuv (c}
To 59 oxorenoy © Crepriegr Rés
(a) Sranlej. & Canr, Sroyemuaria. Nos, a yemuaTIer.
(54 Sianlojus : Vegendum amas 7° squier, (c) Vid, n, (25)
LES CHOËPHORES. es
qui règnent encore. Ah! puiflé-je les voir expirer
dans les flammes d’un bûcher réfineux !
ORESTES (25).
L’Oracle du puiflant Apollon ne me trahira
pas. II m'a commandé de tout hafarder. Sa voix
tonne encore ; elle parle dans mon cœur palpi-
tant, & m’annonce d’effroyables malheurs, fi
je ne pourfuis pas les affaflins de mon père. II
veut que je les frappe, commeils l'ont frappé.
Par d’inftantes /a) menaces effarouchant mon
efprit, il a dit, que des maux, fans nombre & fans
relâche, vengeroïent fur moi-même une ombre
trop chère. Ce Dieu, qui apprend aux mortels
à calmer des mânes.irrités /h), m'a prédit,
qu’un mal terrible, la lèpre aux dents féroces,
envahiffant mes chairs, me rongeroit jufqu’à la
moëlle, & que mes cheveux blanchiroient avant
le temps. Il a parlé auffi , d’affauts de Furies nées
du fang d’un père, dont je verrois les regards
fourcilleux étinceler /c) dans la nuit. Car, le
trait, que, du fein des ténèbres, lancent ceux
(a) Voyez la note (25).
(b} (c] Noyez encore la même note (25):
22 LES CHOËPHORES.
dont une main parricide a terminé la vie, &
l'effroi nocturne, & la rage armée d’un fouet
d'airain, déchirent, troublent, & pourfuivent de
ville en ville, le malheureux qui ne les venge
pas (a). Dans cet état, plus de part aux facri-
fices, aux libations ; plus de place aux autels;
plus d’hofpitalité ni de fociété, pour l’objet
vifible de Ia colère /b) paternelle. Mais, fans
amis, fans honneur, il faut mourir enfin, con-
fumé par de pénibles tourmens. A de pareils
oracles, certes, il faut croire. Et, quand je
n’y croirois pas, je ne courrois pas moins à la
vengeance. Trop de motifs font ici réunis; &
l'ordre du ciel, & la mort déplorable de mon
père, & la mifère qui me preffe, & la honte
de voir des citoyens courageux & célèbres, qui
détruifirent Ilion, affervis à deux femmes....car,
Ægifthe n’a que le cœur d’une femme. . . ..fi
je me trompe, nous le verrons bientôt,
LE CHŒUR.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
oo
(a) (6) Noyez la note (25)e
XOH#O'POL 22
Cn mesporajor Cp Qu remlowomys
ÿ Aosa, Y HaATHos CH pux TI polos,
urd, Gexosu, ÿ Doxery mAëwS
JNMAGTS TNA AuuayQëy Ms.
Koj mois Toiovmois me xpaThess LÉe96
Grey era y, # Qiommru XiGos, 290
BaRS r anépyr ŸX sepmblu maress
pimr Neo , Se GUMUUY TV.
Dayroy d) amor xäqiAor Mara 22010
xd GersuSirre raupOupm pupo.
Too penouois deg (a) jen remit.
K’ & un mémoi9u, Tépyor Déspyageor,
TloMoi 99 es e oummiivow fueeoi,
DeoÙ Tr’ éqerus), à mareos mérSos Léa;
ÿ mesmmi(e enduro dyie ,
nm pi mNras duneçurus LeoTW, 300
Tegias aaga Theses NES @peri ;
dboiy yuvauoiy @d) ÜmixooG mé"
Snhua DD ppir #4 3 pui, @y Avery.
XOPO'S.
ANANHAIZTOIL
AN © ueya Au pop, Auody
(a) Sranlçjus : Scribe dgge
Zrpcgn.
23 XOHO'POI
TA TEUTAY,
4 D Myyor ueraCouve.
An k tyôexs yAdorns tes
VAdora A4 TépeASyAuoy
megosouox Jin déy dÜmei.
Ar 5 MAMIE Doris Doriar 310
FANNMY TvéTo dhacayn au"
TN epr pos Ti Qurd.
| ANTIETPO@DIK A.
O'PEXTHS3.
À ranp, aivoranp, A cv
Papios, À A piËæ,
TU a, EG Seins
9m (° épua dru,
CLOTR Dao ITDLOIE9Y 5
Xaerns d ouoiws
Léa luwra 9905 dunens
mesodouos A’reudèus. 320
TA MBOI.
XoPO'x,
Téxrov, Desrnux Ÿ
Suvoyros # Supailes |
TUESS ñ latex WA | |
LES CHOËPHORES 23
. Puiffe Jupiter donner à ce projet l’iffue que
demande la juftice !
Que l’outrage foit puni par l’outrage: c’eft
le cri de l'équité, quand elle réclame fes
droits.
Que le meurtre foit puni par le meurtre:
un coup à qui frappe (26)....ceft l'antique
Toi qui le dit.
RÉCITS ANTISTROPHIQUES..
STROPHE.
ORESTES.
O mon père! père trop malheureux !.....
(27) Revenu d’un exil lointain au pied de
ta couche funèbre, que dirai-je, que ferai-je,
pour obtenir que le jour, ici, fuccède à Ja
nuit fa)!...,,.
Hélas! la pompe du deuil, eft le feul tribut
que reçoive l’antique maifon des Atrides /).
RÉCIT IAMBIQUE.
LE CHŒUR.
Mon fils, la dent dévorante du feu ne dé-
truit pas le fentiment chez les morts... .
(a) (5) Noyez la note (27).
24 LES CHOËPHORES.
Leur courroux leur furvit & fe montre...
Des mânes ont gémi; — |
— le vengeur (28) a paru.......
Du père & des enfans /a) les juftes douleurs,
enfemble confondues, s’irritent, & pourfuivent
par - tout le crime.
ANTISTROPHE,
ÉLECTRE. ”
Écoute à leur tour, o mon père, mes regrets
limentables !.. . Le concert filial d’une double
plainte retentit fur ta tombe. Que ce monument
foit l’afyle de tes enfans, tous deux fupplians,
tous deux fugitifs! Quel bien leur eft-il refté!
Quels maux n’ont-ils pas fouffert! Mais, le
Démon qui les pourfuit n’eft pas invincible,
PARTIE ANAPÆSTIQUE.
LE CHŒUR,
Les Dieux, s'ils le veulent /4), changeront
ces plaintes en cris de joie; —
— au lieu de ces lamentations funèbres, des
chants de victoire rameneront dans fon palais
(a) On a adopté la correétion propofée par Stanlei,
(b) C'eft l'interprétation du même commentateurs
XOH#OPOL 24
quiva d Umepr opyas.
O'nnera do Oriarwy;
draqaivery d) 0 BAgTwy.
lare»y Te y Tuoymwr (a)
905 érdxos pates
TD mu, dupiagqns Geryus.
HAE KTPH.
KAÏS: vdr, à manip, © pipes 330 Arnspogii,
mAudbixpure mé In.
Airys mis érruuGidois
Ophros aagerai( es.
Tapos d rvérus Nix,
quya dé AS 1 ACTA
Ti raid) «0, nd anp xaxvr;
Oùx ATCAAXTOS dTL.
ANAHAIZTOI.
X OP O3.
AN €r° aj Cu Tan Suos penCar (b)
Sein eng po oriegss"
on 5 Opiror "EnruuGidier, 340
Toy menglegis ch Raañaous
(a) Stanlçus : meliùs rwar.
(6) Jdem : wulgaris fignificatio, volens, libens, convenit,
25 XOH#OPOI
POXPATA (a) piA0y » 2opuÇo.
MONOZETPOIK A.
HAEKTPH.
E; ÿ va’ l'Ao
CSS 106 AUX, TETE,
dberrunTos xaTerapioOns,
AuTrèy aÿ euxNear Cp Sboct ,
TONY TE LENCUIDIS
"éfaspeñlor ra XTIOT 4,
MA a des
Goo Dgmons pas 3590
dugoiw dpopnrer,
QiAos PAU Tois | :
tuer xxnde Surodar,
xG\ foros eumpemur,
CEMYÔTILOS AXTOP,
mesmAs nm À penqur
HoYiwY net TUEZ-IEY"
RanAus 90 ns 0Dex £Qns
pôequer ns mumNarrer (b)
xesi, muciuGeoroy re Raxreor. 360
(a) Scholiaftes : Oéonr, + veus Cvyxpairme nur.
\ 1 “
(B) ds Tiv on Mopdr Raoneicr nexampoäilu Equre
4
LES. CHOËPHORES: 25
ce frère chéri qui vous rejoint /2), _
RÉCIT MONOSTROPHIQUE. :
ÉLECTRR,..,.,.! 54
Que n'es - tu mort, o mon père! fous les
murs d’Ilion, par le fer de quelque Lycien,
laiflant, & ton palais plein de ta renommée, &
la carrière de la gloire ouverte aux pas de.tes
enfans! — : ; tr
— Là, dans le fein d’une terre étrangère, tu
aurois trouvé un fuperbe tombeau. — :
— Là, mourant avec ces amis,. qui font morts
fi généreufement pour toi, tu eufles été grand
jufque chez les Ombres, prince toujours au-
gufte, & honoré des maîtres redoutables des
enfers, parce que tu fus roi pendant ta vie /b),
& que le fort avoit mis entre tes mains le
fceptre, qui fait plier les humains /4).
Mais, non:—
— tu n'es point mort, o mon père! fous les
remparts de Troye ; —
ne ES
(a) On à fuivi l'interprétation du commentateur grec.
+ (b} (b} Littéralement felon l'interprétation du commenta-
teur grec: res mains ayant sen des Pargues la royauté, à'c,
3 D
i6 LES CHOËPHORES.
—tu n'es point enfeveli fous les ruines du
Scamandre, avec tous €es Grecs inunolés par
le fer!........i.. (a) Ah! plût au ciel,
qu’exempte du tourment que jendure, avant
que tes_aflaffins t’euffent ainfi immolé, j'euffe
appris de loin que la’ Parque avoit terminé
ton fort {a). .
PARTIE ANAPÆSTIQUE.
LE CHŒUR,
#) Ce deftin, o ma file! eût été trop beau :
vous demandez: une faveur plus précieufe que
toutes les faveurs du fort le plus (29) prof-
père (b)....Vous cédez à la douleur. ...
‘. Mais, k fortune vous a frappée d’un double
coup. — 1 S .
= Vos défenfeurs ne font plus, & les mains
de nos odieux tyrans ne refpeétent rien {30).—
— Malheureux enfans! c’eft vous, fur-tout, qui
l'éprouvez {c).
TAG Ni done ae
(a) (a) Onaadopté ici, & la correction propofée par
Stanleï, & interprétation du commentateur grec.
(b} (b) Pour l'interprétation littérale, voyez la note (29)«
+ {c} C'et le fens qu'adopte le commentateur grecs
XOHSOPOL 26
Mn” nm Tepias
Ti yeoi pds, rap,
| ET” a N\GY dberx am 708
Ds Exauardps aeoy mea.
aeos d, oi xTævortes
sir (a), Sms Supra,
QuyaTnpoegr aicuy
mesorw nya (b) ‘avrSuveSuy
Ta mou areiesr.
ANA NAIZXTOI.
XOPO'x. .
Tadra ki, & ma, xpéosoa euro, 370
meyaans 3 Trups à Va Copés
meiQora Pards odiday >.
AM Ans D To paegiyns
dos ixrras ? É aponpsi
CN ns n° T 3 xpaTouymy
XP FX 04 Sue Térar
AO À Ha fm (c).
(a) Sianlijus : fortè mege d° % xmror (E vu.
(5) Scholiafles exponit : tué.
(c) Scholiafles : mm ), uèracr A'yaméuoros, mi myar
and (uuGiCnuer.
D ij
27 XOH#O'POI.
MONOZTPOHDIK A.
HAEKTPH (a).
Tr agpmpis ds nero are mep Bios.
X OP OZ (a).
Zi, Ze » XL T0 VE st dore
UGECOTOIVOY dTLY 380
Berri TAN % TAYOUpYO
muet, (rude d'ouus nAÎm )
équaioe forts par
muwieT” SAGAUYAU
ardpos Suouys ,
pruxds T 0Mupas.
Ti 3d weUQuw Pperos ;
Oo éuras morary (b).
Tléeidey 5 @poess,
dhunéias re xapdlas, 390
QULOS, CTHOTOY TYPE
Kaj mor dy aupiuANs
Zus 6h yciex Ra A0;
dd, pa, xaexva diEas,
RSR RER RER ES
(a) Stanl. Perfonarum nomina perperäm videntur affixa,
(b) Scholiafies exponit : g44s À éuappior mi MlaTey mav=
ru Nos, aliter,
LES :CHOËPHORES. 27
RÉCITS MONOSTROPHIQUES.
É LECTRE (a).
Cruelle penfée! trait, qui déchire mon cœur!
Jupiter, Jupiter! fais donc fortir enfin des
enfers la punition dûe à de coupables & par-
ricides mortels ! | |
Quand fouirai-je des Jatmes amères de ces
indignes époux, à leur dernier foupir /b)!...
C'eft ma mére......eh! je le fais......
mais, pourquoi me contraindre! (31)....Le
dieu de la vengeance vole autour de moi /c).
La fureur & la haine enflamment mon vifage,
embrafent mon cœur /4)..,.:.Jupiter! qui
retient ton bras puiffant! frappe, frappe des têtes
(a) Ce que les éditions grecques attribuent au Chœur,
depuis le vers 379 jufques au vers 408 , il paroît plus
naturel de l'attribuer à Éleétre : voyez le vers 382.
(5) Littéralement : Que je puiffe chanter un hymne amer de
triomphe, en voyant l'époux frappé, à l'époufe mourante !
(c} Le texte, ici, paroît inintelligible, Littéralement,
en latin: divinum manifeflé volat.
(4) Littéralement : la colère, la haine cruelle, fe montrent
ur mon vifage (Lit. fur ma proüe }, à" dans mon cœur irrité,
D iij
28 LES CHOËPHORES.
criminelles , fais-toi reconnoître à tes coups ! Je
demande juftice de ces injuftes mortels... Déeffes,
qui vengez les morts, écoutez - moi (32)!
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Le fang verfé demande un autre fang ; ainf
le veut la loï (33).......
Érynnis appelle la mort......
Pour confoler des mânes irrités, elle amène
vengeance fur vengeance /4).
RÉCITS MONOSTROPHIQUES.
Puiffances de l'enfer, où êtes-vous (34)?..
Imprécations des mourans, où eft votre pou-
voir! Voyez, voyez le refte impuiflant des
Atrides, honteufement.chaffé de leur palais !
Jupiter, où fera notre refuge
LE CHŒUR (b).
Mon cœur treflaille, Jorfque j'entends ces
plaintes lamentables. —
— Tantôt, vos gémiflemens me jettent dans un
noir défefpoir ; —
—————
(a) On a cru prouvoir hafarder cette traduétion littérale,
(b) Ce qui fuit, paroît devoir être attribué au Chœur,
plutôt qu'à Éleétre,
XOH#$OPOE 28
mça vor HP
Anar d'$ afroy rares,
Krdr 3, @ XBcriay nr.
A NA'IAIZET'OI.
A'NXE v0u08 2, Dorits çupv0s
Ames 65 med, AND DCIGCYTE
aïua. Boë D0 Aoimor éemves , ._ 400
" @Ùg T mener) phpper atlw s
éTegy émapuos (a) &æ’ aàry.
MONOZTPOSBIKA. : \
Toi, eo di vepréepr mruegwridvs 5 ns
Livre, moavupalds cpu OSuer, 5:3
NO A'reudr @ Aoin” agurgiros *5
ÉJNTa , % dorer
anua, La mis Saroir” a, à Zd ;
HAEKTPH (b).
[leranry d aùTe por QiA0y 209, 2
Toyê% XAUOUIY OIXTOR | E
Kay mme fe SoiAmss ... : : 410
amaryra S% pou xenguadre :
eds é7m6 xAvoUGY {cs
(a) Sranlejus : Malim émayvra.
(2) Hac Choro tribuenda videntur, (b) Sthol. Ava À, u4spon
D iv
29 XOH#O0' POL
O'ray Ÿ ar érañxts
Dex, d'réçuory d906;
mess To qd St pa xtAde.
(a) Ti N ar emores voie a; H° 74 mp
ra Jouy Sea mess % T. roues ;
Taper cajrer rx d Yn SÉXyere
Auxos À &7 duigérr,
douyTos Cn puureos 68 Sue. 420
E’xode xowuor &peor, re Kios-ias
PouoiT mAëUSpids ) : : |
aopiruro mAmra.Tlonurnarure d'Ld Jay,
traorunesreiGi, @ 695 opéymara
cosy exe wruæo d "Eppoges
OT) dar % mayaRuoy XL EH
To, 0, dut |
AAYTON LE FTP Sos © Caps
avé mur avu- |
x, dvéb 5 mernuarer : :: | 430
ÉTANS LYCILGUTOY avdpa Su. |
OPESTH 5.
To ray dns éAEag ÿ- ofuol:
(a) Que fequuntur, rurfàs. Eleétræ meliüs conveniuur,
(b) Sranléjus : fortè A'opiE mi mn.
LES CHOÉPHORES. 29
—Tantôt, votre audace, qui s’anime, fufpend
ma douleur, & me rend l’efpérance.
ÉLECTRE (a).
Que dirai-je! rappellerai- je tous les maux
que m'a fait fouffrir une mère!.,..
(35°) Irai-je la flatter /b/!...rien ne peut
l'attendrir.
Telle qu’un loup cruel, fon ame féroce ne
fauroit être adoucie. Plus barbare qu’une Cif
fienne, elle a frappé un coup terrible....
Elle a redoublé; & bientôt on ne put comp-
ter les bleffures.. . ....
Infortunée!....ma tête retentit encore du
bruit de ces funeftes coups (35°).....
O ma mère! o femme impie!......,.
Vous avez ofé enfevelir, un roi, fans le
concours de fon peuple, un époux, fans larmes
ni regrets'........
ORESTES.
Ah ciel! que d'outrages vous m’apprenez!
(a) Le refte paroït mieux convenir à Éleétre.
(6) Le texte, ici, eft prefque inintelligible,, , , Voyez
note (35).
30 LES CHOËPHORES.
Les Dieux, & cette main, les lui feront payer
bien cher...:..
Que je périfle, s’il le faut, mais après m'être
vengé (36)!
ÉLECTRE.
À peine expiré, on lui coupa les extrémités
du corps(/a)...&, après l'avoir ainfitraité, elle
l'enfevelit ici... . Elle croyoit vous dévouer à
l'infortune (37)... Vous entendez l'horrible
infulte /b) faite à votre père...
ORESTES («).
Quoi! ce fut - là fon deflin!
ÉLECTRE.
Et moi, accablée de mépris & d’indignités,
écartée du palais, comme un animal dange- .
reux, étrangère à la joie, ne connoiflant que
les larmes, mon bonheur fut de cacher mes
foupirs & mes pleurs. Que ce récit fe grave
dans votre cœur; que vos oreilles le tranf-
mettént jufqu’aufiége de votre ‘ame. ......
{[a) On a fuivi la feçon;de Camère, Voyez note (37).
‘(b) ci, .on a adopté lacorreétion propofée par Stanlei.
(c) Le vers 42 paroît convenir à Oreftes, le refte, à Éleëtres
XOH#OPOI. 30
Tarcos d anuanr aex no,
exe & duucver,
exam d auay Ye.
Ex, 90 vopions 0 Aoiuarr
HAE KTPH.
E'uasganOns & 9, os roT E (a).
Eœesost d' arrep vw, @J% Sue
Lueor xTévy uœudya
dpepror œcys cd. 440
KAvus mameaios duoviliuers (b).
(ce) Aëys rélepior poesr. ‘
(d) En d'émçuru
anpos , Sy dits
Moy) d dpepumos, mu xuvos Axa,
ÉTILOTEX ATOS dyépeegr AiGr, |
Juiegvox moAUdxpUL NS LEUR Ze
LA
Toiaèr’ dxouwr cy Qpesi -
Jap#, JV wmv 3 ouv-
TÉTEOUIE JAÙ JO AOUY © @perdy Baod. 450
(a) Canterus : éuasçaxiOn d” 18, cc mr” edge.
(5) Sranleus : lege d'a atiuou.
- (c} Hic nomen Oreflis prafigendum videtur,
(d) Hac rursis Electra tribuenda,
31 XOH#O POI.
Ta À 39 Oros ter
@ Sd auros opr& palgr.
Dpére d duxautlo be va nus.
Ze mi Aie, EvAeS, rap, QiAin.
Eyo d''énpoifous rexNnausdpe.
Zraias 5 marrons od” ’Eppobd.
A'xoucoy &s Pos Lo&Y ,
Euo 5 Ÿu8 mess tylepu.
A'pns À'pes EvpGdMa, Nu Nue |
To Sea, xpahrer” cdYuus. 460
(a) Tpopas Le Umréprres X\UovonLy Le,
To pupouoy pp mag
dpudiois d aÿ EA do.
To vos tyfuns,
y ©Dguauoos àTrs
duaTIéOT a TAAYLe
To duqu dpepra midi.
To dvorararauq & 995
upon émuoror (b).
Tv d° exxs Sd) dm” aMuy 470
ExToQ, W. de TT
(a) Sranlejus : fortè fimmé, omnind) hic infit Chorus.
(6) Expon. inhærens velut linamentum ulceri infartum,
LES CHOËPHORES. 3r
Voilà ce qu’ils ont fait........,voilà ce
que vous vouliez favoir: que votre cœur foit
inflexible .. . ...
Et toi, mon père! viens te joindre à tes
enfans!....... |
Je t'appelle en pleurant, & tout ce qui eft
ici fe réunit à moi: écoute- nous, reviens au
jour; aide-nous contre tes ennemis !. ...
La force va lutter contre la force, la ven-
geance contre la vengeance : Dieux, fecondez
la juftice!
LE CHŒUR (a).
Je tremble en écoutant cette prière. L'arrêt
eft porté depuis long -temps ; que nos vœux
en précipitent l'effet (38)!
(b) © fuite fatale de malheurs!.....
O coups fanguinaires, coups facriléges de
la vengeance! © deuil funefle! © maux
fans remède, & enracinés dans la maifon des
ides (39)! Ce n’eft point par des mains
rangères, c’eft toujours par les mains les
(a) Ce qui fuit le vers 460, doit abfolument être attribué
au Chœur, {b) Pour l'interprétation littérale, v. note (39).
32 LES CHOÉËPHORES.
plus chères qu'ils perdent la vie. Déefles des
enfers, Déefles de fang, vous entendez l'hymne
qui vous eft confacré ! |
PARTIE ANAPÆSTIQUE.
Dieux fouterrains, écoutez nos prières ! —
— prêtez votre fecours à ces enfans, & faites-les
triompher !
RÉCITS IAMBIQUES.
ORESTES.
O mon père! tu tombas fous d’indignes
coups ; rends-moi ton fceptre & ta puiflance !
ÉLECTRE.
Et moi aufli, mon père! j'ai befoin de ton
fecours pour tromper Ægifthe, & lui donner la
mort! Alors, les humains te rendront de légitimes
honneurs, &, dans les fêtes confacrées aux
mânes (40), tu ne feras point {æ) honteufement
privé d’offrandes {b) & de facrifices. Alors , réta-
blie dans ton palais & dans mes biens, aux jours
de mon hymen , je tapporterai des libationsäih
ta tombe fera le premier objet de mon culte(4r).
(a) On à fuivi la leçon d'Héath.
(b) Pour l'interprétation litérale, voyez la note (40).
XOH#OPOL 32
ciuy drwpfr (a). Aluariegy
Sedy G\ vas 0° Uyuyos.
A NA'HAIZ=TOI.
AM AAUVTE, HaXgpes Boris,
ThoN xalbyns, munir aparylo
my mesqesres ’Érè vire.
FA MBOI.
O° P E ZT HS.
Ilanp, Toro S rupgywiois Juywy,
cyrepe or Ms ngdros F où Sur.
HAFKTPHK.
Kayo, amp, Tiaydt ou, y<tiay 6,
QU, méyar mesdtiowr Aie poesr. 480
Où 30 ar ou dunes érouoi BesT#)
x oia]"* a 5 un (b), zap Wimois ton
dnpos dy mesin (c) xnoywmois wars.
Ka9o yaé qu À UNS MArANNElAE .
cu raTeooy Cn Jouer yapunNios"
ray à mepTy my) @peobébou raigor.
(a) Diflinguen dum effe pofl dvupäv, monet Heatkius,
(b) Heathius : legendum fortè vdè pu.
(c) Canterus : iumegia.
(4) Vide notam gallicam (39.
33 XOH#O POI.
OPYETHS.
D 39, dves po amp emiedoey paylu.
HAEKTPH.
À Tlepoiqpaosa, dos 6 T’ EUopor xFATOS
OPE THE
Mépunoo Aouredy of CHorpioOns, maTepe
HAEKTPEH.
Meurnoo d du@iGAnspor & (° txginour. 490
OPEZXTHEX.
Tléfus # d'yAANEUTOIS CONPEUINS, MATE,
HAEKTPH.
Aiçeps Te REAawroiow ©+ XLAUMMALTIV.
OPEZTHS.
À Sepipn micd oadan, AaTE ;
HAËFKTPH.
Âp dp9oy aipus QiATATOY 7 où ALEX;
HT Sul iaMe cumayar QUAI"
H" ris oolas avnidbs RndGus naGdr,
UTEp xpaTNQus V drnniioy AUS.
Ko Thod” axovoor Anis Lors émarep*
Sy véoro Téod” éqnubos Tipo,
oxTepe JHAUL, Poe © ouë jp $00
à pi Eañans ariquar HiAomdbr mod.
LES CHOËPHORES. 33
|_ORESTES.
Terre, ouvre-toi ; que mon père voie ce combat!
ÉLECTRE. |
O Proferpine ! donne-nous une viétoire éclatante!
ORESTES.
Mon père, fouviens-toi du bain, où tu perdis la vie!
ÉLECTRE.
Souviens-toi de ces lacs, où tu trouvas la mort!
ORESTES.
Tu fus arrêté dans de honteufes chaïnes (42)!
ÉLECTRE.
Tu fus furpris dans un infame piége!
ORESTES.
Réveille-toi, au fouvenir de ces outrages !
ÉLECTRE.
Lève, lève ta tête augufle! envoie la ven-
geance au fecours de tes enfans; ou plutôt,
rends toi-même les coups qui te furent portés,.
fi tu veux vaincre, ainf que tu fus vaincu.
Entends cette dernière prière, o mon père!
Tu vois à ce tombeau deux orphelins; prends
Pitié de ton fils & de ta fille; ne laifle point
périr en eux la race de Pélops. Par eux, tu
3 E
34 LES CHOËPHORES.
furvis à toi - même. La gloire de fes enfans
reflufcite un père, pareille au liége, qui fou-
tient le filet, & l’empêche de fe perdre au
fond des eaux! Écoute-nous (43)! c’eft fur toi
que nous pleurons. Tu te fauveras toi-même, en
exauçant nos vœux, ces juftes vœux, adreflés
À ta tombe, & à tes cendres mal honorées
jufqu'ici. {à Orefles) Le projet eft formé; il
eft temps de l’exécuter, il eft temps d’éprou-
ver les Dieux.
ORESTES.
J'y cous........Toutefois, avant tout,
apprenez - moi pourquoi elle a envoyé ces”
offrandes! Quel motif l’engage à tenter aujour-
d’hui de réparer un mal irrémédiable' Honneurs
tardifs, rendus à une cendre infenfible! Je ne fais
ce qu’elle attend de ces dons; mais, ils font trop
au - deflous de fon forfait. Toutes les libations
réunies, n’expieroient point le fang d’un feul
homme : telle eft la loi. Cependant, inftruifez-
moi, fi vous pouvez.
LE CHŒUR.
Je le puis, o mon fils, car j'étois préfenté.
XOH#O' POI. 34
Oùro ÿ ; # mibmuas, SN wep Surur.
Toys 30 œrdpi xandbres owmmeso
rage peMoi d’ &s anpun dixruer,
C Buse L\oghez éGortes Añor (a).
A'uov, Va oo) riad” iç” dSVouaTa.
Aus 5 cuiQ y TIX nusious Amp
4 alu œuouquror % ma ? Aÿsr,
Tux TUuCs À dyuuenTts TUE à à |
To d'A, ému dpér xx op Owoey ppéri,$ 10
épdtis ày nJ4, dèuuoyos reiezApos.
OPEZTHS3.
Es. TuSaX d'y ë° tEo dpou (b),
md Jai true, Cn miros ASmpu,
eQUegy Tube œyMxequy ma 06.
Ocodyn d”, # pesroln, Single Xes
émiurer. OÙx épuu ay xtoey Ta
@ Jbex, eo di +? appear.
Ta rayra > ms CHYEAG ŒID diuauTos
év0s, daTlw 0 Hiybos” &d) Li Apse
@cAoyn d’, érep oi’, Euol Peso raid. 1
X OP Os,
OÙ, & Téuvor, map 26. Ex v’ dVAEXTEY
(a) Sani. leg. rs. (5) Schol ttu & med.
1}
35 XOH#O'POL
à rxnmAdruror Suparoy mena din
jou meurs maiods dures yri.
OPEZTHS.
H' à mémuûr Tvap, üg 0pOus Pexowy ;
XoPO x.
Texcir dhdrorr” tbe, ws am A6.
__ OPFETHEZ
_ Kai mi mAeuTa % axexvodrg A996;
X OPO'Zz. :
Er aœapyavon myivs cpuicey (a) Sul
myds Boegs AeiCorra, vemfuis durs"
UT MCITEME pua.Qor ey T° ovEegTIe
OPE =THS.
Kai ès dreuwror (b) céx àp id am guys
X Oo P OZ.
Do © yangxT SeguGoy diuauTos auotye
OPEZTH >.
Oùroi puarajoy dydpos over méA4e
| X OP O' >.
H' 9” Une néxpaÿo eonvdpn.
Tom d dMADO , CATUPAWIENTES CLOTR ,
aaurnpes y douar Samoiyns eve
(a) Schol. Am uuvs, édbEtr. (b) Sranl. leg. aTeung-
LES CHOËPHORES. 35
Effrayée par un fonge, par des vifions noéturnes,
cette femme impie a ordonné ces facrifices (44).
ORESTES.
Sait-on quel eft ce fonge ! pouvez-vous le raconter !
.. LE CHŒUR,
Elle a cru, nous at-elle dit, enfanter un ferpent.
ORESTES.
Et, cette vifion, comment a-t-elle fini!
LE CHŒUR.
Le monftre nouveau-né, comme un enfant
dans fes anges, s’eft approché pour chercher
fa nourriture ; elle lui a préfenté la mamelle.
ORESTES,.
Sans doute, cet odieux ferpent l’a bleffée /a)!...
LE CHŒUR.
Avec le lait, if a fucé fon fang à longs traits.
ORESTES.
Ah! ce fonge fera réalifé (45).
LE CHŒUR.
Saifie d’effroi , elle s’eft éveillée, elle a erié.
A {a voix, les lampes éteintes ont recommencé
à briller dans le palais. Enfuite, elle a ordonné
gent name
(a) Ce fens réfulte de la correction propofée par Stanlei.
E ii
36 LES CHOËPHORES.
ces libations funèbres, dans l’efpérance de
prévenir ainfi les maux qui la menacent.
ORESTES. i
O terre! o tombeau de mon père! puiflé-je
accomplir ce fonge! Il me paroît avoir avec
moi un entier rapport... ...
Le ferpent eft né dans le fein qui m’a conçu;
enveloppé de langes , il a fucé la mamelle qui
m'a nourri, & il en a fait couler le fang avec
‘le laits de douleur & d’effroi, la nourrice a
gémi: ce monftre affreux, par elle - même
allaité, eft le préfage de fa mort. Je ferai le
ferpent, je la tuerai, je vérifierai le fonge..
Vous - mêmes, ne lmterprétez - vous pas
ainfi !
LE CHŒUR.
Ah! telle en foit l’iflue! Mais, inftruifez vos
amis : qui doit agir /a)! qui doit refter !
OReESTES.
Un mot expliquera tout. Électre doit rentrer,
& cacher foigneufement mes projets. Par la
fraude ils ont immolé un héros; par la fraude,
(a) On a adopté la correétion propolée par Stanlei.
TT
XOH#OPOL 36
Héuru Tv émerre moi amdVious joug,
dXOS TOM CAT TAMETOIe
| ©OLE>THS.
AN een VA TND, À TUTO TPE »
hucgr Ava TT Euoi TEAETPOEI.
Keive SÉ moi vr we our xoNwS Eure 540
Ei 59, À aûmy joe CHAT Eui,
Bus Te nâow apapyaros GAAIÇEN,
y mad dUPÉyLt EpLo Operinesor ,
DeouGu à tube afuuros piAor ya A8,
À d” auqurapeis mi) érœuxEe ma du"
ST roi wir, os eûpeler éxmar 07 Texs,
QuyŸ Lixiws. E'xdparormSas d 670
TS iv, © Téveiegr Crée TX.
Team 3 ma (' aieus mer
X OP O'2x. .
Torre d” Sms. TaMa d° enr Qi" 5.5 à
ads dc m mir (a), rés 3 pin dpéy, Aëyer.
« OPEZTHSZ.
Arno 6 ogos. Tluëi À aie tou.
Ad 3 «um God ouvnuxs éuas’
os a} PAG TEVATES dpa FHUO ,
(a) Srankejus : forfan » Tic aôp mn AE »
E iv
37 XOH$OPOL
NA Te à AnQOuwar cy Qurd Besye
Quvoytes, % AoËias éqiuoer, .
daË A'mMer, parns dudis, nm pr.
Eco 0 Uuas, rarTAN cœrlv éner (a),
#Éo ouv aidpi TAN iQ" éprélog muags
Duagln, Ééros ve à dbpuéeros Auur. 560
A'upo 3 Gorlw no uv Haprnos id ,
Vhoovns AT Daridbs papouuo.
Ka di Sverer Sms a) Goydp& qpal
NEoar’, éreidn Jumorx duos xaxoïs.
Monodudy Sms, ç” éruxaQ ay me
dois ©Bpaiyprre , % GN Cire
Ti di mn T er dmépyate,
Alno2os erep oid'er er dnuos mue ;
E’ à &r aude nov pro [b) roc,
exeivoy Cp Segroiny Vpico memes, 570
ñ % LONG ÉTErTR Loi XE\ qua
td, cup 191, 4 Ag] 0PIuAuoz Rand,
œpir at eme, Fofiros à Eros; vexpor
Dnow ; modbre DEACLAGY ja LEUUaT.
Dors d cer Sy UE IULENN
(a) Scholiafles exponit, near mjexCoany or Eére.
(b) Stanlcus : legendum videtur, éextiwr.
re
LES CHOËPHORES. 37
& dans un piége, ils mourront à leur tour (46).
Ainfi l’a prédit le dieu des oracles, Apollon,
prophète, qui, jufqu'ici, n’a jamais menti. Pour
moi, fous l'extérieur d’un voyageur /a), je me
préfenterai avec Pylades aux portes de ce palais,
comme hôte & ami de guerre(47)de cette famille.
Nous imiterons le langage ufité près du Par-
nafle, & l'accent Phocéen. Sans doute, per-
fonne ne nous accueillera dans ce palais; car
tout y refpire la violence. Nous attendrons que
quelque paflant nous aperçoive, & leur dife:
« Pourquoi rebuter ces étrangers! Ægifthe
n’eft-il pas ici! ne les y fait-il point!» Si
une fois je pafle le feuil de la porte /b), foit
que je le trouve aflis au trône de mon père,
foit qu’il vienne à moi pour me parler & me
confidérer , n’en doutez pas, avant qu'il ait
pu me dire : Étranger , qui êtes- vous! je
l’étends mort à mes pieds du coup le .plus
rapide; & , bientôt, un fang plus précieux abreu-
vera, pour la troifième fois (48), la Furie qu'ici
(a) On a fuivi l'interprétation du commentateur grec.
(6) Ici, on a adopté la correction propofée par Stanleis
38 LES CHOËPHORES.
la mort ne cefle d’accompagner. Vous donc,
Électre, faites que dans le palais tout concoure
à l'exécution de mon deflein. / au Chœur)
Vous, formez des vœux; & fachez auffi parler
ou vous taire À propos. Pylades aura l'œil fur
le refte, & m'aflurera le fuccès de ce fanglant
combat.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
(49) L'air eft peuplé d'oifeaux cruels &
redoutables ; — |
— les antres de la mer abondent en monftres,
ennemis des mortels ; —
— les tempêtes, dans les nues, fe forment des
vapeurs de la terre fa): —
— de ces oïifeaux, de ces monftres, de ces
tempêtes, on peut connoître, on peut prévenir
le danger.
| ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Mais, qui connoît jufqu’où va l'audace des
humains, fur-tout, l'emportement des femmes,
(a) C'eft le fens indiqué par le commentateur grec.
XOH#O'POL 38
dAjaToy duX miéra TEATW mon.
Zù JV Sy, où & quagove Ta oixe xaXde,
0mus a apnxoMa ouuRor QG.
Var D émayd yAdosar evpnuoy épur, *
air D om D, à Aéydr @ ages. 580
Ta d dMa Term Nip émomleloey 690,
Eigugoegxs dora pOur pue.
XOPO'z.
A'NTIETPO®@ITKA.
Toma y y anp Siqe | Zraqn de
Due y duo dy |
FT TAALA XGA GY
awrajwr RegToic
rN\d ouai” Lagcdor Ÿ re fur pui (a)
ngurads meduueo (b).
[na ve, y meiGa-
pLoy | NVELOEN TOY | 590
und Peso xoT.
AN UTÉPT ALT œ-
dpos pesrnux ms A6,
% JUVX ar QpETI TANT ,
A vnçpog}
d.
(a) Pro pur, Æolicé,
(Bb) Scholiafles exponit, md'vegi, vel uérwogs.
Zrpogi Be
A rapoqh
TB.
39 XOH#OPOL
Ÿ Ta
tepras dr ouvrouog Rest,
EvQupu Q'OUAUN IE ;
OrAuxpaThs dréep-
os tp mBqrx é
xwS No Te à BesTW. | 600
l'au N, ons Sy naavmléers
Pesrnaw dues,
Gr à ryfbauuas
Gore Oct unouTo
ruplun ra esroias ,
x aigouox reydbs Supoiyor
JL 0 Aux, éme door
mareode xEAgd UE,
ovuuereor me Ag Bis
LoiegLpawToy 85 ALP. 610
Aa di (a) nv © Aopis qui
Qouiar ZxUN\ar,
ar’ tyVezr Ur
our” amine QiAor. Kpnnuoïs
Deucrod uni opuais
ruine , wegii Miro;
(a) Schol, Am wnë, l'sw. Sranlleg. amas dé.
TT mm mn,
LES CHOÉPHORES. 39
la fureur, de l'amour toujours voifin du maj-
heur, & la rage d’une paflion effrénée! —
—— L'odieux amour, dans le cœur de Îa
femme, eft plus féroce que chez l’homme &
la brute.
STROPHE SECONDE.
(so) Qui, ( pour peu que la réflexion fa)
fixe fa penfée trop légère ), qui ne fe rappelle
ici le projet conçu par une mère barbare, par
la malheureufe Althée /b), d'enflammer le tifon
fatal, à la durée duquel les Parques avoient
attaché Ja vie de fon fils, dès qu’au fortir du
fein maternel il avoit fait entendre fe# premiers
cris !
ANTISTROPHE SECONDE.
Qui ne fe rappelle encore /c) la fanguinaire
& déteftable Scylla, facrifiant à fes ennemis le
mortel le plus cher! — ne
— Séduite par les colliers brillans des Crétois,
par les dons de Minos, l’impie! elle coupe,
(a) Pour l'interprétation littérale, voyez [a note (50).
(b) La fille de Theftius.
(c) Voyez le commentateur gréc & Stanlei.
40 LES CHOËPHORES.
fans balancer , l’immortel cheveu de Jon père
endormi: &, foudain, Nifus defcend chez les
ombres (51).
STROPHE TROISIÈME.
(52) Puifque nous retraçons ces trifles hif-
toires, rappellons, quoiqu'avec regret, un
odieux hymen, funefle à une famille entière,
& la trahifon d’une époufe, contre un époux
vaillant & courageux. Qu’un homme fe venge
de fes ennemis, c’eft-là fa gloire : l'honneur
d’une femme, eft de régler en paix fa maifon;
que jamais elle n’ofe armer fes mains:
ANTISTROPHE TROISIÈME.
Mais tout cède au crime de Lemnos, crime
exécrable, par-1tout détefté. Quel attentat
peut-on comparer au forfait de Lemnos! —
— Aufli, la race entière qu’avoit fouillée un
odieux facrilége, a difparu de la terre, mé-
prifée des humains : car, nul d’eux ne refpecte
ce que haïffent les Dieux.
STROPHE QUATRIÈME.
De cet exemple, que ne dois - je point
juftement augurer! Le glaive tranchant de Ia
XOH#O'POL 40
Nico d'Ouyd TRS TELUS
voTgicn a” armes As
mé & xuy0pepy Urvo*
mare S% pur E pus. 620
Erei Sd éreuumon du aueNiyer Zrpogi y.
mor, dgieps à, dLoqiAEs yapui-
Au, ameuyeror Suis,
yraxoCs Aou re punis @perdlr
to” œdpi Tuyeopope.
Er dpi dits "iuore, céGas
nov N (a) aSipuarror si Souœr
YUILéa ATOAUOY a” Jui.
Kaxay 3. @peobevery To Aryior A ragpopy
Aoro par 3 dmoude xx Ta- 630
Mur üxaoe M ms |
mo. Suror «à (b) Anwioun man;
Our d ay
LeoTi) ému fer us.
ZiGu 30 Ens mo duoquAis Juois.
Ti hd) Gex duos dyiee ;
To Mary mAeunorer Eigos | Zmp\ À.
Afavrmjar dEvreuxes ooura
(a) Sranljus ; lego ñw d”. (b) Idem : malim legere àr.
A raçpoqi
?.
4 XOH#$OPOL
2j Wxxs.
To pui Séeus À, Ÿ . 640
2e rédbr ratéyyor. |
To ray Aus
oiGas raponGarns (a) aus.
Aïxes d' épdvry mul.
Tlesgarreve d' aix pasyaroupyss
Téxvoy d) émeio-
pépa dopaor
Aiua TOY TAAGITÉERY
TYE JAUOVE
22010 xNUTR Ruor per tes. 650
l'A MBOI.
OPE >T HS.
[lÿ, 7, QUexs dXOUOY pLEIdE XTUTOY.
Tis der; © md 7j, Mai ads, © duos;
Terror nd”, Cumréegux Juuarer xzAd°
dimep QiAVEerns 6èty Aino®ou Pia
OTESTH SZ
Ex, duovo. Toro 0 Éeros ; 70987;
OPEZ=THS.
A'Jene mia wear SopaTor,
(a) Scholiafles : ava T° aapt£cGnoar.
LES CHOÉËÉPHORES. 41
vengeance menace de près des têtes coupa-
bles (53). Ce n’eft point impunément qu’on
foule aux pieds les loix (54).....
Tout refpeét pour Jupiter a été infolem-
ment violé.
ANTISTROPHE QUATRIÈME.
Mais, le fondement de la juftice eft folide.
La Parque, ouvrière de mort, aiguife le fer;
elle ramène un fils dans cette maifon; & la
célèbre Érinnys, au fouvenir profond, punit
enfin un odieux forfait, un antique parricide.
RÉCITS IAMBIQUES.
ORESTES. ( 1{ frappe à la porte du palais.)
Holà! m’entendez-vous frapper à cette porte!
Holi! encore un coup : n’y a-t-il perfonne ici!
Pour la troifième fois, je demande celui qui
doit ici recevoir les étrangers (a), fi, dans fa
vie (55), Ægifthe connoiît l’hofpitalité.
UN PORTIER.
J'entends...me voici..Étrangers , qui êtes-vous !
O RESTES.
Allez m’annoncer à vos maîtres, ce font eux
(a) Voyez la note (55).
37
42 LES CHOËPHORES.
que je cherche; je leur apporte des nouvelles
intéreflantes. Hâtez - vous : le char ténébreux
de la nuit approche; il eft temps, pour des
voyageurs, de s'arrêter chez des hôtes favo-
rables. Que celle qui commande ici, la imaîtreffe,
vienne.....ou plutôt, le maître; car, devant
une femme, on fe contraint dans fes difcours,
mais avec un homme, un homme s’explique
hardiment & fans détour (56).
CLYTÆMNESTRE.
Étrangers, parlez, que demandez-vous! Ne
voulez-vous que vous remettre de vos fatigues!
vous trouverez ici tout ce qui convient, des bains,
des lits, & vous ferez vus d’un œil fatisfait. Si
quelque affaire importante vous amène, ce foin
regarde mon époux, je l’en inftruirai.
| ORESTES.
Je fuis Phocéen de Daulis; je partois pour
Argos, chargé moi-même, ainfi que j'arrive ici,
de mon propre bagage , lorfqu'un homme, auffi
peu connu de moi que je l’êtois de lui, mais qui
ina dit être Strophius le Phocéen , m'aborda, &,
après m'avoir demandé où j'allois, & montré le
XOH®O POI 42
es Éarep nu % Péee vo A9ypue
Tayure N, ws y vuuTos qu’ iméyerg
cuoTuoy, wex d\ éumegu meer
ayrvegr © duo maydrois Éerur. 6Go
EFfoem ms douairwy TAcrpoe9s
vo, Trappes. A'rdpa d'armes.
Aidus 5 © A648$air CE érapyuuous
Aou Ton ÈmTEe Jupoñes Eynp
mes ardpa , LAON LNVEN tu Days Tr Op.
KAYTAIMNHSTPA.
Zoo, AëgnT dj an d'u rap 7
omianep duo Ticd\ émExoTe à
d Sepux AouTES, X MOUV JAXTHEU ,
port, Joy T OULATUY TAEVOIL,
Es d ab mestu df n RsAuvwres,, 670
cudpdy mod’ ‘Er époor, 0 xowwoogdu.
OPEZTHS.
Æeros y eu Anis Cu Doréor.
Znhyprre d'auropopror oixéiæ aœry
ts Apps, warep Nip amreurlw mêke,
a'yos mes d'ydr’ üme cuuGawy afip,
(diqprons y ouQlvious oder,
Zreoquos 0 Pauers” meugouuy 7 y Acra')
Fi
43 XOHbO POI.
« E’réirep dMas, & Eei’, els Apps mes,
» DES TÉs TXONTLS, MAYNxUE LEJAn pos,
» Tebredr” Opéglu ame, uniuuos ngln. 680
» Efr $y xopiÇ ur Ra vouiod Pir,
» UT Sy PAT, us D av du Fero,
» Sue, éperuas God mopoueudoy rar.
» Ndy 39 AkGnros QE TAWEPUATL «
» avodty xéxevQu adpos eù rex aus. »
Tooulr” duoians, émor. Ei 5 Tr yive
mois UE Ÿ MESONLOUTIY AËYEY ,
C6 oil À muovre d) einos dre.
, PAEËKTPH.,
Où po" xd] auypas OQud ws mpSouueIu.
À amiagr Tai ouai dp&, 690
w5 MN émumas xaumody eù réa
Tbois esude dLoromis piesvxdun,
Diror >mA0is ue T naval.
Kej ny Opéqus (Li 7 WCéaus Er
477 xopif ar cxdeis mio) mx)...
Fa d nrep dy Souoin Baxyias XLANS
iareos émis 0, un. tes Dee
OPEXTHS.
Eo f 6 Ecruo @S dfuson
LES CHOËÈPHORES. #43
chemin, ajouta : « Voyageur, puifque vous allez
à Argos, dites aux parens d'Orefles, qu'il eft «
mort ; ne l’oubliez point. Au retour, vous im’ap- «
prendrez, s'ils veulent qu’on leur renvoie fes «
reftes , ou qu’enfeveli dans une terre étrangère, «
il y trouve une éternelle & dernière hofpialité. «
Pour ce moment, fa cendre, honorée de nos «
larmes, eft enfermée dans une urne d’airain ».
Ce qu’il m'a dit, je le rends. J’ignore fi ceux à
qui je parle s’intéreffent à cette nouvelle; mais,
il eft naturel que je l'annonce à des parens.
ÉtLECTEAE.
Malheureufe! Ainfi, nous périflons fans ref-
fource! Irréfiftible Imprécation, qui pourfuis
notre race! rien ne t’échappe; tu me prives de
tous les objets qui m’étoient chers; tes traits iné-
vitables atteignent jufqu’à ceux qui en päroif-
foient le plus à l'abri, (57) En vain, Orefles fe
tenoit prudemment dans un port, loin de la
tempête ; tu détruis aujourd’hui l’efpoir confola-
teur qui nous refloit, de revoir les jours de la joie.
| ORESTES,
C'étoit en apportant d’heureufes nouvelles,
Fij -
44 LES CHOËPHORES.
que j'euffe defiré me faire connoître à des hôtes
fi refpectables, & mériter d’en être accueilli :
qui, plus qu’un hôte, fouhaite du bien à fes
hôtes! Mais, après ma promefle, après l’accueil
que je reçois, je me ferois fait un crime de
laiffer ignorer à des parens un pareil événement.
*CLYTÆMNESTRE.
Vous n’en ferez ni moins dignement traité,
ni moins ami de cette maifon. Tôt ou tard,
quelqu’autre voix nous eût inflruits. Mais, il
eft temps pour des voyageurs fatigués d’une
longue journée, de goûter quelque repos.
Efclave, menez-le, avec celui qui le fuit (58),
dans l'appartement des hôtes : qu'ils y trouvent
tout ce qui convient. Je vous en charge, &
vous m'en répondrez. Nous, alions informer de
cette nouvelle le maître de ces lieux; &, puifque
nous ne manquons point d'amis, communi-
quons-leur ce nouvel événement.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Gardons, chères compagnes, gardons bien /a)
(a) Pour l'interprétation littérale, voyez la note (59).
XOH#O POI. 44
eddy ExaT Degysimu a} nJeA0r
pans Wiak, à Een 7 7 700.
Les Eeroair tr dudperesr ;
Tlegs SortGuns LD euoi TN y qrent,
mir œerya pui xtexrdoe QiAi,
xaTapécuvre ÿ AT EErw por.
KAYTAIMNHETPA,
Oùru xopnods peioy &Éiws oder,
89 Goo ay Quuo ua DiA0s.
os SJ oudos R\9er a) GS dAendr.
AN 40 0 ygyegs nuepéborrus Eerous
paxpds ww So, ruryavar @ wmeSrquez.
Ar ait as aidpdvas Gers SX, 710
omeJomoes 3 rio à Euvieumoegts
une aveguymey ua @ mmesopoez.
Abd 5 megosur ws vreuoure QG.
H'ueis 3 GG rois xpara Sopairor
xowo00 y TK, x Ÿ amæri Cortes DiAwr
LeAwoouide Thols cuupoexs Méta.
XOoP©ozx.
AN AIAIZTOIH
Eier, Qiau d'ucids oixar,
TT JM couaTuy
F iv
45 XOHSOPOI.
Siboudu ique tm O'péqn.
À roTua Yo, y mr ExTh 720
juars, À vd "fn vavap co
cœuan xéioey Ta BanAsio ,
vdy émaxoucor , vds érapn£or.
Ni dxuailes Tue Aix
EvruaTeLnve , xBonor N Epule
ÿ T vor miod' épo Sr doey
EgoAñniny don.
l'A MBOI.
OTKETHS.
Eos æymp © Éeros Téva xgxor. . ..
Tesgor N Ohéqou Tu 009 rexNauudul.
Toi Ji maris, TéMosa, Souaroy mA; 7 30
Au d) auuoOos ‘6 où Euvéurmess.
TPODO'Sx.
Afo8or, LPATYON TYS Éeross , xx Ar
omûs Gynr auÿu, os cupéses
dynp dm adpos T vd yfeAToy arr
tAQvy muOnry Tu, Tlegs É oxéras
Jén oubepTüar es ouate YA ;
eV Sous ta” eppis Agmemesyusrois. KaAde
ai ,, dpuois SN mic marxauus éya,
LES CHOÉËÉPHORES. 45.
le fecret d'Oreftes (59). O vénérable terre!
o tombe refpettable, où repofent les reftes
d’un roi qui commanda jadis à mille vaifleaux !
écoutez nos vœux, protégez Oreftes !
Voici l’inftant où l’artifice doit le fervir: que
le Dieu des ombres, Mercure fouterrain, le
mène lui-même à ce fanglant combat (60)!...
(Quelqu'un fort du palais, le Chœur (61) continue.)
RÉCITS I1AMBIQUES.
Cet étranger n’aura porté ici que le deuil. . .
Mais, voici la nourrice d'Oreftes baignée de
larmes. Giliffe, qui vous fait ainfi franchir les
portes du palais’ Le chagrin qui vous accom-
pagne, éclate malgré vous /a).
| GILISSE.
Celle qui reçoit ces étrangers, m’ordonne
de chercher Ægifthe fans tarder, afin que lui-
même apprenne, avec certitude, de Jeur bouche,
la nouvelle qu’ils ont apportée. Devant fes
efclaves, elle a caché, fous un vifage trifle, le
plaifir que lui caufe cet événement. Ces hôtes
ont comblé fon bonheur, & le malheur de cette
(a) Litt. ue douleur, non payée , vons fert de compagne,
46 LES CHOËÉPHORES.
famille. Certes, Ægyfthe pourra s’abandonner
à Ja joie en écoutant ce récit. Ah malheureufe !
les maux affreux accumulés depuis Jong-temps
dans le palais des Atrides, avoient bien affligé
mon cœur ; mais, je n’avois pas encore éprouvé
de pareille douleur. J'avois courageufement tout
fupporté;(62)mais, mon cherOreftes..l’affection
de mon ame!....lui, que j'avois nourri au fortir
du fein maternel!..dont les cris m’ont fi fouvent
appelée dans la nuit!....Que de peines, que
de fatigues perdues! car, pour élever un enfant
dépourvu de raifon, ainfi que la brute, ne faut-il
pas mille attentions! Enveloppé dans fes langes,
foit que la faim, la foif, ou d’autres néceflités
le preffent, il ne peut s'exprimer. Le foible
inftinét (63) auquel il obéit, eft tout ce qui le
guide. Hélas! nourrice & gouvernante (64),
une & l’autre font bien trompées dans leurs
foins ! l’une & l’autre en reçoivent le même
prix. Ce double office, c’eft moi qui en avois
été chargée, en recevant Oreftes des mains
de fon père; & maintenant, infortunée!....
j'apprends qu'il n’eft plus!.....Mais, allons
XOH#O'POL 46,
Qruns Up ns MAeAgY oi Ééyoi Toeps.
CH Ji aaver Cudros dpexrd voor, 740
eur TUINTE uvSor. À Grow 170.
Ds po @ À mapcia ourrerpa ua
any dUouiçga, Toiod” dy A'recos dopurs
TErT, euluo HAVE CH GEPIOIS DPEyde
AN Sn mo mb Tu aol.
Ta £ 9 da TANLVOS WT AG XAKL
bAo d'Opéçlw, À EUNS dns Tel ,
dr Jélpela pnreode Nlkyen. ..
Ko XTAAGTATY PNY LEAEUTLATOY . » «
Ka moMa à poynp aiapiAnr ei 4750
Tage. «TO pui pesrolr ÿ, anrpei Bono,
| meéqu aiarin (mès 30 S;) Tome pers"
g 22 mn Qur$ mÿs ÉT” y © amupyaris,
ñ Aus, À din mis, à Aidoueia
tyer véa 3 ndté auTipuis Téxya
réror @esuarns Sox. TloMaæ d’, ous,
uOäce ryivs arapyaver DaudpurTest,
Maps reopes ge Quror cri mA.
En rat 5 Go vieævaËlas
tovo”, Opéglo déeNédulw mate... 760
Térmrores 3 1 Gagne mu...
47 XOH#O'POI.
Eruo d to ardpa Th AvuayTheer
oXGY, JEAGY D Th revcrry Aya.
XOoPo'>x, ”
Ts &v xeAeUg ir LoXŸr éçu A Ldpor :
TPO&O 3.
H° mû%; Aér ads, ds Law oupésesr.
XOPO' x
E, Euv Alors, ëme % poronGt ;
TPO&O' 3.
A'yr xeAcwa Sbpupoegus maorage
X OP O'3.
Mn dr où Gr’ dfene Sarory amy
ŒAN auror &Ady, we aSiuavros XNA UM ,
œoy® 000 Gyçu ya Sourn @peri. 770
Er dÿe 39 xpumlos dpOroon @peri.
TP @% Os.
A’ À ends eù moiar y ner pdiors ;
X O P O’z.
AN 4 reomajar Ze xaxoy Onod rot;
TPO&O %
Kay müs; Opiqus éams ofyer DU.
XOoPO'x.
OùTa* xauos ve pans dy poin GA.
LES CHOÉËÉPHORES. 47
trouver celui qui a caufé tous nos malheurs :
qu'avec plaifir il m’écoutera !
LE € HŒUR,
Eh! comment a-t-elle ordonné qu’il vint!
GILISSE:+
Commenti...expliquez-vous , je ne vous entends pas.
LE CHŒUR.
Veut-elle qu'il vienne feul, ou avec fes gardes !
GILISSE.
Avec la fuite armée qui l'accompagne.
LE CHŒUR,
C'eft ce qu'il ne faut point dire à ce maître
odieux. Qu'il vienne feul, fans crainte, apprendre
la nouvelle..Faites ce meffage avec joie: votre
bonheur, vous l’ignorez, en dépend (6;).
GILISSE,
Y penfez-vous! après cette nouvelle !....
LE CHŒUR,
Mais, fi Jupiter, enfin, détournoit nos maux!
GILISSE,.
Et comment! Oreftes eft mort, & notre efpoir avec Jui.
LE CHŒUR.
Pasençore; qui le croiroit, liroit mal dansj’avenir.
48, LES CHOËPHORES.
GILISSE.
. Que dites-vous ! feriez-vous mieux inftruite que nous !
LE CH Œ U R.
Allez, exécutez vos ordres; laiflez au ciel le
foin d'accomplir fes deffeins.
GILISSE.
Je vais donc, & vous obéis. Puiflent les
Dieux nous regarder favorablement !
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE.
Maintenant, père des Dieux de l'Olympe,
exauce mes VŒuxX!....e
Fais que mes juftes defirs (66) aïent Ieur
entier accompliffement!
Tu fais pour qui je timplore (67); o Jupiter!
veille fur lui, Dieu puiffant! fais que, dans
cette maifon, il furmonte fes ennemis! Si tu
lui prêtes ton invincible appui, il leur fera
fentir tout le poids de fa vengeance (68).
ANTISTROPHE.
Tu vois le rejeton (69) d’un homme qui
te fut cher, enchaîné au char de linfoune..….
XOH#O'’POI.
TPO Os.
Ti Qns; us nm À Aëkeyucior Noa;
X OP O'x.
at
ATEN ion, megore GriquA ue.
MéAe Quoioy @ymep dy JéAn mrées.
TPO%XOxz.
AN Gu, à mi GG méioouy ASopis.
Tévuro das api own Sedy bad.
XOPO'Sz.
ANTISTPO®IKA.
Nuë œ Sur eur poi, map :
Zed Sec O'Avurrier ;
ds aus, muyeir D pus xveies
G@ ipesnw ed uyordbous dy
Aigd\xgoe may Emrs.
Enguor, Zed où M ny Quagorus.
E'é, @e9 5 dyleær
T éou menglezr, & Ziv, Sws.
Exe puy péyar &pas,
Ndbua à Tera
FaAiu Troie HA duétla.
l'O: N aydpos QiAoÙ TA e2-
ny Cor’ 4 apuan
780
ZErpogi,
79°
A'rngpiqi.
49. XOH#OPOL
THAT) , C4 dhoue, mens
pére. Tis &y owÇoyduor fuôuor
Tor Jr diredr,
dropdpar TUaTN opeyaa ;
Oj Tr’ £a duuater
TAG ya In pwyer ropQere,
AAUETE, cuuPegves Toi. 800
ARTE, T ALU MEDELYLEYOY
Ava alua MesopaTois xs.
MONOZTPOGIK A.
Téegr @oros punér” C9 dbuais Téxor
TN xeAd xrauor. À
uéya vale çopuor, Ed
Sos œnd'$r Spor dydpos,
x Nr EAeu Que las
peumeps Tr iJ 4 QiAois
ouuan d'yoPeexs
xLAURegs. EuMaGou N cHdixws 810
rs à Macs Éipoepriros
@œeair Selas SAor.
Toma d' aM2 Qué +eniCor,
xpuñla* aoromy d° 6705 AËyaY,
YUXTL GES T° OWUATUY DLOTOY Dépe,
LES CHOËPHORES. 49
Modèére l'excès de fes travaux. ...,..,
Pourra-t-il fournir jufqu’au bout fa pénible
carrière !
Le verrons-nous toucher enfin au terme
defiré de fes peines!..:..
Et vous, protecteurs de ces riches foyers,
Dieux bienfaifans , écoutez-nous ! —
— Voici votre jour; vengez ceux dont jadis
on verfa le fang.
RÉCIT MONOSTROPHIQUE.
(70) Mais, que la mort n’engendre plus Îa
mort! ces derniers coups feront juftes.
(a) Häbitant de lantre prophétique (71)!
fais qu'Orefles rentre dans fon palais; que
nos yeux le voient libre, & forti des ténèbres
qui le couvrent!.....,.
Qu’avec toi, le fils de Maïa lui prête un
Jufte fecours, & feconde fes projets!
Trop fouvent, tes oracles obfcurs, & tes
(a) Dans ce récit monoftrophique , depuis le vers 805
jufqu'au vers 837, le texte eft d’une‘obfcurité extrême. II
ne faut donc pas s'attendre à en trouver ici {a traduétion *
littérale, Voyez les notes (70) & (71).
3 G
so LES CHOÉËÉPHORES.
paroles inexplicables , s’enveloppent d’une nuit
qu'aucun jour ne diffipe.......
Mais, fr tu lui donnes la victoire, nous te
préfenterons les plus riches offrandes, en ho-
norant de nos larmes le tombeau de notre
TOis sou.
Le fuccès d’Oreftes fera notre bonheur, &
fera Ia fin des maux d’une famille que nous
aimons,
Et toi, cher prince, raffermis ton courage.
A l'inftant de frapper, fi elle te dit: Mon fils,
c’eft ta mère qui te prie /a) ! rappelle ce qu’elle
ofa contre ton père; achève une horrible ven-
geance; endurcis ton cœur / b); rends, & à
l'ombre qui t'eft chère, & aux vivans que tu
hais, ce que leur doit ta colère; fais couler le
fang ; immole de coupables aflaflins /c).
CREER FRS NRA RS |
(a) Littératement, en adoptant la correion propofée
par Stanlei : ff elle re dit (parole de mére) : Mon fils !
(b) Littéralement : confervant en toi-même un cœur de
Perfée ; allufion à l'ufage que Perfée faifoit de la tête de
Ÿ Médufe.
(c) Littéralement : perds l'auteur du crime.
XOH#O' POI. $°
xaû nucear d SN tupauiess.
Koy mon dy 7AËTOy .
dbpaTtor AUTHEAY ,
nu Sexoçaurar .
Guod xpext not 820
TOY vouoy ue Dnoo y
Au Ta J €,
épuoy, euoy xépts detery TN
dre N Smçulf iAwr.
Zu 5 Oapouy, 07e Huy
Hée9s 6pyar ;
ÉAUÜOLS MUTCOS EprO ,
egoura
Mes dé, TX, muTeos (a) dir,
2 Mmegxipy ’Éioupoy dr, 830
Tlepoiws ne (b) © qpeoi
Xp day HI,
mois © Na lors GiAoinr,
TOI T AVOÏE MEIDELOTUY \
JeuTos opyais Avmegs, Cyber
Doria array ns,
À moy d JéamMus pioegu ,
(a) Sranlejus : lego manpos, (b) Idem : . ef, Jaxeum.
1]
si : XOH60POL
l'A MBOI.
. ATTIZO@0OS.
H'ro À Gex axnwros, SAN Ua y os.
Né qanr 5 meudouxy Ar nrag
Eeroug o/ÿrrus Sd iQiuéesr, 840
puesr d' Opequ. Kaj Td) dupépur Spois,
Poor dr aylos Suuarçquys (a) por
TS mes tAguron à Jde.
Tlds Gr’ dan x» BAëmyra (b). Nédoo;
H° ess purynor diuaré por Ag:
mp Seprroun, Pmoxortes pari j
Ti rod dy mis à JAdowy Qui ;
ATTEAOZ (c).
H'uovoady ft, murSuvou 3 © Éciwr
tou mapfour. Our dyEAwr és ,
os euros auTW dydpa mue) mer. 850
ATTI>3O03x.
PJ fr éaérEy T° aù Sino T ayÿor,
ëT auTos y OYNOLONTOS V0 mue,
üT’ dé duaupas xAndbros A6 yd Ua Sur. .
Ovni ppera xt œuuare mul.
(a) Sranl. fortè, d” ajuansayec. (b) Id, hoc eft, viva.
(c) Id, Non video quare alius runcius præter nutricem,
LES CHOÉËPHORES. sr
LE CHŒUR, ÆGISTHE, GILISSE (72).
RÉCITS 1AMBIQUES.
ÆGIS THE.
On eft venu me chercher, & je fuis accouru.
Des étrangers, arrivés ici, apnoncent, m’a-t-on
dit, une nouvelle, certes bien afHigeante, la mort
d’Oreftes. La répandre dans le palais, ce feroit
aggraver le poids terrible, qui opprime des cœurs
déja ulcérés & aigris par un meurtre fanglant.
Mais, comment croire qu'elle foit véritable &
réelle! Ne feroit-ce point un de ces bruits,
qu’adoptent légèrement des femmes craintives,
& qui tombent bientôt! Quelles preuves avez-
vous qui me doive perfuader !
GILISSE.
Je l'ai entendu dire: mais, entrez, interrogez
ces étrangers. Les rapports font inutiles, quand
on peut s’éclaircir par foi- même.
| ÆGISTHE.
Oui, je veux les voir, & apprendre s’ils ont
eux-mêmes été témoins de fa mort, ou s'ils ne
lannoncent que d’après un rapport incertain.
Ils ne pourront tromper ma pénétration.
G iij
52 LES CHOËÉPHORES.
LE CHŒUR,
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
O Jupiter! Jupiter! que dirai-je!.,.,...
Par où commencerai-je mes prières & mes
fupplications !. . Je
Comment exprimer tous les vœux de mon
cœur'......
C’eft à préfent que le fer meurtrier, rougi
de fang , va, ou anéantir pour jamais la race
d'Agamemnon, ou lui rendre fon éclat, fa
liberté, le fceptre & les biens de fon antique
héritage. .....
Tel eft le prix du combat, où Oreftes feul
doit lutter feul côntre deux facriléges aflaffins.
Puifle-t-il remporter la victoire!
ÆGISTHE, (derrière le théâtre).
Hélas, hélas !......ah Dieux!
LE CHŒUR.
Frappe, redouble........
( Quelqu'un fort).
Qu'y a-t-il! que fe pafle-t-il dans le palais !.,
RÉCITS IAMBIQUES.
{à part). Tout eft fait... . Éloignons-nous,
XOH#O POI. s2
xOorOo =.
ANA HAIZTOI.
Ze), Zed, mn Aëyo; moe qEuux,
GN émevyo un, xémooaÇso
name d) euyoias
nds irov rod dyvowy 5.
x À HOT Luay dec
Trpal XOTAYOY drdpodituror, 860
# TAYV Snody A'yEuepaorio
oixuy O\eleor AJ TAVTOS
À TÜp Ÿ Qus km” Eh DEL
| düwy, apyas Te MIO OVOUOLG
cu, TATÉEPY péyev GA Go.
Tor mi Alu puôros dv épedpos
dosois mé Stiois O'péqus
dur. Ein d’ 67 yixne
AÏTI=3@03%.
E', €, ormmi.
X OP OZ.
E'a, 4 Ming. " 87a
Dos ds ms néxparra Spor ;
1 A MBO LH.
A’rçu ou mes yans TA pou"
G iv
3 XOH#O POIL
om dbrou TN army xax0r
ëvy paiyns 28 M xékveprRy TA06.
OTKETHS.
Ofuoi mar, oluor Sante mASLAUS ,
ooi AN NS Ch TEÂTIS MID.
Ancos Gex ir '@ir. AN aoifate
omus Gonçu, à yurquéas mÜngs #
poyA0!s japgTe à an nGdrros 3 J,
dy o6 N apré AMagremesfuere n >>; 880
T9, $, Kogois aire, ÿ xa Sud buay pari
dxparra Palau. Yo KAvryu Spa ; mi dp&;
E’orxe vd ar "On Eveod TÉAGS
aylo moto, mess Jul merAmpeins
KATTAIMNHETPA.
Ti NE péuas ma Bol Vus Spots ;
OTELTHS
Tor Édrre ave rés nômmoôras Aire.
KAYTTAIMNHE>TPA.
OÙ no. Zurmg Tôros JE drryuamur.
AGAvis o Aou" oamep y Cureira dy.
Aoïn ns adpoxunra méAcuu w$ Gyos
adbud e rx, À ru ba. 890
Evralgu 5 di 1 doute xaxod.
LES CHOËPHORES. 53
afin de paroître n’y prendre aucune part. ...
Le combat eft terminé.
UN OFFICIER DU PALAIS.
Ah! malheureux, malheureux!......mon
maître eft mort !...ah! trois fois malheureux!
Ægifthe n’eft plus...Mais, ouvrez vite, ouvrez
l'appartement des femmes... ..dépêchez. ...
non pour fecourir Ægifthe....hélas! il n’eft
plus temps. ...Ouvrez donc. ....Perfonne
n’entend...ils femblent endormis..mes cris font
inutiles. . . Où eft Clyætmneftre! que fait-elle!
Ah! bientôt, fa tête va tomber aufli fous le glaive
de la vengeance. .
Fe CLYTÆMNESTRE.
Qu’eft-ce! d’où viennent ces cris!
L'OFFICIER.
Ceux qu’on difoit morts, ont tué les vivans.
CLYTÆMNESTRE.
Ah! Ciel! j'entends cette ænigme. La rufe
nous perd, comme elle nous avoit fervis. ....
Qu'on me donne, au plutôt, une hache. …
quelqu’arme. . . puifque j'y fuis réduite, voyons
à qui demeurera la viétoire,
4 LES CHOËPHORES.
ORESTES,
C’eft vous que je cherche: Ægifthe a reçu fon falaire.
CLYTÆMNESTRE.
Ah' malheureufe! cher Ægifthe, tu n’es plus!
ORESTES.
Vous l’aimiez! eh bien, allez dans le même
tombeau : foyez-lui fidèle jufqu’après fa mort.
CLYTÆMNESTRE.
Arrèje, o mon fils, refpecte le fein où tu
repofas fi fouvent, où tu fuças le lait qui t'a
nourri.
ORESTES.
Pylades, que ferai-je! je ne puis tuer une mère...
PYLADES.
Où font les prédictions d’A pollon ! où font tes
fermens! Ne crains d’ennemisque lesDieux(73).
ORESTES, (après une paufe).
Tu l’emportes, & tes confeïls font juftes.….….
(à Clyræmnefire) Suivez- moi, c’eft auprès de |
lui / Æpiflhe), que je veux vous immoler. Vivant,
vous l'avez préféré à mon père; que la mort
vous unifle encore avec lui, vous, l’amante de
ce traitre, vous, l’ennemie de votre époux!...
XOH#O'POI. s4
OPE>THS.
Ze à para TN SN dproërmes Er.
KATTAIMNHETPA.
O! n0. Télnuus Gina] Añn@où Pic.
OPEETHS%
DAS À œdpa; mi Pà CP Gurd Tige
xéion. Ooorre S\ Ém pen eds AT
KAYTAIMNH'ETP‘A.
Eriyss, à 74, TX d NO; TO,
Lan, mess à où mMa d Bei£a du ,
SAoiow JnnGéas dreapes ya.
OPEZTH SZ. .
Hung, mi dpaous purrép did xTLrd) 5
IYAAAHZX
18 Ji & Avr AoËis parnuutTt 900
Q nu vença ; mçx N éoprouara ;
A'TaYTLS eyes + Sedy #99) TN é0r.
OPEZTH 3.
Kevo dc nxèr, à mers por xx NDS.
Env, mess avt mor où cpu Ao.
Kaj Édyme yèp nn xptosor nyACU 7ATeOS"
mére Suvoe ourug ue émel iAS
À dpa Toro, à d'énelo qiAgr, pis.
s5 . XOH#O' POI.
KATTAIMNH=TPA.
Eno C’ ébpeda, vdr 3 nexrey Séhu.
OPE>THS.
Tlarecxrorolon 39 Euroniods épuoi : |
KATTAIMNHETPA.
H püiex TéTor, & TO, maps. 910
O'PE TH S.
Ka my romuv op émpouver Leg.
KATTATMNHETPA.
Our Gin Bodies apai, Téxvor; :
PE XTHS3.
Texodon 2 p° ipjnlas ès 7 bave.
KAYTAIMNH'ETPA.
Oùri (© dméphrf els Spor, SbpuEeros (a).
OPESTHSX.
Ans tel, dy t\ueou rarecs.
KAYTAIMNHETPA.
TIS Sur” o nos on anNEaule
OPE TH,
Aug où TèT” cul cupds.
KAYTAIMNHETPA.
Mn, AN àQ ouuoios x mareos Ÿ oo parus.
(a) Zaterrupta videtur oratio ; agnofcit fer Jcholiaftes,
LES CHOÉËÉPHORES, 55;
CLYTÆMNESTRE.
J'ai nourri ton enfance , épargne ma vieilleffe.
ORESTES. |
Vous avez tué môn père; vivrois-je avec vous!
CLYTÆMNESTRE.
Le deftin, mon fils, a tout fait.
ORESTES.
Et le deftin aufli vous va donner la mort.
CLYTÆMNESTRE.
Mon fils, crains les imprécations d’une mire,
ORESTES.
Ma mère !.. vous, qui m'avez abandonné à l’infortune.
CLYTÆMNESTRE.
Je ne t'ai abandonné qu’à des hôtes fidèles /a).
ORESTES.
“Vous m'avez vendu, moi, fils d’un père libre.
CLYTÆMNESTRE.
Eh! où eft le prix que j'en ai reçu!
ORESTES.
Le prix! je rougirois de le dire.....
CLYTÆMNESTRE.
Dis le; mais, dis aufli les infidélités de ton père.
(a) C'eft le fens qu'indique le commentateur grec.
56 LES CHOËPHORES.
ORESTES.
Deviez-vous, d'ici, accufer un héros éloigné!
Ÿ CLYTÆMNESTRE.
Mon fils, l’abfence d’un époux eftpénible à fa femme.
__‘ŒRÉSTES
Mais, l'époux abfent ne travaille que pour elle.
CLYTÆMNESTRE.
Mon fils, tu veux donc tuer ta mère!
ORESTES.
Ce nfeft pas moi, c’eft vous qui vous condamnez.
CLYTÆMNESTRE.
Songes-y : des chiensdévorans vengeront une mère.
E ORESTES.
Ne vengeront-ils pas un père, fi je l’oublie!
CLYTÆMNESTRE.
En vain je pleure au bord du tombeau... .
| ORESTES.
Le deftin de mon père a décidé votre fort.
CLYTÆMNESTRE.
Hélas! j'ai engendré & nourri ce ferpent:
Songe effroyable, vous n’étiez que trop vrai!
ORESTES. |
Coupable d’un parricide, un parricide vous punit.
XOH#0'POL 56
OPEXTHS
Mn Aer © movodyr” éaw x4 Snpdin.
KAYTAIMNH>TPA.
As pvaËir “aydpos pas, TÉXVOY. 920
OPEZTHS.
Tpéqu N y’ ados poylos naar Ecu.
KAYTAIMNH'ETPA.
Krydr éorxas, © Téxroy, T Tex.
OPEZXTHEX
Zu mi cuir, CEx to, x raxmer fs.
KAYTTAIMNHZTPA.
O'ex, QuagËH unreos éruoTous xs,
OPESTHS.
Ta names 3 ms Quye, ravis GN;
KAYTAIMNHETPA.
E’orxg Opnrér don mess ruuGor pari.
OPE TH S3.
Tareos 70 don Tv (| C' seites Luegy.
LATTATMNE STPA.
OÙ no, mexodoæ mod qu épe La ul.
H° xgpra pains UE drapgmur Polos.
OPEZTHS3.
Karës V0 8 jee, ÿ TO pi pecar mad. 930
s7 XOH#O' POIL
XOPO':.
Erroudu Sy à mdr ouupoexr ArAl.
E’re 5 moMdy ua éminpioe (a)
Tor O'peqns, TE ouws djeoupiba ,
0PIuAUIY oixur M rarwAceor mrorir.
EH QAIK A.
Zmpogr. Euone & d\xg Tesauifus +60v0,
Rapudxos move.
E”uone JV êç Sbuor À A yapuéquyoyos
DrAoë Ré, dYrAOG A'pns
Eng (b) din 1ay
0 mUITHLIQUE. Quyxs. 940
Ocode 3 pes dun, wpunpyos
(c) tmAçAvEaw Nanvouvur Sucr,
aaQuyas ax0r, Ÿ TA TAGS,
20 doiy puaçuegir,
Sboviuau uyas (c).
Arngogi. … E’pone d' & pinu xpuiladis payes,
dbAuoDepr mia.
E"Srye 5 paya yes {d) erirumos
(a) Hoc ef : finem impoluit; vid. Hefychium, (b) Legendum,
ex veteri fcholiafle ; fnao. (c} (c) Locus difficilior : vid.
not, (74). (d) Sranlqus : fortè Mayæjege.
LES CHOÉËÉPHORES. 57
LE CHŒUR.
Plaignons-les lun & l’autre ; mais, fi le mal-
heureux Oreftes eft contraint de répandre tant
de fang, puifle le flambeau de cette race ne
pas s’éteindre à jamais!
RÉCIT ÉPODIQUE,
STROPHE.
Qu'’avec le temps, le fort a bien vengé les
Priamides ! quelle terrible juflice!
Un couple de guerriers, un couple de lions
eft entré dans la maifon d’Agamemnon....
Ramené /a) par l’oracle de Pythos, un fugitif
_atout accompli. / b) Envoyé par l'ordre du
ciel, qu’il triomphe dans le palais de nos mai-
tres : il a trouvé le terme de fes peines ; il rentre
dans fes biens qu’avoient ufurpés deux impurs
. affaflins (74).
ANTISTROPHE.
Ceux qui avoient vaincu par la fraude, font
punis par la rufe.
La véritable fille de Jupiter a faifi le glaive;
| (a) On a adopté Ia correäion propofée par Stanlei.
(8) Pour l'interprétation littérale , voyez la note (74)
3 H
58 LES CHOÉPHORES.
mortels avec raifon nous la nommons la Juf-
tice. /a) Sa colère exterminatrice a foufflé fur
fes ennemis ; { ainfi avoit prédit hautement le
prophète du Parnafle, qui , fur ce mont, habite
J'antre profond de la terre ) elle vifite, enfin,
dans fa vengeance , la femme perfide qui l'avoit
outragée (75).
ÉPODE.
La Divinité eft comme forcée à ne point
fervir les méchans......
Adorons, il eft jufte , la puiflance qui règle
les cieux. ......
(b) Enfin, le jour Juit : notre joug pefant eft
brifé. (Orefles paroît) Long-temps nous avons
craint ici, de vous voir couché pour jamais dans
la nuit du malheur. ....
Bientôt, le temps qui fait tout, changera la
face de ce palais, quand vos :expiations en
auront lavé les fouillures. La Fortune, plus
(a) Tout le refte de cette antiftrophe, dans le texte,
eft fort obfcur : voyez la note (75).
(Bb) Le texte paroïît également corrompu dans la fuite
de l'épode: voyez la note (76).
ms
XOH®OPOL 58
Auos xovex" Nuxr SE y
Gesouspélosäu - 950
Beni ruyprns agde
OAëBetoy méouc” cy éyDesis xoTo"
Grip 0 AoËias à Tlopræosos,
péyar Eye puy XPoros Em” cle ,
aber Aus ia
Raemouver cy AEOVs
Suicur (a) émis.
Keslfry us © Ssio PSS nr pui
Umoupydy xœxoïs.
A'Eror Yexredyer af) oéGey. 960
Tapez ( b) D Eds 198r, uéyar T° a qupé}lo
LæAioy after.
Ava os (c) Suis manu dyar ye0vo (c).
XaHaymeTn de né dei,
Ge mamans yeôrs duéilary
meSQvex Judo, 0ruy ap ésias
HO may Eng on (d) xaSupuoïs
aray engTheioy (d). Tia
mi nca a
(e) Stanl. Veg.nou. Nos, nous”, pro nouoz. (8) Forté legend.
agé, Mutato accent. /c) (c) Sant, fortè dvnyfuar, fublato
punélo poft ecror. (d) (d) Idem : xaapuoç &ruc énamience.
H à
Emwdis.
s9 XOH#OPOL
N daesouro noire
m nr $r, auoloy Opens, (a) 970
pero) bc
moodvr mar, @Bi D ous id.
TAMBOI.
OPESTHS.
T'NBe jwexs T ArAUL reg,
TaTeToog Te JWTOY AOPÈHTOLS.E.
Seuol É Aro, © Oesrois mo nuôvor,
QiAOI Te % ydy, ©5 énexgoæy TAN
mapen | 0p2OS T' émueie miqupan.
Æyouorar É Jévaroy as 7aTes ,
% Eu SuvaXs d GA dbipuus ea.
T'ixoe SN où, mi emimeoo! xxx, 980
TD MANU , Sioudy die TATEs ,
méds Te es) À moiviy Euvweidie
Eure) et, % xu\o © Sa. ça dy
GA SPOY ado (b) StiEdÿ, as iQ 7aThp,
gY guos, &AN © mat ermomdbor Gr
H'Auws, aa pureos pa P EMSe
Os où masi mor pprus © dun TE,
de TN tj pemiAgor CHdiuus 1091
a ————
RE EURE
(a) Stanlejus : œxodeu © iedpors. (b) ANüm porids aydpos ;
«
LES CHOËPHORES. 59
riante, écouters nos vœux ; les deftins de cette
famille prendront un autre cours : enfin le jour
luit (76).
ORESTES. { Le théâtre s'ouvre ; on voit
les corps d'Æpiflhe ér de Clytæmnefire. )
RÉCIT IAMBIQUE.
Voyez ces deux tyrans d’Argos, ces parri-
cides deftruéteurs de ma maifon. Naguères,
ils s’afleyoient orgueilleufement fur le trône,
unis par l'amour ; &, maintenant encore, comme
on en peut juger, ils font fidèles à leurs fermens.
Tous deux s’étoient jurés de tuer mon malheu-
reux père, & de mourir enfemble; ils ont tout
accompli, Voyez, vous qui en avez fi fouvent
“entendu parler, voyez ce tiflu artificieux, dont
l'infortuné ne put fe débarraffer, ce lien dont tous
fes membres fe trouvèrent enchaînés /a), Éten-
dez & montrez ce fatal vêtement. (7 faut fuppofer
qu'il montre ce vétement ). Que le père, non d'O-
refles, mais de toute la nature, lé Soleil, voie
lœuvre impie d’une époufe. Un jour, fi l’on
m’accufe, il témoignera, qu'avec juftice, j'ai
(a) Litt. qui enchaîna au même joug fes pieds èr fes mains.
H ii
6éo LES CHOÉËPHORES.
donné la mort, je ng dis point, à Ægifthe, il a
fubi le fort dû à un vil adultère, je dis, à ma mère,
Mais, quoi! celle qui conçut tant de haine
contre l'époux, dont l’amour avoit formé. dans
fon fein des enfans, ( gages , autrefois précieux,
aujourd’hui bien funeftes) comment croyez-
vous qu'il faille appeler : une hydre (77), ou
une vipère, capable d’empoifonner par fon tact
feul, fans morfure! Après fon audace & fon
injufte cruauté, quel nom lui donner, qui lui
convienne en effet! (78°) Etce filet, ce réfeau,
ce voile perfide, eft-ce un piége defliné aux
hôtes des bois, ou un vêtement de mort, un
linceul fépalcral ! Invention infame , digne d’un
brigand, qui, traître à fes hôtes, ne vivant que
de vols, aidé, par ce tiflu, dans fes affaffinats,
‘ accumuleroit aifément des forfaits (78°). Grands
Dieux! que jamais pareille époufe n’habite avec
moi! Que plutôt je meure fans poftérité :
LE CHŒUR.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
(79°) Ah! déplorable fpetacle !...Cette mort
eft horrible... . (Orefles commence à fe troubler.)
XOH#O POI 60
T pare os" AÏoO4 3 # Ayo ue
ya D dures à you (a) Nxlw. 990
H'ns dem œidpi TT épi To T9 »
% réxve lier NE) Cort Rapos,
Pia. miws, vdy d exAeSr > PE pare; ALLxÔr
m ou due; pes y, n end êqu,
one Sipus” dy M, $ Ddryueror 5
Toxuns exam xæ dou Peprhua TS»
Hi yY CIM, UÈY TX pan douXS';
App One9s , ñ vexp8 mroSySuToy
dpurie XETATLIOUX , Suruor À Sr,
pur d° a émis ÿ modonexs TÉRNIG 5 1000
Toudror ày xToæTD QAR CTDTA
Eco aryo\ta , xp uerTah
Riov vapor FN To JAGpaT
MON VAIERY à ma Depot péri. A
Toi de moi Evvornos © Spain pu
our Aviulw mes Cx Dedy d'raY5e
X OPO'Z.
ANAAIZTOIL
Al, di jehéæy Eppore. . ee.
Zrvypà Surare dlimezyôns.. .. ..
(a) Canterus . leg. vouos.
H iv
61 XOH#O POI.
E",é, géwoyn 5 x ma90s old.
l'A MBOI.
(Hic nomen ORESTIS præfigendum videtur.)
E’dpaoer à Sx tdpaoe; Magrupf N ai 1010
paos md), w6 tCadar Ain Eipos.
Boys 3 xmus Euv ye0vo EuuCGaNwer,
MMA, Baqas pHéiesucx Ÿ mA us.
Ndy ait vd, ydy Sroua( w ALEPY ,
FATEOLTOIOY © UPATME :MESTGUIY TOM
A0 épya ÿ ra 0s, vos Te may,
a(nng vxgs Thod\ énor juauaTa.
A NAHAIZTOI.
(ic verd rursüs infit CHORUS.)
Oùns ueeomuy œown Rioroy
Ag rar” anus uen
ës poor N 0 Try, o d HE. 1020
TA MBOI.
OPEZTH ES:
ANos y où udy TT ap oiN 07m mA”
œanep Euv omis, nn0SpoDS dpouou *
toute qieswn 7 vrrwydvor
@reres dvoupuro. Tlegs 3 xgpda @oGos
dd éropos nN nampyia)s xOT.
LES CHOÉËÉPHORES. ét
Plus il s'arrête, plus fa douleur augmente (79!).
ORESTES.
RÉCIT IAMBIQUE.
Fut-elle innocente ou coupable ! Ah! j’en crois
cette robe, que le poignard d’Ægifthe a teinte
de fang : les taches de Ja mort y font encore
empreintes, & en obfcurciffent les différentes
couleurs. A la vue de ce tif perfide, tantôt je
m'applaudis, tantôt je gémis fur moi-même. Je
pleure fon crime, fa punition, notre race en-
tière. Ma victoire eft affreufe, & fouille ma main.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Nul des mortels ne devient criminel impuné-
ment; ils* font châtiés, les uns plutôt, les
autres plus tard (80).
RÉCITS IAMBIQUES.
ORESTES.
Quoi qu'il en foit, je fais le fort qui m'’at-
tend. Tels que des courfiers fougueux qui
s’échappent hors de la carrière, mes fens éga-
rés m'emportent malgré moi.....,...Mon
cœur foupire de crainte, & palpite de rage...
62 LES CHOËPHORES.
Tandis que je me pofsède encore, chers amis,
je le répète, ce n’eft point fans juftice que j'ai
tué une mère, fouillée du fang de mon père,
‘abhorrée des Dieux. Le prophète de Pythos,
je l’attefte, m'a lui-même enhardi. Ses oracles
m'ont afluré, que cette aétion ne feroit point
regardée comme un crime, Si je ne l’eufle pas
faite, il m’annonçoit une punition » que je ne
dirai point , car aucun trait n’en peindroit l’hor-
reur. J'irai donc, avec cette couronne & ce
rameau, j'irai dans fon fanctuaire; centre de
la terre, où brûle une flamme incorruptible.
C'th, que j’expierai mon récent /a) parricide;
il ma défendu d’embraffer d’autres autels. Vous,
Argiens, foyez témoins un jour fi #’ai mérité
ces maux. Pour moi, déformais errant, vaga-
bond, exilé, voilà le renom que je laifferai
en mourant (81). ’
LE CHŒUR.
Votre vengeance fut légitime ; ne vous ac-
cufez pas vous-même /b); ne préfagez point
(a) On 4 adopté la correétion propolée par Stanlei.
(4) C'eft encore le fens qu'indique le même commentateur.
XOH#O' POI. 62
Eos JV ér Eupeyr eu, xmporu DiAGIS,
rod vé Que rip GX au uns,
raTeouTory ulacue , % Judy quyps.
Kai Qiarea TAUMIS Mio MAUGNEÇ OUT
? TuSouavny Acier, yenarT” oi, 1030
œestun À Gr, Cnns amas xaxns
Evo, rage d, Cu te® Ÿ Enpar
TE Ÿ Sms Miudrmwr mesnEer.
Kaj vdy oearé p, w5 mapeondaqueros
Eud rl Sud % qu, mesaikouy
pedupa Ar © poux AoËis mdr,
muegs Te Qéyos dpOrroy Lex nor.
Deuydy TN ue voor (a), SN iQ Es
au Same, AoËias Eqiero. .
Ta d” © 72010 pu mayrus À pyrioig A6 YO 1040
à prod por, Acus (b) émopousn xxx.
Eye SV dAnTs Thod yns >mEeros,
Éd y Teômmros God x\ndbrag Amar.
{Hec CHORO tribuenda videntur. )
AN en œeg£as, UM EnCdyts qu
Puy mmexi (c), unN GarAauard AL
(a) Stanlejus : forté xoyvôv. (b) Idem, leg. müç.
(c) Idem : Vegerim qua mme.
6; XOHS#O'POI.
EAEUIEPTOS HAT A’pyeileu AW,
dboiy dpaxoymu dbrers reucor xLex-
(Rursüs hic infit ORESTES.)
À à. Auco vues, if Lopyorer Male
Puoyirors, y mrAcx@rm do
FUXVOIS dpdovotr Sx ET” a) paire” ty. 1 O SO
XOPO'S.
Thés où NE, piAra] lepruy rater,
poGodo; L'açe, pui DoGol nor mA.
OPESTHS.
Oùx aoi dE TS marrer éuoi.
Zap 9 dit uureos érxomi xuves.
X OP O S&.
Llorayioy 30 cu oi es Tr
Cn TN moi Gegyuos ts pévas TS.
OPESTHS.
Avaë Amor, fé æAnQUoUT dW,
xGE Oua TOY qu so ua dVopiAés.
X OPO'3x.
Eicw x Dupuos. AoËis N mel,
we ce TV mure xnod. 1060
OPE ET HS.
Vucis fi dy eat GoN, ty0 d dex
LES CHOÉPHORES. 63
de malheurs; Argos vous doit fa liberté; vous
avez, avec juitice, étouffé deux montres (82).
ORESTES. { 1] devient furieux.)
Ah! chères amies !...Je les vois ces noires
Gorgones........entourées de ferpens fans
nombre. ...Je ne puis les attendre..., *
LE CHŒUR.
Quels fantômes vous troublent! o prince fi
fidèle à votre père, que craignez-vous !
ORESTES.
Ce ne font pas des fantômes, ce font des chiens
dévorans , des Furies ; qui vengent une mère.
LE CHŒUR.
Vos mains fument encore de fang ; voilà la
caufe de votre trouble.
ORESTES.
Puiffant Apollon !.…..leur foule augmente...
le fang diftille de leurs yeux!.....
LE CHŒUR.
Il eft des expiations ; allez implorer Apollon,
il vous délivrera de vos maux.
ORESTES.
Vous ne les voyez pas...mais, moi, je Les vois...
64 LES CHOËPHORES.
elles me pourfuivent ; je ne puis les attendre. . .
LE CHŒUR.
Puifliez-vous être heureux, & qu’un Dieu
bienfaifant daigne veiller fur vous!
RÉCIT ANAPÆST''\UE.
Trois fois la tempête a battu ce palais. —
— On y a vu le déplorable Thyefte dévorer
lui-même fes enfans, —
— On y a vu le plus grand des rois, le chef
de la Grèce, maflacré dans un bain. —
— Aujourd’hui, Oreftes vient, le troifième,
dirai-je réparer, ou combler ces malheurs! —
— À quel terme s'arrêteront-ils! où fe termi-
nera cette fuite horrible de meurtres & de
vengeance !
FIN.
XOH#O' POIL. 64
Eng 3, x GUN ÉT” a éiruu” eye.
XOPO x
AN drugs, x (° émomievar aeiperr
Suos QUAGOT 01 xgei0is © TUuopHISe
ANA'HAIZTOI.
ON mi menglegis mois Raineiois
TCATOS aù YA
mecs rpvias éTeAE Ne
Tamer (a) À men VmrpEu
pur doi Graves mn Oviqu.
Awrnespr aidpos Basi\ua man 1070
Aoureodinros d° œAeT’ A'yuor
mA AD yeS amp.
Ndy J aù Tearos NASE mod oùThp"
À LOE9Y ETU ;
Foi Jire xpud, moi xx TA AE
eTaxOILU ET JLÉVOS ATHS ;
(a) Forté legendum : mædocopsi.
TE A OS.
Digitized by Google
Digitized by Google
ES
À
ou ns mana
a
ammmmtls um—
PROMÉTHÉE
ENCHAÎNÉ,
TRAGÉDIE
D'ÆSCHYLE.
AIZXT AOT
T'PATQATA,
THPOMHOETE
AESMAOQTHS%.
* A ij
YHOOGEZISS
THX TOY AIEXY'AOY TPATAAlAS,
H' ETITPAETAI,
HPOMHOEYE AESMOTHS.
I] POMHOENE © ÂAuos XEX\0Q0T0Ss M
mop % Ndwroros aybporrus , NS Tres nous
anbepmi évesrn, opnolus 0 Zeus, © Sa Say
durer Kegre xgà Bi Tois ŒUTY Urmpéous, y
H'qaiço, os dy dyansynes mess 7 Kawxgoror
0095, Seouoin oduegis ŒuTOy ExET MEIONA WT.
OÙ roues, mapayivoyro macey où ('xcayaioy
ouqu mes mBeuliar duré, tù bros 0
Q'rcavos, ds di à Aéye To [leounler a dmren-
Boy es Toy Aix Sinorcr à Aurais min Tor
Cave Ts Mouv Tete. Ko Teourleus
fx ta, mie Aus uidbs axe ÿ Dexov.
Key dYL PAT VTOS Té Q'xcarovs ma yver
To Aou, n T6 Ivdoou, ÿ payÿare map
ŒuTË d, Te méme À d AMEOE), Xi On Mi
Tor duTis Dmonpror Aude ŒUTOy, 05 hy 0 Ads
Vi
SUJET
DE LA TRAGÉDIE D'ÆSCHYLE,
INTITULÉE,
PROMÉTHÉE ENCHAÎNÉ.
Promérnie ayant dérobé le feu du Ciel,
le donna aux humains, pour qui cet élément
devint l’organe de tous les arts. Jupiter, irrité,
livra Prométhée aux miniftres de fes ordres, la
Force & la Violence {1}, & à Vulcain, pour qu’ils
le conduififlent fur le mont Caucafe (2), & l’y
attachaffent avec des chaînes de fer. Cet ordre
s'exécute fur le théâtre. Toutes les Nymphes,
filles de l'Océan, viennent confoler Prométhée.
L’Océan lui-même paroît, & offre de fe rendre
auprès de Jupiter, pour eflayer d’en obtenir,
par fes prières & fes inflances, la délivrance
de Prométhée. Celui-ci, qui connoît la fierté
& l’inflexibilité de Jupiter, n'accepte point cette
offre. L'Océan fe retire. Arrive la fille d’Ina-
chus, Lo, qui, dans fes courfes, pafle en ce lieu,
Prométhée, d’abord, lui fait le récit de tout ce
qu’elle a déjà fouftert, &,enfuite,lui annonce, tant
ce qu’elle doit encore fouffrir, que la manière
dont lui-même doit être délivré de fes Kens par
* A ii
4
lun des defcendans de la Nymphe (Hercule
fils de Jupiter). II lui prédit, en même temps,
que, par l’atouchement de ce Dieu , elle mettra
au monde Épaphus (3).
De-l, Prométhée s’exhale en injures contre
Jupiter, qu’il affure devoir être renverfé du
trône par un de fes propres enfans, & il profère,
en même temps, d’autres blafphèmes. Mercure
vient, de la part de Jupiter, & menace Prométhée
de la foudre, s’il n’explique point clairement ce
qui doit arriver. Prométhée refufe d’obéir; la
foudre brife les roches, & le fait difparoître.
æ—
4
HI@xeNns » uù on Cu Ts tmapharws TY Au0s
mi£u Ty E mao.
@excumpaurn 5 Feounde xaTi Au0s, 5
Carrotira] Ts arts do © Téfery maudbs, %
aMa Ragoprur AGP 3 oenirera E pins,
Auos TÉHYATOS ; dTIAGY LUTO HEEAUNST, €
pi rè péMorre ouulencecdcy T@ Ai éimy wi
ui BouAouero , Resrmh XLTUPpaytiOn ŒUTOY
dpariÇess
* Air
TA TOY APA MATOY
PO EQI A.
KPA'TOS%.
B l'A.
H'$ AIXTOS.
TIPOMHOE T5.
XOPO'S.
NKEANO'S.
r à.
EPMHX :
H° & ox 7% dpauaros Ümoany © Xxvie.
5
PERSONNAGES
DE LA PIÈCE.
LA FORCE.
LA VIOLENCE ({Perfonnage muet).
VULCAIN.
PROMÉTHÉE.
Il eft compofé des
LE CHŒUR. N ymphes, filles de
l'Océan.
L'OCÉAN.
10.
MERCURB:
La Scène eft en Scythie..
6
PROMÉTHÉE ENCHAÎNÉ
TRAGÉDIE D’'ÆSC HY LE.
2
LA FORCE, LA VIOLENCE
VULCAIN, PROMÉTHÉE.
RÉCITS IAMBIQUES.
’
LA FORCE,
N OUS voici parvenus aux extrémités de la
terre, dans Ja Scythie, au fond d'un défert
ifpraticable. Vulcain, c’eft à toi de fonger aux
ordres que ton père t'a donnés. Sur ces rocs
efcarpés attache indiflolublement , avec des
chaînes de diamant, ce hardi protecteur des
humains. Il a dérobé ton attribut, le feu, organe
de tous les arts; il en a fait part aux hommes;
c’el un crime dont il doit payer la peine à tous
les dieux. Qu'il apprenne à fléchir fous le fceptre
de Jupiter ; qu'il ceffe de tout facrifier aux mortels.
VULCAIN.
Force & Violence, pour vous, l’ordre de Jupiter
a
AIEXYAOT TPATA ATA,
TIPOMHOETZ AEZMOTEHS.
TA MBOI.
K PA T OS.
Xeonoz lLéy ais THAQUESy nrouer 7rEdbr,
ÆExvôny &s oo, déaroy es épnruar.
H'qauige, ooi D pen mea Éigags,
ds où ma Thp éQeiTo, mord eds méreais
UMAIXPHAVOIS TOY Akwpy9Y 0 LATE,
débuayniyor Nour dy dppnurois mEdbuis,
To ovr 3ù &yTos, maté y VS nues cings,
Oynroior xAë las racer Toixs $% moi
duxprias age Jei Jeois Jbuyey Sixuy”
os dv NyŸn mir Aus ruexridu 10
pyu , Pig po ro À avt TEC TL.
H'$ AIETOSZ.
Kexros Bia te, apüir juër éymAnn Auos
7 HPOMHOEETSZ.
Goya TéAos M, x° cu y eumodbr êmr
630 d)aTAuos eux ouyfe Seoy
Mioey Ria quex ns mess autre.
Tayros N aydryrn Tv por Aux op ele.
E Evera( er yep rameos Adnpus Bapu. *
Ts opFoGoi Aou Oéudbs aimuuire mu,
dxoVTÉ ©” dxwy do AUTOIS ACAUEU pue O1
TEST a Aevot TON rare e 7dy@, 20
iy oÙTe QwyAy, oÙTÉ Ty Loppny Reotar
oui, çuYeuros d” ANiou pain PAoy
Aguas œueéilus dyÿos. A'ouéve SN co:
À mnuAduar VE droxpudar Paos*
TA vNY © £@ay os ouENG mA
del 3 TŸ maegyTos ax Ondby xgxoù
TeUoE o*0 AwQYowy D où TÉQUÉ Ta.
Tout” dTnUpo Te QiAgY pou Tedmv.
Ocos or yap SY Üroinar wr XAv»,
Reonia nuas dracus méex durs. 30
AVS Gr aTpTn TS Qesvpious mére,
oplogaidwr , dümvos, Ÿ x ulay nsnv
mous JV odbpuous x npous dywpeñels
PléyËn Auos D dvamexirnmo Qpéves*
dmus 3 Tea YU, 0515 dy véoy XYATY.
PROMÉTHÉE. 7
eft facile à remplir, & rien ne vous arrête plus. Mais
moi, aurai-je le courage d’enchaïner, fur ce roc
voifin des orages, un Dieu , à qui le fang m’allie !
Toutefois, la néceflité m'y contraint; il eft dan-
gereux de braver la volgnté de mon père. Fils
trop entreprenant dé la fage Thémis, malgré moi,
malgré toi, je vais l’attacher, avec des chaînes
d’airain que rien ne pourra brifer, fur ce mont
inhabité , où tu n’entendras la voix, ni ne
verras le vifage d'aucun mortel; où, brülé len-
tement par les rayons ardens du foleil, ton corps
brunira. Là, toujours trop tard à ton gré, la nuit
parfemée d’étoiles obfcurcira le jour, & trop tard
le foleïl féchera la rofée du matin ; car la douleur
du mal préfent t’accablera fans cefle, & ton libé-
rateur n’eft pas né. Voilà le fruit de ton amitié
pour les humains. Dieu, qui, fans crainte d’irriter
les Dieux, as fait aux mortels des préfens trop
au-deflus de ton pouvoir, en punition de ton
audace, tu habiteras cette roche ingrate, debout,
fans fommeil, fans repos. En vain tu poufleras
des foupirs & des cris ; le cœur de Jupiter eft
inexorable : un nouveau maître eft toujours dur.
8 PROMÉTHÉE.
LA FORCE,
Que tardes-tu! quelle vaine pitié! quoi, tu ne
hais pas un Dieu ennemi de tous les Dieux ; qui
a tranfporté aux mortels tes propres honneurs!
VUL£AIN.
Le‘fang & l'amitié font bien forts.
LA FORCE,
Ileft vrai; mais ne refpectes-tu pas encore
plus ton père! peux-tu lui défobéir !
._. VULCAIN.
Toujours vous fûtes fans pitié, prête à tout ofer.
LA FORCE.
Ta compañfion n’eft point un remède à fes
maux; ne cherches pas un fecours fuperflu.
VU LCAIN.
Ah! que mon art m'eft odieux!
LA FORCE,
Pourquoi l’accufer! il n’eft point eaufe de
ce qui arrive aujourd’hui.
VULCAIN.
Toutefois, que n’eft-il le partage d’un autre!
LA FORCE,
Les dieux peuvent tout, mais non difpofer
mena mer
TPOMHOETYS. 8
KPATOS.
Er n péMes , % XL TTC Ty ;
Ti my Sois Em Biqor où quycis Duor,
dis 70 00 OAI MEIUÈLLE) Yexs
H'®AISTOZ
To ouyfevés Toi Sivoy, 1° ue.
KP ATOS.
Zvuquu, aynrougeiy 5 my rares A9yur 4.0
ojoy Te mas ; où TYTo idees TA ÉOY 5
Ho AIZTOS.
Aiti me di mAns où, x Oegoous TAé@S.
KPA TO.
A'uos 99 oùduy Tovds OpnréloQoy" où
ra dir dpeAUYTL UN over ATH.
H'$AIETOS.
À mMa juonYeion para Ëie.
KPATOZ
Tin quis ; movwy yap, ds da h© AGy,
TOY VUy TLCIYTUY ouSvy aiTIL TEA.
L'OAIITOZ
E‘urus ris aûTiy d'AxoS pee Ag yEir.
KP ATOS.
Amar émeay0n FAN Doi xoIpxyEiy.
9 TPOMHOETS%.
E’Aeubeges 7 oùns À AÏy Acc. so
H'&AIETOS.
E'pors, DioN x or dy éy.
K PAT OS.
Ouxour émiEn Sioua TOI BEAGA AE,
ds ji o° EAiyrdoyTe Deso py} En marrhp ;
H'O$AIZSTOS,
Kai dy DEyieg Valia puy mey.
© KPATOS.
AaGoy vu, Œup} XEPTÎY éyrxpaTét Over
Pace Jéie, maoT deu CIS MÉTEUS.
H'$AIZXTOS.
Tlepgivery dy, x’ où HAT Topor TS.
KPA'TOS.
A'eROTE HAN\Oy, pie, nur XIV
Dos D eupar xGE dUMAYOY TES.
H'OAIZTOS.
A'esper AN y dé Svarxaumec. 60
KPATOS.
Key Ty y mpma co dopads ia
Haln oopisus dy Auos ro e9s
H'$AIZETOS.
[any TN dy oùSkis chd\rus LéuayTe pui.
PROMÉTHÉE. 9
d'eux-mêmes (4); nul n’eft libre, excepté Jupiter.
VULCAIN-.
Je le fais, & ne puis le contefter.
LA FORCE.
Hite-toi donc d'enchaîner ce cowpable ; déjà
ton père s'aperçoit de ta lenteur.
VULCA I N.
Les anneaux, pour fes bras, font prêts: les voilà.
LA FORCE.
Prends-les ; fais-y paffer fes mains, &, à grands
coups de marteau , cloue ces anneaux au rocher.
VULCAIN.
Ils font cloués ; j'ai obéi avec foin.
| LA FORCE.
Frappe encore ; ferre; que rien ne fe relâche:
il eft habile , il pourroit s'échapper.
VULCAIN.
Ce bras eft arrêté, rien ne le dégagera.
LA FORCE.
Attache l’autre également : qu’il connoiffe, cet
efprit fubtil, combien il eft inférieur à Jupiter.
VULCAIN.
Va,Prométhée feul, ici, pourra fe plaindre de mot,
*B
so PROMÉTHÉE.
LA FORCE.
Enfonce, maintenant, avec force, ce coin
digu de diamant, au travers de fa poitrine.
VULCAIN.
Ah! Prométhée, Prométhée, je gémis de tes maux.
LA FORCE.
Tu tardes encore ! tu pleures fur les ennemis de
Jupiter ! Crains de pleurer bientôt fur toi-même.
VULCAIN.
Mais, vois donc ce fpectacle horrible (5)...
L À F ORCE.
Je vois un audacieux dignement puni. Pafle
ces autres chaînes autour de fes reins.
VULCAIN.
Je dois le faire, je le fai : tes ordres font fuperflus.
LA FORCE,
Mes ordres, mes cris, te prefleront. Defcends
plus bas: enlace étroitement fes cuifles.
VULCAI N.
Eh bien, je l'ai fait; il m’a fallu peu de temps.
LA FORCE. |
Allons, frappe ces fers; qu'ils lui perçent les
pieds. Songe au juge de ton ouvrage: il eft févère.
A] LA
PROMETUHEE.
M on
TN Rare UE
Digitized by Google
HPOMHOETS. 10
KPATOS.
A'Sauarrivou vor aquvos aan ya }or
génrar JauraË ao d'A éppoeyes.
H'®AIZTOS.
A} dl, eppuiv, où ADP GES MOVE).
KPA TOZ
So d'aÿ xaroucis, Tor Aude T° expos Urrep-
| qéveiS ; OMG JAM CELUTOY oUTIEIS TOTÉ
| Ho@AIXTOSZ.
Oas Siaua JvEATOY AA.
KPATOZ.
Oa xvesvrte TIM moy tra Elo 70
LAN dup} F\wegIS aa NES Rae.
H'$AIZTOS.
Apay TT dydyXA, pr éyrée d'ya.
KPA TO S. °
24 puy XEEUI , xam TUE n mess"
JUPE XETR , TLEAN À xipuugor Lie.
H'DAIZTOS.
Ko dy rioesxra, Téprpr S Laxpo ToyO.
KPATOS.
Eppouéras roy Quive daTogus miôks,
ds oùmnunTis ye Tor tpyor Rapus.
* Bij:
ai HPOMHOETYS.
H'ÉAIZTOS,
O'uoix pop yAGaS à ou ynpéerae
KPATOZ
Zu panbaui(s, TJ iuir avladar
OPYIS TE TEL AÈTUTE QU MIA ANSE ju.
H'OAIZTOS.
Ériauer, &sxo 701 dupiCAnç-p É y.
KPATOS.
Eyra Ta yuy UGexe, % Sor yex
Cuaov, tpnuéeoin mesnôu. Ti cv
otre Oynroi moy drayT AT 7rovwy ;
Feudurumes ce dtuuoves Tléouréa
x ouai au yep où Mi Teswléos
ÊTO Tome TION ÉRXUAININ TUE.
TIPOMHOEYTS.
À Dos aibrp % TA UCI mou,
s. : sr
TOTAL TE TNA, MOYTIWY TÉ XU JL TEY
del} lLoy VéAgauU , TAUUNTOP TE YA,
494 À rayon XUXN\OY HAIOU XL AG
IN p'ol2 Mess Joy mu eos.
‘A NA'HATETOI.
Apr oies aa
daxraioueros Toy pUEETH
80
90
PROMÉTHÉE. nn
VULCAIN.
Que tes difcours s’aflortiflent bien à tes traits!
LA FORCE.
Sois tendre & fenfible, fi tu veux ; pour moi,
l'audace & la dureté, tu le fais, font mon partage.
VULCAIN.
Le voilà lié de toutes parts; retirons-nous,
LA FORCE (à Prométhée).
Maintenant, infulte les Dieux ; dépouille-les
de leurs honneurs, & tranfporte-les aux humains
éphémères. Qui, d’entre les mortels, adoucira
ton fupplice! Prométhée! (6).....ce nomte
convient mal. . .c’eft à toi-même qu’il faudroit
un Prométhée pour te délivrer de tes maux.
PROMÉTHÉE.
© divin æther; © fouffle ailé des vents; fources
des fleuves ; rides innombrables de la face des
ondes ; Terre, mère de tous les êtres; & toi,
Soleil, dont les regards embraffent la nature!
voyez quel traitement un Dieu éprouve de la
part des Dieux.—
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
— Voyez quels maux déchiransje vais fouffrir,
* Bi
12 PROMÉTH É*'E.
pendant des milliers d’années. Voilà donc les
indignes. chaînes que le nouveau prince des
immortels a forgées pour moi! Hélas! mon
fort préfent & futur me fait foupirer. . . Quel
fera le terme de mes peines!
RÉCIT IAMBIQUE.
Que dis-je! ne fais-je donc pas lire dans
l'avenir; & peut-il m’arriver des malheurs im-
prévus ? Ne connois-je pas la force invincible
de la néceflité! fubiffons courageufement l'arrêt
du deftin. Hélas! je ne puis, ni parler, ni me
taire, fur le fort qui m’accable. Infortuné! ce
font les dons que j'ai faits aux mortels, qui
m'attirent tant de rigueurs. J'ai dérobé le feu
célefte /a) ; je leur en ai fait part; & ce préfent
eft devenu pour eux le principe de tous les arts,
la fource de mille avantages : voilà le crime pour
lequel je fuis enchaîné, & expolé, fur cette
roche, à toutes les injures de l'air... .
Mais, qu’eft-ce! o ciel!..quel bruit, quelle
vapeur épaifle, parvient jufqu’à moi! Quelle
divinité, quel homme, quel demi-Dieu, vient,
(a) Le texte ajoute : dans une férule.
TPOMHOETZ. 12
An! dfneucu. TosvdŸ 0 7605
rap paxgeP" Ep to qui
Srouor de.
A a) mo raeÿ, To, T' EmpyOILENOr
Tux YA YO. [ln more polos
ei Téplata mord emTIAD ‘100
TAMBOI.
Kaf roi mi Qu; mare MENEEMIqUU
des ri péMorr”, SN por momairior
TH gr gas T Tir rep uérny à en
æicey géper œ$ para yrootoy® 07
» 7 is dydryus Er A AMEATOY Déy06.
A oùrTe o1y&ys oùTé pui cty&Y TUE
coute pui méod) eg. Orurois FD ex
megr, &vdyxeus Lio SN UE euro TAGS"
va} nromA parer à Onpous TUE
my xNoraias ; À Alone /0s TMS 110
maons RegTois miQUUE, ÿ HÉYAS M0E95-
Toto moINSS dUANAUMUETE TI,
vraBeros Souoïa maoT a AEUTOS @).
A ,a,ta éd.
Tis dy, MS d'u mere w ages
@coouros, à Regruos, 1 MEXÇAUEMN;
*Biv
Zpogn PA
SE HPOMHOET 3.
L'xéTo Teppuovioy ét maryor
VO Eu Jowess, À T1 d'A A GY;
O'eate NouwTw ue Sanuey Suoy,
ANA'HAIZETOI
Tor Auos tYegr, moy mao Juois . 120
À amas EAo1®, oroov:
Ty Ads a hy LTD Y VEUT,
ED Ty May PiATyTe Regror.
Do QE, ri mor aù va ligue x\V@
TÉAGS ojwv@v; Alnp NV éag@exis
TepUyoy pures U7OaUEï( 8e
Tlar pos goésesr TD mescipmor.
ANTIETPOHDIKA,
LOPTS
Mudky qobnYns QiAie yep 19% mate,
TepUYOY JOLIS UUANEIS
Mesaiea TIM maps, maTeoas 130
pons TApATTUOR Ppévas'
xpanvopoegs N% uw replay deg.
Krümou 5 dy pubs Mie dyreur,
Ca N EmANËE pou riy Sepueporer aidb
ouêny d\ mé 06 (a) 5x0 meta
(a) Sol douvdx roc" on amvduiws rapeypron.
PROMÉTHÉE 1;
fur cette roche ifolée, être le témoin de ma
peine ? Que veut-on!.,......voir chargé
de fers, un Dieu malheureux ,—
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
—que fon amitié pour les humains a fait haïr
de Jupiter, & de tous les Dieux qui habitent fa
cour! Hélas !.. Mais, j'entends voler des oifeaux;
le bruit s’approche ; l'air réfonne du battement
léger de leurs ailes. . . Tout ici m'épouvante.
PROMÉTHÉE, LE CHŒUR.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE, PREMIÈRE.
Ne crains rien: ce font des divinités amies,
qu’un vol rapide apporte fur ce fommet. Notre
père n’a cédé qu'avec peine à nos inftances,
mais les vents nous ont amenées promptement
en ces lieux. Les coups du marteau ont retenti
jufqu’au fond des antres marins; mous avons
furmonté la pudeur /a); à demi nues /b), nous
nous fommes élancées fur un char ailé.
{aÿ Le texte ajoute : qui fait rougir le vifage,
(6) Le texte dit: fans être chanffées.
14 PROMÉTHÉE.
PROMÉTHÉE.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Hélas! hélas!.,..,..,,
Enfans de la féconde Thétis, filles de
l'Océan, dont les flots inquiets entourent la
terre, regardez, voyez, de quels liens enlacé,
fur la cime de ce roc, j'habiterai défermais une
demeure que nul ne m’enviera.
]
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Je le vois, Prométhée, & un nuage de terreur,
groffi par les larmes, fe répand fur mes yeux,
quand je @nfdère ton cerps flétri fous le poids
de ces chaînes de diamant......
De nouveaux maîtres gouvernent lOlympe;
Jupiter y dite injuftement de nouvelles loix :
ceux qu’on redoutoit jadis, ont difparu devant
lui, : |
PROMETHEE,
(RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
En me chargeant de ces liens infolubles ,
que ne m’a-t-il précipité fous la terre ,, dans
l'abyme engloutiflant des enfers, au fond du
TPOMHOETS. 14
TPOMHOETY'S.
ANANAIZTOI.
AÏ di dl, :
This moAutixrou TnŸvos Exyoa,
T GE4 macuy © AXIS OUEVOU
AR droiTo peuan mis
rareos Que Nipy nr”, emo 140
co Soud mesamprans,
Thot Quegyos oroméAois C4 axpois
Ceguegy a(nAor dy.
XoPro'z.
Auos-o, Tleopmlév" poGreg SV époioiy oaxois st
UX AN REIPIÈS TANPAE
Suxpuey , où Nuus aoidbuy
TÉTELIS DCITOULIYO [LEYOY
rio aSfiuayroNToin Aupiats"
péor DD oiavoyouor xpatéo O'AULTOU"
veoyuois 3 vous Zeus dhéques xpaTura, 1 50
Ti Qpiy À TE WEML YU dicoie
| TPOMHOEYS.
A NA'HAIZTOIL
Es Jap pu’ no ya vépler T° A'idvu
Tè vexpoyaovos ei dTÉHY TOY
Z'pcqn Be
1$ IIPOMHOEYS.
Taprueoy nue , Souois d'AUTOIS
dyelos MEAGTES | S LMTE Jus,
pute Tis Nos miod” émreymes.
No d aideroy y 0 Tags
EX lesis Erapra méme.
kbProsx.
Tis GS TAnaIxgpdYos
Do, oTo Tad) 'Étyepi 160
Tis où Eva a AG xaxoiSs
moiot, Nyx y Aus; O' d' 'Eruomes dei
Déuevos d'WauToy voor,
Suvara oeaviay via
ouS AnËes œpiy dy À xopon x,
À mangue mi may don AwTor 6An ris dpyir.
IPOMHOETS.
A NA'HAIZETOIL
H° pus Tr” éuou, x4 rep xpaTegis
cy quiomEdbuis auÇopéreu,
DRE EE HARLEY DPUTANS, |
Ji mo véoy RÉAeUu’, ug’ 07 170
ounFlegy Tuas T >movagTa.
KoëToi p' Ÿ melyAworois meifous
éraoifwin QAËe, gpeds T’
PROMÉTHÉE. 15
Tartare!....... Là, du moins, j'échap-
perois aux regards infultans des hommes &
des Dieux! ........Mais, non; trifte jouet
de l'air, il faut que, par mon tourment, je
réjouifle mes ennemis.
LE CHŒUR.
STROPHE SECONDE.
Eh! qui des immortels feroit aflez cruel,
& pourroit fe réjouir d’un tel fpectacle! quel
autre que Jupiter ne compatit pas à tes maux!
Pour lui, d’un cœur toujours inflexible &
jaloux, il tyrannife la race des Dieux, & ne
ceffera point qu'il n'ait aflouvi fa cruauté, ou
qu’un heureux effort n’ait renverfé fon trône,
maintenant trop affermi.
PROMÉTHÉE. :
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Tout chargé que je fuis des plus honteufes
chaînes, ce prince des Immortels fera contraint
de recourir à moi, pour connoître le nouvel
ennemi qui doit lui enlever fon fceptre & fes
honneurs. Mais, en vain emploiera-t-il les
charmes féduéteurs de la perfuafion; en vain
16 PROMÉTHÉE.
fera-t-il éclater les plus terribles menaces : je ne
lui dévoilerai point ce fecret, qu’il n'ait brifé
mes’ fers & réparé mon injure.
LE CHŒUR. ‘*
ANTISTROPHE SECONDE.
Toujours la même audace.....
Au comble de linfortune, tu ne fais point
Dliélossoss |
Ta bouche ne refpeéte: rien. ,..,.,
L’effroi me faifit & me trouble, ...
Je tremble pour toi...Je crains que jamais
tu ne voies la fin de tes fouffrances! L’ame du
fils de Saturne eft impénétrable, & fon cœur
eft implacable.
PROMÉTHÉE,.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Jupiter eft rigide, je le fais : fa volonté, feule
eft pour lui la juflice. Toutefois, à des coups
inattendus, fa dureté s’amollira, fon courroux
indomptable s’appaifera; avec un empreflement
égal au mien /a), il recherchera mon fecours
& mon amitié.
Û
(a) Littéralement : /e defirant comme je le defirerai.
HTPOMHOE TS. 16
oumoT drungs AE, mod éyw
Axa TM UTe , @piy dy €E ayeiuy
Duo HLAGTY, MOSS T4 THE
THON aiuas ebeAnon.
Ÿ xopPposz.
Zu À Dexovs n A4 mrrapais | A Ylicpogr
Dauny or émYLAGS , |
dar d' ixcukcoqusis. 180
E’‘pois 3 qpévas mpélior Samess polos"
Na D dupi is Ts,
aa mom mov) Moy@Y EN CE
Tipua xéAoœrT eoidir. A’xéynre 9Ù
nûet , % éd drapgyuw Toy Eyes Kegrou mais,
TPOMHOETS.
ANAAIZETOI.
Of on mayus [re] qu map saura
mo dxœior ter (a) Zeus aN éuras [cie]
pangrowopor |
sy m0, oruy TauTy pal
hr d° aTéeguioy qpéous opyr, 190
us &p}puoy Eoi Ÿ QUAOTUTL |
aevduy aeudon me) 1e.
(a) Schol. To aùrà dar diva iyärae
17 HPOMMOETYS.
l'A MBOI.
XOPO'z.
Tayr” CuxaAudor, À 90 puy Xp")
mio pgGur ce Zeus éo” ainauan,
CUTUS dTiuS À mxpÈS a jui era
DouËor iuis, à m pi Padtn Ayo.
HPOMHOETYS.
A’Nyed péy por » Aéyen gi TN, @
aps 3 ctyay, mayre y 3 SUauv lue.
re ray npéero Suipuoves YA,
coins T © MAY weolurero, ‘200
oi f JAovres CuGañës cdpus Kesgror,
as Zeus dydos ou dber, où À TuraAUr
ansudbynes ws Zeus pimoT” dpEuer Se
trad) 0 Ti Aüça RouAeuer, mIE
Tiravas, Ouegrou me w XBov0s Téxya ,
GEx #bnibnr. Alpes À purgeras
dTMATDLVTES AUPTECIIS PEIYNHATY ,
GoyT” ao Bei mess Lion re Sravoour.
E’uoi 3 pump, oùy draË pero, Os,
xù Te, MoM@Y oyouamr popOn L&, 210
mo EN À xpairoiTo MPoUTedeamILEs ,
ds où A&T” Ur, QUN 95 TO ALP TES?
PROMÉTHÉE. 17
RÉCITS IAMBIQUES. :
LE CHŒUR.
Mais, dis, fans nous rien cacher; pour quelle
offenfe Jupiter te fait-il fubir un traitement fi
barbare ! quelle eft ta faute’ parle, fi ce n’eft
point t'affliger encore davantage.
PROMÉTHÉE.
Hélas! il n'eft douloureux de le dire, ïül
m’eft douloureux de le taire, & tout fert à ma
peine. La haine venoit d’éclater entre les Dieux ,
& la divifion régnoit parmi eux. Les uns vou-
loient, chaflant Saturne, donner le fceptre à
Jupiter; les autres, au contraire, s’efforçoient
d’écarter pour toujours celui-ci du trône. Je
donnai, mais en vain, les plus fages confeils
aux enfans du Ciel & de la Terre, aux Titans.
Leur fuperbe audace dédaignoit la rufe & l'a-
drefle; ils croyoient triompher, fans effort, &
par leur propre puiflance. Pour moi, Thémis
ma mère, & la Terre elle-même, qui eft adorée
fous tant de noms divers, m’avoient plus d’une
fois prophétifé, que, dans le combat qui fe
préparoit, la force & la violence ne féroient
bai
18 PROMÉTHÉE.
d'aucun avantage; que la rufe feule décideroit
de la victoire. Lorfque je leur annonçois cet
oracle, à peine daignoient-ils m'écouter. Dans
cette conjonéture, il me parut prudent, me
joignant à ma mère, d’embraffer de moi-même
le parti de Jupiter, qui, de lui-même auffi,
m'invitoit à me réunir à lui. Par moi, par mes
avis, il fut précipiter dans les noirs & profonds
abymes du Tariare, l'antique Saturne avec tous
fes défenfeurs. Après un pareil fervice, voilà
l'indigne prix dont m'a payé ce tyran du
ciel; &, tel eft le vice ordinaire de la tyrannie,
l'ingratitude envers les amis. Mais, ce que vous
demandez, la caufe de mon fupplice, je vais
‘vous l'apprendre.
A peine aflis fur le trône de fon pere,
diftribuant à tous les Dieux des honneurs & des
récompenfes , il tâcha d’affermir fon empire.
Mais, quant aux malheureux mortels, Join de les
admettre à partager fes dons, il vouloitles anéantir,
& créer une race nouvelle. Perfonne ne parut
s’y oppofer; feul je l'ofai; feul, j'empêchai,
qu'écrafés de la foudre, les humains n’allaffent
HPOMHOETS. 18
et” 4, dAo 3 Tés VnepéborTas xparéir.
Tour euov Apiny éEnpouuerov,
CEx nElwoey ouSY mess le TD Hay.
Kpançu d'A doi Toy mrapezumoy Tor
épaireT iv, message jTiex,
6201 exon Znri ovurapxçuriiv.
E‘uouis 3 Rovngis, Taprteou uengulaêus
teuBuov xa 0m Toy mazgryein Kesroy 220
dUTOITI CU YOINTI. ToiadV &E euou
Ô my Joy TUexyos WPEANUETOS ,
XXI mouais Toi w' éEnueilao.
Even jap nus Témo Ty Tuegvi
voue , Toi QiAun pui merilére.
OV oùr époTaT , aitiay XX” NyTIv&
apu(eraj ue, Té7o dy cuQurie. ‘
Orus Tiyçu Ty rareaor 5 Degror
ae er”, equs Joan véuer ex
MOI ANA, ÿ dequyi(ero 230
apr. Boom 5 my mtngumüenr Apr
Cu cage Ur, LAN diquans yéros
To may, éxonCer dANO DITUTOU Véoy.
Key Tiny oudvis dyTioaie, FAN Eu
éyo de moAphis tÉeAuouunr Restés
* Cij
19 HPOMHOEE TS.
TS UM AfgppaiOévres els dSbu poneir.
To mi miaic Mpurain xLuñousy,
may fe EAN, oxTeaioty d sir.
Onrrss dc of T mesiuers, vérs Tuyir
CE Han ados, SAN dmAcds 240
SN tpput una, Zni duaraes Sa.
X OP O'x.
Ziduespesr mn ugx méreus cipyauérs
ons, Tleopubed, Coïaw $ Evray ah
pay Bois é90 98 oùT dy einSir Tudh
éxprQor, andvuon TA }nr xéap.
1POMHE@ETS.
Ka ” PADIS ÉAEEUOS ETDpAY Eye.
XOPO'3s.
Mn mou nm @esuGns moy À meegutipe ;
HPOMHOEYS.
Oynrous T éaavou ui meISipxe Qu LUE).
K O P O’S.
To roi edeger Tiod Qaépuaxar v0o0v ;
HPOMHO@ETYS.
Tugags dy aurais iAmidbs a TOM. 250
xoro x
Méy DGA ruX DT édwpnow Regis.
PROMÉTHÉE. 9
peupler les Enfers. Voilà la caufe des rigueurs
qui m’accablent, de ce tourment, douloureux
à fubir, horrible même à voir. Parce que j'ai
eu pitié des mortels, on n’a point eu pitié de
moi: mais, traité fans miféricorde, je fers de
reproche à Jupiter.
LE CHŒUR.
Ah! Prométhée, quel cœur de roche ou de
fer pourroit ne pas compatir à tes fouffrances !
Pourquoi les ai-je vues! mon cœur en eft percé
de douleur.
PROMÉTHÉE.
Sans doute, mes amis en auront compaffion.
LE CHŒUR.
Mais, n’as-tu rien fait de plus!
PROMÉTHÉE.
Par moi les hommes ne defirent plus la mort.
LE CHŒUR.
Quel remède leur as-tu donné contre le défefpoir!
| PROMÉTHÉE.
J'ai placé chez eux l’efpérance aveugle.
LE CHŒUR
Don: précieux , que tu as fait aux mortels!
* Ciij
20 PROMÉTHÉE.
PROMÉTHÉE.
De plus, je leur ai fait part du feu célefte.
LE CHŒUR.
Le feu! Les mortels pofsèdent ce brillant tréfor!
PROMÉTHÉE.
Oui: &,de ce maître, ils apprendront bien des arts.
LE CHŒUR. :
Voilà donc pourquoi Jupiter te punit fi
cruellement! &, n’auras-tu point de relâche?
n'y aura-t-il pas un terme à tes maux!
PROMÉTHÉE.
Nul autre terme que celui qu'il voudra.
LE CHŒUR.
Voudra-t-il qu'il yen ait! l’efpères-tu! Ne
fens-tu point ta faute. ., mais, te la reprocher,
ne feroit point un plaifir pour moi, & feroit une
peine pour toi. Ceflons, & cherche à te délivrer.
PROMÉTHÉE.
Il eft aifé, du port, d’exhorter & de confeiller
ceux qui font dans la tourmente ! J’avois tout
prévu. J'ai voulu commettre ma faute, je l'ai
voulu....je ne le nie point... Pour fecourir
|
les mortels, je me fuis perdu moi-même;
HTPOMHOE TY Y. 20 .
TPOMHO@ETYS.
Tless moicd puéyToi mUp é)@ qu Grace.
X OPO's.
Key ur PA emr TÜp Épouo’ EPNUEES ;
TPOMHOETS.
A’Q oùys moMas Cuuxbnooyry TX Ye
X OP O'x.
TouioS JM ce Zeus a” ainauaoty
a uQ era Te, X OUSLUN JUNE AGXOY 3
euN £a afAGU Tépua Go DESXEIETOY ;
NPOMHOETYS.
Oux Mo y oùdr, mA orur net dou.
XOPO'z.
AoËu 5 müs; Tis tAmis; VY opes om
Wuapress @5 d Hpapres oùr” euol Aéyew 260
42, ndbpny, avi T” d Ans. AM Time juér
meétoue, aber d' éxavar Cire md. |
TPOMHOE TS.
Eng @esr, ons mmuaray £w moin
ty, @guvér voulereir me ToÙs ax ds
megosovras. E'30 5 rat dnavr” nmçaunr.
E‘xoy exoy nuapror, GX dpYACOUU"
OYnTois d\ dpnyoy, euros eegunr mrovous
* Civ.
21 HTPOMHOE T3.
où Liy n mo4IS V Gounr Too pue
XATX AVI MIS méTEAs TESLpOIUIS,
TT éprtuau T&d" dychrorse ma pu. 270
Key pur ra fe TaC9rTa put "dbpeo® ax
medui 5 Racer ris DEITEP TOUTES TUxes
dxououd, &s paÿyre Ag Aou TD rùr.
TeFede nor meilede, ouuromanle
T@ Ur Lunouy. Ta Ti FA ayouér}
TES LAAOT” AN\OY 7HjLOYN Ben aves.
A NA 'HAIZTOI.
X OP Os.
Oux dxovouis emrlairas
rom Meouiv,
x YUy AG DPO mi LPAITY0OT UT?
Dwxor BEI mo, «idées © ww 280
T0E9Y GW, GAPUOÉOIY
XBori TAÎ mA Ts ovûs 3 mrovous
XriC a danayros dub,
Q'KEANO'S.
H'xo durs répua LéAeTou
Algueidaueros mess ce, Tlesunle,
Toy HépuywoxM Toyd” ojwyor
Your quo dTip ebuyes"
rt
pm
PROMÉTHÉE 2:
mais je n'ai pas dû croire que je ferois ainfi con-
danné à me voir confumé fur ces rocs, au fommet
défert de ce mont inhabitable. Vous, cependant,
ne vous contentez point de déplorer mon malheur
préfent ; defcendez près de moi, venez apprendre
le {ort qui m’eft réfervé, & connoiflez tout mon
deftin : ne me refufez point, compatiffez à un
malheureux... Hélas ! l’infortune voltige autour
de nous, & menace toutes les têtes.
RÉCITS ANAPÆSTIQUES.
LE CHŒUR
Tu nous perfuaderas fans peine, o Prométhée;
d’un pied léger nous defcendrons de ce rapide
char, &, quittant les routes aériennes & pures
des oïfeaux, nous approcherons de ce roc
efcarpé; nous apprendrons volontiers lhiftoire
de tes malheurs.
LES MÈMES, L'OCÉAN.
(I eff monté fur un animal ailé ).
L'OCÉAN.
J'arrive enfin près de toi, Prométhée, après
avoir traverfé des pays immenfes, fur ce monftre
ailé, que ma volonté conduit fans le fecours du
22 PROMÉTHÉ"-E.
frein. Je partage tes maux, n’en doute point: le
fang qui nous unit /a) m'en fait une loi. Mais,
quand tu me ferois étranger, perfonne encore
ne me feroit plus cher que toi. ‘Je ne fais ni
mentir, ni flatter; tu le reconnoîtras bientôt.
Parle, dis comment je puis te fecourir; l'Océan
{era toujours ton plus fidèle ami.
RÉCITS 1AMBIQUES.
PROMÉTHÉE.
Eh! quoi, vous aufli, vous voulez être
témoin de ma peine ! vous ofez quitter les mers
qui portent votre nom, & vos grottes rocail-
Jeufes, formées par la nature, pour chercher ces
montagnes qui ne produifent que du fer. Efl-ce
curiofité, efl-ce compaflion qui vous amène !
regardez ce fpectacle, voyez quel traitement
j'endure, moi, l’ami de Jupiter, qui feul l'aidai
à monter fur le trône.
L'OCÉAN. 4
Je le vois, Prométhée, & quelle que foit ta
(a) L'Océan, & le père de Prométhée, Japet, felon
Héfiode, étoient frères, tous deux fils du Ciel & de la Terre,
Voyez la Théogonie, v, jo 5 à fui.
HPOMHOETYS. 22
TES oeuié À TUEUS , (OU , Euyah yo.
To, me yap pe, doxe , Evyferes GTS
éonvayxaC du, HS TE VOUS, 290
Gex é TE pellove poigxr ©
veu, N O0.
roc Je raid) os eue, oùd uaTyr
JCUTY AG AY Es ur QÊpe ap,
ipauv 0, M AE C0 CULMEZ TE
cu Jap MT épis os Queayou
piAvs "6 Reébauioress oi.
FA'MBOTI.
TPOMHOETYS.
E’a, Ti EUR ; xù où di move AT
Ms cine ; los émAuNIRS, ATüy
ÉTUvUUSr Te peu 44 TETENPEON 300
amount dy, Ty oidMeguiToex
eABeiy és aie; H Seowprour TUy2$
épais aPiE, 4 Eva ay HAS
Aëéprou Staua , movdk À Aus qiAwr,
Toy ovyka Ta Ho TA T Tuexrid ,
diais VD” TS TILOYLIN AL UMIOUIU.
Q'KEAN O'S.
O'e>, Hegunev, © Syuvéce % oo!
23 HPOMHOEYS.
Do 7x AOGR, XAÏTEP OT MU NO.
Tivorte ouvroy, à ueldpuooey Teommus
yéous® véos 9 xgi TUE9-YV0 ch Jois. 310
Er d'OS reayis à reômmérous (/a) opus
plus, Ty à vu à Laxpdy dyotipe
Suxty wA VU Zeus | GGEgoi Toy vor A9»
maesrre oy or, radar éivou Sxtv.
AN, & TuagiTup, ds émis dpyas à@es,
ÉnTes 3 mov mpaTey araN\a ya.
Apps” 1606 01 Paivougy Aëyeiy rad"
TIAUTL JLEVTOI THE YA V vJmsegv
yhoosns, Tleounbes, re ‘miyiex yivera.
20 dira rumevos, SN ee xauois, 320
| mes mois man J' da mesrnGür SXBk.
Ovxour, euorye peomers Mmara No,
mess véyteæ XW/0Y CHATS, CPV 0
Teayos orages , SN Umreuluros 2paTé.
Kai vUy éJo élu , X94 TUEXTOUY ,
éay drug, TON 9 CxAUoa TOY @Y.
Zu d’ AOUHALE, pnd\ dyar agGepqusl.
H° Gun 00 d'xnGas, ày meer opegr, on
VAGoTY paraie Énuis mes; eieeru:
(a) Scholiafl, dxnpsc not Ceustudc.
PROMÉTHÉE. 2;
fagacité, je te donne un avis. Rentre en toi-
même ; un nouveau maître règne fur les Dieux;
prends de nouveaux fentimens. Si tu tiens
toujours ces propos outrageans, du haut de
‘Olympe Jupiter peut ’’entendre, & bientôt tes
maux aggravés te feront regretter (a) ta peine
préfente. Malheureux , étouffe un courroux
impuiffant, tâche d'obtenir grâce. Peut-être ce
confeil te paroît d’un vieillard; inais, tu Vois,
Prométhée, ce qu’attire un difcours préfomp-
tueux. Rien ne t’humilie; tu ne cèdes point
au malheur, & tu cherches à redoubler celui
qui t’accable. Crois-moi, plie fous le joug {4},
fonge qu’il règne aujourd’hui un monarque
févère & fouverain. Je vais le trouver, j'eflayerai
d'en obtenir ta délivrance. Toi, cependant,
modère-toi; ne déchaîne point .ta langue auda-
cieufe : éclairé comme tu l'es, ignores-tu que
la punition fuit toujours des paroles impru-
dentes !
6
(a) Littéralement : te feront croire que ta peine atuelle
n'étoit qu'un jeu
(4) Littéralement: me regimbe pas contre l'aiguillon.
24 PROMÉTHÉE.
PROMÉTHÉE.
J'admire que vous ne foyez pas traité vous-
même en coupable, vous, mon complice & mon
aide, Mais, ceflez, quittez un inutile foin, vous
ne le fléchirez point , il eft inflexible : gardez
que cette vilite ne vous attire quelque malheur.
L'OCÉAN.
Tu confeilles les autres bien mieux que toi-
même; tu m'en donnes la preuve. Mais n’arrête
point mon zèle; je me flatte, oui, je me flatte
d'obtenir cette grâce de Jupiter , il te délivrera
de tes maux.
PROMÉTHÉE.
Je reconnois vos foins, & les reconnoîtrai
toujours : votre amitié ne fe lafle point. Mais
ne faites point d'efforts pour me fervir; ceux
que vous feriez feroient vains : reftez en repos,
& tenez- vous à l'abri. Si je fuis malheureux,
je ne veux entraîner perfonne avec moi dans
l'abyme.
L'OCÉAN.
(7) Non: je plains trop, & ton fort, & celui
de ton frère Atlas, qui, courbé vers les portes
HPOMHOETE. 24
HPOMHOEYS.
Zn\® 9° 0, ouvex CHTOS a iTias XUPES, 330
MAYTOY [LETL OV TÉTO\ LAN ELU,
Koy uv éaooy, ui oi Le Anon To.
Tayros 90 8 meious nv $ 9 evmêns.
Tlamlaive dauTos un n mmuarbys od'à.
QKEANOS. °
HoMa y œuéivoy tés TÉngS Ppevour EQUS,
À OUUTO* épy@ X où À9yS TELULIEQUH.
O'puouevor 5 unuos dynamacus.
Avo D, avr Tire dupeay Euoi
duour A1 og Toy o° CxAdoey move.
IHPOMHOETY'S.
Ta pur o° émawo, x Sduun Af£o MT 340
DesFuuuas yep DS EANéirreis. Aro
ddr move pain 3, Sy dperoy
éuol, MOINOUS, € M Ÿ MOVE SAUT
A nrvya(e, cauToy Cumodbr évgr
é)@ ap CSX avr , Ted" éivexæ
AQU dy Ws FAUGUO Mipoyts TUE.
QKEANO'S.
Où dr”, éme ue à aaoryire au
TUGguo’ A'TAGYTS, ds DOI ÉTÉESUS TOOLS
25 HPOMHOETYS3.
êquxE, x oUexvou Te x) YBovos
pros épéidter, os GX édyag AS. 350
Tor ynyern me Kuor LAIT
dyTE&y 10toy SXTUEX , Jioy TER ,
exxloyraxgpnror mess Riar yaesumueror
Tupara Sovegr, mao ds dyTéç Trois,
outpdVvæiot ya uPnALIOI Cueiçur @oyoy"
tE ouuartur d'ispañe pperror (Céns,
as T Aus ruearid Currépour Rie
AN Abe are Zros dypurvor Ré As,
xaTuiGaTns xéexuros Cuméur EASY,
ds auTer ééémAnEe moy Ümsezr 360
xouracudro. Ppévas JD es arms TUE
épelanabn, xeZeGeorrrôn vos
xgà Ur, d'Xpéor raproesr Vus,
LETU) YOU FANIO JuAGOTIOU
Fou LEVOS piÇœsoy Aéryalais Ur
xopuQais d) Cp dxpaus 11870 pevdpox TUE
H'@auqus, eyder Cuexyioorm note
TOTAL TUeos Jmorres dyCAaIS aus
Mis ALANUASp OU DE Niag EEE YO
TourS Tuqus téayaQéces X/v? 370
Dpuois dmAnqu LEA rupmios ÉaAns,
* Digitized by Google
Tag. 25 1739.
LA La
PROMETHEER,
PROMÉTHÉE. 2;
du couchant, foutient fur fes épaules la colonne
du ciel & de la terre, fardeau qu'il embrafle
avec peine! Non, je n'aurai point vu fans pitié,
l'habitant des antres de Cilicie, le fils de la
Terre, ce géant prodigieux, l’audacieux Typhon
aux cent têtes, dompté par un bras vainqueur, lui
qui défioit tous les Dieux. Ses bouches épou-
vantables foufHoient la mort, d’effrayans éclairs
jaillifloient de fes yeux, il devoit, on l’eût dit,
renverfer l'empire de Jupiter. Mais le trait flam-
boyant de Jupiter, la foudre, qui ne dort point,
fe précipite, l’atteint...fes menaces infolentes font
confondues. Frappé du tonnerre, il eft pulvérifé
jufque dans les entrailles, fa force eft difloute;
&, maintenant, cadavre impuiflant & fans nerf,
il gît le long de la mer, près du détroit, dans
un vafte fourneau , fous les racines de l Æthna.
Au fommet, Vulcain aflis forge du fer ardent.
Del, quelque jour, fe déborderont des fleuves
de braile, des laves, dont la dent féroce déchirera
les larges plaines de la féconde & belle Sicile :
tant Typhon, en exhalant fa rage , tout calciné
qu'il eft par la foudre, fera bouillonner les flots
lE *
2 PROMÉTHÉE.
brülans d’une tempête de feu jamais appailée.
PROMÉTHÉE.
Inftruit par Fexpérience, vous n'avez pas
befoin de mes confeils ; fongez à vous: pour
moi , je fupporterai mon fort, jufqu’à ce que
le courroux de Jupiter foit adouci.
L'OCÉAN.
Mais ne fais-tu pas, Prométhée, que des dif-
cours peuvent guérir la colère la plus forte!
PROMÉTHÉE.
Oui, fi l’on attend l'inftant favorable; non,
fi l’on choque violemment un efprit irrité.
L'OCÉAN.
A le defirer, à le tenter, réponds, quel rifque
vois- tu !
PROMÉTHÉE.
Ce fera peine inutile, folie & fimplicité.
LOC É A Ne
De pareil mal, je confens d’être malade /a): le
fage qui paroît fou, fait le mieux fes affaires.
PROMÉTHÉE,
Mais, cette faufle démarche me fera imputée.
(a) Ce tour eft littérals" Æichyle l'employe fouvent,
HPOMHOETS. 26
xaimrep xépauré Zuvos nBegxwmeros.
HPOMHOETYS.
Zù JV céx drugs, SN euoù Nora Aou
ARIÇES Csauror 171 @ anus his cey*
é90 3 Thy maegucay dYTANTE TUYW ,
ég” dy Auos Pesriux AwQIon AU.
QKEANO'S.
Ouxour, Tlegunkv, TT nraones, on
opyis vogouons loir laTeci À9991;
TIPOMHOEYS.
E'dy ms co xupo Ye ma\Îtosy Léa,
x un cqerarrz Juuor ixrain (a) Riæ. 380
QKEA N O'Z.
Ey ro meñuuñoQo 5 ya TAG, Tird
opus Cyovour Cnpuars Sduoré pue.
HPOMHOETS.
Mi for mréeias or | xougorouy T’ en ia.
QA'KE AN O'S.
Fa pe mivdv T voovy vootir , mt
néphqu , ed pesrourre un dx PesrEr.
1POMHOETYS.
E’poy Sowiou TŒurA MU ei TON.
(a) Scholiafi®T rmxpame" Tlérora gapuaneugy, un aux.
* DH
Zpogn .
27 HPOMHOEE TS.
QKEANO'ZS.
Eaqus és ofxor cos Adps ME mA.
HPOMHOETS.
Mn ap où Opnros ouuos els EX Bear Bin...
Q'KE AN Os.
H° T@ véoy xpaTon mayxpatei das ;
HPOMHOET'S.
Tours Quagorov pnror d'A té. 390
QAKEAN O'S.
H' on, Tleoueu, Cuugoex None As.
HPOMHEE TS.
ZtAuv, xopiQou, Cale TOY MLEYVTA VOUr.
Q'KEANO'S.
O'puoéve por TIN élouEas Aspsr.
Acvesr 7 oiuor dûéess daipe Meegis
Treauents ojfwvost douevos M T dy
gulpuois © ofnéloinr xauduer jovus
E I Q A I K A.
XOPO'S.
Ze de ms où Aouévas
TUXS, Teurbe,
duxpuaiquxry d° aa” 0o7wy
pador AuGouéra pios, mapaar 400
PROMÉTHÉE. 27
L'OCÉAN.
Tu veux donc que je retourne dans mon palais ?
PROMÉTHÉE.
Oui: votre pitié pour moi vous feroit un ennemi.
L'OCÉAN.
De qui! du nouveau maître du ciel!
PROMÉTHÉE.
De lui-même ; gardez-vous de jamais l'irriter.
L'OCÉAN.
Ton malheur, il eft vrai, eft une forte leçon.
. PROMÉTHÉE.
Ne l’oubliez jamais; partez, hâtez-vous.
L'OCLAN.
Je t'en crois, & je me rends aifément à ce
confeil. Déjà, ce quadrupède léger rafe, de fes
ailes, la vafte plaine de Pair; il reverra volontiers
fa demeure.
PROMÉTHÉE, LE CHŒUR.
LE CHŒUR.
RÉCIT ÉPODIQUE.
STROPHE.
O Prométhée! je plains ton malheureux deftin.
De mes yeux attendris coule un ruifleau de
* D ii
28 PROMÉTHÉE.
larmes ; mes joues font baïgnées d’humides pleurs.
Quel terrible pouvoir Jupiter exerce à fon
gré...
De fon arme orgueilleufe il menace les Dieux
jadis adorés.
ANTISTROPHE,
Tout, dans ces lieux d’alentour, a retenti de
gémiflemens.. ....
On pleure ta gloire , tes antiques honneurs
& ceux de tes frères... ,.
OM ide tien aus voter le
nations , —
—tous les peuples du continent facré de l’Afie,
compatiflent à tes peines ; —
TROCHÉES.
—& ces filles intrépides dans les combats, qui
font fixées dans Ja Colchide ; — |
—& la troupe des Scythes, répandus aux
extrémités de la terre, autour du marais Mœæo-
tide ; — :
—& la gent belliqueufe des Arabes ; —
—& les habitans du fort efcarpé qu’appuie le
Caucale , —
r
HPOMHOETSZ. 28
roTious er Ea maya is"
duéyapra yaip ridk Zeus
iNoig VOLLOIS XpATUVEY,
ADPAParor Toi mae9s dE
où5 Dixruaiy &iy par.
Hegrasu d\ nd goyoe : A vlisoogn.
ANGLE ER »
uéyaoaCAuo T àp-
JLIODPETN GEYOUII Ty oo
Euvouaiuovey Té TUaAY, 410
Gmooni T émIo das
A'cias Eds véproyrai,
eye AoGUvougt avis MHHLA
Cuyxamvoua mie
TPOXATOI.
Koamdbs me yes croixol
raghévor, Hayes dretqu,
x Zxuêns owu A6,
o! as téçaroy mes api
Maiony éjou AUS
A'egGias T apuor €fros 420
vixpnuor © ol mouua
KavAX OU MÉAGS VÉLOYTU »
*Div
29 HPOMHOETS.
EH O À OZ.
Axis pans,
oEvaraenin Rpéuwy ©y y us.
Movor di mec Moy C4 movois
Suuérr duguayroNTois
Tire Avpous eodouay Jet
A’Tagr, 05 cer UTrEI 92 V dr0s
APATEOY OUPHVIOY TE 70/0
YU TOIS Nambaçule, Loc 3 moymos xALdWY4 3 0
Evumloy, qeve Buos,
mepguros SN A'idts Nmepeue pavyis
VAS, maya © d'OPPUTOY MTL HOY
géVoUOIy & APS ox les.
TA'MBOI.
HPOMHOETS.
Ma mn Aid doxure uit” aiade
oryar pe ouvrit 3 mou Léo,
deg éuauroy SJ esse Aouueror.
KaTos Soios Tois véois TTOIs ex
Ts AMOS, À ©, Fam A GS d\weicér ;
AW Ta ave xai 90 eViainiy dy 440
Vu Aénouu" my Beprois à Miuara
axouTa ©, Ws dQAs PNMIOUS TL TO pir,
PROMÉTHÉE. 29
É PODE.
— guerriers féroces & rugiflans ; armés de
lances aiguifées.
Atlas, cet autre Titan , étoit le feul des Dieux,
que nous euffions encore vu dans des chaînes
de douleur, travaillé par la peine; Atlas, qui,
fans relâche, porte fur fon dos un poids
énorme, le pôle du ciel........Quel fort
défi ....... les flots qui fe brifent à
fes pieds, en mugiflent, l’abyme en gémit,
l'antre noir de Pluton en frémit fous l’épaifleur
du monde, & les fources limpides des fleuves
en ne | L]
RÉCITS TAMBIQU ES.
PROMÉTHÉE.
Si je me tais, ce n’eft point par orgueil ou par
dédain ; mais Ja fureur dévore mon ame, quand
je me vois attaché à cette roche. Et, toutefois!
à quel autre qu’à moi ces nouveaux Dieux
doivent-ils leurs honneurs! N’en parlons plus :
ce feroit dire ce que vous favez, Écoutez feule-
ment quels étoient les maux des humains, &
comme, de ftupides qu'ils étoient, je les ai rendus
39 PROMÉTHÉE.
inventifs & induftrieux; je le dirai, non comme
ayant à me plaindre d’eux, mais pour vousexpofer
tous mes bienfaits. Avant moi, ils voyoient, mais
voyoient maf; ils entendoïent , mais ne compre-
noient pas. Pareils aux fantômes des fonges,
depuis des fiècles ils confondoient tout. Ne
fachant fe fervir ni dé briques, ni de charpente,
pour conftruire des maifons éclairées , ïls habi-
toient, comime l’avide fourmi, des anti Cr,
creufés fous la terre. Hs ne diflinguoient à nul
figne certain la faifon des frimats, de celle des
fleurs, des fruits, ou des moiflons. Sans réflexion,
ils apifloient au hafard, jufqu’au goment où je
Jeur fis obferver le lever, &, ce qui eft encore plus
difficile à connoître, le coucher des aftres. Pour
eux, j'ai trouvé la plus belle des fciences, celle
des nombres, j'ai formé l’affemblage des lettres,
& fixé la mémoire, mère des fciences , ame de la
vie. J'ai, le premier, accouplé les animaux fous
le joug, afin qu'affervis aux hommes, attelés ou
chargés, ils fuccédaffent à leurs pénibles travaux.
Par moi, les courfiers, accoutumés au frein, ont
traîné des chars pour la pompe du luxe opulent.
HPOMHOETE. 39
Evous nt , x Qperor emnGOASS.
Aé£o 3, péurlr our dybporrois éyar ,
LAN Gr Mur euvoiur En)pUpLENS ,
d! oo À, RAémorns é6Aem HaTH,
AAVOTES CÉX MOUV AN OVEEZTEY
SNyuot HapDOt, TO Max 0) EU
équegr Ex mayTL. K° oùTe FAWUQAS
duos mesh ous fou, # EvAgpynœr 450
xaTmopuyes JV éveyor, Wg” deloveg *
pUpuurtEs » dYTEGY c puis dynAUIE.
H°y d' gr amis oùTe pEiuaTos TUE? ,
cùT” dyYeuwdbus NES, OÙTE ALPTULOU
Hegus LéGoyor LAN aTip Wauns TO AAV
dmesosor, a JM aq drmngs ty
aspor éJuËa, ras me dvorpirus ous.
Ka} pui dedbyuo t£0y CopiquaTar
tÉdesr aurois, yegaquarur me ouybéous,
aiunr © days pouoourinp tpyanm 460
KaÇaubz œepTos Ch Evian OA |
CevyAaun d'YAevoyra ouxaiy O, oTus
Ornrois meniqur Sade ox muarar
voa" up dpuar Myarnpy uAnrious
mms, d'a ua r ARP TN TE Xe
31 HPOMHOET SX.
Oangoromayurz d' Ens d'ANos dyr” eu
11 3 # a » ! |
AUYOTIEP EUPE VAUTIA@Y OL TTL
Toavra unaniuar tiuesr rings
Besroiow, avros Gex ty (Copiou”, 07
TMS VUY TAEIUONS TTHLLOVNS draMN\ a). 470
XOPOZ.
Héroyas atinés Mu, SmapaNEs Ppertor
CU \ » > \ « , ’
PAUL AUXOS NV IATEOS WS TMS, 65 VOUY
n \ L 27 \ L > ”
reouy AÔUUEIS, % cEAuToy EX EYES
EUpEU O7TDIOIS PapLAMOIS iaLOLLOS.
TPOMHOETYS.
Ta Aime pou xAvouoæ , JauaTy FE
das Téyvas Te x) do AUS Épuo ur.
To À eniqur, el ms eis voovy méoui,
> La ’ ar , ‘
Cru ny dAcEmu Sy, ou Lexar,
L] \ RL] “ “ , \ ‘
S ei, ovdé miçur , dE Papaixay
JUL AA TETLEN\OITO | pr 70 aqia 480
EJuËa apdceis nmiwy ducquaTr,
ais Ts drames &Eapauvoyra YOTDUS,
Tesmvus à ms pouynuns éqoiyioe.
Kaæxpiva pores 4 cvuegrar à en
Ua eréobry , ANS reg Te duoneiTys
eos aurois eodNous me ovuCoAss,
PROMÉTHÉE. 31
Nul autre que moi n’a inventé ces vaifleaux
errans fur la mer, voitures ailées des matelots.
Infortuné! après tant d’inventions pour aider les
mortels, je ne trouve pour moi-même , aucun
moyen de terminer les maux que j'endure.
LE CHŒUR.
Tu as manqué de jugement, & tu en portes
une incroyable peine. Mais, mauvais médecin,
dans tes propres maux tu défefpères, & ne fais
quel remède y appliquer.
PROMÉTHÉE.
Entendez le refte, & vous admirerez bien plus
les arts & l’induftrie que j’ai donnés aux mortels.
Avant moi; & c’eft ici mon bienfait le plus
grand, étoient-ils attaqués de quelque maladie,
nul fecours pour eux, foit en alimens, foit en
potions, foit en topiques, nul médicament; ils
périfloient. Aujourd’hui, par tes compofitions
falutaires que j'ai enfeignées, tous les maux
fe guériflent. J'ai fondé dans tous les genres Ia
divination. J'ai, le premier, diftingué” parmi
les fonges, les vifions véritables ; j’ai expliqué
les pronoftics difficiles, & les préfages fortuits
-
32 PROMÉTHÉE.
en voyage. J'ai défini exaétement, le vol des
oifeaux aux ferres recourbées, & ceux de ces
animaux , qui, de leur nature, font d’un augure
heureux ou finiftre; leur vie habituelle, & ce
qu'il règne entr'eux de haine, ou d'amour &
d'union; enfin, ce que le poli & la couleur
des entrailles des viclimes a d’agréable aux
Dieux , & la beauté diverfe des formes du
fiel & du foie. Étendant fur le feu, dans
une enyeloppe de graifle, les vifcères & les
cuifles des animaux, j'ai conduit les mortels à
une fcience difficile, & fait parler à leurs yeux
des fignes flamboyans jufqu'alors invifibles, Ce
n’eft pas tout: ces biens utiles, enfouis dans
la terre, l’airain, le fer, l’argent & l'or, qui fe
vantera de les avoir découverts avant moi! nul,
fans doute, s’il ne veut être un impoñteur. En
un mot, tous les arts, chez les humains, font
dûs à Prométhée,
LE CHŒUR.
Après avoir trop fait pour les mortels, ne
abandonne point toi-même dans le malheur.
je fuis perfuadée que tu pourrois, délivré de ces
HPOMHOET ZX. 32
Jaudorner re Ana over oxttezs
Dog, cimvés me AEoi Quar ;
eovuuoi Te, % dairay niv
épuo” ExaqU, % MES ANNA9IS Trés 490
exe rm y ape Cuvedpiegr
Crndyror mn AuoTre , ÿ god tira
tporT” dy ein d'un mes ndbynr,
ANS, AQU me mondAN euusppiar.
Kyias-y T LONG Cuyrgaurie xg Lot pai
00ŒUY mUpOTELS | Ja TÉL PTOY ES TÉXYNY
œdbon Oynrés” y Q/90TE ChuaTR
tfopuairoon , Mes OT’ emapyeu.
Toraèra & dh ravr’. Evepfe 5 yloros
XELPUUUEV aybporroir ŒpEANUATA, $20
: QXLAXOY, GIM9Y, APYVESN, ALUTOY TE, TS
Qroruer wy raggiler éEeupêiy éLuov ;
Sdvis, xp oid, a paThy QAvory Je Au.
Bexyei 3 pulo rayra ou Cd plie,
ace Téva Regroinr Cx Tesunléws.
xXO0r7Ox
Mn vor Reorgs À wgira xyesù TÉE$. »
cœuTg da xndvi dbovreurTos" as &©
eveAms eu mor o° Ca Souor En
“
33 HPOMHOETS.
Aubéyre, puidèr puéioy ça Au0s.
TPOMHOET'S.
Où ravla ravly poiex To RA6TGOESS S 10
XPAVAY TÉDEPTA ; pweious À Tiporys |
ous mn xauplas, SI Joue Quyfarw
TAYA D dydyuis dOUEREX Harpe.
X op os.
Tis oÙy dydyAMS éGiy OILOSPOPOS ;
T1POMHO@ETS.
Moïegu Teiuop@oi, JUMLLOVES T' E’exrvuss.
XoPo’x.
Tour &p 0 Zeus Er déve eegs.
HPOMHOETS.
Ovxouy ày éxQUP y Th TÉDEP EI.
XOoPOz ,
T' À moepm Zi, Air del LPATEY ;
TPOMHOETS.
Tor’ cn dy où rUoo, puit Armapes.
X © PO". =
Hu ri over tr, à Eurauméqus. $20 .
TIPOMHOETS.
A'Nou Ag HEne , my d Sfbuos
XL1695 2070 UR da ovyALAWT LOS
PROMÉTHÉE. 33
liens, être encore aufli puiflant que Jupiter.
PROMÉTHÉE.
Non; ce n’eft pas ainfi que l’a réglé le (ort
inévitable. C’eft après avoir fubi des tortures,
des peines infinies , que je fortirai de ces fers;
l'art eft foible contre la Nécelfité.
. LE CHŒUR.
Et la Néceflité, qui donc la dirige!
PROMÉTHÉE.
La triple Parque, & les Furies qui n’oublient rien.
LE CHŒUR.
Quoi! Jupiter eft moins fort que ces Déeffes!
PROMÉTHÉE.
Oui, lui-même n’évitera point fon deftin.
LE CHŒUR.
Son deftin ! quel efl-il, finon de régner toujours!
PROMÉTHÉE.
Ne me le demandez point, n’allez pas infifter.
LE CHŒUR.
Iieft donc bien redoutable,ce fecret que tu gardes!
PROMÉTHÉE.
Brifons là : il n’elt pas temps de révéler ce
myftère : qu’il refte plus caché que jamais ; c’eft
*E
34 PROMÉTHÉE.
de ma difcrétion que dépend ma délivrance de
ces indignes fers, & Ja fin de mes peines.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
Que jamais celui qui règle tout, Jupiter, ne
doive oppofer /a) fa force à mes defirs! *
Que jamais je ne fois lente à honorer les
Dieux par de facrées hécatombes , près des
fources intariflables de l'Océan mon père !
Que jamais je ne pèche en mes difcours!
Puiflent ces maximes, gravées daris mon efprit,
ne s’en effacer jamais !
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Il eft doux de pañler une immortelle vie
dans une fécurité parfaite, en nourriflant fon
ame des plaifirs les plus purs.
Je frémis, quand je te vois ainfi déchiré de
eo! =
mille maux.
(a) Le texte dit feulement : me merte fa force en oppofition.
Mais, comme ce récit du Chœur, eft, fi on peut parler
ainfi, une morale, tirée de la conduite & du fort de Pro-
méthée , if femble que le tour de la verfion rend Ie fens.
HPOMHOETYS. 34
door daiçu Tor 30 cu w é9® ,
Naudu aémeis y dUas Cxpuyf are.
A NTIZTPO®IK A.
X OP O3.
Min 0 mavra ve Shop de
JiT Eu You xyATIS
œmraAor Zébs,
pd” éAiyocey a.
Dog Otis
SoiYS MONVIOT oUérE 53°
Régoros, map D'xsaroio ra os
æoGequy mes? ,
pd aim Aonpis
aMa quoi TO jévor,
y im] Caen.
HS mn Supruiougs | A'flicpogn
À paxesy Tivey Bio <
éAmO , Pavos
Suuer &ASiyOUr
y drescurus. 540
Deiore D (Ce Sprouëm
purs css df-
xYoyo or.
* Eij
Z'pogn B.
A'Ylicpogn
£.
35 HPOMHOETYZ.
Zva 70 S Soueu,
iNa you ccm
Oral dyar, Teoun9d.
Dép OmS ayxeis
LUI, à Qi, ETE, OU TE SAXX
Ms ipaueeioy apres du) Edpy Bns
dAnpdvailu œxxuy, 55°
ioovucor, & TD Eur danger
sAvos" euremoioueror ;
Oùrone Tir Au05 oppuoyian
SraTW rap£ian Rynai.
E’paugoy mi, (as
menus 0A94 TUYLS , Teounos).
To Afempidor à pas DATE esnia.
TN, Cuuro® 0 ,T dpi AocTed Te y A605
goy Upeyaout 10 TT Ja ,
OT T OUOTATELOY s6o
édvois nyayes H'aiovkw
MI) D IC XIE 07. |
ANAITAI*TOI-.
l' &-
Ti, A yévos, va Sd Aworer |
Ty yaAuvois ch TÉTEANOIO .
PROMÉTHÉ'E .3
Ah! Promérhée, tu n’as point craint Jupiter ;
par un penchant naturel, tu as trop flatté les
humains. .
STROPHE SECONDE.
Où eft le fruit de cette infruétueufe amitié !
malheureux ! dis ; quel fecours, quelle reffource
t'apportent ce# créatures éphémères ! Ne con-
noiffois-tu pas la foiblefle impuiflante, pareille
aux fonges , qui enchaîne les aveugles humains!
Jamais leurs complots ne prévaudront contre
l'ordre établi par Jupiter.
ANTISTROPHE SECONDE.
Ton fort funefte eft ma leçon, o Prométhée!
Hélas ! combien, aujourd’hui, mes hymnes
doivent différer de ceux que, dant la joie de
ton hymen, je chantois autour de ton bain & de
ton lit, le jour où, vaincue par tes dons, notre
fœur Héfione devint ton époufe, & partagea
ta couche!
PROMÉTHÉE, LE CHŒUR, 10.
1 0.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Quel eft ce pays! qui l’habite! qui vois-je
* E ï
36 PROMÉTHÉE.
enchaîné fur ces roches glacées! ....De quel
crime te punit-on ainfi!....apprends-moi
où m'amène en ce moment mon fort...
RÉCIT MONOSTROPHIQUE.
Ah ciel! ah dieux!..,,...
Malheureufe!.......1e taon me perce de
nouveau. .... O Terre! éloighe cette ombre
d’Argus ton enfant ....je frémis à f'afpeét de
ce pâtre aux cent yeux.....il me fuit avec
fes regards perfides. . . Quoi, la mort même ne
l’arrête pas !.. .infortunée!. . .il fort des enfers
pour me pourfuivre.....pour me faire errer
affamée de rivages en rivages. . . . Cette flûte,
dont la cire unit les tuyaux, foupire encore fes
fons affoupiflans !. . Ah! dieux !...Où fuis-je!
où m'amène ma courfe vagabonde! Fils de
Saturne , de quelle faute m’as-tu jamais trouvée
coupable, pour m’attacher à ce fort! Peux-tu
tourmenter ainfi de terreurs phrénétiques, une
malheureufe qui ne fe connoît plus! Que plutôt
ta foudre m’écrafe , ou que la terre m’engloutiffe,
ou que Îles monftres marins me dévorent!
Dieu puiflant! que m'envies-tu dans ce vœu!
HPOMHOET S%,
una lopdpor ; nos durNaxns
Trois OAËXH 3 CHUMYOY 07H
Vis À LoYex TETE.
MONOZETPOHIK À’.
A à
Xpieu mis aù pe TlAgia oispos. .
EidwAor A'ppou punis axe & à,
LA
Me...
pCEuy T mveiwmy dovexox Léleu.
o 3 mropébera dbAuoy 2 £0r,
y SA 48: TSur0)@ ya rues.
36
17
AM pe Tir ring crier TeePY
XUMYT, Thoug me na dvd Gr Da ar
dauuor. Tr 3 MESA AE 040$ va Ë
axGs Umrodb@y voor. . . Lo jo, moi mi,
Aà TO TÙ TA W” days mAh aa FN ani
n mm un & Kesrie 7, TH MT,
n 7m To N HAE des
dAËpécer, © mmuordoi ; Ë €.
Oisprag lo 3 Séuan Jangier
DSgrxomy QSe reipers ;
Dlupi QAitor, à Jon xx Audar, à
mroynois dues Me Roegy, un por
Phorrons Dynamo drar.
#Eiv
580
37 HPOMHEOEE Y'S.
Add pe mASrA\ar ur TA
ymaxaon, Sd tx© MaSeiy 07
TILL d'AUE ©.
T'A MBOI.
XOPO'3x.
KES MOST Iryua ras RÉLeS rapOurou; $90
TPOMHOETS.
los D $ ue À oispoliry xopns
7 Lrayins, Aus QuATe xéap
teen, À vdr re \RPuixes dpôuog
H'pa quynns me95 Pia WA eru ;
MONOZTPOIKA.
1 à.
Toôer éuof où Hmfos dou” dmueie :
EYE oi Ta poyipa mis dy, mis dex Là QGngs
Gr Gagirues @d\ ÉTUUL TeIegus.
OcoaruToy à 070 wyouacas ,
d agaive pe eloucx
XÉPTEON Poire AéoiT y Ë €. 600
Zuipruarer À may oxleys
28Gesos uTos FA er,
émxomin ia Jhueire.
Auoduuorer 3 mes dl, ë ë, of” é90, PISENQTE
= 0 op
PROMÉTHÉE. 37
Affez m'ont exercée tant de courfes errantes
,« & pénibles. . ...ne puis-je apprendre où mes
maux finiront! |
RÉCITS IAMBIQUES.
LE CHŒUR (à Prométhé).
Entends-tu la voix de cette jeuge fille /a)!
PROMÉTHÉE.
Oui; j'entends celle que pourfuit un taon
cruel; c’eft la fille d’Inachus, pour qui le cœur
de Jupiter brûle d'amour, & que Junon jaloufe
tourmente par des courfes longues & forcées.
I O.
RÉCIT MONOSTROPHIQUE,
D'où fais-tu le nom de mon père! réponds
à une infortunée. ...Qui donc es-tu! Malheu-
reux toi-même, comment fais-tu fi bien mes
malheurs! Tu connois ce fléau du ciel, qui me
confume, & me déchire d’un aiguillon ftimulant.
Hélas! affamée, j'ai couru jufqu'ici par élans
& par bonds; un pouvoir ennemi m’opprime…
Quels miférables furent jamais tourmentés autant
(a) Le texte ajoute , en un feul mot: qui porte des cornes
de vache 3 Béxipeo.
33 PROMÉTHÉE.
que moi! Mais, parle fans détour : qu’ai-je ou
n’ai-je pas encore à fouffrir! eft-il quelque,
remède à mes maux! S'il en ef que tu faches,
enfeignee moi, parle; ne le cèle point à une
fille malheureufe, toujours errante.
RÉCYTS I1AMBIQUES.
PROMÉTHÉE,.
Je te dirai clairement ce que tu defires appren-
dre; je le dirai fans ænigmes, fimplement, &
comme on doit parler avec un ami. Tu vois celui
qui a donné Je feu aux mortels ,. Prométhée.
I O.
Bienfaiteur commun des humains, malheureux
Prométhée! comment as-tu mérité ce fupplice !
*PROMÉTHÉE.
J'achevois à l’inftant ce récit déplorable. . .
1 ©.
Mais, dis-moï, de grâce /a)! ...
PROMÉTHÉE.
Quoi!...tu peux tout apprendre de moi...
1 O. b
Qui v'a lié fur ce roc efcarpé.
da ue mnt Mae 5e SU nc
. “ A
(a) Littéralement: ne me feras-tu pas cette grâce!
L2
HTPOMHOETEZ. 38
AM pui TEPS TXUMESN
0, TU émayuére Ta,
A UN EN A GApULLOY YOCDU »
Dibor, ürep oida, OEM,
peste Ta Sañue Rap IV&.
T'AMBOI.
TPOMHEE YS.
Ac£o mes oo: mar, 0, eUÇus alu, 6 10
(x éumAiuor aval, AN a7Ad Ayo),
œarep Nuyor mes QiAou olydr qœux )
mvess Reyrois Grp opas Tlepumdia.
; I a!
D rod apéAnue Omar Paves,
Tu TleoundS, & dl mages GA;
HPOMHOETYS.
Abo mou rés euous Opludy root.
T A’.
Oùxouv mepis où Thu Stpear euol (a);
HPOMHOETS.
Aëy lony jy may 39 CuTruguio pu.
. r Q!
Enunror ons cy pueayi ( d'ypa.
(a) Schol. Hi, n drad'äfai pos is à douar o;
39 TPOMHOE Y' 3.
HPOMHOE Y'3.
Béheuuax À m di, H'Oajquu 3 ip. 620
Ar
Tlouas 3 mio durAaxmuo Tr mes;
HPOMHEOE Y:s.
Tooodrr xd a cu plwicæy over.
Kai DS: y Témis, mipua À Ejis AN as
dUiboy ms és Th magie AO VOS
TPOMHOETYTS.
To pui par ai xpäoso À a ar mi.
T a.
Murs que xpuns ToÙ o7ep méMa maYË.
1POMHOEYS.
AN Ÿ leyaeg TN où Juphuares.
Tr Q.
Ti dire péMus un Ÿ peovioue T r&7;
HPOMHOE Y3x.
DYôvos A Sie cœùs N ouS Sexta Grease
r a
Mn pou mesxidbu pRosoy ds éuoi yAuxW. 6 30
TPOMHEE T's.
Ex DEIQU , 21 AëyY duous di.
PROMÉTHÉE. 39
PROMÉTHÉE.
L'ordre de Jupiter, & la main de Vulcain.
1 ©.
Et de quel crime portes-tu la peine. !
PROMÉTHÉE.
Je t'en ai dit aflez ; il fufft.
1 ©. ’
Ajoute au moins quel fera le terme de ma
courfe vagabonde.
PROMÉTHÉE.
Il vaut mieux pour toi l’ignorer que l’apprendre.
1 O. |
Ne me cache rien de ce qui me refte à fouffrir.
PROMÉFHÉE.
Si tu defires le favoir, je dois te complaire.
1 ©.
Eh bien! qui t'arrête! m’envierois-tu le plaifir..
PROMÉTHÉE.
Non; mais je crains de brifer ton cœur (7).
1 ©.
Ah! ne me ménages pas plus que je ne veux.
PROMÉTHÉE.
Tu l'exiges ; il faut parler ; écoute...
4 PROMÉTHÉ E.
LE CHŒUR.
Attends; que je partage le fruit de ta complai-
fance. Sachons d’abord d’elle-même l’hiftoire de
fes tourmens, & de l’infortune qui l’accable; tu
l'inftruiras après de ce qui lui eft réfervé. ..
PROMÉTHÉE.
lo, c’eft à toi de les fatisfaire; elles font
les fœurs de ton père : d’ailleurs il y a quelque
charme à déplorer fes malheurs, quand ceux
qui nous entendent doivent nous donner des
larmes.
I ©.
Comment vous refufer! Sachez donc plei-
nement ce que vous defirez apprendre, bien
qu’il m’en coûte à raconter la caufe & du fléau
dont le ciel m’accable, & de l’altération de mes
traits. Au fond de ma retraite virginale, des
fonges me vifitoient fans cefle; une voix flat-
teufe me difoit: N ymphe trop heureufe,pourquoi
t'obftiner à garder ta virginité, quand tu peux
former l’hymen le plus glorieux ! C'eft pour toi
que Jupiter brûle du feu du defir; c’eft avec
toi qu'il veut goûter les plaifirs de Cypris.
HTPOMHOETS. 40
XOPO's.
Muroye poipay d nbins oui 7ropee
Tlo Tsd œeTor içophawuer vocvy,
TRS AGPUONS Tag MOAUPITENS TUE
a Aime JV aber cf AY nr raeg
HPOMHOETYS.
Zor épysr Loi, mod) Caupyiouy yaeur ,
AN\OS Te MTS Y AATIWNTUS MAP 06.
As Smuabomy émipea TUE
cyrad} , 07m EME Ts oivaX, Sixpu
mess À muormur, dE TeuGlw tyu. 640
r a! |
Oùx of omus Vu d'richgey ue 2 :
cup 3.ule Tai omip MESRIC ET,
moe: xgaToi y Aïnouo’ odVeousy
Duo uToy Jabra, % Age
Hop@ns, OÙer por jeta MesorlaTe.
Au 0 ous cruys monde
ès rapYadras Trés Eu, maprseguv
Ron pos @ uéy fun xopn,
mn rapJeruy Jesr, dJéor où yaou
mir penqu; Zew 7 ue Bee 650
cs oo) nou \ñlay, à cuve Kuæpir
41 HTPOMHOETYS,
SAu où d'à 74 pi mAguTIoNS AËos
nm Zlwos, &AN £EeA9e mecs Aiprns Balur ;
Auudra, mom Réçuiods mé mes marco,
os ay mn d'or Quua AwQhon MOOU.
Touwiod ras pese oves.a
Euvegulw Suenvs, € me JM rates
TA your vuxiQuiT déeaTa.
O° J'és mn Tuÿw, ram Aodbrlu -muxvous
Somesmow ia er, @6 pafor Ti yen 660
dpdyr” 1 Acp@, Jon œes ter Qi.
H°xor N œayféMotes œoAoqœuos
HENTUOU , doNpus duoreimws + spnuvors.
TéAos N Crapyis Ratis RABe Lray @
cuqos "Courson à pubsun,
t£o Su me Ÿ rafas GO EU,
aperor SG OU Vs ED EAATOIS 0E9I.
Ke ui SA01, muewmmi Cx A5 poney
REEXULOY , ds may Jéiquod Quos.
TowioM mudcs AcËs parruuaar, 670
naar ue xamémeuce Dour
aXOUCUW ŒAUY LAW éoluayrae yiy
Au05 9e 7u70 ed Riu œenosur rad.
Evlus 3 Luopqn % @pelts Afgspoqi |
_PROMÉTHÉE 4
Fille d’'Inachus, ne dédaigne point le lit de
Jupiter: va dans les plaines fertiles de Lerne,
dans les pâturages que ton père arrofe, & contente
l'œil amoureux du Dieu qui v'adore. Infortunée!
tels étoient les fonges qui m’occupoiegt chaque
nuit. Je rélolus, enfin, d’en faire part à mon
père. .....Jl envoya fouvent à Pythos & à
Dodone, demander ce qu'il falloit dire ou faire
pour complaire aux Dieux. Long-temps.on ne
lui rapporta que des oracles ambigus, & d’une
impénétrable obfcurité. Enfin, on lui en rendit
un, qui lui ordonnoit clairement de me chaffer
de fa maifon & de ma patrie, & de me laifler
errer jufqu’aux extrémités de la terre. S’il n’o-
béifloit, Jupiter enverroit des foudres étince-
Jantes, qui anéantiroient notre race toute entière.
D'après cet pracle d’Apollon, mon père me’
repoufle de fa demeure, & m'exile. C’étoit
malgré lui, malgré moi; mais le pouvoir de
Jupiter /a) le forçoit à cdi siolence.. .....
Auflitôt, ma raifon & mes traits s’altérèrent;
—— em em
(a) Littéralement : Le frein de Jupiter Le néceffitoit à agir
avec cette violence,
*F
4. PROMÉTHÉE.
ces corhes, que vous voyez, s’élevèrent fur mon
front : un taon me perça de fon dard aigu/a); d'un
bond furieux , je m'élançai vers les flots falutaires
de Cenchrée, & la fource élevée de Lerne. Un
pâtre, egfant de la Terre, l'impitoyable Argus,
me fuivit; de fes yeux innombrables il obfervoit
tous mes pas. Un coup inattendu l'a privé fubi-
tement de la vie ; mais le taon, ce fléau divin,
me chafle de contrées en contrées. Voilà jufqu’à
préfent mon fort ; fi vous favez ce qui me refte
à fouffrir, déclarez-le moi. Dans votre pitié,
ne me flattez point-par un menfonge. Trahir la
vérité, c’eft le plus honteux de tous les vices.
LE CHŒUR.
RÉCIT SYSTÉMATIQUE (8).
Ah! c’eft trop....arrêtez : hélas! jamais,
jamais, je n'ai pu m'attendre, ni au récit étrange
qui vient de frapper mon oreille, ni à la vue
de ces tourmens horribles, infupportables, de
ces peines, de AR rreuts: un, irait à double
tranchant pénètre & glace mon ame......O
deftin, deftin ! le fort d’Io me fait friflonner.
(a) Littér. cornue ; piquée par un taon à bouche aigue,
HTPOMHOE TS. 42
four, means d', ds 0eXT , OEUqUuE
pwm jeideis , EMA CLIPTIUAT
os oy @egs evmoToy Te Kepyveite péos
Aëpns d'aglu mé (a) Rénoos 5 yons
dApaTOs OpYHY A P995 GUAPTEH, MUXIOIS
oovois Jilbpuos Ts euou X\ age. 680.
A'mesodurros d'euro dQriSos 0e
D Cnr drecépnoer. OispornrE d' 690
pinyn Sa Vr mes is énguvoua.
KAvus me mea Tor ed és eme 0,7
Air move, ouayve MX p' oxTIoNs
EutSunmre pugois La -voomux PP?
ogigoy àvep Du ounQiTys A9
XOPOS.
2T=THM A.
E'a, &a° amy, Qu
Oùror” SmoT nuvyouluw Eévors po XEaX Aou
65 duo euay, SA © duOia@ 690
2 dvoniçu muu@, Avual, Siuar’, auprre
xéreo Auyer uner épaur.
To ©, aiex , Hoiex ,
ripex , and Son menti 1%6.
—— ————————————_—_—_——— re
(a) Esxponit Scholiafles : @eèc my Apr my mn ÿhr.
Fi
43 HPOMHOETS.
l'A 'MBOI.
HPOMHOE T3.
Tegy< ral, y DOCS mia mis à
Eries ts T° a» @ orme mesqualns.
XOPO EX
Aëy, Cadiduore mis vorodat n VAUX ,
PR Amy aps menvtemeuaX mers.
HPOMHOETS.
Tho aire peter icad io mes
XoUQos" pair 5 To œepT à AenQere 700
À dup tour boy tEmouxd uns
rt or vuè æxournŸ, dix en ma Om
TA mes H'ous Tu + véarnl.
Zu 4), L'yaye107 ADEPUX , TS ÉLLOLG Aypw
Qœus Lan, ds à Tpuar Caualns ol.
Tlegrr à cru nAiou mes aimons
pélaion ut, qi aMnEgTes Yu,
ZExvlas dapin vouadas, di mnexQs gyas
med\asos poous em duxvxnois LUE,
exnGoAois mEuay Enprngor 710
05 ju TENEÇew* ŒAN ducovois 7rod\ag
Huñbon paaqon Currepar ARove.
. Auds 5 ques oi aiduegtéxToris
PROMÉTHÉE. 43
RÉCITS IAMBIQUES.
PROMÉTHÉE.
C’eft gémir trop tôt; vous vous alarmez aife-
ment: attendez que vous ayez tout appris.
LE CHŒUR.
Parle, inftruis-la: dans les maux, il y a
quelque douceur à favoir ce qu'on doit éprouver.
PROMÉTHÉE,
Vous avez aifément obtenu de moi votre
première demande ; vous vouliez entendre
d’abord d'elle-même le récit de fes peines:
écoutez maintenant ce que Junon prépare
encore à cette infortunée. Et toi, fille d’Inachus,
grave mes difcours dans ton efprit, ils ’'appren-
dront le terme de tes courfes. Au fortir de ces
lieux, tourne tes pas vers les portes de l'Orient.
Au travers de déferts que le foc n’a jamais fillon-
nés, tu arriveras près des Scythes nomades,
peuples armés de flèches légères, & qui n'ont
pour demeure que des cabanes de rofeaux
élevées fur des chars; évite-les, &, pour
traverfer leur pays, fuis les bords rocailleux
de la mer gémiffante. À ta gauche enfuite feront
* F iij
#4 PROMÉTHÉE.
les Chalybes, qui forgent le fer, il faut les fuir; ils
font feroces, inhofpitaliers. Tu arriveras aux bords
du fleuve orgueilleux, qui ne dément point fon
nom, N'effaye point à le paffer, le paflage n’en
eft facile qu'’auprès du Caucafe, le plus haut des
monts, & du fommet duquel ce ‘fleuve prend fa
courfe impétueufe. La cime du Caucafe eft voi:
fine des nues, il faut la franchir, & defcendre vers
le midi; tu y trouveras les Amazones, ces filles
guerrières, qui abhorrent les hommes, & fe fixe-
ront un jour à Thémifcyre près du Thermodon,
là où s’avancent dans le Pont les âpres dents de la
roche Salmydeflienne, dure marâtre des navires,
hôteffe haïe des nochers. Les Amazones te guide-
ront elles-mêmes avec plaifir. Ainfi tu parviendras
à l’thme des Cimmériens, aux portes étroites du
marais Mæotide. Là, d’un courage ferme, quitte
la terre, franchis la mer: les mortels garderont à
jamais [a mémoire de ton trajet; ce détroit, d’après
toi, fera nommé le Bofphore. Alors, tu n'es plus
en Europe, tu entres en Afie (9). Eh bien ! que
vous en femble ? eft-il affez violent, ce tyran des
cieux! Parce qu'il veut lui ravir fes faveurs,
TPOMHOETZ 44
“oxodar XaAuGis, ÿe quagEa Ov dE en
drnusegt D; NN mesaraqu Esrois.
H'£us 9 uGeinr mraudr # -Jaudwrur,
By pui meegons Ÿ À dans mpar,
apr où res amor Kaëxaoo LAANS, der
vu uiquy, {y TOTALE Cuque pos
LPOTAG da avrare A'spoyxiToras 3 nen 720
xopuPas nai, 85 meorgGeteu
Llivoy EX, 4Ÿ A'ua.( over cpaTer
n£us suyavp , dù Oeuinruexy 7OTe
xaToruolow dugi OipuoT , ia
Sayia mr Sanuvduosiz yados
eyfesEeros VAL TYO , LUTEUYL ver
Dr C° SSwyiooun à paiN deutrus. «
l'Ouor dim abris quomepis AMVNS TÜNBIS
Kiuucermo HEUS üy ea ovara ir Y 706 OE A
aumooor and Cnmpèr Muwnxor. 730
E”sy 3 Srnrois cine A0 ps eyes
Sos mp, Boaoess S° emavupus
xeioere. Avrolon 4” Evegmis mdr ,
irudr vus Add”. AP var douei
6 TÂJ ed mvegrros ê6 Tù ma) ous
Riouos vo; TU 70 ONTY 9406
*Fiv
45 TPOMHOEETS3.
aies puyiru, GC ETEppi 4 TA dyas,
Llixpod d EXLpTdg, à xOp, T où Va ua
mnguess Où ÿ vud duixoac N'y
évy Wxe co unVme y RESUOUIS. 740
Fr «a,
To por por. E°ÉèE.
1POMHEEYS.
Zu d” aÿ réxpayas xebva pau iQ y n mu
dpaods orar @ Aoima AU Ka 5
XOPO'x,
H° jap nm Aimer TiS mur pas :
| «* ÎPOMHOE T5.
Avoyeiueegr # TÉNYYS aTheXs dus.
: T A.
Ti dr” euoi Elo népdbs, EAN céx Ta yes
pp” éuouTl mio) 3m qoAou TETE
omus me ouilaca , À méyroy méyuy
dmMdyn ; Kpüosoy 59 diouraË Suyër,
1 Gs dans uéegs maquis yaxds. 750
HIPOMHOE T3.
H° dors a) sus euos do Preis,
To Qui LU Er Ÿ TEDeg puy"
un À LE à mnuarar draN\ayi
PROMÉTHÉE. 4;
{un Dieu à une mortelle!) il la condamne à ces
pénibles courfes. Quel funefte amant, o ma fille,
le fort t'avoit defliné! & ce que tu viens d’en-
tendre n’eft pas même le prélude de tes maux.
1 ©.
O ciel! ah malheureufe!
PROMÉTHÉE.
Tu foupires, tu gémis /a)....que feras-tu
quand tu auras tout appris!
LE CHŒUR.
Et, que vois-tu encore pour elle dans l'avenir!
PROMÉTHÉE.
Une mer orageufe, un abyme de malheurs.
1 O.
De quoi donc me fert la vie! Que tardai-je
à me précipiter de ce roc efcarpé! La pierre
où je m’écraferai fera mon falut: il vaut mieux
mourir une fois, que fouffrir tous les jours.
PROMÉTHÉE,
Comment fupporterois-tu les tourmens que
j'éprouve, moi, à qui le fort défend de mourir!
La mort, au moins, termine les fouffrances;
(a) Littéralement : #4 as crié à mugi,
4 PROMÉTHÉE.
mes peines n'auront de fin, que quand Jupiter
fera dépouillé de fa puiflance*
J ©.
Quoi ! Jupiter un jour perdroit fon empire!
Que j'aurois de plaifir à en être témoin! puis-je
ne le pas defirer, moi, qu’il traite fi cruellement!
PROMÉTHÉE.
II le perdra, tu peux en être aflurée.
1 O.
Et qui lui arrachera fon fceptre tyrannique?
PROMÉTHÉE.
Lui-même, par fa folle imprudence.
* J O.
Comment! explique-toi, s’il n’y a pas de danger.
PROMÉTHÉE. |
Pour fon repentir, il prendra telle époufe /a).….
I ©.
Déeffe, ou mortelle! dis-le , s’il eft permis.
PROMÉTHÉE.
Que t'importe! fur ce point je dois me taire.
] 0,
Sera-ce elle qui le renverfera du trône !
(a) Litter. 4! éyoufera une époufe telle qu'il s'en repentira.
HPOMHOETE. 46
vd Nr A mépuanpuor DELA ror
puy Bar , api a ZéÙs Curréon rvegvvidbs.
T @’.
H° > mr ‘6 Caroir aps Aa ;
HS a, oiuu, TN iBdon cuugoear
nèe d'CX a, Nms Cx Aus TAXE AENGE ;
TPOMHOETS.
Q'e rovuv vor mov oo Ha SEiy mLEx
T Q!.
Ness 1 meane nriex CUANIIEN ; 760
HPOMHOETS.
AÛTS CIS ae LEOPESNGY Len uarur.
T Q.
Too Sowc omnor, & LUI TS RngGn.
| HPOMHOE TS.
TauŸ vapor TiodToy, À MOT dAaAG
rl à’.
Oéopror, À Leger; ei pnrov, Pes.oor.
TIPOMHOETYS.
Ti d éyny (a); g DD prror NX TN.
TI @’.
H @ess Mypns Hricug Sesvey ;
(a) Schol. der époas moior yéuor JAAnot ;
\
47 HPOMHEOE T3.
HPOMHOEETS.
H° née maj péprepr mures.
I &!’.
Oùd ea dom To) Smspopi TUE;
LIPOMHOETYS.
Où QG , œpir é30y aÿ Cu No AuIw,
rl Q.
Tis Er 0 Adour (” ‘dr dxovrs Aus; 770
1POMHOETY'S.
Ty cùy ny aŸ CH rer ëvy +eeur.
l'a. .
Ds ras; À ‘os ms (7 draMaEe {ax0r ;
TPOMHOE T3.
Teins y pores mes Nix a Many vds (a)*
T @’. /
HS ex ér dEiuGAnres à tenue
IPOMHOEYS.
Kaj unit Çaur CxuaSeiy Cnre mors.
ra
Mn por mesmirer xépdbs, Ûr” Sogépese
TIPOMHEOETY'S.
Augr Ado ce he dproouy.
(a) Esponit Scholiafles : roccdirance.
PROMÉTHÉ E. 47
PROMÉTHÉE.
Elle accouchera d’un fils plus fort que fon père.
1 O.
Mais, ne pourrat-il point détourner ce malheur !
PROMÉTHÉE,
Non; & auparavant je ferai délivré de ces liens.
| 1 ©. |
Et, qui t'en délivrera malgré Jupiter!
PROMÉTHÉE.
Un de tes defcendans; il faut que cela foit ainfi.
I ©.
Que dis-tu! un de mes fils terminera tes peines ?
PROMÉTHÉE.
Oui : le dixième après ton arrière-neveu /a).
1 ©.
Que cet oracle eft encore difficile à comprendre!
PROMÉTHÉE.
Ne cherche point, même à connoître ton fort.
1 O.
Tu m'as flattée d’un plaifir, ne m'en prive point.
PROMÉTHÉE.
De deux éclaircifflemens , je t’en accorde un.
(a) Lit. le troifième de naïffance aprés dix autres générations.
4 PROMÉTHÉE.
: I ©.
Quels font-ils ? parle, donne-m’en le choix.
PROMÉTHÉE.
Je te le donne; choifis, de favoir, ou ce qui te
refte à iouffrir, ou le nom de mon libérateur.
. LE CHŒUR.
De ces deux grâces, qu’elle obtienne lune,
& moi l’autre ; ne rejette pas ma prière : qu’Io
fache de toi où elle doit encore errer, & moi, le
nom de ton libérateur; je brûle de l’apprendre,
/ PROMÉTHÉE.
Vous l’exigez, je ne puis refufer de répondre
à tout ce que vous fouhaitez. Jo, je te ferai
d’abord le récit de tes courfes pénibles ; grave-le
profondément dans ta mémoire. Lorfque, fran-
chiffant la mer mugiffante, tu auras paflé le
détroit qui borne les deux continens, tu t’avan-
ceras vers les portes flamboyantes du foleil, juf-
qu'aux champs Gorgoniens de Cifthine, où
demeurent les vieilles filles de Phorcys, trois
fœurs au vifage de cygne, qui n’ont qu'une
dent & un œil én commun, & que jamais n’ont
aperçues les rayons du foleil , ni l'aftre de la nuit.
LE
HPOMHOET 2. 48
I Q.
How mesuËor, open T euoi As.
TPOMHO@eETS.
Aou: A0) 78 À mver @ Aoima oi
peau cuqluds, à F CuAUroT que. 780
L'OordE
Térur où + f Taie, T d° éuoi peur
HX, HAncor, pd” anparys A9puw
g TN be yore ro Army 7Aalw,
euoi 3 À Aurora: Gr à midi.
HPOMHOETS.
Er mesouusi , GX CHuTToUU
m qui $ yeyorÿr mar oovy meag AC ere.
Soi mer, Loi, mAudbyor FA Peg.Tu, :
Lù eNexos où panuooiy SATOIS qpardr.
Our meegions pÜlesr nreioær 009,
mes aimons Qoyemas nous 790
more mepou Aider, ég” a EE |
mess Lopypruz media Kioivns, a
œ Porudes vooucr druol 40pey
CE XAAYOLOPPOI x Z01YOy ou” Carpe :
puovodbyres | dë 86 nos esrSprera
axnoy, SU n VUXTLEYS LUI MOT.
L
49 HPOMHOE T5.
Tléags dau my ras 1a@ men,
dpaxormouaMor Topypres Resrosvyis, |
dj Ours Si eindby Eu vos
Toiofro ä qui TYTo @egvéior A6)0. 800
Au d' axouror Sbgeph Seweiar
oEuquuurs 99 Zluos dxpayeis xuvas
Tporas QuaaËe, Torre mouvdra parer
A'exuaanoy Im mCAUU , 01 PÉUTOPpUTON
ooJo up} vèua TAourros moequ'
TÉTOIS OÙ M TÉngCe. TrAovesy 5 ynv
n£es xenguwor Ar, 0! mess MAiou
Yaourt Myg5, Je morLUIS Ai.
Tére map 0y as &pQ, tas ab tEixy
xx @Gaouor, 9x BuGA«wy 0er am 810
mor emo NS A0 eumoTor péos.
Oùros (7 odod T TCAJovor 66 Bora
Neaadn, à di + paxpai mon,
Loi, Téœepray on Te Y TÉLVOIS ATITY.
Ty d'à mn avi daMoy me x docupemer,
émraNrAa(e, % oups Cxuaylare
por D TAcoy À AG TApET ol.
XoPOo'x,
Es pô nm ru Aoimoy À rapeyyor
PROMÉTHÉE. 49
Près d’elles font leurs trois autres fœurs, les
Gorgones ailées, monfîtres abhorrés des humains;
leur tête eft hériflée de ferpens ; qui les envifage,
expire à l'inftant : je t'avertis du péril. Plus loin,
autre fpeétacle effrayant, font les Gryphes à la
gueule pointue, chiens muets de Jupiter : il faut
ven garder. Évite aufli ces guerriers qui n’ont
qu’un œil, les Arimafpes toujours à cheval,
habitans des rives du Pluton qui roule de l'or
dans fes flots. De-là tu pafferas dans une terre
éloignée, chez un peuple noir, fixé proche des
fources du jour, aux lieux d’où fort le fleuve
d’Æthiopie. Tu fuivras les bords du Nil jufqu’au
Pas, où, du haut des monts de Byblis, il
précipite fes eaux majeftueufes & falutaires. Son
cours te conduira dans File triangulaire de
l'Ægypte. lo, c’eft-là que, par ordre du deftin,
une nombreufe colonie fortira de toi &:de tes
enfans {10).Ma prédiétion te paroît-elle obfcure,
embarraffée! interroge-moi, je puis tout expli-
quer; &, plus que je ne veux, j'en ai le loifir.
LE CHŒUR,
S'il te refte encore de pénibles courfes à lui
* G
so PROMÉTHÉE.
prédire, fi tu en as oubliées, achève; fi tu as tout
dit, accorde-nous, à notre tour, la grâce que
nous t’avons demandée ; fouviens-t'en.
PROMÉTHÉE.
To fait le terme de fes voyages; mais pour
laflurer que ma prédiction n’eft point vaine,
je lui dirai ce qu’elle a fouffert avant d’arriver
ici; ce lui fera la preuve de mon infällibillité.
J'omets une foule de circonftances, & je parle
de la dernière de fes courfes.
Quand tu fus arrivée aux champs Moloffiens,
- près de la haute Dodone, où fiége & prophétife
le dieu des Thefprotes /a), & où font, prodige
incroyable! les chênes parlans, qui, clairement
& fans ænigmes , te faluèrent l'époufe future de
Jupiter (fi toutefois ce titre te flarte encore );
un nouvel accès t'emportant , tu t'élanças le
long du rivage, jufqu’au vafle golfe de Rhée,
d'où, par des courles rétrogrades, tu revins
péniblement fur 1es pas. Éternel monument
de ton voyage’, le nom d’/onien, n’en doute
pas, reftera, dans l'avenir, à ce golfe{r1).
(a) Jupiter. Voyez la note (11).
HTPOMHOET ZX. s°
dus peyorgr À moAupÜopeu TNans,
Xe 3 marr tiprxgs, Mar ad ie 820
Ds lun areuede, mémo 6 mov.
H1POMHOETS.
To nav mropeias NS Tip’ æuixotr.
O'rus d'en AJ pin daétiw xA\vouaa pau,
à apr pong ip Cnueuoybnre, pesisu,
ruiero rér aùro Jus pu wr EU.
O'yAor À 8 ? 7A$E ten 0%);
es are d' Éu Tipua Où TAWNUATE).
Ex) 99 Hs mes Mo/vora dure ,
À mwony T auqi Aou, ia
partie Süuos TE OravepTt Aus, 830
. mexs T dmçv, a Gesorsess dhuss'
Up Gr où naumeps x Sr aux Trees
aesomppdns n Auos xNeun Sup |
péou( too, & mor Mesomive dE Ti
corde oisphonca T © Sga To
xéN do SEas eds peyar xoNmoy Péas,
ag $ M ei A CE dpouos
UT DT pére ToyTIOS Les ;
oups "Ehiçu(, Vorios xAnOnoEra,
À os mopaias ua mois xan Regnis. 840
*Gi
st NPOMHOETS.
ZEnusit où Qi À eus Qperos,
os Npuery mAéor Ni Ÿ mrePaouérou :
Ta Ava d ugür TH T’ és xoiv0r Pexou,
ês rauror éAor TJ mnt Adyer frose
E'awv mous KarwGos tan Boros,
NaAou @ess dur) quan À es our
cyradon JA oe Zeus Tina éuQegre,
éragdy drap6f quiei % yo payer.
E’rorumer 3 TN Aus Vornuarer
mes xepgivor E’maqor ds xapmüoemy B5$so
don mAaruppous NA apdtue sfore.
Turn d da durd Mure reyTxoy Toys
Fay Des À pos Sy éxodo” dora
InAvaness, péyvox cuyAan yauar
ave hay oi D” emlonpIpor Qpévas,
xipror mur paxpar Afauuéra,
nËso Snpébovrnes S Snexaimous
aus, lover 3 cuuaruy tEe Juos
Deagona 3 Méery DnAuxToro
ape Sym, ruxnPesupnre Segal: 860
yuvn DD ad Exacy œidros pd,
NImeTor © oçayqu Radaox Eipos:
(riad) to éy Veses TYs EUOUS EA SO! Kuœp1s.)
PROMÉTHÉE. ss:
lo, à ce récit, reconnois que mon efprit voit
au de-là du préfent. Maintenant, écoutez toutes
également ce qui me refte à dévoiler; je reprends
ma première prédiction. Aux bornes del’ Ægypte,
près des bouches mêmes & des fables du Nil, eft
la ville de Canope ; c’eft-là que, te flattant d’une
main careflante, Jupiter, par fon feul toucher, te
rendra la raifon. De toi naïîtra un fils, le noir
Epaphus, dont le nom rappellera l’attouchement
de ce Dieu, & qui moiflonnera dans toutes ces
plaines que baigne le Nil débordé. Cinq généra-
tions après lui, cinquante fœurs (peuple féminin),
pour éviter de former des liens inceftueux avec
les fils de leur oncle, fe refugieront malgré elles
dans Argos. Ceux-ci, aveuglés par la paflion,
pareils à l’épervier qui prefle la colombe, vien-
dront rechercherun hymen qu’ils n’euffent pas dû
rechercher: le ciel jaloux les en punira. La terre
Pélafgienne recevra les corps de ces malheureux,
immolés par le fer affaffin de femmes enhardies
dans la nuit. Chaque époufe, { que Vénus vifite
ainfi mes ennemis !) plongeant un fer à double
tranchant dans le fein de fon époux, le privera de
* G ii
52 PROMÉTHÉE.
la vie. Une feule, féchie par l’amour, ne tuera
point le compagnon de fa couche; fon courage
s’émouflera : forcée de choifir, elle ajmera
mieux s'entendre appeler läche que parricide,
D’elle naïtra dans Argos une race royale. Pour en
fuivre exactement lhiftoire, il faudroit de longs
difcours ; mais, de ce fang fortira le héros, fameux
par fes flèches, qui mettra fin à mes tourmens.
Tel eft l’oracle que l’antique Titanide, Thémis
ma mère, m'a révélé. Te dire comment & quand
tout fe vérifiera, c’eft ce qui demanderoit bien
du temps, & tu ne gagnerois rien à l'apprendre.
1 ©.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Ciel... ociell..s...,
Un nouvel accès, une fureur nouvelle me
brûle!...,...1e taon me perce de fon dard
enflammé, ...mon cœur, agité d’effroi, bat,
à coups redoublés, contre mon fein.....mes
yeux roulans tournent dans ma tête.....un
mouvement de rage phrénétique me tranfporte;
ma langue n’obéit plus, &, dans mes paroles
confufes , la raifon lwyte vainement contre
EN
HPOMHOET SX. s2
Mio 3 mdr iucegs DAS, Tu
xwréveg oùréror, &N' drauCaurShoera
vo” duér 5 Sunesr RSAtoEra ,
ANUEY GRAS MAN , À HAwPOY0S.
Aùm xuT” A'ppos BamAnoy mu bo.
Mao) Aou dti Gir ereE 8 TERS"
amegs ve puis Cx ho Quaury Jess 870
TEun Aus, dS OU Ci movd) eue
aval. TocrSe penquèr À maagfuns
puirmp eu NAS Tilavis Oépus.
O'rus 3 ÿ° om, Ge Su paxpol Adyv
amy, où T Sdvr, Crua Soon , xepd'aneis.
| T à.
AN A'HALZETOIH.
Ex Se »
Atz0 d' ab opaxe/0s À PperTamyis
avi SuArmou(, oispou d’ apdts
qu a mvess
gaña 3 poGo Qpira gxTÇEr 880
Teppir$ra; d” cuuaÿ exirdw,
t£w 3 dpouou Qieguai, Aves ns
mébuan papy, yAdoTnE dxpaThs
Does! 3. ASyoi rajouc” En
* Giv
53 TPOMHOET SX.
GUY MES XUAWY AT.
XOPO'sz.
EN QAIK A.
Shop. HŸ oopos, ÿ onpos L,
ds mePTOS © Woux
TS) {Gaçuor ÿ yAdaræ deu AS ynoer,
os 7 MN oy 199 tan denie paxpd
ÿ WT T 7AÿTO A o-bpurlo pue , 890
poire TK More pesarucordter
0G pire texndou your.
Aispgi. Mnzote pro p, à
Moiea,
Atyior Aus drdrupar ide moon
en mAadin Jauére mi À SE Sexvod.
TapCS 38 apyarex rapIwiay
eioez( Log pau Surlouay
Dañdyyrouis H'pus AgTUUO mévar.
s'rudis. E’uoi d) ôn f ua Ads à Vas 900
apobos, Ÿ Ne. MnN xperosérar
Sucr, E”egs, aQuuroy ua Mec NprorTo Le,
A'moAuos 0 Ÿ 0 mA, dmey
AMEAUOS" sd £0 Us à Mooiuar.
Toy Aus À dy dep pümr oma Quyn” a.
PROMÉTHÉE. 5;
l'orage d’une odieufe peine........
LE CHŒUR.
RÉCIT ÉPODIQUE.
STROPHE. .
Certes, il étoit fage, celui qui le premier éta-
blit en maxime & débita en apologue, que, s'unir.
à fon égal, eft, de beaucoup le meilleur: qui vit
de fon labeur, ne doit ambitionner l'alliance ni du
riche délicat, ni du noble orgueilleux (12).
ANTISTROPHE.
Jamais, jamais, o Parques, ne me deftinez à
la couche de Jupiter! que je n'aie point pour
époux un habitant de l’Olympe! Je frémis, quand
je vois lo, vierge encore, fuyant l’amour, &
toutefois, en punition de l’hymen qui l'attend,
forcée par Junon à ces courfes épuifantes.
É PODE.
Un hymen afforti, eft fans danger, je ne le
redoute point. Mais, o amour, que jamais l’œil
inévitable d’un dieu trop puiffänt ne me regarde!
On lutte mal dans cette lutte; elle eft pleine
d'efforts & d’efforts vains (13). Que devien-
drois-je! comment échapperois-je à Jupiter !
s4 PROMÉTHÉE.
RÉCITS IAMBIQUES.
PROMÉTHÉE.
Tout orgueilleux qu'il eft, Jupiter fe verra
huimilié : tel fera le fruit de l’hymen qu'il
médite, & qui fera tomber fon trône, & éva-
nouir fa puiflance. Alors, s’accomplira dans fon
entier l’imprécation que lança contre lui Saturne,
quand il fut chaffé du fiége antique de fon
empire. De tous les dieux , nul autre que moi ne
peut lui apprendre comment il préviendroit ce
malheur ; feul je le fais & pourrois le lui dire.
Alors, qu'il aille s'afleoir hardiment dans les airs,
fe fiant à fes nuages bruyans, & fecouant dans fes
mains fes dards enflammés ; rien de cet appareil ne
le garantira d’une chute ignominieufe. Je le vois,
lui-même fe créer fon ennemi, athlète prodigieux,
difficile à combattre, qui lancera des feux plus
brûlans que la foudre, fera gronder un bruit plus
fort que le tonnerre, & brifera le trident , cette
arme de Nepturte, ce fléau maritime, commoteur/a)
de la terre. Échoué à cet écueil, Jupiter connoîtra
combien il eft différent de fervir ou de régner.
(a) On a hafardé ce mot qui rend littéralement le texte.
.
LA
|
HTPOMHOETYS. s4
l'A MBOI.
HPOMHOEYS.
H° pur ên Zébs, xp aloudis Qped,
sy Tamuvos ol Jéapruery
papy yaueir, ds aùTor Cx Tuparidts
Deéror T' diqr CxGand" rarcos SN des
Kesrou mr 19 marAds xpauSnoem 910
Lô Cumrrdr exo duuor Sesrer.
ToidrSe 107) Oer CuSomiy Skis Sedy
dUvoT” a) avr, AU eu, io cu Pos
Ene GS oi, %' à Some. [less Q@dra vdr
après xg M0 TOis Eds LTD
MS, AVLOTOY T CF YEEYI æuprroo (2e As.
Où À avr) rar” émrapniod TD ni Ÿ
moy nus ourT CR atETa
Toioy mangicir 1 © Opor da (er
a” aus où dvouaywTa Ty Tips, 920
ds dy éeguvo) xwéoro dbmod PAS ,
Reste S \'afGaNorTe ALpPTLEI KTUTOT
SungoS ay Tè AS TVLXTUERY YOODN
TE lave , apr + Toodébyos-oxed\æ.
Dlruiows 3 TON rmecs xax©, malnoery
000) T0, T’ dpyeir Ÿ T0 dbUAEUE dy.
s5 APOMHOET SZ.
XOPO’Ss.
Zu Snr d eHQus, madT” EhyAoos& Aus.
H1POMHEETYS.
Ari TAÎry, mess N à RÉAoUY A6.
| XoPox.
Kay mesoxar yen Samvodr Znvos md ;
HPOMHOETS.
Koy mrN y’ t£u Ua Aoparieps rorotg, 930
X OP O’3.. .
Los où mupOfs, midi Cnerrlor émn;
HPOMHOETS.
Ti SN dy poGou, © Sur Ÿ uopaor.
XOPO 3.
AN &0Aor àv cvs TIM y d AY megie
TPOMHOET'S.
OS où mime, rare eo dxuTe po.
X OPO'x.
Oi mesnuuvouvns Ÿ A'fpageiar, coQri.
HTPOMHOETS.
Zébov, mesnuyu, Sue À xparrT del.
E‘noi d éngoso Znros À wndèr mena.
Age, xparémo mor À Reayér eovor
omus HAU. Aapoy 7 GX dpEu Doi.
PROMÉTHÉE, $5
LE CHŒUR.
Ton defir fait ta prédiétion.
PROMÉTHÉE.
Je prédis, & ce que je defire, & ce qui fera.
LE CHŒUR.
Se peut-il que jamais Jupiter ait un maître!
PROMÉTHÉE.
Oui: & ce ne fera que la moindre de fes peines.
LE CHŒUR.
Et tu ne trembles pas en proférant ces paroles!
PROMÉTHÉE.
Qu'’ai-je à redouter ! le deftin m’a fait immortel.
LE CHŒUR
Mais, Jupiter peut aggraver tes tourmens.
PROMÉTHÉE.
Soit : je fuis préparé à tout.
LE CHŒUR.
Sage eft celui qui redoute Adraftée (14).
PROMÉTHÉE.
Refpectez, priez, flattez éternellement ce
maîgg : pour moi, Jupiter eft ce que je méprife
le plus. Qu'il agifle, qu’il exerce à fon gré
fon pouvoir paflager ; il ne régnera pas long-
6 PROMÉTHÉE.
temps fur les Dieux....Mais j’aperçois fon meffa-
ger, le miniftre de ce tyran moderne: fans doute,
il vient m’annoncer quelqu’ordre nouveau.
LES MÈMES, MERCURE.
MERCURE.
C’eft à toi, fubtil efprit, vafe amer d’amer-
tume, coupable ennemi des Dieux, diftributeur
d’honneurs aux mortels, voleur du feu célefte,
c’eft à toi que je parle. Déclare ( mon père te
l’'ordonne) , quel eft cet hymen dont tu te plais
à parler, qui doit lui coûter Fempire! point
d’ænigmes, il faut tout dévoiler. Prométhée, ne
m’occafionne point un fecond meflage. Ce n’eft
point ainfi, tu le fais, qu’on défarme Jupiter.
PROMÉTHÉE.
Quel difcours arrogant & fuperbe! qu’il fied
bien au miniftre des Dieux! Nouveaux maîtres
d’un nouvel empire, vous croyez habiter des
palais inaccefliblesaux revers. Eh! n’en ai-je donc
pas vu tomber deux tyrans! Je verrai la chute
du troifième ; elle fera la plus prompte & lagplus
honteufe. Penfes-tu donc que je tremble, que je
m'abaifle fous ces nouveaux Dieux! j'en fuis bien
TPOMHOETS. 56
AN eoopd à mor 7 Auos TOY 940
Toy Co TUE YOU T$ yéou Afgxovor"
Fay TS M AUVOY dendy EAN AUBE.
EP MHS.
Ze, + copieur, T mxpds Uréprixpor,
T Jéapéproyr us Su, T EPnuéegis
men@ nuas, À nues x\éiw Ayo"
maThp auye (7 ousivas xOUTES yauous
far, mess or T Cnâros Cumitle xpaTs
à Qdra pro pur dnxmeies,
AN af exag” txperCe né por mA
0e , Tleoun9d , mposba Ans opus d° ôm 9 50
Zdbs mis munis Sy pa Dar era.
HPOMHO@ETS.
Zcuroqouos Ve À DesyuaTos TAËS
o puos "tr, 5 Jedr Umnpéty.
Néoy véor xparteite, à doxeite dy
ru ame On mépyau. O'ux Cx md” e90
Dar ou TUE CHMETOTLS HoOOUM y 3
Terror 3 À 1 ruparroudT” em Lou
dLicx Ÿ rpçu. Mi mn oo ox
TyC$r aomnoser ré Ts véocs vos ;
IME y y © martos émumu. Zu 3° 960
$7 POMHOEEYS.
xéAdUoy Lümep DAMES, éruore mar.
Lébon 3 Sy Gv aï iqpys tué.
: EPMH 3.
Touwio® pdpros % @piy Ou Nour
ts Go cam move, Xa Swpauoas,.
HPOMHOEYS.
This os agTetas À qui dvareg£iar,
cupds émiçu(, GX a AMdEqU ya.
Kpfosor 9 ou Tu agredur mifae,
À rates Qui Zluwi mov ayeAor.
Ovrus UCei eur Ts ue os ARE.
EPMHS.
XAUN Gr toxas mis muegda miuan. 970
TPOMHOETZ.
XAdb ; yAudbrras D rés Eos eo
éylesxc idvqur x où dc Témis ty.
EP MH.
Pr nnno tent
HPOMHOETYS,
Ar A0yo Ts mayras ty aiez Juou,
Goo maQcrTes ed, xaxoloi m' Cud\ros.
EPMH 3.
Kavo ( &p0 ueuyvoT $ puxpay voovr.
PROMÉTHÉ E. s7
éloigné. Va, retourne, fans tarder, aux lieux
d’où tu viens: tu n’apprehdras rien de moi.
j MERCURE.
Voilà donc encore cet orgueil qui a déjà
caufé tes malheurs!
PROMÉTHÉE.
Sache que je ne changerois pas ma mifère
pour ton efclavage. J'aime mieux, oui, j'aime
mieux être lié à ce roc, que d’être le meflager
confident de ton père. C’eft ainfi qu'il faut
outrager qui nous outrage.
MERCURE,
Sans doute, tes maux préfens font tes délices!
PROMÉTHÉE.
Mes délices! ah! telles foient les délices de
mes ennemis , & de toi le premier !
MERCURE,
Eh! quoi, m’accufes-tu de ton malheur!
PROMÉTHÉE.
Je n’ai qu’un mot: je hais tous les Dieux, qui,
comblés demesbienfaits,m’accablentinjuftement.
MERCURE, é
Ta raifon fe trouble, je le vois; le mal ef violent.
* H
58 PROMÉTHÉE.
PROMÉTHÉE.
Qu'il me dure, fi c'en eft un de hair fes ennemis,
MERCURE.
Que tu ferois infupportable dans {a profpérité!
PROMÉTHÉE ; (il foupire de douleur.)
Hélas !.,..
MERCURE.
Ce mot, Jupiter ne le connoît point,
PROMÉTHÉE.
Le temps le lui apprendra : le temps mûrit tout.
MERCURE.
Toutefois il ne t’a pas rendu fage.
PROMÉTHÉE.
Non : car je ne te parlerois pas, vil efclave.
MERCURE,
Tune diras donc point ce quemon père demande!
PROMÉTHÉE.
Je lui dois tant! il faudroit lui complaire.
MERCURE.
Tu me railles; tu me traites en enfant,
PROMÉTHÉE.
Eh! n’es-tu pas un enfant, & plus fimple
encore, fi tu t'attends à tirer de moi quelque
TPOMHOETY 3. 58
1POMHOETYTS.
Noooiu’ dy, 4 room Tvs &y eg quyair.
| . EPMKS%. ?
Eins @opnros CÉX dy, ë mpaiorus 1aAde,
: IPOMHOETS.
ui.
EPMHS.
To Zac ms CEx émiqura.
TPOMHOE TS.
AN CaMioru rar o prexouer eve. 980
EPMH 3%.
Ko pur ovy STu cupesrir Ériquoru.
HPOMHOETE
Ze D mcsondby Gex dy 9 impr.
E?PMHS.
Ep$r tomes Sr Gr 2eNCe rampe
HPOMHOETS.
Koj puiy Gpéñar y a vos dur yaerr.
EP MH 3x.
E’xprunoas ide &s md) orme je,
IPOMH@E TS.
Où D où ms Te, À En Téd' UE,
d mesobas tuo) mn much Mess
* Hi
s9 NPOMHOETS.
Oùx ea quan SN PR ILTOR oTO
mesree dar pe Zds yyomou GN,
œpiy dy jen Soua AuuaTieæ. 9 90
Less Gôra , priOo fi dou /odox QAE,
Aeuromiépo D npad) x ResyTiua
HBoriois xuxamw mavrx, à Gesos ire
pad D Sr mi pd, dre à Qexce
Mess À cer nv Cureotiy ruegrri des.
E PM H 3.
O'ex vuv à oi rar’ depya Poyveraye
TPOMHOETS.
Dry rar Mi % RECSAeure, Ti.
| E?PMH SX.
TA nov, à Laruye, TAUNIT more
Des @s maesvou, Tnuovas pus pesrdr.
- HPOMHOET'S.
O'yASs moërlw pe, xd omcs (a) rapnopdr.
EicrAim 0e im), @s to Auos
Your poGndeis, Inauvos uno,
Ÿ Aurapiow À Héya gupudvor
Jranouauos DTidouaniy er,
Alone So rh" Ÿ mars No.
(a) Verus adagium : @6ss wijuam Aunsir.
PROMÉTHÉE. 59
lumière ! Il n’eft tourment, ni rufe, qui me force
à dévoiler ce fecret à Jupiter, avant que ces
funeftes liens foient relâchés: j’ai dit: Mainte-
nant, que la foudre étincelante tombe en éclats,
que les feux fouterrains fe mêlent à la neige
blanchâtre-des airs, & confondent la nature, rien
ne me fera fléchir, je ne lui nommerai point
celui qui doit le renverfer de fon trône.
MERCURE.
Mais, vois fi cette obflination peut te fervir. |
PROMÉTHÉE.
Tout eft vu; mon parti eft pris dès Jong-temps.
MERCURE.
Infenfé ! ofe, ofe, une fois, apprendre de tes
malheurs à devenir fage.
PROMÉTHÉE.
En vain tu m'importunes : je fuis fourd comme
les flots /a). Ne te figure jamais, que, redoutant
les deffeins de Jupiter, devenu timide comme
une femme, j'aille tendre les mains , & conjurer
l'objet de toute ma haine, de me délivrer de
mes liens ; j’en fuis bien éloigné.
(a) C'eft ainfi que Stanlei interprète ce paffage.
* H ii
6o PROMÉTHÉE.
MERCURE.
Tous mes difcours, je le vois, font inutiles;
mes prières ne peuvent te toucher ni t'amollir.
Tel qu'un courfier fougueux, au joug inaccou-
tumé, tu mords le frein, & réfifles à la rêne.
Mais, en vain tu redoubles de rage ,‘l’effort eft
impuiffant. Rien de plus foible par foi-même( 1 $),
que l’orgueil d'un infenfé. Si je ne puis te per-
fuader, envifage, au moins, l'orage inévitable/a),
la tempête de maux qui va t’afläillir. Jupiter, à
coups de foudre & de tonnerre, brifera ce roc
efcarpé; & ton corps enfeveli demeurera caché
fous les éclats de la pierre. Long-iemps après, tu
reparoîtras; mais, alors viendra un aigle infatiable,
chien ailé de Jupiter, qui arrachera de ton corps
de vaftes lambeaux; convive ininvité /b), qui fe
repaîtra chaque jour de ton foie noir & fanglant.
Et, de ce tourment, n’efpère point voir la fin, à
moins que quelque Dieu ne veuille fuccèder à
ta place, & defcendre chez l'invifible /c) Pluton,
(a) Littéralement : de triple flor,
(b) On a hafardé ce mot qui rend le texte.
(c) Voyez la note (16).
HPOMHOETYS. 60
EPMHS.
Aéyor tone meme ÿ pétlw tpÿr
min À Sr SN pa ADM) AUTUs
eus Saxor 3 quuor ds vel uyrs
mèA0s, BiaCn % mes Ayid£ MAY Ye
ATap ogodpuiy y ad copiuan. 1010
AvgaNa 7 Tr Qegrouvn pi xd,
ain xa9 at gros Jo déve
Encre d' édy qui mois éuois muoËis ASyis,
ofos de epuor Ÿ KEXO) TEL ia
éme dquens. Hpo@ à À o4piS
Qéezyla Besrri à mesure QAON
raie auegéu vie, À xpurai Nuas
N oùv, merea d° yKLAN où Raçuod.
Maxpor 3 pires CATEAETÈIA LOU
dxlnppor H£eus 45 Qaiost Auos À moi 1020
Aluds ado, Saqoros aers, AgCers
oJapruuiod cparos péya péxos ,
annros tprar dumtAes mar16e9s"
xengioGepToy d' haa CAIN TETE»
Touod pe Tip un rmeso die ,
opir dy Sedy ms AJgdvros TN movu
Qu, JAY TEE aa yITOr mor
* H iv
61 TPOMHOET 3.
A dw, xvéga T dual Tapriegu Rain.
Tless rare LBÉAev* we 0d ÿ TEA A0 pos
0 LOUE, LME Y Mar eipnadpos 1030
Lenue da Es cé Ghiquru sua
TD Joy, dM\d wap érros TAŸ. Ev 3
Aa Toyve x Pers » Mid ua
DCSAia œueivo ANioY mom.
XOPO'Sx.
Haër À Epuñs GX d'yyex Qaivera
Are do > ct + Qu Say
medérr", épeuvar + oopl LESNo.
TleSou: cop 7 dagcr KadG rer.
ANAAIETOI.
HPOMHOETS.
Esdon moi pui ado) dyfeXias
0d" tSxb£e, Taçuy 3 KES 1040
&y Îesy va exPeFr PAT QEIXÉSe
Hess Gr’, tæ &LLo) bhéQw £ A
TUE9s duphrms Bospu 5 np
d 4penC 0 Resvry, TpaxdAY
T ape dyépuv" XBora d Cx mur
craie PiÇ as méuua xpadèuror
XVpa D moyTS Tea y À foie
PROMÉTHÉE. 61
dans les abymes obfcurs du Tartare (16). Main-
tenant, confulte-toi : ce n’eft point ici un vain
étalage de menaces; l'arrêt eft porté. La bouche
de Jupiter ne fait point mentir : toujours fa
parole s’accomplir. Confidère & réfléchis ; crois,
enfin, que l'opiniätreté ne vaut pas la fagefle,
LE CHŒUR.
Mercure veut que, quittant l’orgueil, tu
prennes un parti fage & prudent ; ce qu’il dit ne
nous femble pas déplacé: crois-le ; il eft honteux
pour un fage de perfévérer dans fa faute,
RÉCITS ANAPÆSTIQUES.
PROMÉTHÉE.
Je favois déjà ce qu’il vient de m’annoncer.
Qu'un ennemi fouffre de la part de fon ennemi,
rien n’eft plus fimple. Après cela, tombent fur
moi les carreaux tortueux de la foudre ; que le
tonnerre & le.tourbillon des vents furieux en-
flamment les cieux /a); que la tempête, fecouant
la terre dans fes fondemens, en ébranle les racines;
qu’un effort impétueux. confonde les flots de Ja
(a) Littéralement : que l'air s’irrite par le tonnerre, & par
le tuméfatlion inflammatoire des vents furicux,
6 PROMÉTHÉE.
mer avec les aftres de la voûte célefte; que,
par le dur effet d’une force invincible, Jupiter
précipite mon corps au fond du noir Tartare ;
quoiqu'il fafle, je vivrai.
MERCURE.
Ces difcours, ces vœux ne-font-ils pas d’un
infenfé !
Que manque-t-il à ce délire!.....
Si le fort le fecondoit, où s’arrêteroit fa
fureur !
Mais, vous, qui compatiffez à fes maux,
éloignez-vous promptement de ces lieux : l’hor-
rible mugiflement du tonnerre peut ébranler
trop fortement le fiége de vos efprits.
LE CHŒUR.
Ah' donnez-nous des confeils que. nous
puiflions écouter ; —
— notre oreille ne peut fupporter de pareils
difcours.
Ofez-vous me confeiller linfamie !
Non; je partagerai ce qu'il lui faudra fouf-
frir.
Je fuis infiruite à détefter la trahifon ; de tous
HTPOMHOETEZ. 62
ovywoder , TÀS + gparior
aspr diodbus 65 Te LEA IVOY
Taprapor apuy plus Jéuas 1050
Tgur, dydytns pas divoys*
mayo tué y Ÿ Juarwod.
EPMH S.
Toit pros À QperorANx TN
Banevuar tan Tr Er doÛcey.
Ti À éme pr œ Para ;
Es S dry, AL peouvidy ;
AN y Vues y oj TNLOOU VUS
ovynéurouoey is 189%, Tomy
para mov ppÎr Cx ras Sods*
pui @péves DURS Muoon 1060
BeorThs um dTéeaparor.
X OPO'>x.
A'NO T1 Puru ÿ Pgo)
pu 0, mn ÿ mods # 90 di mou
TO VA TANTOY MApÉTUpAE ETM0S.
Tlôe pue EAU AEMOTHT” ar ;
Mer md 0, nm jen, mage A0"
rés mesdras Àà puorir Eux dr.
K° GX én voa .
6; HPOMHOETS.
Thod) lny arémun ar.
E P M H° 3.
A Sy mem af in mes\tye 1070
uv mess ans Onexloey,
mur TU , mi mor ämrn-
© @5 Zébs Duas is &roesloy
TU’ aoëGahe un dur, avra)
d° vuas auras. EiJ\ gay 5,
x Gex Maps, ZN aelegios,
us drrépartoy d\xrruoy d'Tns
tu7Atylior® Ua” aoias.
TPOMHOETY'3.
Ko pui épyo x CEx En To
Jo TER AEUTOT 1080
Rpvya d 0 cÉsargr
Regis, ennes d' Cxngumua
gesnis Canvesi, spouGor 3 xony
aXiosouat oupre d' ajépuv
mvébuare TEYTOY , els a A\YAY
quoi ,amrouu Sam ixro ve"
EunQeaxry d djonp more.
Toad" ao tuoi pm d\oSer
Tbyouox Polo qi Parers.
L)
PROMÉTHÉE. 6;
les vices, c’eft celui que j’abhorre davantage.
MERCURE.
Souvenez-vous, au moins, de ce qui vous
eft annoncé. Si l'orage, qui fe forme, vous
atteint, n'imputez rien au fort; ne dites point
que Jupiter vous frappe d’un coup imprévu,
& n'en accufez que vous-même. ...
Vous êtes prévenues....
Ce ne fera ni faute de lumière, ni faute de
temps, que vous vous ferez inmprudemment
embarraffées dans le filet du malheur,
( Mercure 7 les Nymphes fe retirent. )
PROMÉTHÉE.
En effet, ce n’eft plus une menace; la terre
a tremblé. . . L'écho fourd du tonnerre a mugi.
La foudre brille à replis enflammés. .
Des tourbillons de poudre s'élèvent. ...,
Tous les vents déchaînés fe déclarent réci-
proquement la guerre....
La mer fe foulève jufqu’aux cieux. ...
C'’eft contre moi que Jupiter envoie cette
épouvantable tempête... ..
(La foudre éclate à tombe fur Prométhée,)
64, PROMÉTHÉE.
O mon augufle mère, & vous, enveloppe de
la commune lumière, divin æther, voyez quels
»* injuftes tourmens on me fait fouffrir.
FI N.
HPOMHOE TS.
D pureos eus oicus, © mayToy
? \ \ U [PA
Op XOIOY PLIS AAIOTY ,
éopés os Ex NX TaXo.
TE A OS.
64
1090
Digitized by Google
Digitized by Google
LES SEPT
AU SIÉGE DE THÈBES,
TRAGÉDIE
D'ÆSCHYLE.
AIZ=XT'AOT
TPATINRATA,
E N T A
E HI ©@HBAI S.
1 Ai
TYTHOGEZIEZX
THX TOY ATEXYT'AOY TPATOAIAS,
H° ETITPA#ETAI,
ENTA EI ©HBAIS.
‘
O AATOEZ ÿ AaGSixpu yos ay, «Ca oiN\euer
cr OnGous, rex reuwmudies Toxgglw, Ÿ
Quyarex 7 Muonéos n ouvÿlr 44 tua
mire, C6 énmAux, @s Ilé/oms Ndlos
dpas. Daoi ÿd on + & [lé Ag7os yor Xpuaim my,
ds Là dur À dAvns yuvauros, à CEX Cx
Th Quyarcos of Oouaiou Laroinutlas, 0
Acios npraoe, teurs dur, x avr) ouve-
Vin, y opdmos ch dyegmis T œpperoploziar
uriduËe, na Qws mep M % 0 Zeus Cp uois,
À ovni dpracas. Orep TéAs uabwr,
Toy Adior xaTregonuT cf, oixéias por} live
pins E'rei opur 0 Aaios JY ôv eipnr Soon
d'reys n M maphxuaul er , ds D 8 A’mMoy0s
mouwtiior mapeyérero, éebTiour et Êoi Texy-
cuak. E'Enveyxe 9 avr) mo AENGHELY ,
Mn avtipe meurwy &/oxg durer Lie.
SUJET
DE LA TRAGÉDIE D'ÆSCHYLE,
INTITULÉE,
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
L AÏUS, fils de Labdacus, régnoit à Thèbes.
Il avoit pour femme Jocafte, fille de Ménœcée;
mais il craignoit d'en avoir des enfans, à caufe
des imprécations de Pélops. En effet, Laïus,
amoureux de Chryfippe, (que Pélops avoit eu,
non d’Hippodamie, fille d'Énomaüs, mais d’une
autre époufe) l’avoit enlevé, &, contentant fa
paflion, avoit donné aux mortels le premier
exemple d’un amour criminel, comme Jupiter
l'avoit donné aux Dieux, par l'enlèvement de
Ganymède : Pélops , apprenant cet outrage,
avoit dévoué Laïus à périr de la main de fon
propre fils. Laïus vieillifloit donc fans ofer
devenir père. Laflé de cet état, il alla confulter
loracle d’A pollon , pour favoir s’il devoit refter
toujours fans enfans. L'oracle lui répondit:
Les Dieux 1e défendent de féconder ton époufe.
À iij
4
Retourné à Thèbes, après cette réponfe, Laïus
fe gardoit habituellement d'approcher de Jocafle.
Cependant, un jour, dans un moment d’ivreffe,
il donna naiffance à un fils, qui fut nommé depuis
Œdipe. Lorfque cet enfant fut venu au monde,
Laïus, (craignant l’accompliffement de l’oracle,
qui avoit ajouté à fa défenfe, Le fils que tu ferois
naître te féroit mourir, ce qui s’accordoit avec
les imprécations de Pélops,) ordonna qu’on
Jui perçât les pieds, & qu’on y fit pafler des
anneaux d’or, pour le fufpendre fur le mont
Cithéron, où il le fit expofer. Des bergers l'y
trouvèrent, le prirent, & furent le préfenter
à Polybe, alors roi de Corinthe. Polybe le
reçut, le fit pafler pour fon fils, & l'éleva
comme tel jufqu’à J'adolefcence. Mais, parvenu
à cet âge, Œdipe, s’étant entendu reprocher par
quelqu'un qu'il n’étoit pas fils légitime de ce
prince, partit pour Delphes, afin d’y apprendre
de la Pythie, quel étoit fon fort, & de qui il
étoit né. Ton deflin, lui dit-elle, eff de tuer ton
père, à d'époufer ta mère. Sur cet oracle, Œdipe,
toujours perfuadé que les auteurs de fes jours
4
AaGar 3 À yenauor » dafour équagrtle pi
us, ru Na yuvai. Er ua 3 TN
uen Ta oivo RaquvSis, OULIA dE TY yUVat
airÿ, do Ge toge à Oil. DoGndsis 3
À yenauor amv@ ,
E; À rurwrds rad), Sum (Co qu,
(x Sos wù Te xaTegioure ,) Mix ©
Oidmu tÿuim, Agnpiou mue modes
durd, à eut wpixous DJ gmeesrnoa es ,
cp Ke roy eee. Evcgrres SO mves
aùroy mupdues à drangGones, dniverxar Ti
TTL Brnag Koeyou IloauGar ds ngGas
any, Éuendas nElWoe , Ÿ es æyd\ezy
AA ray fyarÿo. E"rure M Om Ts.
mvos VOeudeis à ovudlOis ws va9os 81 à
pics Ÿ TloavGou, amiNyer tepThouy - Es
my Tuer, pu ds TS A’rmMuwr06
pauvrelor , mis Te Ein à mivos vios. Eire 3 avr) To
payldor, on ester on: Dorévouy ATex
coÛ, y pure ou ouvélra Slim.
A'uovoas 3 % xenuol , xeméerar amEÀ-
OS es KoeuyDoy mes mr FoarGw, ag Tè
gpnube, os dxwr rm ToauGor Xi y m
A iv
5
ANG raies, ÿT durd uvre , LATieg
% AA De dis Tir és OhGas Sr. Aueropébero
D my odby Cusirlu » O Adios 6 Tyry ÆATYP,
ampoules x) Sos els TD ayréior, ÉeEPTHUY
BRi Ÿ mup durl Cuntms my, npuv
mÛ Oirods, n Vépre. E’re JS ouviyrieur
dupo, oi T7 Adjou dbpugoes rmeÿs Toy
Om mr , DS yephovr, & Eére,
Band mis dd. OP Gex imeien. Fanycls
À ©$s mÙ Adjou, tuayn "6 TÜTY , Kg
ATTENTIVE QUTOY {à MayTas Ts MeT” aol”
tra 3 puovoy dQnxey , ds spaQeis oixoi dmiryÂNE
FATAL,
E'ASwr SN es OnGa; à OiNrou Uaesr,
ébpe xax0r aûmis 'Ouélpdvor uéyæ, Tir
Eqifas ns œyua@ £Aëy, wi Tv jui
go Alouy ri, rame. Tevéxermo 3
TT ©ÙSg + OnGuur rm Legn nm aviryig
The gros RexGaoy, n mod Aou yuvr
Toxaon, Oncouérn dur els pauor. Ejmuons
où As EQryfos To dryua TD, Team
Nr mi y mA Term, à onuaje Tr
ebegrror , éqéupe Toro o Oidimmu n 3 SQIrE
5
étoient Polybe & fon époufe, réfolut de me
pas retourner chez eux à Corinthe, & prit le
chemin de Thèbes. Laïus, fon véritable père,
venoit, par la même route, dans le defir d’ap-
prendre à Delphes ce qu’étoit devenu l'enfant
qu'il avoit fait expofer, & qui étoit Œdipe même.
Lorfqu'’ils fe rencontrèrent , les gardes de Laïus
crièrentà Œdipe : Étranger, cède le pas à un Roi.
Œdipe ne voulut point obéir ; Laïus le frappa:
Œdipe, furieux, le tua, ainfi que tous ceux qui
J’accompagnoient. Un feul échappa, qui, de
retour à Thèbes, raconta ce qui s’étoit paflé.
Œdipe y arriva, quelque temps après, & lorfque
cette ville étoit défolée par un terrible fléau. Le
Sphinx y propofoit des ænigmes, & dévoroit tous
ceux qui ne pouvoient les deviner. Les Thébains
avoient promis pour récompenfe à qui les déli-
vreroit de ce monftre, la main de Jocafte, leur
reine, veuve de Laïus. Le Sphinx ayant pro-
pofé à Œdipe cet ænigme : Quel eff l'animal,
qui marche, d'abord à quatre pieds, enfuite à deux,
puis à trois ! Œdipe répondit: C’eff l’homme. Et,
tel étoit le mot. De rage d’être vaincu , le Sphinx
6
fetua lui-même. Œdipe, devenu de cette manière
l'époux de fa propre mère, en eut quatre enfans,
Polynice & Étéocles, Antigone & Ifimene. Par
la fuite, ayant reconnu le forfait dont il s’étoit
rendu coupable , il fe creva les yeux, & laiffa le
trône à fes deux fils qu’on vient de nommer.
Ceux-ci eurent l'inhumanité de l’enfermer, privé,
comme il étoit, de la vue, dans une méchante
cabane. Œdipe les maudit, & fouhaita qu'ils
fe difputaflent le fceptre dans, la guerre &
dans les combats. Pour prévenir l'effet d’une
pareille imprécation , ils ne voulurent ni régner,
ni habiter enfemble à Thèbes, & convinrent que,
tour à tour, l'un en refteroit éloigné, pendanuque
l'autre y régneroit l’efpace d’une année, au bout
de laquelle l’exilé reviendroit, & monteroit fur le
trône que fon frère alors lui céderoit. Polynice;
qui étoit l'aîné, occupa d’abord le trône pendant
un an, puis fortit de Thèbes, pour lailer Étéocles
régner à fa place; mais, celui-ci, lorfque fon temps
fut expiré, & que Polynice revint à Thébes,
felon leur accord , ne voulut point l'y recevoir.
Repouflé par fon frère, Polynice fe retira chez
6
po fo dy$ Aer ami. Euour Sy o Oil
Ty ia unrez, made éminse Tiosapds,
Toy Toauvertl à À E’reount , F A'yrisrlo
à uw Voululu. Y'aegr 5 La ur nr drone
à édpager, éTUpoey éaUTOy, Toi D Elpnpuévols
viois auTy Tu Radar xaTéA4 der.
E’xel 3 Pros tÿror ovre up C4 ou TL e
x Spa, xaTesiruro avrds we de Eipors
% mAëuou Ty BanNaiar 2lguecion Qu. OÙ
ever x QoCouudpor , 70 ouod LD Évvoy cv Très
OnGaus y Rama xariaedar ounreparn-
xa 01 3 fra Ÿ êvos Scpyoniou This moAcwS à Em
Suuouvros , ‘Et peovor éVa 0 mess Lactaeuor
xù may mm] >mimmoudros eiepyoupou ,
NÜaraesin do ÉTegs @5 af Ch Tite QUI00
Tlw pay.
O' ur Thauveuns @epTs à, Crex
Thor Cp Ace ei Ts Patins , éræ
rate, mm Error DSpppioas auThs.
TS yeovou 3 ouurAnepSérros , 61 m0 Raor-
Aevuy 0 Tous x ads es Ta OnGas
mapeÿoiro, quart T ouurepornuvor. Mn
Ds els 3 na Emox\éos, eis moy mû
À :
Apyu Banñta Adpaqy MIA, À Ty
Jaubess ‘6h SuyaTes Véyre, ‘6 Va
Ed mir, a ouvépyion dure) à A'dpacus
érerGoeiy es iv Na mA, 14 Ranneas
dpa£aaX. AaGoy mir Cx Ÿ A'pyous pandas
mNéiquy, amuow ës OnGas x3 TÙ oixéiou
aNAGof. E’y9u % ours % 0 aJVADOS Ty
UT a M\nAor épord nas.
H' 4 Sy nailes Ÿ dpduaros, spana A’pyeicr
mAuprodae OnGalors, TÉs x vuiourTase
y Suvaros Erouncous % Tloauremors. E’r1ye-
Je1%4 5 modos TN imla En OnCas,
2j TD éd paTnipue Quages er @s mag
F Oncor. Eici à avr dj On, eflamuAgi
dj 5 © Ty Auto So, txamy@nuAI.
7
Adrafte, roi d'Argos, & devint gendre de ce
prince, qui lui promit de l'aider à rentrer dans
fa patrie, & à recouvrer fon royaume. Ainfr,
Polynice marcha contre Thèbes avec une nom-
breufe armée d’Argiens, & vint attaquer fon
frère. Ce fut dans cette guerre, qu'Étéocles &
lui fe combattirent, & fe tuèrent mutuellement.
Le fujet de la pièce, eft donc, le fiége de
Thèbes par l’asmée des Argiens , la victoire des
T hébains, & la mort d’Étéocles & de Polynice.
E Ile eft intitulée: Les Sept au fiége de Thèbes,
parce que Thèbes ayant fept portes, ( Thèbes
de Bœotie, car Thèbes d'Ægypte en avoit
cent, ) il y eut fept chefs chargés de les attaquer,
& fept chefs nommés pour les défendre.
PERSONNAGES
DE LA PIÈCE.
ÉTÉOCLES.
UN ESPION. F
Il eft compofé de
jeunes filles Thébaines.
LE CHŒUR. }
ISMÈNE.
ANTIGONE.
UN HÉRAUL.T.
PEUPLE THÉBAIN.
La première partie de la première fcène, (où
Étéocles exhorte le peuple à la défenfe de la
place) fert de prologue.
La Scène eft à Thèbes,
TA TOY APA MATOS
I PO" Z Q II A.
ETEOKAH 3. |
A TTEAOZX xaerioroms.
XOP OZ maple vor.
TÉYMHNH :
ÂNTITONH
KHPTYTS£S.
Nes AonGe 3 Eros, @Sporsud (ar À TI
Onbauy diuor és pevezy À mono.
H° £ Zuini d OlCaus Nada,
Vo
A'IEXYAOYT TPATAATA,
ETITA EIIT OHBAIZ.
l'A MBOI.
É TEOK A HS.
Ke MOT mA, jen Ar @ qe
AS QUASOTE DER VYPS CP DPUUM MAS
ciaxx vœuN, RAéquez un vou unve.
E, # 70 ed meéctiy, Tia dr
u d) ay >. Ÿ pa You, yuPoes: TU!
E‘rouéns di de mA 2 Moy
voi Y UT dqûy Pegipois TOAUPPOIDIE ;
uoyaanir Ÿ, Gv Zeus A'AEZHTHPIOS
éruyuuos Mur, Kad\uéioy me.
T'uds 3 yen vd, à T iMém) En 10
nGns axuaas, à T éEnGor +e0ve,
Ragqnuor tAduvo@ couaros mAUy,
Gpay T' EI0 ÉxaqU, WS TI CUURPÈMEE,
mAu Tv dprydr, 2 Sedy éryweior
Bouin auas pi ’Eañag}lva m0Te,
9
LES SEPT AU SIEGE DE THÈBES.
TRAGÉDIE D'ÆSCHYLE.
ÉTÉOCLES, LE CHŒUR, THÉBAINS.
RÉCITS IAMBIQUES.
ÉTÉOCLES.
Enrans de Cadmus, celui qui, comme moi,
pilote de l’État, & aflis à Ja poupe, tient le gou-
vernail, doit, chaffant de fes yeux le fommeil,
donner des ordres prudens. Car, fi nous fommes
vainqueurs, vous n’en remercierez que les Dieux;
mais, fi, ce qu’à Dieu ne plaife, nous fomimes
vaincus, feul accufé dans Thèbes, je ferai l’objet
de murmures & de cris, dont puifle aujourd’hui
Jupiter PRÉSERVATEUR nous préferveren
effet(1). Je veux donc, en ce jour, que chacun
de vous, même celui qui n’a pas encore atteint
la verte jeunefle, même celui qui l'a paflée depuis
long-temps , excitant ce qu’il a de vigueur, &
s’occupant de foins convenables(2), prévienne la
deftrudtion de fa patrie,& des autels de nos Dieux;
1 B
10 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
défende fa famille, & la mère commune, cette
terre, tendre nourrice, qui, lorfqu’au fortir
du berceau, vous rampâtes fur fon fol accueil-
lant, a fupporté le poids de votre enfance, &
vous a nourris, dans l’efpoir que, habitans &
défenfeurs fidèles, vous vous armeriez pour
elle au befoin. Jufqu’à préfent le ciel penche
pour nous: afliégés depuis. long - temps, le
plus fouvent la viétoire, grâces aux Dieux,
nous eft demeurée, Mais aujourd’hui, ce devin,
defpote des préfages & père des augures, qui,
fans brûler des vidtimes, infaillible en fon art,
interroge & comprend les oifeaux fatidiques,
dit que le plus terrible affaut des Achéens a été
réfolu cette nuit, & qu’il eft préparé, Courez donc
tous aux portes, & aux crénaux des remparts.
Hitez-vous ; armés de toutes pièces, garniflez les
défenfes, placez-vous fur les parapets des tours,
gardez les dehors, demeurez fermes, & ne vous
alarmez point du nombre des affaillans : le ciel
eft pour nous. J'ai envoyé des efpions dans
le camp ennemi; ils n’y auront pas en vain
pénétré; inftruit par eux, je ne ferai point furpris.
PE
ETITA ETII ©@HBAIY. 1o
Tao Ti, VA Te UTC, PiAGTn Vopd
1 30 véos eprorlas ul ride,
aravre mardbrodon me Nas 0] Avr,
épédar” onuçrpas damdipoens
mu, ons Mode mes ye60s TN. 20
Koj y À te mod ylp eù péres Suos”
aeovor DD n9n Tord TUpyrEgU ENS,
xd @ mao TMAEUOS Cx Secy xwpé.
Nûy dos d poarns Quoi, oiuvdy Borrp,
Cp oo vou] % Qpeoir, muess dx,
Henquéious oprilas andauS TÉrY
oùros Toi Savons payruuarwy
Ad pençqu mesobornr Axe
vx Tr pa) xamesAeuady mA.
AN 65 T'émaAËus À AUS upouu muy 3 0
OPA MAVTES ; cod oùy TAYTEU VAR 3
mAneoÎTe QwegrEie , LM TEA UE
mÜpJoy quOnTe, mu\GY em” Jodbis
pümovres, dlaporire, pd) émAUdLy
ToyCÎr dyar ouuAor eù mAŸ Sos.
Zxomes 5 uw À AATOMNpA paré
ni a voise Lo sde
y Ta) dxoucas, Sn pui AnQÜd AAo.
B ij
11 ENTA EI ©HBAIS.
A'TTIÉSOE -
Enouees, oies Kalucior aaë,
"LO oh Qusider Cn paë Qiexy à 40
ans am du’ ty À mes ypadtur.
Arles DD éme Sue AAA,
* Tavegopansubres € eg STor cuxos,
Ÿ NryaronTes HEpOi Tawpaou Dorou,
Apluw, Evo, % Qi\uaroy DoGoy
OpXOUITACU | À AU AL TLIUAPAS
Dévns, perdu açu Kad\usiwy Ria,
A yo Surornes Tu Quexody Qore.
Mrmusid © TN mois muodaw ès Sous
mess apu Adpaqu pair égegor, Jixpu SO
AuGorres cluros N Üne LD DJS quua.
ZiMespezr D Suuos drdprit Ayo
ma, Acoymy os aplu SeSbpro mar.
Ko Tr munis C6x ouvo ARo"iCerge
x\neouuerog d) éAurmy, ds maAQ 79)
Ex are} mes TU\ds appt Agyor.
Less ruûr deiqus aides CuxpiTois miAews
mod em” Jodun miyivoey LYS.
Eu 2 ndn mavomos A’rycioy sparos
mn, Xe, medla d'ayynqns dpes 60
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 11
LES MÈMES, UN ESPION.
L'ESPION. |
Puiflant roi des Cadméens, Étéocles, je
t’apporte des nouvelles certaines des ennemis;
j'ai vu de mes yeux leurs difpofitions.
Sept Chefs furieux, immolantun taureau fur
un bouclier noir, tous, la main fur a victime
égorgée, ont juré par le dieu Mars, par Bellonne,
& la Terreur, amie du carnage, ou de détruire
& de faccager aujourd’hui la ville de Cadmus,
ou de mourir & d’arrofer cette terre de leur fang.
Ils ont eux-mêmes placé fur le char d’Adrafte
des gages de fouvenir pour leurs parens ; des
larmes échappoient de leurs yeux, mais nulle
pitié n’étoit dans leur bouche. Tels que des lions
à l'approche du combat, ces cœurs de fer, que
la rage enflamme, ne refpirent que la guerre(3).
Je n'ai point perdu de temps pour t'inftruire;
je les ai laiflés , qui tiroient au fort quelle porte
chacun d'eux doit attaquer. Place donc promp-
tement aux avenues des guerriers d'élite. Déjà,
s’avance en bataille l’armée des Argiens ; la pou-
dre s'élève, la plaine blanchit fous l’écume des
B iij
Eu cé 1P PET
12 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
chevaux haletans. Toi, pilote augufte de notre vaif-
feau , munis Thèbes, avant que Mars ait foufflé
la tempête. Déjà, mugit un flot terreftre de
foldats ; faifis rapidement l’inftant de la défenfe;
moi, le refte du jour, j'aurai fidélement l'œil
ouvert fur l'ennemi: inftruit par des avis fürs
de tous fes mouvemens, tu les rendras inutiles.
ÉTÉOCLES, LE CHŒUR, THÉBAINS.
ÉTÉOCLES.
O Jupiter, o Terre, o Dieux proteéteurs! &
toi, fatale Imprécation, vengeance(4)trop puif-
fante d’un père! Ne renverfez point jufque dans
les fondemens, & par les coups de nos enne-
mis, une ville Grecque( 5), & vos propres foyers ;
n’afferviflez pas fous le joug de l’efclavage, un
pays libre, & la cité de Cadmus. Dieux, foyez
notre défenfe : nos intérêts font communs ;
c’eft dans la vidtoire qu’on peut vous honorer, :
LE CHŒUR.
RÉCIT MONOSTROPHIQUE.
Quels maux funeftes, épouvantables, j'envifage!
L'armée quitte fon camp, elle marche ; de nom-
breux efcadrons la précèdent, fondent fur nous.
ENTA ENT @HBAIZ 12
Rodvet garyois iamxor CA TUE
Zu d), we mos %4d\y05 0É240POQN ;
Des Ea TÜMGUA ; piy x AC VOLS
A'peose Pom À xp XprÉ PATS"
» TS 4er 0N6 DxAGRS | naGe
xéyo @ orme mar ALECITLO TOY
doSu»xudy tEo, à cugluia Adypu
ads @ © Qesdw, déagGns toy.
ETEOKAHS.
À Zi n à I, x moAS É01 toi ;
des Tr E’eunvs mareos n eye erns, 70
pui por mor Ve mpuprober mayo egr
CuSaurionre Mit AwTOY, E'Madbs
gBoylor rl à Jopous pesiSs*
E\wNtegy D VAY TE Ÿ Kad\uou mA
Cvyin SUN IOITt LMTOTE aide"
yreën à dxui Eurd à ExriÇe AyIr
mis 7 à mesos ton Juiuora, nu.
XOPO 3.
MONOZETPOIK A+
Op poécex meyaX dy.
MaeSsir spaTos spaTomedy MT,
DS ons JG news mCSdpopos iamemes. 80
B iv
13 ETITA ENT @HBAISZ.
Aideeia nons pe mile Qurd-
C; araudbs, Capis, éruuos des.
E’ncuvas mdor\oxrumes |
T'éyxeumleny Bo, mor peus
D œuayirs Nuxy Vus deoxrumu.
To, ©, 1@ » @. Ocoi, St 7’,
CESLLEYOY XUXOY LAEUTETE.
Box Up Tuiyiur
0 AeUxg ans 0pyUTa 2905 e-
Penn , Or mou doxur. 90
Tis dex pucerg, |
mis ap érapréod
Doy, À Jay ; |
Horex dir t0 mn-
méco Rpern Juve ;
lo, payapes euédpor ,
dxuaiQ es RpeTiwy EYoOy.
Ti péMoudu d'ya quroi ;
A'xSeT À GER d'aou-
er” amd xTUMI: , 100
Te7Ao yù gpéoy
TT, Euh vdy, auQ} Auray éEouÿ ;
Kyo Nibpux,
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 13
Meffager muet, mais vifible &e fidèle, un
nuage de poudre me l'annonce. ...
Déjà s'approche le bruit réveillant /4) des
armes qui s’entrechoquent /a) dans la plaine; il
vole ; c’eft le fracas d’un indomptable torrent,
tombant (6) du haut des montagnes. Hélas!...
hélas!...,0 Dieux! o Déefles'! prévenez les
malheurs qui s'apprêtent. . . Des cris menacent
OS MUIS......
Un peuple, fous l’airain blanchiffant, s’avance
en bon ordre; c’eit à Thèbes qu’il en veut.
Qui de vous nous défendra. ..nous proté-
gera?....
Auquel de vos autels irai-je me profterner !
Immortels habitans de ce temple, l'inftant eft
venu d’embrafler vos images.
Que tardons-nous, troupe trop déplorable!
Ne l'entendez-vous donc pas, le choc des
boucliers!....
Offrandes & couronnes, quand les porterons-
nous aux temples , fi ce n’eft en ce jour!
(a) (a) Le texte dit en deux mots feuls : qui fait fortir
du lit, à fait réfonner la plaine du choc des armes.
14 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
Jé lai entendu (7), ce bruit, ce cliquetis
de mille lances. ....
O notre antique protecteur. ...Mars. ...
que feras-tu}......,.... Trahiras-tu ton
pays...
Dieu au cafque d’or..... regarde. ......
regarde la ville que tu aimois tant autrefois. . .
O Dieux tutelaires........venez, venez
tOUS » « .
l
Voyez ces vierges.......,,... troupeau
de fuppliantes .......... +... que menace
l'efclavage. . ..
Un flot de foldats panachés menace Thèbes.
il mugit............1e fouffle de Mars l’a
foulevé. .…
Père tout- puiflant. ....
O Jupiter! ..... fauve-nous des mains de
l'ennemi. ....
Les Argiens afliègent la ville de Cadmus.. .
Les armes meurtrières m'épouvantent. . . .
Les freins, les chaînes que fecouent les cour-
fiers, fonnent la mort (8)....
Je vois ces fept Chefs reconnoiffables à
ETNTA EN] @HBAISZ.
aransr Sy 6105 dbess.
Ti pus, mesdwods ,
ma ngi y Sur APNS
Ty où VAY;
(oÿ HRUTTÈANE duo,
emd, em MAY,
ar moT eQiAnrar 608.
Oo mAoS of pi Xoros :
ÊT', (TE HAT,
iSTe rapIeywy
ixé io A9
bu Aoauyns Up.
Ko À ei MoAuv
Duo A pur ærdpoy
XL AGE mvocs
A'PtoS OEJMEVON.
AW’, G Z&, math 7aYTAES, MATOS
dpn£oy Jiwy dam
A’pyiu yap MmAIUA Kadus
xx Svraj @0Gos d' dpniwy om Aw"*
2/g$vroi 5 VOVOY ITTEIOY
XAYVE9YTA @ovor PAUL
E‘fla d) dyvopes mpé roms spats
-
14
120
15 ETITA ENI @©HBAIS.
dopuar dois auyais, AUAGUS Cas
DELTIUYTA , Ta AJICYTES.
Eu Tr’, © Auyés
PiAQU yo XPATOE ,
puoilolis yavod,
Tañas. O', © Yrmos
ovrouédy ayaË
FxBuGo AC pure ;
Fooddby, émAuay
POCS, emAauayr dy.
Zu +’, A'pns, Qu QE,
Kadus émaruuer
TAY QuagËo ,
Mo T Cap yos.
Ko Kuœpis, dre
VUE MEÉTUP ,
dAeuoy. éd JE au
TS pra" Auris o%
HoxAUTOIS LTUYoey
mAgÇoueSe. Kai où,
Aux avaë., Avxeros
YY8 pare Juio,
’ de © 1 y
guy aüras. Eu Tr, ©
130
140
Eu
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES, 15
left boucliers. . . lis font aux portes que le
fort leur a marquées.
Puiflance amie des combats. ....
Fille de Jupiter ......
QPallsisisss:
Sois notre gardienne aujourd’hui!...
Et toi, créateur du courfier,..... toi dont
le fceptre redouté des monftres marins (9) régit
les eaux...o Neptune...viens, viens calmer
mon effroi!
O Mars......hélas!......
Hélas! ....., conferve une ville du nom
de Cadmus.....
Montre-toi hautement fon allié (10)!
Et toi, mère de nos pères (11) ......
OV ses sos
Fais-nous éviter la mort! ....
Nous fommes de ton fang......
Les vœux que nous t’adrefflons doivent être
écoutés. ....
Dieu , jadis deflrutteur des loups. .....fois
aujourd’hui deffructeur de l'ennemi (12)......
entends nos foupirs . sa
16 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
Et toi, fille de Latone........
Favorable Artémis...
Prépare ton arc.....
Ciel!....ciel! ...les chars approchent de
la ville !.... |
Auguflte Junon!......
Les eflieux crient fous le poids...
O favorable Artemis......
CCR ous se Giles
L'air, agité par les armes, frémit(r3)....,
Que doit fouffrir Thèbes! ...,..
Que deviendra-t-elle! quel foi: lui préparent
les Dieux! hélas! Une grêle de pierres écrafe
NOS TEMPATIS « + » « «
Favorable Apollon!......,
Le fon des boucliers d’airain retentit à nos
portes... .
Enfant de Jupiter.........fainte arbitre
de la guerre! ...,,..
Reine immortelle des combats... ,....
. Oncée(14)!......de ton temple en face
de Thèbes, défends la ville aux fept portes !
O divinités toutes-puiflantes !. ....,
E‘TITA' ENI @©HBAIX. 16
AnTyvaux xoUex ,
TOE0Y eù TUXALE ,
A'pru Qiag. E'£ € €.
O'AoGoy &ppua tr
aupi AW XNUG.
À mr H'ege
Eagxor a Eoyer
Retoeror you.
HAN
Apreu Qiag. EE €
Aopurvaxros d” oOnp Érruarenx.
Ti mous du mage, n Muroera;
150
160
v ” 1 ‘ Y 2
Eloi d'en mAos émayd Quos; E°é 6e.
A'xpoGorur d éman-
Ecor AiQus épyer.
À QIX A’.
KoyaGos y mVAgIs
x romY cùxéw».
Key d\oler 7oAe-
OkpayTOy dyroy As,
Ch HAUT Te Max
P dydos”, O'yxx : mes MAS,
emamvAor Edbs "ÉRPEUY.
To, ravaAxds Soi,
170
LS
17 ETTA EN @HBAIZ..
lo TÉAMO! , TAUX Te vas
riod nupypQUAGUES ,
au dverrovor un est
érreoqure spa.
KAueTe map er
xNveTe mayd\Loug
XAICITOYS 5 NTAS.
To, go: duruoves, 180
AUTEJOI aupiéavres TA,
MEaQ os piAomAuS
pére itegy Jia,
me pdpo d dpnéare:
IA SUTY X mi
MALO Op CO
JAINGUpÉS ÉGE puol.
ETEOKA HS.
T'AMBOIL.
Tu tepmd, Spéuuar GX dvagera
ñ mir déçu À mAA curieux ,
pare) ve Jupoos TS mupyesuve, 190
Bpémn movucas meis moMosovywr Sedr,
ae, Agua CE, cupesrar puoiual ;
Mur cd xaxoin, pur” © éÜequi QiAn
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 17
O gardiennes, & gardiens invincibles (15)
de ce pays!.........
Ne livrez pas à des barbares { 16) ces remparts
déjà fatigués. ....
Écoutez. .........entendez des vierges
timides, qui, les mains étendues, vous adreflent
des vœux équitables.
Dieux amis.........protecteurs habituels
de cette ville. .....
Prouvez que vous l’aimez......que vous
veillez fur vos temples. .......
Veillez-y pour les défendre. ....
Souvenez-vous des fêtes, où tant de victimes
vous font immolées.
LE CHŒUR, ÉTÉOCLES.
ÉTÉOCLES.
RÉCITS I1AMBIQUES.
Répondez - moi, troupe importune ; eft - ce
ainfi que vous fervez & fauvez la patrie; que
vous encouragez nos foldats affiégés ; en tom-
bant proflernées aux autels de ces dieux tute-
laires avec ces plaintes & ces cris! Sexe, haï
des fages! que jamais, foit dans le malheur, foit
1 C
18 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
dans la profpérité, je n’habite avec toi! Loin du
_dangeï, ta préfomption eft infupportable; dans le
péril, tu es le premier fléau d’une famille & d’un
peuple. En fuyant ainfi devant nos foldats, vous
leur communiquez votre lâche foibleffe ; c’eft
vous qui fervez le mieux nos ennemis; c’eft dans
nos murs qu’on travaille le plus à notre perte.
Voilà ce dont nous fert la fociété des femmes. Ah!
quiconque me défobéira, femme, enfant (17),
ou homme, l'arrêt de fa mort eft porté: point
de grâce; il fera Japidé par le peuple. C’eft à
l'homme, non pas à la femme, de pourvoir aux
foin$ du dehors; tranquille au dedans , qu’elle
ne vienne pas le troubler. Suis-je, ou ne fuis-je
pas entendu! parlé-je à des fourdes !
LE CHŒUR.
RÉCITS ANTISTROPHIQUES.
STROPHE PREMIÈRE.
© cher fils d'Œdipe! l’épouvante m’a faifie au
bruit & au fracas des chars, au cri des eflieux
preflés dans les roues, au fon de ces freins & de
ces chaines étincelantes, que fecoue la bouche
des courfiers (18).
ETITA ENT @HBAIZX. 18
Evvorxos leo Tel purée ue.
KeaTèon fi 7, Sy quan Sexovs,
Simon d°, oixo y mAU TAéor xExor.
Kay ydy mohiraus, @os 2/gdpouors Quyas
Quicey , SeppodnonT” a dvor auteur
@ T Quexder d’ ws deg” opéMeTe
avr) d' ug Ti chirger mp weIu. 200
Torre d aÿ yvuËi cuurdo és.
K' & pui ms aps À tuNs door,
ip YA TE, DAT merajyquo (a),
pos xaT’ ait ondeix RéAsworry,
Acute diuou d° Yn pui Guyn poesr.
Méhu 90 dpi, um yuyn REAevéTo,
Ta£uosr Cydvr d Bon, un RagGlw nov.
H'rouous, à GEX Nuouons , À xMQN A6;
XoPO's.
ANTIZTPOHDIK A.
À io Oifirou Téxos , édtio” duoU- Zmpepid,
cuox À apuaToxTumuy 0060, 0H TE 210
overyes ExNay Eu EAiTCot, om-
X0Y T' ŒUrvoy MNÎL y EVE) qua
mveÿueTay paid.
(a) Scholiafles : omp A yoranty à T drdpay uxovr.
Cij
A‘vncpogh
d.
Zrpogs B.
19 ETITA EII @HBAIZ.
ETEOKAH3.
TA MBO I.
Ti 5 0 veuTns aex A & DePeRY Quyer
Ground , édpe umo uTreias, ,
VEOS AEUAOUONS TOITIO MCE RU ;
x oPo'sz.
AN "6 Juuoror mesdpouos FA Sor ag
je Rpih, miouvos Deois, pigadbs or 0-
Do npouduns Besuos cp müngus A To-
T ipOnr DGo mess paxserr As, moAtws
w APE yoier LA XVe
T'A MBOI.
ETEOKAHS.
Dluppr aydr eee moaequar pu;
X OP O0'=.
Oùnodr GS ésg res Jeux.
ETEOK À H°S.
AN Sy Sous
nds À dAoUoNS mones Cum A9 (4).
XoPo zx.
Mir eur aeT cidre Aires Sud
7
(a) Scholiafles : On SuRmE mpnire À Tepix , épérnony
où Soi drendeuos En Ph vaûr me djdAuATE aura.
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 19
ÉTÉOCLES.
RÉCIT JAMBIQUE.
Quoi donc! quand la tempête fatigue le navire,
eft-ce en fuyant de la poupe à la proue, que
le nautonier peut échapper au naufrage !
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Pleine de confiance dans les Dieux, j'ai couru
au pied de ces antiques ftatues ; le bruit d’une
grêle meurtrière de traits retentifloit aux portes;
Veffroi m'a fait élever mes prières jufqu’aux
Immortels, pour qu’ils défendifient cette ville.
RÉCITS IAMBIQU'ES.
ÉTÉOCLES:
Vous demandez que ces tours réfiftent äl’ennemi!
LE CHŒUR,
C’eft ce que j'efpère obtenir. . ..
ÉTÉOCLES.
Mais, une ville prife, fes Dieux, dit-on,
abandonnent. . ..
LE CHŒUR.
STROPHE SECONDE.
Ab! que pente , moi vivante, ces Dieux ne
RE. C ii
20 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
nous quittent! que jamais je ne voie cette ville
faccagée, & l’ennemi dans nos murs, la flamme
à la main! os
ÉTÉOCLES.
RÉCIT IAMBIQUE.
Pour invoquer les Dieux, ne nous perdez pas:
l'obéiflance, dit-on, eft la mère du fuccès,
la compagne du falut.
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE SECONDE.
Le pouvoir des Dieux eft plus fort; fouvent,
dans la nuit épaifle du malheur, il diflipe le
nuage étendu fur nos yeux.
ÉTÉOCLE:S
RÉCIT IAMBIQUE.
A l’approche de l'ennemi, c’eft aux hommes
de faire les facrifices, & d'interroger les Dieux ;
aux femmes, de fé taire, & de fe retirer.
LE CHŒUR,
STROPHE TROISIÈME.
Gräces aux Dieux, nous habitons une ville
invaincue; ces remparts réfiftent à l'effort des enne-
mis. Votre orgueil blâme-t-il cet hommage (19)!
ENTA EI ©HBAIZ 20
aN rarmwes, id) "Endou Gr
D dqudpouousdpar mou , Ÿ PATEUR d=
Roudvoy ruei Ji.
ETEOKAHS.
I A MBOI.
Mn pui, Soc xa/0Jox, B#Aevou XL"
rapyia > '@t à doesbias 230.
puirno, yuvi cures Gd' éye A0ps.
XOPO'Z.
E"a Quois M TU AE OUTEPT ER" A‘ragpog
mMau d y xawin Qr aumyæror a
Cu ju%emas das, Up) OuaTu xph
prauSlar vepéAar pal. |
ETEOKA HS.
TA MBOI.
And Qd 6, opana À Aeniea /
Quoiow tp, moAquor meer ver
où d” &ù, TD ayér, 9 pbur ëiou dur.
KOP OS. |
Aid Hd, mou veuoue dduaqo, Zrpopi re
dousréur d 0yA0 Tupys >mgyl 240
Ti rad vépeois (a) quyd 5
(a) Exponit fcholiafles : #ms ñ Sn 0 meule.
C iv
A'rnçpogh
7:
21 ETTA ETNI @HBAIS.
ETEOK A H°£.
l'A 'MBOI.
Oùn PIS ou duuovoy nucy Pos:
AN @6 MATE fui XXxoamA ar Vo ÈS,
m/s iQ, und dryar VapPpo6S.
X OPO z.
Tlorapur iAvouon ra @nor, aux
rapGoouve pou Qrd 5 dxpomaw,
Tipuoy Eds, ixoueu.
l'A MBOI.
ETEOKAH3.
Mn dy , eu Ononots À Treo Syors
AUTNOE , KWXUTOIOI rai ere
To 39 A'pns Roonemy poGo Reprar (a). 250
XoPo's.
Kay pui arabe Vo maèr Quad mur.
ÉTEOKANSX
Mn vud &xouSo” tuQads dxov’ dryar.
X OP O'3x.
Zu mAuoua Mio, w5 aux ver.
ETEOK AH =.
Ouxour eu’ apxd Tai Réeer méer.
(a) Scholiafles : reg!) djuan TN opañouérer T@ 06e.
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 21
ÉTÉOCLES.
RÉCIT IAMBIQUE.
Honorez la Divinité, j'y confens; mais ne
découragez point nos foldats, & calmez vos
alarmes; raflurez-vous (20).
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE TROISIÈME.
À ce fracas fubit, craintive & treimblante, je fuis
accourue dans cette citadelle, afyle faint & facré.
RÉCITS IAMBIQUES.
ÉTÉOCLES.
Si vous voyez des morts, des bleffés , retenez
vos cris: le découragement livre à Mars fes
viétimes /a).
‘ LE CHŒUR.
J'entends hennir les chevaux. ...
ÉTÉOCLES.
Feignez de ne pas les entendre. ...
LE CHŒUR.
Ces remparts gémiflent, l'ennemi les preffe.
ÉTÉOCLES,
Ne fuffit-il pas que j'aie pourvu à tout!
(a) Littéralement : Mars fe nourrir par la frayeur des hommes.
22 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
LE CHŒUR.
Je tremble; le bruit redouble aux portes...
. ÉTÉOCLES.
Taifez-vous, gardez qu’on ne vous entende.
LE CHŒUR. |
Confeil des Dieux, ne trahiflez point ces remparts!
ÉTÉOCLES.
Malheureufes! ne pouvez-vous fouffrir en filence!
: LE CHŒUR.
Divinités Thébaines, fauvez-moi de l’efclavage!
ÉTÉOCLES.
Et, vous le préparez pour Thèbes & pour moi/a).
LE CHŒUR.
Puiffant Jupiter, tourne tes traits contre l'ennemi!
ÉTÉOCLES,
O Jupiter, quel préfent que les femmes! quel fexe!
LE CHŒUR {bas),
A plaindre, comme le vôtre,quand une ville périt.
ÉTÉOCLES
Vous murmurez encore au pied de ces ftatues!
LE CHŒUR.
Je fuis foible; la frayeur égare ma langue...
- (a) Sous-entendu : par vos pleurs àr vos cris.
ENTA ETNI @HBAIZ 22
X oPO’S.
Ado, apayuos d' Cp MUAgIS 0PEANerge
ETEOK A HS.
Ov Ga ; under rodyd" éps LA Toy.
xX Oo P Os.
À Euvrinur, pui mesdds muraux.
ETEOKAHS.
Oùx, ès @Desr, my00 aion GN;
XoPro'x
Oui mom, pui pue AuAEAGE Tuyeir.
ETEOKA HS.
Ad où d'os x ue D maca mAW (a). 260
XOPO'S.
T rarxpatis Zeb, Sexlor eis éyegrs Res.
ETEOK A HS.
À Zid, yuvouoy for émagus Mons... ..
X Oo P' 0’ x.
Moyôresr, wantp dvdpas, @y d'A MA.
ETEOK A HS.
Tlauvques ad yfdrous ya AUaTEy.
XOPOz.
A'joya 3 yAdora pra &4 poGos.
(a) Scholiafles exponit : Splwëoa , dhnevon, # xpaQsoz.
23 ETTA EN] @HBAIS.
ETEO K A H°x.
Aiteppe pur xod@or el Sbins méAoe.
XOPO' 3x.
Aépis dr os Gyiçu, ÿ my äoousl.
ETEOK À Hz.
Zion à Gaara, un QiAou poGes
XOPO'3x.
Ze oud dus méioouy T parues.
ETEOK À H°3,
TE7 &yT Crew tros ajeod us céder. 2 70
Ko mess y Ténus, Curos Êo’ d'yAA Ua TRY ,
evyou @ xjeo5e, CUWLa YOU Eve Dao.
KeuXJ duotouo Lyparer, rer où
0 AAvyaor icegr dun ryanovr ,
E’Mwrnor vouuoua Suçaidbs Pons,
Dupoos PAU, Avouræ moAëUoy DoGor.
Ex 5 eXS Tois MOINS QUYOIS Jos,
rrédoroucis Te x’ d'pexs "Éhioncris ,
Aipons me mie, $S de Toulwo ty,
e Euvrvyrmor, » moAcoS oeruauirns, 280
Aou duos os isias Sad,
TALVEATOYOUDTLS Jeoiow | Àd) ÉTEU OUI
Onody Sora, moAsior d' éOiuaTa,
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 23
ÉTÉOCLES.
M'accordergz-vous une légère grace!
LE CHŒUR.
Quelle eft-elle! hätez-vous de m’en inftruire.
ÉTÉOCLES.
Reftez en filence ; n’effrayez pas nos guerriers.
LE CHŒUR.
Je me tais: mon fort fera celui des Thébains.
ÉTÉOCLES.
Voilà le fangage que j'approuve. Ceffez auffi
d’embraffer ces flatues ; & ne demandezaux Dieux
que le plus utile des fecours, leur affiftance. Ecou-
tez les vœux que je vais prononcer, & n’y répon-
dez que par des accens facrés, propitiatoires , par
ces chants, dont les Grecs ont coutume d’accom-
pagner les facrifices, pour encourager le foldat,
& chaffer la terreur. Je jure aux Dieux de cette
ville, aux Dieux gardiens des champs & de la
cité, aux fources de Dircé, fans oublier Ifinène,
que, fi nous fommes vainqueurs, fi Thèbes eft
fauvée, nous rougirons leurs autels du fang des
brebis & des taureaux; & que, dreflant nos
trophées dans leurs faintes demeures, nous leur
24 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
confacrerons les armes, & les dépouilles de
l'ennemi terraflé. Uniflez-vous à ge vœu , fans
gémir, fans poufler des cris vains & fauvages,
qui ne changeront pas le deftin. Cependant,
je vais, moi feptième , avec fix guerriers, valeu-
reux adverfaires de nos ennemis, pourvoir à la
défenfe des fept portes, avant qu’il nous vienne
des avis redoublés , des rapports précipités, &
que le danger nous preffe.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
J'obéis (21).....mais mon cœur ne peut
fe calmer. Toujours préfente, l’idée de l'enneini
entourant. nos remparts, réveille la terreur dans
mon ame.....
Ainfi la colombe nourricière, habitante
inquiète d’un foible nid /a), craint le dragon
pour fes petits. ....
Une armée....,.un peuple.....marche
contre nos Imurs....
Que deviendrai-je!....
(a) Le texte dit d'un mot: poffrffrrice d'un nid peu für.
ETITA ETIT @HBAIZX. 24
paques. Juwr Supiranyt ayrois Sous.
Tor éTEU you pi PiAoqyws Dvois,
pd” Cp parus x dyelois mia
ÿ PP? mi HAN oy un quyns To Lôpoier.
Eno d &a” dvdpas &E, euoi out Co,
arrrpi@s tyeoior À uéyar Tomy,
5 emaruyis Jéodbre GE punwy, 290
op dry A asp vou TE % @ yvppogous
Npu Mat, à EAiydr RES 70.
XOPO'x.
ANTIETPOIKA.
Méhu (a) qe d #y Ümacod xéap. Xrpogi a.
l'éiroves 5 XapNas uéeiuvo
Cunvesdn raipGos,
T duPiTer Acoy
dpaxorra dos ns Téxvar
WW 2)177 Aey£-
œy auviruex
may Te 0 Pos ME UGS, 300
Toi & À mon mopypw
mardi, 7ayouu}&,
gpva. Ti; vous ;
(a) Scholiafles : #ri , pegriles à mr d Enoxañc.
25 ETITA EI @HBAIZ
Toi d” to” aupiGoAviny :
iaso mors
PH OxpuotaT ar.
Tlayn Somo, doÿuds à
Doi, MAY Y SpÈTO
Kad yomÿun puede.
Lloioy Sœur ya; mdr 310
mac) pur, eyBegis apéytes
Gs Rando de,
Up Te Aupyguor, &-
TepéçuToy mouaTwy,
oowv not Ilood-
dy o aa oyes ;
TnQvos Te ras ;
Tless QG), à mood yes
Quoi, mio À Ec
mÜpyoy dydpoXéTuipgy 320
x Gr pilomno a@r
eubañoyns, deside
xUdbs Tois À MA IRUS
À MAY pUTHpeS
evedbol Te GAIN ,
DEvnpois MTAjOW.
“
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 2;
Une grêle de pierres... ,de traits(22)....
tombe de toutes parts —
— fur nos foldats.
Enfans de, Jupiter !....
O Dieux!....venez tous... ,défendez la
ville & le peuple de Cadmus.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
En quelle contrée plus chère irez-vous
habiter, fi vous livrez à lennemi ce pays
fertile, —
— & les eaux de Dircé,—
— Dircé, la plus falubre des fources, dont les
filles de Thétys, & le Dieu qui preffe la terre,
faflent préfent aux mortels !
Divinités tutélaires de cette ville!...
Envoyez hors de ces murs, aux afliégeans,
l'effroi qui fait tomber les armes, qui tue les
hommes ; —
— & rehauffez notre gloire(23)....
Sauveurs des Thébains, —
— fauveurs de Thèbes, reftez ici fixés à
jamais ; — "
_—écoutez nos accens lamentables.
4 D
26 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
STROPHE SECONDE.
, Quoi! Thèbes, cette ville antique, feroit
livrée à la deftruétion! proie de l'épée, pâture
de la flamme (24), elle feroit abandonnée fans
honneur par les Dieux aux ravages de l’Achéen!
Ces mères. ..o ciel!....ces vierges... .les
cheveux & les voiles arrachés, . . feroient.. ..
comme de vils troupeaux. ......traînées en
efclavage! ............&, dans ces murs
déferts, retentiroient les cris confus des captives
défolées (25)!.....
Quel affreux deftin je redoute!
ANTISTROPHE SECONDE.
Jeunes filles. ..fort déplorable! .. tendres
fleurs, fans vous laifler le temps d’éclore,
une main odieufe vous tranfplante dans un fol
étranger (26)! Mourir, oui, mourir aupara-
vant (27), eft cent fois préférable.
Hélas ! qu’une ville prife d’aflaut éprouve de
malheurs!,......
Par-tout s’y préfentent, lefclavage, la mort,
les flammes @8)............la fumée la
couvre........le deflruéteur des “peuples,
ENTA EI @HBAIS. 26
Oro D, mA Ts wwe Sarcqi B.
A'iy œesid\Vey, Îtess dyear,
AtvAcior Lo papa ao à
Ua” aidpos A'uê So) 330
repondu anus ,
Gs 5 eyiepuvas gyOw,
Ê E, vd Te Ÿ Tangias
io mnîy FAOKEUGY ,
Trepiep pny LI œv Dupéar.
Bou d Curevouta mA,
aus omundvas puËcbesou'
Rageias mi royas mesraped.
Kagvnv d' dpnreomus, wuodbomty A'racpogi
ypoiuoy mesraesider {our ey .340 Be
Souarcyr quycegr odbr.
Ti; À ghdyor D Gest yO
ReArez mi œegasur.
ToMa 99 eùre mous Juuto, € €,
dev TÉ MELOTE.
A'Mos d” dy ay,
pordba, @ 5 à mupgopd*
xamnd ) Hcvera MAICL ERA
marouvos d'Enimd puces
D ij
Eroqn y
Avr opn
y.
27 ETITA ENT @HBAIZ.
puoivor éoiGeay A'pns. 359
Kopropuyg d” ayt aq,
on Houy d) opagvn mupyons
res aydpos d° dynp Jbel yuveru
Rage d œuanes y
TN Cruand\o
apnrecqds Lpéuorre
aprayag 3 A/odpouay ougjuoves
EuuGoag Piepy Giesvn,
4 EVOS HEVOY xXf,
$
Eubyouoy So éyur, | 360
Ste peélor, ST” iooy Afnmueros.
Ty Cu Tbd exgiom Aonps maex ;
Tandis 3 pros.
Jemads meoûy SAYYEA HUfITEE*
mtapor dou -JUAGUATTAGY"
moMa d° æxpiTopupros
vas denis Sndbyois
C4 PoM01O1 Gopdra,.
Auaides 5 {YO Loyes vécu
TAnuoyes day ay pa \ TE 370
ardpos druycuvros, vs
Jouer \'apTiegu.
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 27
Mars, y fouffle fa rage, & fouille la pudeur.
STROPHE TROISIÈME,
On n'entend que des rugiflemens......1e
filet de la mort enveloppe tout. .....l’homme
eft maffacré par l’homme.........lenfant,
égorgé, enfanglantant lamamelle qu’il fuçoit,
poufle des cris inarticulés (29) . . . Des foldats
courent af butin (30)...... fe rencontrent,
les uns chargés de dépouilles, les autres les
mains vides. .:,.s’animent au pillage. .... fe
difputent leur proie. ...ne veulent ni ceflion,
ni partage (31).....
Comment peindre ce tableau!...,.
ANTISTROPHE TROISIÈME.
On voit, avec douleur, les rues jonchées de
fruits de toute efpèce........
Aux yeux attriftés d'une famille, tous les
dons de la terre, difperfés, roulent* dans Ja
fanges ss... a
De jeunes files, qu’un autre fort attendoit,
font forcées de partager fervilement la couche
d’un vainqueur heureux , d’un ennemi triom-
phant (ali.
| D iïj
28 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
Ah! que la nuit de la mort me prélerve de
voir ce fpeétacle déplorable (33)!
LE CHŒUR. /Jl fe partage.)
RÉCITS I1AMBIQUES.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Amies, fi je ne me trompe, l’efpion nous
rapporte des nouvelles de l’armée; il {e hâte &
précipite fes pas (34). .
SECOND DEMI-CHŒUR.
Le fils d'Œdipe accourt de fon côté pour
entendre ce rapport (35).
LE CHŒUR, ÉTÉOCLES, L'ESPION.
L'ESPION.
J’ai vu les difpoftions de l'ennemi; apprenez
ce que le fort a décidé pour l'attaque des portes.
Tydée, frémiflant de rage, menace déjà la porte
Prœtide (36), mais le devin lui défend encore
de pañier l'Ifméne ; les aufpices ne font pas favo-
rables. Tydée, furieux, brûlant de combattre,
pareil au dragon qui fie à l'ardeur du midi,
infulte à grands cris au fage fils d'Oiclée, le
traite de lâche qui ffatte( 37) le combat & la mort.
11 fecoue, en parlant, trois aigreues épaifles,
ETITA EI ©OHBAIXZ 28
E\ris 6 unes nA05 pond,
rar xNau Ty SA Vioy Exippo gore
l'A MBOIL.
HMIXOPOS.
O' ru xamins, os eo Joxet, paÿ
mu my MU, © QiAgI, Véan QEpe,
amoudÿ Soxu mures pros mobyre
HMIXOPO'Z.
Ka pui ave Ë 09 avros Oifrcu 70405
Ëc dprroMor d'yfé Aou A9 pair
aoudy 3 à TUf” GX drapn( es mi. 380
MITEAOZ
Aou a, due &, Ta TMS lier,
GS T° CP MUAGIS EXLTDE AN FA OV
Tu fe nn mess roagin Tleoiliar
Bpéuer moesr N Vounror Gex t& mepar
0 jLaynis où JÙ CGANL NIET ALAG.
Tudkes 5 bio, % ans AGIUEOS ,
peonuGerrois Na oi &s dpduuy Rod
Su d” ouf poayny O'inaduy 0P0rs
cuj}E) LOC9Y TE À May, de.
Toraèr dira, rétis xarasriss AS 390
cle, xpayÿs jou’, Va daniÿvs 3 TS
D iv
29 ETITA EI OHBAIS.
DLAIAGTOI xd Ça xaStvyes PcGor.
Eye durippesr che èm” mb TN,
GA ® Ua aspois Beer Teruyuévor
Aou DER À MAYTÉA NS Ch Méca TUE,
mPéobiqur dSpar, YUTOS PIUA US, mpérrer.
Tor dAvOr ris NaProummnis guyais,
Bot map 0YQuuis morx us Haynes épar
Ion jaAnor d ds xx TOY, leve,
os Romy cu Amyfos opuaiver wuévar. 400
Tw anraiËes To, ns Tlesiry TUAOY,
xNAPe»y Audéymuy , Gescureir Pepeyfuos ;
| ETEOKANHS.
Kcouoy 4 ados Snv a Ter éYo,
Sd EAtomid very TÈ uarx
ATo: 5 uodur T' $ Siuro” ayiu dbegs.
Key üxte ravmh y Aéyas mn dmidbs
époux buupéonr SexvŸ xupEy,
TL a VVUTO Lans À Voix Ti,
Es D Suroyn n£ to pSuAuoIS mio:
TO TO Qéesvn CL Uriprouror TN, 410
voor” a cpu Cds T’ émévuur,
2’ aums xg0 airÿ + UGeu uavreoeny.
E"yo 3 Tu; xefvor A'çaxo) Tour -
DE mme
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 29
ombrage de fon cafque, & cent globes d’ai-
rain(3 8), qui bordent fon écu & ionnent l’épou-
vante, Sur cet écu, fe voit un emblème faftueux,
le ciel éclairé des étoiies; au milieu, brille l'œil
de la nuit, la reine des aftres, la lune dans fon
plein. Fier de fa fuperbe armure, fur la rive
du fleuve, il appelle le. combat à grands cris.
Tel un courfier fougueux, rongeant le frein,
s’agite, & hâte le fignal de la trompette. Quel
guerrier lui oppoferez-vous! qui, dans l’afflaut,
pourra lui réfifter à la porte Prœtide !
ÉTÉOCLES.
Aucune armure ne m’effraie : des emblêmes
ne bleffent pas; des aigrettes, des globes fonores,
ne tuent point fans [a lance. Peut-être, ce ciel,
cette Voûte étoilée, repréfentés, dites - vous,
fur fon écu, ne font-ils que le préfage du fort
d’un infenfé. Si ombre de la mort couvre
aujourd’hui les yeux de celui qui porte cet
emblème faftueux, la nuit fe trouvera avoir été
fa véritable & jufte devife, & lui-même fe fera
préfagé fon opprobre. |
Aux portes de Prœtus, j'oppofe à T'ydée le
LA
30 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
vaillant fils d’Aftacus, guerrier généreux, qui
refpecte le trône de l'honneur, & abhorre les
difcours prélomptueux ; ne craignant que la
honte, il détefte la lâcheté. Rejeton de ces enfans
de la terre que Mars épargna, Mélanippe eft
véritablement T'hébain (39). Le fort décidera
du fuccès; mais, pour défendre du fer ennemi la
terre dont il eft forti, c'eft Mélanippe fur-tout
que le devoir filial a nommé.
LE CHŒUR.
RÉCITS ANTISTROPHIÏIQUES.
STROPHE PREMIÈRE.
Puiffent les Dieux favorifer le guerrier que
la juftice arme pour cette ville! mais, que je
crains de voir le trépas fanglant de nos dé-
fenfeurs ! | |
RÉCITS IAMBIQUES.
L'ESPION.
Puiflent, en effer, les Dieux le favorifer ! La
porte d'Éledtre (40) eft échue à Capanée. Géant
plus terrible encore que Tydée, fon audace
n'eft pas d'un mortel. Quelles menaces il fait
à nos tours! Ciel! détournes-en l'effet! Que
#
ETITA EI @HBAIZX 30
md nTiË sv MESGATN HUAWHATEY ,
pan euÿun Te, à À aigurns Oesror
nur, à suydvO uréppenras Ays.
Aiygezr 7 dp95, Lui x2205 d) ve QuAËe
Eraproy d dœ drdpoy, © A'prs Quinn,
pilou’ fra, AGPTE d 47° éyHeS,
Meagrio ms. E’pyor dc xüGois A'pns xpuvd*
den douar xapra vir mes Mer
äpye TX SN uwTes To NE LU dbpu.
ANTIZTPOGDIK A.
*orvx
Toy auoy dy airiræ A EU TUE" Zrpogn &
Dei Jbier, ws dxgdos mo
Deus oprorg Teêue d° ajuaTi-
Pois poeou, UE ia |
durer 194.
T'A MBOI.
ATTEAOS.
Téro ke Srus eruyeir Juoi hier.
Kamaseg d éa en ANYE TUAGI,
Nas 0 a Ms TŸ megs As 430
paiGar, o roues S # xaT aitepmor Qesrd:
appuis d' amuAŸ Sy, à pui xparor ture
31 ETITA ENT O©HBAIS.
Ocod mn À HAS CHTMÉpOY TA
xaù UM Dors Enair, SN T Aus
te méfie ourifagus Cxmodtr géle »
Gs d° dsparas me % repauriss Rongs
Reomuberin SAmor Rescixgorr.
Eye 3 Chua, youvoy ardpa TUPPOESY ,
PAE A 5 Aguras Ag Xe DTA IQUEVN"
ARUODIS D Gard RémLaT, mpiTu mA. 440
Tudf qun mure ris Evçuaerg ,
Tis cdba xopura( or Lun Teécns juerd ;
ETEOKA HS.
Kou TS népdvs xépdbs ao mixer.
Tdy mi parjor aidpdn pesrnucira
ñ YAdoS" LANINS yivere XAT)9E9E.
Kamarevs dame, dpar mapeoueuaqueres,
Suou dmÇar, ET ( y aux,
JPA parax , Oynros @v, ts Sexvoy
TÉUTE , Veyev& Zn xUuarorT Er.
TéroiSu d mr) Eur d\xn T muppéesr 450
ur xépuvor, Sy tEuxauévor
meomuGeuoin SaAmenr rois ANS.
Anip d° éx dure, x el cols tr” dar, *
dj voy Tran lo Mu, Honupor]s Biz,
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 31
le fort le veuille, ou ne le veuille pas, il
renverfera cette ville ; le trait même de Jupiter,
lancé fur la terre (41), ne fauroit l'arrêter; les
éclairs, les coups de la foudre, ne font pouré
lui que les chaleurs du midi. Son embléme, eft
un homme nud portant un flambeau allumé ;
fa devife , en lettres d’or : je brälerai la ville,
À pareil guerrier, trouvez un adverfaire qui
ofe l’attendre, & que tant de fierté ne puifle
effrayer. ,
ÉTÉOCLES.
Il eft trouvé; & ce n’eft pas notre feul avan-
tage. La vaine préfomption de l’homme fe
décèle dans fes difcours. Capanée menace, &,
prêt à tout ofer, méprifant les Dieux, déchat-
nant fa langue, plein d’un fol efpoir, mortel,
il adrefle au ciel des mots infolens, & défie
Jupiter. Mais, bientôt, je l’efpère , pleuvront
fur lui des foudres brülans, qui feront autres
que les rayons du midi.
Malgré fon arrogance, F’ardent courage, la
force de Polyphonte, que je lui oppofe, feront
pour nous une barrière fuffifante, fi Diane
32 LES SEPT AU SIÉGE DE THÉBES.
protectrice, & les autres Dieux nous afliftent.
Pourfuis: quels autres Chefs font deflinés aux
autres portes !
Li LE CHŒUR,
ANTISTROPHE PREMIÈRE,
“Périfle l'auteur de ces terribles menaces!
que la foudre l’arrête, avant qu’il s’élance dans
nos foyers, & que fa main infolente (42) nous
arrache de nos retraites virginales.
RÉCITS IAMBIQUES.
L'ESPION.
Celui que le fort, enfuite, a marqué, eft
Étéocle ; fon nom ef forti le troifième du fond
du cafque, & la porte Néïtide{43)eft celle qu'il
doit aflaillir.
Sa main retient, à peine, deux courfiers,
fiers de leurs harnois magnifiques, impatiens de
voler à nos remparts. Au travers du caveflon,
s'échappe avec un fifHement étrange le fouffle de
leurs nafeaux orgueilleux. Son bouclier eft mar-
qué d’un emblème peu commun. Il repréfente
un foldat efcaladant une taur qu’il veut prendre
d’afflaut; de fa bouche fortent ces mots écrits;
ETITA EI @HBAIZ. 32
PepéAuor Qéphues MIçUTNElas
A'prémudbs euvoicyot, Çur T’ aMois Suois.
Aëy dMoy SAYS C7 TUAGIS AM TE.
X O P-0' 3.
O'AnuS 05 mA4 ueyan émévyeTa,
xequS 6 pur RéAos ryidu,
Gpiy épuoy éo00pQy dtuor, moAIXEY 460
© Elo Va x0uT 0
dei ro Cuaera Eu.
l'A MBO I.
d'TTÉAOZE
Ko É T cyrévler AS YOYTA ESS TUNIS
AéËo" Teiro À Eroxno TeiTos ma os
JL Unis minor EUYAAXE XPAVSS,
mnuan Nrino mecc6angr ASpr.
L'arois dy auruxTipas euGeuuouévas
dd, SAovous mecs mUagis metloxéva"
Quoi 3 ouei(sa RapGzesr reomr,
HULTIEPLOMOIS MÉUAT FAMNÉUEO. 470
Egnuonsg d dans $ quuxyoy rom :
ap O7 ITS AN iuaxos mes duCarris
ya, Des ey0epr ms, Caripory Hu.
Bot 5 Gros poudre cp (uMaGais,
A'ragpogh
de
ZrpoqnB.
33 ETTA EI @HBAIS.
os S9° a Apns ap CxGi A0 rupyouarur.
Kay Ta Qun mure T pepéuor,
MAS areipyer To d\éAuoy Cursr.
ETEGKAHS.
Heu ai n3n mor, (ur roy ®, red
Ko) reumerg d' $ Lou © cest tv,
Meyeus KpéoyTos amipua, T8 avuprur Que,
ds Sn papyor lomxay GpuayuiTeoy
Respor pubudeis Cx muA&Y joproëra
SAN À Savoy TeoQua FAmpood bo,
À y JV ardpe, ÿ mou to” damdvs
toy, ngQuenis Jüua Loounod maTeos.
Kopra(” éo” aMo, nd puor Qhoye A6or.
X OP O'x. |
E’xevpouy di ra ä eruydr,
jo mepay tua Rue, min à dvquysir.
Rs d'iméeavye Paso 6 mA
meyvouerm perl, mes viv Zeus veué- 490
Top EHIdbi xoTayær.
To: l'A MBOI.
ATTEAOS.
Térapros d'os, VaTOdE MURS EN |
O'yxxs A'Quyas, Eur Lin raciçur,
Pr:
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 33
Mars lui-même ne me repoufferoit pas. I faut
encore oppofer à ce Chef, un guerrier capable
d’éloigner de Thèbes le joug de l’efclavage.
ÉTÉOCLES.
Le voici, la fortune m'en répond; c’eft un
rejeton de la terre, le fils de Créon, Mégarce.
Son bras ne porte point d’emblème fuperbe,
mais, ferme à fon pofle, il ne fera point épouvanté
par les henniflemens de ces courfiers fougueux.
Ou, par fa mort, il acquittera ce qu’il doit à fa
patrie, ou, maire, & de l’ennemi, & de fes
armes (44), il ornera de dépouilles le palais de
fon père. Quel autre chef vas-tu me vanter! parle.
LE CHŒUR.
STROPHE SECONDE.
Puiffes-tu triompher,o défenfeur de mes foyers!
puiflent nos ennemis fuccomber! Que Jupiter
vengeur les regaïde dans fa colère, comme ils
regardent & menacent cette ville dans leur fureur!
RÉCITS IAMBIQUES.
L'ESPION.
Le quatrième Chef, celui qui doit aflaillir
Ja porte voifine de Minerve Oncée (45), eft
1 E
34 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
le terrible Hippomédon (46); il s’avance avec
bruit. A le voir tourner rapidement fon énorme
bouclier (47), j'ai frémi, je l'avoue, Ce n’étoit
pas un artifan vulgaire, celui qui a gravé cette
armure; on y voit Typhée, dont la bouche
ardente vomit une fumée noire, /æur mobile de
la flamme (48). Autour de ce bouclier convexe,
font incruftés des ferpens enlacés. Hippomédon
pouffe des cris horribles ; pareil à une Bacchante,
plein de Mars, la rage du combat le tranfporte ;
fes yeux lancent l’épouvante. Gardez-vous
de fes eforts; déjà la terreur le précède à
nos portes.
ÉTÉOCLES.
D'abord, la déeffe voifine de Thèbes &
de cette porte, Minerve Oncée, irritée d'une
audace injurieufe , défendra fes enfans de ce
dragon venimeux. Après les Dieux, l’homme
que j'oppofe à l’homme, eft le vaillant fils
d'Oinops, Hyperbius, qui brûle de tenter le fort
du combat. En force, en courage, en armure,
il ne cède point à fon rival: Mercure les a
lui-même appareillés , guerrier contre guerrier,
ETITA ENT @HBAIX 34
L'aropédbyros Que, % Léyas TU7vs
ho 5 mA, dmmdbs AUUNOY A6,
épeiËa Sriouyms GX AM te.
Oomparepyos d' S mi eunANS ap Mr,
05 OS) éppoy Grace me amd,
Topo iéyra muprrooy dfg qua
Auyuy Léngivay, do y TUE9s Low" 500
peur 3 FAexTAIUO MmRidhouey XUTOS
esord pis xo1A9yaGuegs HAN.
Aunos d° émmagagËer, t19%05 dŸ A'pnv
Raxye mes dau, Suas w6, poGoy RAérur.
Touudt pus méiegy ed QuAguTEor.
Dobos 0 194 WeIs runs LoUTaC er.
ETEOKAH3.
Teproy & O'yxa FaMas, NT” dy,
TUAGIOL aitu, aidbos &yBaesuo’ Ge,
apEa veoos &y ws dpdxoyra JU or
V'xépOuos 3, wedyos Oisorros TOXOS , $10
dyip xXT aida roy Hpé On, JAY
éEinpiouy Loiexr, cp qeéie TU"
GT Ados, Ste SJuuor, 8° o7Awy Léo
papnos Epuns Né AGyos ouviyayr.
E‘yêess 7 dnip aydpl ro Evcoerar
. E ïj
A'rnopcon
£.
35 ETTA EI @HBAIS.
Euvoioeror 3 mA Em candy
Quous” © & 30 muprrooy Tupay’ DT ;
V'rpbio 3 Zeus rap én” dame
ados hs, Aix ess RéAos qAïyar
x ourn ms id Zhya mou vrxwyueor. s20
Todd pérroi mesapiAux duuore
roe3s mov rpatévrey d\ tauer, oi d) noswérur.
Eros 3 œeate dvdpas @d) dynçumts"
el Zeus mn Tugo xapTePTes ay,
Lrbio y, med A9 sy TÉ CpaTos,
Comp vert a) Zeus én aandbs mur.
XOoPO'z.
Néon Ÿ Auos anrumor epyra
aqiAor cp (au 76 yloriou ua,
dun eyes axaoua , ResToioi ve x
esbioun Deoio, DESÈY AU- 39
7GY LEQangy iddeur.
| T'A MBOI.
d'FTEAOZ.
Oùrus yérorro. Toy 5 mémo ad AË%,
méutlagor esçuydéyre Boppoioys AUAGIS,
rÜufRor xaT’ auroy dYoyeroëg A'pDioros.
O'uvuar Sd aypuir, Nr EYE, HAN Jeu
.
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 3;
portant fur leurs boucliers des Dieux ennemis
Jun de l'autre. Hippomédon porte Typhée
vomiffant la flamme ; Hyperbius porte Jupiter
aflis, la foudre à la main, Jupiter, qui jamais
n’a connu de vainqueur. Heureux partage de
la bienveillance des Dieux ! pour nous font les
vainqueurs, pour l'ennemi les vaincus; & tel
fera, fans doute, le fort de ces deux adver-
faires. Puifque Jupiter, combattant, triompha de
Typhée, Jupiter, ainfi que l’emblême le préfage,
fera vaincre Hyperbius qui porte fon image.
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE SECONDE.
Oui; devant nos portes, fera brifée la tête de
celui, qui, fur fon bouclier, oppofe au type de
Jupiter, l’odieux portrait du fils de la Terre,
image abhorrée des humains & des Dieux éternels.
RÉCITS IAMBIQUES..
L'ESPION.
Que ce vœu s’accomplifle! Au cinquième
Chef, le cinquième fort a deftiné la porte du nord,
où fe voit le tombeau du divin Amphion (49).
IT jure par fa lance qu'il tient, & qui eft pour
E iïj
36 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
lui plus facrée que les Dieux, plus chère que
la vie, de faccager la ville de Cadmus, en dépit
de Jupiter. Ainfi parle le fuperbe {$0) rejeton
d'une nymphe des montagnes, cet enfant viril
déjà homme (51). A peine brille fur fes joues
le poil naïiflant & ferré, le duvet moëlleux,
que produit la puberté; mais, cruel dans fon
ame, farouche dans fes regards , il n’a d’une
vierge que le nom (52). Avec quelle infolence
il marche à l’affaut! Sur fon bouclier, rempart
orbiculaire de fon corps, il porte clouce l’image
du Sphinx fanguinaire, cet opprobre de notre
ville. Le monfre, refplendiffant, effroyable, tient
dans fes grifles un Thébain, defliné, fans doute,
à recevoir tous nos traits. Ce n’eft point pour
combattre mollement (53), pour rougir devant
Thèbes, que l'Arcadien Parthenopée (tel eft fon
nom) eft accouru d’un pays lointain; nourri,
quoiqu'étranger, par les Argiens, il prétend payer
ici leurs foins : que le ciel confonde fes menaces!
ÉTÉOCLES,
Ah! s'ils font traités par les Dieux , comme
le méritent , eux & leur aprogance impie, ils
L
E'nTA Eli] @HBAIX 36
CiGay mrniQ0s, CuudTo À UTÉPTÉENY,
n LU ATAEEY dqu K#Pucioy Riæ
Aués. Tod” ad pareds df, opeoxot
Bramnux xaNiGepes) , aid pores op.
Zréyu d’ 8706 àpn 2j. mapridur, $40
dexs Quouons, Tapus Tr AAGu QUE.
O' J’ œuèr, dr mapSérer éTürupur,
pese , 9py9r d OU Es Te ITiqUTA.
Ov peny dAOUTAGDS ipiçu ra TUNIS.
To 39 moAcws ovudbs © QAAMIAITEO
Cara, XV'ENOT@ CU LATOS rmesGANUAT ;
Zqiy” wuoaTor TE ITUEUMNEVEULETNY
PUPOIs HOUR , naumesr éxxpouqur Jus,
épe d'Üp aùrÿ pare Kaduéiar &ra,
de mNäc” ème aidpi TS) ideal, BéAN $ 50
E’A9uy d' comer # Ha MAUVE UAH,
paxpdé xeNwSoU d’ d XL TLAEUAY 7069),
TlaySeromeos A’pugs, 0 à ToiccdŸ aynp"
péTOIxOS , A'pyu d' Came LAS TEOPLS,
mÜpyuis dmuiAŸ micd) à pui 4payar De05.
ETEOK À H >.
Es 5 rupisr, y Desridat, mes Jiûr,
aTOiS CHEAVOIS LOIS KOUTATLAOT
E iv
37 ENTA ENT OHBAIZ.
AT dy TROUS MAVAAUOSE T dA9iIaTo.
E"aw 3 9 rod", üy Acÿus T A’pradu ,
are dxoums, yip dope 7 dpaauw, $60
A'uTop, dIVADOS Te Mess AEAey Lévou" |
ds CPX taod YAdor a, épyadmy ar,
T0 muy péovour, LAuey ALL
Bd) arœuecidy Sness éyBiqu roc
xD Diesvrt mous em dandvs
Euler éco To Qiesyn éulera,
TUXYOU APOTIQLOU TUyvous’ NEA MOAUY.
Ocoy JeAovmy N a dANTUTU ty.
or
Erpopi y. L'uvurg 995 AJ qudter,
Teups d) opdias AOL ITA, s70
péyang mea Are XAUGY dyo-
ciuv œidp@r. Eide oi Soi
mod oAéade © ya.
T'AMBOI.
A'TTEAOS.
\
E‘xToy Atoiu’ a, didpa cupesrisaTor,
ŒAUiY T'aeiqu, Lavnr, A'uQiapeo Riar.
O'uoinr 5 eds mÜagis TrLyaéyos,
XAXOÏGI Rau mMe& Tudos Liu,
LES SEPT AU SIÉGB DE THÈBES. 37
périront, tous, & de la mort la plus funefte. A
l’Arcadien dont tu parles, j’oppofe encore un
guerrier, fans jactance, mais dont le bras fait agir,
Actor, le frère du dernier que j'ai nommé;
A@or, qui ne permettra point qu’une langue
fans frein puifle, jufque dans nos murs, nous
reprocher nos malheurs, ni qu’un bras ennemi
y montre fur fon bouclier l’image d'un monfire,
horreur des Thébains. C’eft de celui qui la porte,
que cette image, percée de mille coups au pied de
nos remparts , deviendra l’opprobre & la honte.
Grands Dieux, vérifiez ma prédiétion!
LE CHŒUR.
STROPHE TROISIÈME.
Ce que j'entends me pénètre d'horreur ; mes
cheveux fe hériflent : quels blafphèmes pro-
férent ces blafphémateurs impies (54)! Fafle le
Ciel qu'ils trouvent ici leur perte !
RÉCITS I1AMBIQUES.
L'ESPION.
Le fixième Chef, eft le fage & courageux
devin, Amphiaraïs. Defliné à l'attaque de la porte
Homoloïde{; 5), tantôt, c’eft T ydée qu’il maudit;
38 LES SEPT AUS@IÉGE DE THÈBES.
T'ydée, homicide, perturbateur de l'État, auteur
de tous les maux d’Argos, hérault d'Érynnis ,
miniftre de la mort, féduéteur d’Adrafte : tantôt,
c’eft votre trifte frère; il l'appelle un vrai Poly-
nice (a), &, décompofant ce nom, il en répète
la fin (56). Certes, ajoute-t-il, c’eft un exploit
agréable au ciel, glorieux aujourd’hui, & mé-
morable à jamais , que de ruiner, par des armes
étrangères, la ville de tes pères, & les temples
de tes Dieux. Les larmes de ta mère, quelle
vengeance les tarira? Ton pays natal, que ta
rage livre au fer, comment fera-t-il jamais uni
avec toi! Pour moi, je le fais, enfeveli dans ces
champs ennemis, mon corps engraiflera bientôt
leur fillons. Combattons, puifqu'’il le faut ; je ne
mourrai pas fans honneur. Ainfi parle le devin.
Son bouclier eft d’airain folide , habilement
travaillé, mais fans emblème. Il veut, non
paroître "brave, mais l'être en effet. Dans fon
ame, a profondément germé la prudence, dont
les fruits font d'utiles avis (57). Prince, ne lui
(a) Le nom de Polynice, en grec, eft compofé de deux
mots qui fignifient, l'un, hcaucoup ; & l'autre, querelle,
ENTA EI ©OHBAIZ. 38
Toy adkoPoyTy , T MAS TLEATIER :
péyq pd TA xarèr Aa 7or,
E’eurdos nez, mesam or qu, 580
xaxy T A'dpag@ Toi BE AeuTheror
xaù T (Coy as me37009 a SA PEOY,
éEumla( ur orpa , [lonuvemous (Biar,
de © co may Trou lurepôus,
au AS. Aéyd 3 Tr” ms AJ œ ua
à Pioy épyoy Ÿ Deoiot DEITPIAES
xx Ar T° drodaey, à My HEURES,
mA maredar D Deods Ts Eyes
MpILY, PTUR EraXTO) tuGeGanxora.
Myrecs me mir mie xgmaobéod Nun5 590
Dareis me qaia, oùs nm (roudis bei
d'Aodous ms ou (umuayes Moroera;
Env à Mn mdr may Xora ,
pays xexeUQuS mAquag NE foros.
Mau, CEA dTIpLoy tAmÇw pnesr.
Toi, 0 paris, damd) EUXUXAOY VEUAV
ay Xxor, NUS Cu N CEX ETY VAN O.
Ov Sd Joxcir deucs , SW üvy SEE ,
Ladeiay Poux dE Qpeos xaproudos,
Œ As ri nee Ragçoru RsAwmarx. 6oc
39 ENTA EI @HBAIS.
TouTa (opous me xaya nes arrpéras
mure éroyvo vos ds Sue bu.
ETEOK A H3.
Peu TS ÉuraMaosoyTos opri90s Begroïis
duo adba min dvar bises.
Ev run œegAÀ N 6 ouNias gx
XaCuor oUdy xaprros Ÿ xopUgéOS
ATHS deguex JayaToy Caxa prier.
H° 90 Evruobas mAoïoy eucrens drp
YAUTYHO DEPUOIS À MAVOUPNE TH} ,
0AwA& ævdpdy Cor Sumur-o yéva 610
ñ Eur moXimys dydpaow, d\ygos à,
eyBecËerois ne x Sedy duvinot,
TAUTS XUphons CuNros dypeuuae,
FANYUS Su miny rayaoo Jun.
Oùros do pans f yor O'ixnéors Ayo À
Cogezr, Nugos, dyasts, ebriQns ayMp,
péyas mespimns, dociun (Cuwarysis
Dezoumuoiny ayddn, pperar LRiæ,
Tévouct Tour À paxpat may WoNdr,
Aus SAorms, CuyxabfrvOtoenx. 620
Aro fe oùr age put mescba nr Ungis,
Sy d5 dgvuor, ÊX AluaTos xxN
me sie
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES, 39
oppofons que des adverfaires fages & vaillans :
qui refpecte les Dieux, eft à craindre,
ÉTÉOCLES.
Fortune des humains! devois-tu affocier cet
homme jufte aux plus grands fcélérats! Rien
de plus funefte, en toute entreprife, que la fociété
des méchans; le fruit en eft amer; c’eft un
champ d’infortune, qui ne rapporte que la mort.
Que l’homme pieux s’embarque avec des nau-
tonniers impies , avec une troupe criminelle,
il périra, ainfi que cette race abhorrée des
immortels. Que le jufte fe trouve au milieu de
citoyens inhofpitaliers & infidèles aux Dieux;
. enveloppé, quoiqu'innocemment, dans le piége,
frappé fans diflinétion par la verge du ciel, fa
mort eft certaine. Tel, le fils d’Oïclée, ce devin,
ce prophète habile, cet homme fage, jufte, bon,
religieux, mêlé, bien que malgré lui, à des impies,
à des arrogans, qui n’accourent ici, que pour en
être bientôt repouffés au loin , fera entraîné dans
leur perte : ainfi le veut Jupiter. Je penfe, même,
qu’il ne marchera point à l'aflaut; non qu'il
manque de courage ou d’audace, mais il fait quel
40 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES,
fuccès l’attend dans ce combat, du moins, fi
l'oracle doit être accompli (l’oracle, qui fe tait,
ou dit Ja vérité). Toutefois, s’il attaque cette
porte, Laflhènes Ia défendra. Plein de haine
pour ces perfides étrangers, Lafthènes réunit
à Ja prudence du vieillard, [a force du jeune
homme; d’un regard prompt, & d’une main non
tardive, il adrefle la lance à l'endroit défariné ;
mais les Dieux feuls décident du fuccès.
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE TROISIÈME.
Dieux ! touchés de nos juftes prières, faites que
Thèbes triomphe, & que les maux de la guerre
retombent fur les étrangers; que Jupiter, d’un
coup de fa foudre, les écrafe devant nos remparts!
RÉCITS IAMBIQUES.
L’ESPIO N.
Le feptième Chef, enfin, celui qui marche à
la feptième porte (58), il faut le nommer; c’eft
votre frère. Quelles imprécations il lance contre
cette ville! Monter au fommet de nos tours,
s’annoncer comme roi, entonner l'hymne de la
victoire, vous joindre , vous donner & recevoir
ETITA EI @HBAIY 40
AN off &s oge EN AUTO PSC
ei xaprros és Secparin Aoëis.
DAS 5 oyar À Aéyeuy TR yeux.
O'uus N ta ro qora, Autor Bi,
tyPesEcroy muAweSy dynra op.
Téeovrx À voir, Capre SN nGoouv pp,
mères ouua, giex NS Bexdbrerx
rap damdbs yumogë dpracey Wu, 630
Ocou 3 dhesr enr euruyir Ress.
X OPO'S.
Kavorres Soi diyguas AuTas A‘Yngpogh
MUETÉERS, PAS DS MOIS EUTUYY à
dbeiroya wax Cureémotes pas ht
moAou mupyor SV éxToSey Rance
Zavs ce XEVOL LEPHUVE.
| TA MBOI.
A TTEAOZS.
Toy td JM mord 19 éCdtuais mungis
A£o, À duré (ou xaoiywuror. TloAu
das V LEXTA Ÿ KATEU YEN TU
mopyis Emeubas xerooipuy Bas yBori, 640
don my émetiaxyions
Col EvupipeOty, à xlarcer Surës menus,
41 EITA ETI @HBAISX.
À Cort anpasiex ms ( avdpragr
QuyA T aroy moy nono Teomor.
ToabT dû, 2% Juous MuelAios
xzAÎ FAT GUY Vas, mon Mess NTI
% @ ui mary Tous ia.
E"yu D xgmommyis exuuNor ones ,
DrAody Chu Desousur ere.
Xpuoñagroy À aidez muy div 6so
d'A yuvn ns cwpegres nn.
Au d ap éva quar, os @ peiuua@
éd, naTaËo d' adha mIN, 4 mA
tu, rareouy douar T ’Éispopas.
Tour” Cuve En @ Edbprua@
où d” auros nn ad Viva mure Suis
os rot aidp} Te xipuxeuuaTuy
méualn, où d''aëns pr vavxnmpr mou.
ETEOKA NES.
À Suuaris re x Sec uéye VS ;
& raySiapuror œuoy Or Vus’ 66o
Gun, marcos dù y degli mAcogoeg
AN me x\our, ST opt PETEI ,
pui À Teuvoln duogoesTiess 9905.
Eronue 5 xap@ Mouer At,
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 41
de vous la mort, ou, s’il faut que vous viviez,
être vengé de fon honteux banniffement, par
un exil qui vous déshonore; voilà les vœux
qu'il forme : il en prend à témoins les Dieux
indigènes de fa patrie. Sur fon bouclier, d’un
travail récent & parfait, font repréfentées deux
figures différentes, un guerrier cizelé en or,
& une femme qui le conduit majeftueufement
par la main: Je fuis la Juflice, dit celle-ci
dans la devife, je ramenerai cet homme , je lui
rendrai fa patrie à l'héritage de fes pères. Tels
font les fymboles (59) de ces Chefs. Voyez
qui vous oppoferez à votre frère. Vous ne
pourrez en rien accufer mon rapport. Pilote de
cet état, c’eft à vous maintenant d’en munir
le navire.
ÉTÉOCLES.
O race aveuglée par le ciel, & haïe des Dieux!
race déplorable d’'Œdipe ! Malheureux! aujour-
d’hui s’accompliffent les imprécations d’un père.
Mais, il convient ici d’étouffer les plaintes & les
larmes : n’engendrons point, par notre exemple,
d’infupportables lamentations.Pourtoi, Polynice,
1 F
42 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
trop bien nommé, nous verrons bientôt à quoi
te ferviront tes fymboles ; & fi ces devifes
infolentes, gravées en or fur ton bouclier, te
ramèneront dans Thèbes. Elles t'y ramèneroïient
peut-être, fi la Juflice, cette fille de Jupiter,
dirigeoit ton cœur & ton bras ; mais, ni au fortir
du flanc ténébreux (60) de ta mère, ni dans ton
enfance, ni dans ta jeunefle, ni depuis que la
barbe ombrage ton menton, la Juftice n'a daigné
honorer d’un regard. Penfes-tu que pour la
ruine de ta patrie elle combatte avec toi! Unie
avec un audacieux fans frein, feroit-elle encore
juftement nommée la Juftice ( 61 )! Ton crime
fait ma confiance: c'eft moi qui te combattraï;
&, quel autre devrois-je choifir! Roi contre roi,
frère côntre frère, rival contre rival, ma place
eft marquée. Courez, apportez mes armes, ma
lance, ma cuirafle (62).....
LE CHŒUR.
© cher prince! o fils d'Œdipe ! n’imitez point
la rage d’une odieux blafphémateur, C’eft aflez
que les Thébains combattent les Argiens; leur
fang peut couler fans crime; mais, un fracricide
ETNTA EI ©@HBAIZ 42
Ty arouede TÉmon 0701 TA"
ë y XATAEA AEUTOTULTA DRÉUMATE ,
èn dandbs QAvoy TL oud TÜpo perd.
E, SN n Aus ms maplévos Aït mæpny
épypis ExEIvOU Ÿ peoir , T'Y ay mod) ÿr.
AN oùre ny Quapre pureore (uomy, 670
dr © Topo, oùT connu yra T ;
Br y yeraou (CuNoyn Tes uauTs ,
Au escume À Aa THE I&IDTO
ST © maredas pur WBor0s xæxouyIa
cu y durs Cuuraexçuteir méAgs.
H° dr’ a} ën maydiuus udwrupuos
Abu, Evrovon Qui marmAu& pires.
Ténis memiQus pu, à Evcnooux
aTOS Ts LANGE MENOY CHUTÉ E9S 3
Aer T dpyo , Ÿ XLTWÂTO xxas, 680
éxdess Cur expo mu. Dép os my
xynpids, dy pur, à merear Menara.
XoPO 3x.
Mn, @iAra] dydp@y, Oifmou Téxos, yém
dpyhy Ouoios To xaUT avdbuéye
LAN œdbas A’pyaoin Kad'uéioëg &AUS
és iess Our ua 7D xx Iwpaor.
. F ij
43 ETITA ETII @HBAIS.
Avdpoir JV ouauow Suyamos Sd) ATOTOYOS,
GX En Viens TM TŸ judouaTs.
ETEOK A H°3.
Eimep xau0Y Qiesi mis, ajoçurns dep,
qu puovor 90 xépdès © Tebrmeoar 690
xro À x’ er UTP ebxNtiay épls.
XOPO'x.
ANTIETPOIKA.
Znpopia. Ti jéunvas Téxvoy; puis ce Supo-
TANINS dbeiuapnos d'TL Pepéte
agxou J ExGaN éepTos dpogir.
ETEOKAHS.
l'A MBOI.
Ex D œegyaa apr’ émane Das,
Fo 4 T” oùesr xdux Koxurÿ 79)
Polo quynQe may D Aaïs Murs.
X OP Oz.
Arngpogt Q'uoduuis o° dyay jusegs tEoTeu-
va mxponapmor aidpox Ta Giay
TAUY dures Ÿ DUTY. 700
ETEOK A H3,
l'A MBOI.
DIAçu aJagd Hoi MATOS TEA dpt ,
LES SEPT AU SIÈGE DE THÈBES. 43
réciproque!. . .ah! il n’eft point de temps (63)
qui pût expier ce forfait.
ÉTÉOCLES.
Périfons, mais fans Hcheté, jy confens:
l'honneur feul eft un bien chez les morts. Périr
avec lâcheté, c’eft perdre tout renom (64).
LE CHŒUR.
RÉCITS ANTISTROPHIQUES.
STROPHE PREMIÈRE.
Quelle rage, mon fils! le démon des combats
vous tranfporte ; retenez un mouvementcriminel,
ÉTÉOCLES.
RÉCIT IAMBIQUE.
Le ciel nous hâte; le vent fouffle; vogue fur le
Cocyte la race de Laïus, haïe d’Apollon (65).
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Dévoré par la haine cruelle, vous courez à
un funefte (66) parricide; le fang que vous ré-
pandrez eft facré.
ÉTÉOCLES.
RÉCIT JAMBIQUE.
L'imprécation flétriflante d’un pèreme pourfuit:
Fiij
44 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
Furie vengerefle, l'œil fec & fans larmes, elle crie:
la mort la plus prompte eft pour toi la meilleure.
LE CHŒUR.
STROPHE SECONDE.
Ne hâtez point votre mort : vivre innocem-
ment, n’eft point une lâcheté. La noire Érinnys
n'entre point chez celui dont les mains font
dignes de facrifier aux Dieux. ...
‘ÉTÉOCLES.
RÉCIT IAMBIQUE.
Aux Dieux....ah! depuis long-temps ils nous
ont rejetés : notre ruine feule peut leur plaire(67).
Le fort veut me perdre, dois-je encore le flatter !
LE CHŒUR.
ANTISTROPHE SECONDE.
Oui, tant qu’il n’eft pas décidé. Peut-être, avéc
le temps, le démon de la haine s’afloiblira; fon
foufle fera plus doux, aujourd’hui il eft brûlant.
ÉTÉOCLES.
RÉCITS IJAMBIQUES.
Les imprécations d’'Œdipe-l'ont trop animé :
des fonges, trop véridiques, m’ont appris com-
ment doit fe partager l'héritage paternel.
ETNTA ENT @HBAIZ. 44
Enegis axnauquis supers COQUE
Aépucu , xépdvs meSTies) UgEeoU LAEsv.
X OP O3.
AE Co ui ‘ToTeuvou" 205 g LEXNN ZrpopiB.
Cr Rio eù LUphTE" peNra ns N ox
&n Jour E'euwvs, T° a C4 er
Soi JU Nycvra.
ETEOK À H=.
l'A MBOI.
Ouois À nu Tus rapnueANUEIE ,
xs # a fuir 0Aopdper Swopal( era
mi où Tr” a car OAéleuy guess; 710
x oPOo'z.
Nud om (Cor mapéquuer éme duo
Aiuarros aireome eovit Era À-
aus, ous dy 600 SuAcepTipe (a)
mean pd N in Ce.
ETEOKAH SZ.
TA MBOI.
A'rngpogn
£.
Elie 3 Oidtrou XETE RAT
dyay d° dANdES CHumriwy Dar TAGULa TOY
ous, mare ou ENUATE) Sumeuo.
a ————————
(a) Exponit fcholiafles : deevesiow À GVATEMIQKÈT «
F iv
4s ETITA ENI ©HBAIS.
XOPO'x.
labs purubi, wire Ÿ po ouus.
ETEOK A HS.
Ati aÿ y om ns SX yen parpar.
L'OMOE
Mn Alns 0985 mod) io Éd uys mUAgUs. 720
ETEOK A HS.
TeOmpuéror moi L' G6x draubuwis Ayo.
XOoPO x.
Noduw ve por à aa nu Jos.
ETEOK A HS.
Oux ardp OmAITH TUTO Len pyeir ES.
or s
. AW aura NA por dur dpé aa HAS ;
Zrpogn æ.
ETEOKAH S.
Ok Adbyrur , CE à CagU y: XEUL.
XOoP ox.
A'NTIETPOHDIK A.
Téqerxx ri @Aectoixoy
Sroy, $ Iuois ouoiar,
TAYAANIH , HAHOMELVTIY ,
rareos euxrajoy E'exvuy
TAidoy Ts MEAbUUo 739
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 4;
LE CHŒUR.
Croyez des femmes, tout odieufes qu’elles vous font.
ÉTÉOCLES.
N'exigez rien d’impofible, ne m’arrêtez point.
LE CHŒUR.
Ne tournez point vos pas vers les portes...
ÉTÉOCLES
La gloire a fon aïiguillon, vous ne l’émoufferez pas.
LE CHŒUR.
Qu'importe la gloire le ciel applaudit au fuccès (68).
ÉTÉOCLES.
Ce n'’eft point la devife du guerrier courageux...
LE CHŒUR.
Et vous voulez verfer le fang d’un frère!...
ÉTÉOCLES.
Si les Dieux me fecondent, fa mort eft certaine.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE PREMIÈRE.
Je frémis.....la Déeffe de deftrudtion , fi diffé-
rente des autres Dieux, cet infaillible, ce finiftre
prophète, la Furie, vengerefle d’un père, va
fans doute accomplir les imprécations terribles,
46 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
qu’Œdipe lança dans fa fureur. Pour perdre fes
fils, la difcorde homicide en hâte l'effet.
ANTISTROPHE PREMIÈRE.
Le fer, hôte cruel, que le Chalybe nous
amena de Scythie, va décider de leur fort;
diftributeur févère de leurs parts dans l’héritage
paternel, de tant de vaftes poffeffions , il ne
leur laiflera que la terre néceffaire à leur tom-
beau.
STROPHE SECONDE.
Si, mutuellement percés d’un coup mutuel,
ils meurent, —
— fi, une fois, la terre rougie s’abreuve de leur
fang, qui jamais expiera, qui jamais lavera ce
forfait!
O malheur nouveau, qui fe joint aux maux
antiques de cette maifon !
ANTISTROPHE SECONDE.
J'appelle mal antique, cette faute de Laïus,
fi-tôt punie fur lui, pourfuivie maintenant fur
fa troifième génération.
En vain, de fon fiége fatidique, placé au centre
du monde {69 ), Apollon, trois fois, lui avoit
La
ETNTA EI @HBAIZ 46
xamess Bae-Uesros Ordre.
TlodbAtmap d éexs md) oreures.
éyos 3 Meg Étou Arnpiqi
XaAuGos, SXVIWY LATILOS, sé
xTavdr yenparodturas
rouyos, opoperr Cidess,
XPora vayeuy AJ gmiAgs
o70aùY aÿ Ÿ porn XATEVU
Toy eyañoy moy duoieguss
E’reidbr ATOXTOVWS 7AO Zreoqnb.
auToIixTOs Juyw01,
xgà HPoviæ ons ri
Le guTa yes ducs Doiyior ;
is dy XATUPUOLS TIE9!
ms dy age AV;
D mov ua véor
TA AYIOIS Evuryeis XLHOIS.
[la agiÿun yep A69©® A'rnpoqi
œPaGaciar @xdrroivv B:
java d° 65 TEXTOY juéver 750
A'mA\wros eùTe Adios
Rx, Teis emcvros cp
meooupa Anis TluSixois
ZTpogx y.
A'vagpogn
Zreog» d.
47 ETITA EI @HBAIS.
DHENGHEAOIS , QrduoyTe
Vérvas dTp, Ça mor
xpaTnQus d Cu Dirwy CSA,
yévaTo À puoesy To,
mareowTovoy Oi\rodr ,
0GE HMTCOS d'Way
anriexs degvexr , W éTeap, 760
piÇa dUATOOT ep
éTag. Tapgyoit (uvaye
YULPi OS Ppeyw Aa.
Kaxür NV wavep Suagora XUU ayer
D he mr, do d° deipes
Tee Ar, à Y GEL FU
MAO XX AC.
MeraËu d° a Axg dY 0Aipou é
TAIVEL TUPN9S CH EUpEL.
Aéduxe 5 ouù Banc 770
pi mous Siuaoo.
TéAua 9 raAupaTos apol'
Rapéoy xaTtN\a ya
ra d 0/04 mA mapépyera.
Tlescruua d' CuGongr épes
ardp@y &APrUY
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 47
dit que, pour fauver Thèbes , il falloit mourir
fans enfans.
' STROPHE TROISIÈME.
Séduit par fes flatteurs, il donna le jour à
fon propre affaflin,—.......
— au parricide Œdipe.........qui, par un
incefte , fécondant le fein facré, où ‘il avoit été
conçu, produifit une race fanguinaire. . . ..
Époux infenfés! ......quelle fureur vous
réunifloit ?
ANTISTROPHE TROISIÈME.
Les flots d’une mer d’infortunes nous affiè-
gent: quand lun s’abaifle, l’autre, plus redou-
table (70), s'élève, & mugit contre la poupe
du navire. Un foible rempart refle entre nous
& la mort.....
Hélas !. . .. Thèbes va tomber avec fes Rois
malheureux.
STROPHE QUATRIÈME.
L’antique imprécation doit s’accomplir ; plus
de conciliation : la fource des maux eft ouverte;
elle ne tarit plus. Mortels ambitieux , quand,
pour vous, le navire du bonheur fe charge
48 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
trop, bientôt il le faut foulager (71).
ANTISTROPHE QUATRIÈME.
Qui jamais fut plus admiré des Dieux, des
Thébains & de la génération nombreufe des
humains, qui en fut jamais plus honoré,
qu'Œdipe, lorfqu'il délivra fon pays d’un
fléau défolateur !
STROPHE CINQUIÈME.
Hélas! l’infortuné reconnoit quel hymen
déplorable il a formé........
Furieux, défefpéré , il ajoute deux malheurs
à fes maux.......
De la même main qui avoit tué fon père, il fe
prive du plus doux des biens (72), de la vue : —
ANTISTROPHE CINQUIÈME.
— &, chargeant fes fils d’imprécations , préfens
de fa colère, il leur fouhaite que le fer règle
un jour leur partage. .... ;
Vœux, hélas! trop amers......Je crains :
bien aujourd’hui que l’inévitable (a) Érinnys
ne foit venue les accomplir.
(a) Litiéralement : qui fléchit les pieds : épithète fingulière.
On a fuivi l'interprétation du commentateur grec,
ETITA ENT @HBAIZ. 48
0AGos dyæy aa YUY US.
Ti aydboy 3 Tooyd) laure A'rnçpoph
Qui à Euréau mAceS,
mAUGoTos T'ajur Rega, 780
oo0y Tor Ojdirrour Tor,
aapra Ed ydpay
NP apeA0yTL pas ;
Eva d’ apripegey Zreogn 4.
éyévemo éAcos aBAiœy |
Jauor, em a\ya dLopoezr
marouée rpadla
Ndbua nax ETEAcor
Fa Te0POrE® YEEA TJ
xpaovomixver da ouuarur er ngyyôn 790
Teuvois d” œpaas ee
que irons Vopus, €
ai di, mxpoyAWOT OS as, y
xu oge afnesrouc
AJayueir TOTÉ AYYXE
XTÉ UOTE" ydr 5 éc
un Aion xauUirow /a) E’eurvus.
(a) Exponit feholiafles : Cuurmndi{son à pi éco quais
Jed fortaffe planiore fenfu intelligitur, agilis.
49 ETITA ETII @HBAIS.
l'A MBOI.
ATTEAOS.
Oagouite, my unréewy rex ue.
Tous méqeuÿu 1% J'fneor Cupsr.
[lémloxey drdpdy ouGeiucwy xouriouara 800
ms dc elle me, à xAuduyS
MMA FAnyys TA (a) G6x iNEan.
Et 5 moppos, à mungs Qepefuois
tperxEaude por yin Mesure.
KaAds éyeu mo mAÎT y EE mu\ouan
Gs d'iGdbuus d ours EGdouxyérus,
ayaË A’moMar, üacr, Oifmou Que
xpovoy maya Aais ob ia.
XOPO'x.
Ti dia @egyua vioxomoy mA U mueÿr :
METAL OS |
*IoAus céousy, BaniAées d', oucamen 8 10
adpes, many Cx yep aTouToer.
X OPO'3,
Tives; md’ ürus; © Byxpenrd piGo Av.
A'TTEAOS.
Pesrovx dr auoucor, Oimou yévos.. . .
(a) Scholiafles : m Sad m6 xaüdbros éiorpyéduor üdhp.
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 49
LÉ CHŒUR, UN THÉBAIN.
RÉCITS IAMBIQUES.
LE THÉBAIN.
Enfans, tendres nourriflons de vos mères,
raffurez-vous : Thèbes échappe au joug de l’ef-
clavage. L’orgueil de ces hommes fuperbes eft
tombé : Thèbes eft dans le calme; & ce navire,
tant battu des flots, ne s’eft point entr’ouvert.
Nos remparts ont réfifté; nos portes ont été
munies de guerriers capables de les défendre.
Aux fix premières, tout a réufli; mais, à la fep-
tième, s’eft trouvé le terrible Hebdomagite (73),
le divin Apollon; il y a puni fur la race d’'Œdipe
l'ancienne imprudence de Laïus,
LE CHŒUR.
Quels coups nouveaux ont donc frappé Thèbes!
LE THÉBAIN.
Thèbes eft fauvée; mais, les Rois nés du même
fang fe font mutuellement donné la mort.
LE CHŒUR,
Quels Rois! que dis-tu ! la frayeur me trouble,
LE THÉBAIN,
Calmez-vous; écoutez-moi : les fils d'Œdipe...
1 G
So LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
LE CHŒUR. "
Malheureufe! j'ai trop bien préfagé nos malheurs.
LE THÉBAIN.
C’en eft fait: ils ont mordu la pouffière, ...
LE CHŒUR.
Ils ont ofé... Quelle horreur...toutefois, acheve..
LE THÉBAIN.
Leurs mains fraternelles, d’un coup trop afluré...
LE CHŒUR.
Ainfi, le même deftin leur étoit réfervé!
LE THÉBAIN.
Le deftin vouloit détruire une race infortunée.
Nous avons tout enfemble, un fujet de larmes &
de joie: Thèbes triomphe ; mais, fes deux Chefs,
fes deux Princes, ont partagé avec le fer, trempé
chez le Scyrhe, leurs vaftes poffeffions; il leur en
refte à chacun un tombeau. Ainfi, ferontaccomplis
les funettes vœux de leur père! Thèbes eft fauvée;
mais, les deux Rois, qu’avoit conçus le même fein,
ont mutuellement abreuvé la terre de leur fang.
LE CHŒUR.
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
O grand Jupiter !
ETNTA ET @HBAIZ 5o
XoPOo'x.
O! ‘50 ringve, porns eut TJ xaxbr.
d'ITRAOZ.
OùS dupiréxmos pi xgTianodnuéror.
XOPO 3.
Exec x’ nABor; Bapéa d' Ÿy, ouws Pexovr.
A'TTEAOS.
Oùros As PApair nrdjesyT dyay.
X OP 0°".
Oùros à Juwr LoIw0s nr duGoiy aux.
METSAOZX
Auros d” &va oi dira dUaporuor yév05.
Tuadre pupes » JuxguraoQo maex B2a
mu À megosoucuv, oi d Erica,
dose sat, Ménager cumAgTe
Zxuôn Cidtpo xTpaTr raw oies.
‘Evo d' fr Agowoy cy ragn ybovos,
rares NAT” eyes ÉVanoT ous PoegupLEvol.
Ioaus Cécuak Ranxéow d° Guoamvegiy
TÉTOUY ua y UT LAAMAGY Poye.
XOPO'S.
ANANAIZTOI.
D peyarc Zu, À MOMOT OU YO
Gi
ZTpogi.
A'raçpogi.
s1 ETTA EI @HBAIS.
duuoves, où dù Kad uou TUPYPG
Téod puede
MITESY HUE , x@ 70 A9 AUEL
mAcS aoiyS Come,
Ts Loyieou À duodupovas
ÉTÉLVOUG LNQUTO MAEHapYES
Où dr” op9us xaT’ éruruwilw,
x MOAULENAIS,
DAoyT doiGf Afaroiæ.
ANTIZTPO@TKA.
(oi Méngiva À TEL
véveos Oidirou T' apge
Kaxoy pe nexda mi aRemtlvf xpuos.
E ruËax ruuGo yé/0s,
&s Juag, ua TOY Es
vexpors xAvoua dvauoegs Quyoyras.
H° dVovpns af
Euyaunix dbegs.
EXéopaËer, #d” dei
raTeode eux laje Qars’
Rshoy d' armçu Aais dinprercr.
Méeuua d œugi Aou,
xd oqar CVx auGAurerm.
830
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 51
O Dieux tutélaires qui avez défendu les
remparts de Cadmus!
Chanterai-je , avec joie, la viétoire qui nous
fauve!.......
Ou, pleurerai-je de trifles & malheureux
Princes, morts fans poftérité !
Qu'ils ont bien répondu à leur nom!
Vrais Polynices, une fureur impie les a perdus.
RÉCIT ANTISTROPHIQUE.
STROPHE.
O noire & funefle imprécation d’'Œdipe
contre fa race !
Un froid mortel à glacé mon cœur. ...
Ils meurent, dégoutans du fang fraternel!. .
Pareille à la Ménade, je poufle des cris
funèbres (74).....Quel funefte aufpice les
conduilit au combat !
ANTISTROPHE,
Le vœu d’un père l’a emporté, & n’a point
été vain. L’incrédulité de Laïus a eu fon effet.
Les deftins (75) de Thèbes, les oracles des
Dieux, ne fe démentent point.
G ii
52 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
O déplorables Princes! vous l'avez donc
commis ce forfait inouï! Ces maux défaftreux
ne font plus un récit ; ils font fous nos yeux.
RÉCIT MONOSTROPHIQUE.
(On apporte fur le Théâtre les corps des deux frères.)
Les voici; le rapport eft fidèle : doublé
objet de douleur ! double viétime d’un mutuel
homicide ! double peine, qui comble la mefure!
Que dirai-je !....finon que le malheur, ici,
fuccède au malheur! (76) Allons, chères compa-
gnes; le vent des larmes fouffle. Que vos mains, de
concert , frappent votre vifage: accompagnez ainfi
les coups de rames, qui, fur l'Achéron, pouffent
vers ces régions invifibles, où abordent tous les
mortels, la THÉORIDE aux trifles agrès,
aux noires voiles, qu'Apollon ni le jour n'ont
jamais aperçue (76).
RÉCIT ANAPÆSTIQUE.
Mais, voici Antigone & Ifinène.....
Elles viennent remplir un trifte devoir, &
pleurer leurs frères. ...... .
Ah! fans doute, du fond de leurs feins deli-
cats, vont forür de plaintifs & trop juftes foupirs.
EOTA ENT OHEBMIS. 52
To, mAUqYO, od” épyaca de amy ;
H°A9 aux TA
mpaT $ Ayo
MONOZTPO®IK A".
ri) andag, mesutos dyfe Aou A0.
AIrA pee, Abpuaropes
xax auTogorz, duoiex
tua @ man. Ti Ed ;
md” NO y, À AO MOVE),
duo épi ;
ANNE 07, à QIAU , XAT' UE 860
péorer du xpan mur YEN
mirvAo , 06 der SV A'yenT deiera
Gr dquroy, engy4poxor
yaug Ar Ocweid ,
Gr aan A’mMmeon, G@y ŒYLAIOY ,
may Sbroy , ES &Qayñ TE épavr.
ANA'IAI>TOIL
A'Ma 99 nxovs wd) 6H mezys
mxpor, A'rngom Tv nd) Pour,
Ogiror aMAGoy x dupiGiAws
ouy op texrer Cx Raluxonruy 870
quêéwy nody aps émaEor.
G iv
s3 ENTA EN? OHBAIZ.
H'uas 3 dun mesres piuns
rev duoxtagder © vor E’eurruos
layeiv, Aide
T éyÎesr mu” émuéxmer.
HMIXOPO'Z,
To, don Aporx Ta macûy, once
Popor ÉO01 BEACL Nora, ,
oo, ou, % A0s His
pu x @peyos épais Le Auyaver.
MONOËETPOWDIK A!
HMIXOPO'x,
To, do, dbopesres,
Dihor dmiqui, ÿ AAAQY dTEUMYES,
rareoo% duos &/\y-
Ts péncor Çur AXE.
HMIXOPO’3x.
Méheu SV, 0! menéog Suydrus
evegyro Jouur Hi dur.
«* HMIXOPO'S.
To, ©, douarur
épars, 3 mxpas povapyias
bytes, nd dinÀ-
NY 93 Cu adipe,
880
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 53
Prévenons leurs ordres ; chantons l'hymne
diffonant d'Érinnys , & que notre concert fu-
nèbre retentifle chez Pluton:
ANTIGONE, ISMÈNE, LE CHŒUR.
RÉCITS MONOSTROPHIQUES.
PREMIER DEMI-CHŒUR.
O, de tout le fexe qui ceint fes vêtemens, les
plus malheureufes en frères (77)!
Je pleure....je gémis....& vous ne doutez pas
que mes cris ne partent du fond de mon cœur.
SECOND DEMI-CHŒUR.
Hélas ! infenfés! . . . . fourds aux confeils de
vos amis!...e...... artifans infatigables de
maux! .....vous avez difputé, avec l'épée,
l'héritage paternel! Malheureux !. ...
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Malheureux, certes !ils ont trouvé la mort la plus
malheureufe (78), pour la ruine de leur famille.
SECOND DEMI-CHŒUR.
Hélas! hélas! ..........
Deftruéteurs de vos foyers!....+..
Divifés pour un trône funefte…. ....le fer :
vous a donc enfin réconciliés !
54 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
Ce n’eit point l'amitié, c’eft la mort qui
vous juge..,...,
La redoutable Érinnys a bien exaucé les
vœux de votre père!
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Percés jufqu'au cœur........
SECOND DEMI-CHŒUR.
Oui...... percés.:.... & par une main
fraternelle/a) .......
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Hélas!....hélas!..,..,..1les infortunés!
hélas! hélas!....,..,.dévoués à un mutuel
fratricide !.....
SECOND DEMI-CHŒUR.
Quel coup pénétrant!......
PREMIER DEMI-CHŒUR.
‘ Coup mortel.,... - Pour eux, & pour leur
race!..... |
SECOND DENMI- TRS
Fureur inouïe!,,.....
Fatal effet de la malédiction d'un père!
(a) Le difcours ici eft interrompu. Littér, percés au
rravers de leurs flancs gaaches, formés dans les mêmes entrailles,
É'NTA EI OHBAIZ 54
x ér 6 Q.Na, 890
SAN En Que d\expionTe
xpre S' SAN mareos Oilvmol xaTeuy mile
mr E’eunvs éméxpart.
HMIXOPO'Z.
AP worper Teromutro. . + + (4)
HMIXOP OZ.
€
Téloguero 849, ou-
GA LVAIOY TT FAUEE HA TO.
| H'MIXOPO'Z.
Al, of, dupovice,
cl, dj d\ aynipoywy
Savary deal.
HMIXOPO'Z.
Auray AEyUus TNLYEIS eee 900
H MIXOPO'S.
Aou 42 couero1
TT LYLÉVOLS ÉVVÉRO .
HMIXOPO'S.
Ayant péve,
dexiw T CA TUTE0$
dppesr: TMTUO.
(a) Interriptam fc orationem agnofcit fcholiaftes.
ss ETTA ENT ©OHBAIS.
HMIXOPO'Sx.
Axe 3 y mur
GUY0S, you UP ,
qu à mir Q'agrdpor.
Med xriayd Tv’ Erprus,
& aroLLoeoIs , 910
S Gr vfxos iGa ,
Y Jurity TA.
Epoiggonurr N oEvxgplto
xThual, &o co Ag"
MaNartre N x due Dix PiAvis ,
SN Éhyaers A'prs.
HMIXOPO'3.
ZiduesrhaxTos & &W éyovor . ...
HMIXOPO's..
ZidiegmAanToi 3 rÿe Asa,
Gy a TS MDI, Mess...
HMIXOPO'z.
Tapoy rarewwy Agai. 920
HMIXOPO'x.
Aopor paix dy tm iris
Desreure Jh'»TNp 9906,
AUTOGUIS , AUTO ULGY 7
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 55
PREMIER DEMI-CHŒUR. |
Tout gémit ici fur leur fort.......cette
ville .....ce rempart. .....cette terre, qui
les regrette. .....
D'autres hériteront de leurs biens. . . de ces
biens, hélas! qui causèrent la querelle de ces
infortunés. . . .qui causèrent, enfin, leur mort.
Ils ont partagé leurs pofleffions dans leur
fureur ; leur part eft égale; mais, leur concilia-
teur, Mars, n’eft point fans reproche, & plonge
leurs amis dans le deuil.
SECOND DEMI-CHŒUR.
Les voilà percés d’un fer meurtrier !....
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Percés d’un fer meurtrier, ils jouiront dé-
formais. ......eh! de quoi!....
SECOND DEMI-CHŒUR.
Du tombeau de leurs ancêtres. .......
PREMIER DEMI-CHŒUR.
(79) L’écho de ce palais répète les cris aigus
qui accompagnent leurs funérailles. . . .
Je gémis fur moi-même; ces maux me {ont
propres. ..... ;
56 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
Mon ame eft déchirée....... plus de joie
| pour moi.........des Jarmes éternelles &
fincéres. 5:54:
Un cœur flétri, gémiflant fur ces deux
Les malheureux!....on peut bien le dire;
ils ont fait mille maux à leur patrie, »
Ils ont fait périr par le fer une armée entière
d'étrangers,
SECOND DEMI-CHŒUR.
Malheureufe, parmi toutes les femmes qui
ont jamais été mères, celle qui les a mis au
Jourl.....oo.e
Époufe de fon propre fils, elle lui a donné
ces enfans, qui fe font immolés ainfi récipro-
quement de leurs mains fraternelles.
ISMÈNE.
Oui.......de leurs mains fraternelles &
exterminatrices . ..............dun coup
ennemi................dans une guerre
furieufe ........... .... pour vider leurs
débats (81)....... .
Enfin leur haine cefle.....
ETITA ENI @OHBAIZX 56
Jigezr , g Ping ya Ines, é TUUUOS
Duxpuyor Cx pers, à,
xNœouMpas pou, Lurogw,
Toi dvoir waxroir.
Tlapeny SN ereir a d-
OAoinr, @s tpEaTuw
ma À mAMTES, : 939
Écroy Te raymo ayxs |
mAupoeos c did.
H'MIXOPO"'x.
Avuodupar agi & mxoJoa
CS ray yUvaxbY , OOo
Tex vopo vos LÉXA UT,
Doi À avras moon aura Jeuya,
Téod) 2144 , ON ©) émAswrTnony UT dÀ-
AnA9DOrOIS YPO OUOMTOEIII.
TE>2MH' NH.
O'ucamen Me,
4 maywAdesi, 940
AJaTuus # Gina,
tu uyvodve , ,
VELL0$ © TAG).
Féraura, N éyhos,
s7 ETTA EI @HBAIZ.
4 3 que Cat
QorppuTe uéLux Ta
xdp@ d° oi ousypor.
xO0r0S
Tlrpos AuThp vexéwy 0 Kloyrios
Eros, Cn muess ouduis
Inxns aides. Tixpos
D penpaTay AxxoS
SuTnmis Apns, deg
maTeos ns LAND.
A NTITONH.
Epouar poiegy APDOVTE à pee,
dhoc muy ayor
Aro 5 cyan yes
7A\STSs dGuaros ésa.
TEMH NH.
To, mMois érayOnoœy-
ms mou Ve doi.
Tarere dd) img Ag EU
degi À OEUV VOUOY »
mrcaubs. rayreomw
Quya Murs.
E‘curue J' dras
95°
960
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 57
C'eft fur un champ humide de carnage, que
ces deux êtres fe font réunis (82)... Certes, ils
font bien, aujourd’hui, du même fang.
LE CHŒUR.
Le trifte arbitre de cette querelle, eft l'hôte
du Pont, eft le fer aigu, trempé dans le
feu.
Sévère & funefte diftributeur de leurs ri-
chefles, Mars accomplit les imprécations de
leur père.
ANTIGONE.
Infortunés!............ dans ce partage
chacun de vous a fa portion des maux envoyés
du ciel. Vos biens, vos tréfors, feront un
tombeau. |
ISMENE.
O maifon, où fe reproduifent des malheurs
Enfin, les Déefles des imprécations ont
pouffé le cri de la viétoire........
La race entière de Laïus a difparu devant
elles. ....
Le trophée de la vengeance eft aux portes
: FH
58 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
où les deux frères fe font frappés. . ....
Vainqueur de tous les deux, le deftin eft
content.
ANTIGONE fa).
Tu donnes le coup mortel en le recevant(8 3)...
ISMÈNE.
Tu reçois la mort en la donnant. ...
ANTIGONE,
Ton épée lui ête la vie.......
ISMÈNE.
Son épée te donne la mort.....
ANTIGONE.
Malheureux dans ta viétoire (84),....
ISMÈNE.
Malheureux dans ta défaite (85).....
ANTIGONE.
Coulez mes larmes.....
ISMÈNE.
Coulez mes pleurs. ......
ANTIGONE.
Le vainqueur eft tombé lui-même : hélas!
la douleur trouble mon ame (86).....
{a} Antigone s'adreffe à Polynice, Ifmène à Étéocles.
ETITA ETII @OHBAIS.
Toreyoy © AUAGIS»
Cy djs éDeiroyro , x dVoiy xpa THOSE
éAnËe Juuor.
A NTITO NH.
Iluydeis émyons (a).
TE>EMH NH.
Zu d” éOuvres yaTax@vor.
ANTITONH.
Aoex d” exQres.
TI? MHNH.
Aoet S éSuves.
ANTITONEH."
Mencoroyos.
TE MH NH.
Mehcora On.
ANTITONH.
To Sixpua.
l'E? M H’N.H.
l'w 9905.
ANTIFONH.
Tenir xx @xGs
ne ME, MOVET point plus.
(a) Schol. @esc nv IToavreixlw.
H ij
58
979
so ETITA ENI @HBAIS.
| lEMHNH.
Eros 5 apNa ere.
ANTITONEH.
To jo mAudxpUTE où.
TE MH NH.
Zv d” adm à marabaue,
ANTITONH
Tlegs QiAou y éphon.
TS MHNH.
Ka @iAor éxQres.
, ANTITO NH.
Aura Xéÿdr.
T2MH NH.
Arrna doper. 980
ANTITO'NH.
A'jor mor GS (a) tige.
TE MHNH.
léaus id) ange 2NApir.
ANTITONEH.
To Moiex Rapuruex 0e »
mr T Oifmu oué ,
ménage T Eewns, à wa des ns à.
(a) Tadk, duxnude, pro maxis. Vid. Burton, p. 507.
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 59
ISMÈNE.
Mon cœur gémit & foupire....
ANTIGONE.
O déplorable frère!....
ISMÈNE.
ANTIGONE.
La main fa plus chère t’ôte la vie!......
ISMÈNE.
ANTIGONE.
Il eft affreux de le dire (87).......
ISMÈNE.
Il eft affreux de le voir (88)........
ANTIGONE.
Pour nous /a), fur-tout, objet défefpérant!.. .
ISMÈNE.
Sœurs malheureufes, voilà nos frères (89)!...
ANTIGONE.
O Parque inflexible, trifte difpenfatrice du fort!
Ombre redoutable d'Œdipe! Noire Érinnys!
que votre pouvoir eft grand !
a ————————— ———— — _——_— —————— ————— —————_———
(a) On a fuivi l'interprétation de Burton, page so 7.
H ii
6o LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
ISMÈNE. {Elle regarde Polynice.)
Hélas!......quel fpettacle tu me donnes
à ton retour!...
ANTIGONE.
Sa victoire ne finit pas fon exil (go).....
ISMÈNE.
Son retour lui coûte la vie.....
ANTIGONE.
II lui coûte la vie, fans doute....
ISMÈNE.
Mais il l’ôte à fon frère.......
ANTIGONE.
O race infortunée !....
ISMÈNE.
Race accablée de maux déplorables, préfagés
par ton nom {à Polynice ).
ANTIGONE.
Malheurs fur malheurs à pleurer [91)!....
ISMÈNE.
Il eft affreux de le dire......
ANTIGONE:.
IL eft affreux de le voir......
O Parque, trifte difpenfatrice du fort!...
E‘NTA ENT ©OHBAIXZ 60
TEMHNH.
Hé ne, duOta@ Tipal ?-
ME) cn quyas epuo.
ANTITONH.
Oùd fu os xa Tire.
F>MH NH.
Zodels 5 mu TGNeorr.
ANTITO'NH.
d'adren SG.
FEMHNEH.
Kai LS réoquas.
ANTITONH.
Tag vos.
TEMH NH.
Taagra % made
. dura wift ouorupe.
ANTITO'NH.
Avez TEATLÀ TOY THLÉTUV
l'E MH NH.
O’A@ Ad.
| A NTI'TO'NEH.
O’Ao& d° opar.
Le Moiex Baudbruiez poYiexs
H iv
798
61 ETITA E’II @HBAIS.
mire Tr Oilrou ou,
méga + E'euns, À Leyadens ns à,
Zv mu oida Age.
TEMHNEH.
Zu d° dy Uaeor ua Sur,
ANTITONEH.
Er XATHA QE 5 mA. 1000
TE MH NH.
Aess y 7 Naples.
A NTITO'NH.
O’Ao& Ré.
TEÈMH'NH.
O’Aox d) cpar.
ANTITO NH.
To rovos 0 Up muùr,
TE MHNH.
Vo ja xaxx douaa
ÿ XBori, DCS ndyrur d° Emo,
A'NTITONH.
7 51
To 10, % Mes y ei,
TE? MÉHNH.
To jo due AALXOY
af Enéxnus ap @.
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 61
Ombre redoutable d'Œdipe!......Noire
Érinnys! que votre pouvoir eft grand!..,
Tu l'as connu ici par ton expérience.
1SMÈNE. (Ælle regarde Étéocles.)
Tu n'as pas tardé davantage à le connoître. : .
ANTIGONE.
Il te ramenoït à Thèbes. ....
ISMÈNE.
I t’'armoit contre un frère (92)....
ANTIGONE.
Sujet de douleur !.....
ISMÈNE.
Spectacle d’horreur!.....
ANTIGONE.
Hélas ! quelle affliction pour nous!....
| ISMÈNE.
Hélas ! quel malheur pour cette maïfon, pour
ce pays, & fur-tout pour moi!....
ANTIGONE.
Hélas, hélas! plus encore pour moi, ...
ISMÈNE.
O Étéocles!—.,....
— auteur de nos maux famentables !...,,.
62 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
| ANTIGONE.
O les plus déplorables des frères!.
ISMÈNE.
Aveuglés par la vengeance......
ANTIGONE.
Où leur drefferons-nous un tombeau!, ...
ISMÈNE.
Au lieu le plus honorable. .....
ANTIGONE.
Hélas! qu'ils foient couchés près de leur père (9 3).
LES MÊMES, UN HÉRAULT.
LE HÉRAULT.
RÉCITS IAMBIQUES.
Apprenez l'arrêt du fénat de Thèbes /a).
Étéocles, ami de fon pays, doit être enfeveli avec
honneur; c’eft en repouflant nos ennemis qu’il a
perdu la vie : pur, & fans crime envers fes Dieux
paternels , il eft mort où il eft beau à un jeune
héros de mourir. Voilà ce que pour lui je dois
vous annoncer. Mais, pour fon frère, pour Poly-
nice, qui , fi les Dieux n’euflent arrêté {on bras,
(a? Littér. i/ faut que je vous annonce le jugement, l'arrét,
des premiers confeillers du peuple de cette ville de Cadmus.
ms til
ETNTA EfIl @OHBAIXZ. 62
ANTITONEH.
To mayTy MAUGYETLTOI.
> MHNH.
Fo dlunodyns dy ar,
ANTIFTONH.
Po do, m0) age Shooedu yovos ; 1010
T> MH NH.
To, o7mv nuw@Tor, |
ANTITONH.
Lo ©, Tue 7aTeL mapébyoy.
KHPYE.
l'A MBO I.
Acxod@ 1 NEaT dnayéMer jé en
diuou mess Aois To Kadusias moAcwS,
Eroxnéa à Ton éæ dbyoiæ foros
Surey de yns pins xeGoragois”
dpyor 30 éy0esu, Juyaroy EAET CH TONE
leger maTe@wy JV 00105 @Y HLOUQNS TE
Térmeer Dep mois vécus Oimoruy AL AI.
Où à up GN éméça ra Aëyd 1020
Tére J'aAgor mor Tloauverxous véxpoy
Eco Randy dOuoy ; aprayhr Ur,
os o1T œaçuTiex Kadusiwy woroe,
63 ETITA ENT @HBAIX.
ei pui Judy ns eurodby éqn dbei
TA EN dy9s 5 à Juvoy XEXTHOETEY
Sedy rarecor, 5 anus 09,
PaTiuu” EmAXTOY tuGañwr Mpe MOAU.
Où reverdy TN de ojwvdy Jouer
GourT anuos, Témmuuo 796$
D AY Cabprfr ruuGoya quegua@, 10 30
ir dEvuoArois MesosiGuy ouyany,
anuor ävy N' Capoexs QiAwy Um.
Toiavr EbEe Ts Kad\uelor TA,
ANTITO NH.
E'n0 3 Kad\usioy y mesqums Ai,
Lo pains dos moy ouvulur SA ,
30 ape Suw, xaya wiyduror Band
Jélao aApor À éuor, SN duo
éyouc” amv Tu ap yiar m4,
Auvoy To xo1y0y aAaryvor , OÙ MEQUXEUET,
anreos @naims, xé ao Suqnvou rares. 1 040
Tor D SéAoue dxon xoicve xauÿ
Jouy, Savon Édex ouyfore @part.
Try 3 oopuss SI xo1A0yæqupes
AUxot racovryt pui Jbxtoum mul.
Gpor À dns » xa@ora pas ty,
Digitized by Google
; LA
Po 63 wss. LES SEPT AU SIEGE DE THEBKS.
=
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 63
eût faccagé la ville de Cadmus, fon cadavre
fans fépulture, doit être la proie des chiens:
fa mort même ne peut expier fon facrilège.
Au mépris des Dieux de fa patrie, il armoit
l'étranger pour la détruire; livré fans honneur
aux oifeaux du ciel, c’eft d'eux qu'il recevra
la fépulture dont il eft digne. Les libations, les
chants funèbres, les pleurs de fes parens, ne
Pacconipagneront point au tombeau.
Telle eft la volonté du fénat.
ANTIGONE.
Et moi, je le déclare à ces chefs du peuple :
fi perfonne ne veut m'aider à l’enfevelir, je
l’enfevelirai feule; j’en courrai le danger. Pour
enfevelir mon frère, je donnerai, fans roupgir,
le fignal de l’anarchie. Le fang me parle trop
pour lui, ce fang d’un père & d’une mère
infortunés , qui nous ont fait naître. Je partage
volontairement fon malheur involontaire; :ïl-
eft mort, mais je vis toujours fa fœur (94):
Des loups aux entrailles affamées, ne fe repat-
tront point de fes chairs. Que perfonne n’ofe
le penfer....Je ne fuis qu’une femme; mais
64 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
je faurai lui creufer un tombeau. .....Je l'y
porterai dans mes bras, enveloppé dans ces
voiles de lin (95): qu’on n’en doute pas; j'en
trouverai le moyen & la force.
LE HÉRAULT.
Princefle, ne défobéiflez point au fénat.
ANTIGONE.
Hérault, ne m’annoncez point un ordre inutile.
LE HÉRAULT.
Échappé au danger, le peuple ef à craindre (96).
ANTIGONE.
Qu'il foit à craindre ou non, j’enfevelirai mon frère.
LE HÉRAULT.
A l'ennemi de Thèbes, accorder l'honneur du tombeau !.….
ANTIGONE.
Les Dieux l'avoient-ils fait pour refter fans honneur fa)!
LE HÉRAULT.
Non, fans doute, avant le danger où il a jeté ce pays.
ANTIGO NE.
Maltraité, il a rendu maux pour maux.
LE HÉRAULT.
. Mais, il nous punifloit tous du crime d’un feul.
(a) On a fuivi l'interprétation de Grotius.
: 2° nur 4
AUS
3 —
RS et ne _…. LS
ER. dE ose
E'NTA EI @HBAIXZ. 64
yuvirep Bon , TD on
LNTo Qéegure Rvasivou TÉT\ HA TOE.
K' ami aa Avdo uni ro Sn aa
Odpod, mapésa puyæri dpaçhesos.
KHPTYE.
AUD mou ce pui BuaÇeX TN. 1050
ANTITO'NH.
AÏS oœ pui meeiosd wipuaru Eole
KHPYS.
Tezxé ve dim duos Cupuyor wexg-
A NTITO NH.
Tegyur”, duos oùTos 3 Aurora.
KHPTE.
AN dy mous quyd, où nuwmiods GP ;
A NTITO'NH.
H'M @ TN # AJjgnnuna (a) Suis,
KH'PYS.
Où, op y es Ti uvdbre Randr.
A NTITONEH-
la Qwy XLAXOS | ALXOITI arnuei Geo.
KHPTE.
3.32 (7 4 ” S
A ds dravtas œuf evo TON épypy lu
(a) Legendum cenfet Grotius nremunry.
6; ETITA EflIl @HBAIZ.
ANTITONH.
E‘exs méeaive duSo ÜçuTn Sud,
Eye 3 Qu mor9e, Mn paxpnyppe 1060
KHPTYE.
AN anoGs os 10, dmeréma d 130.
A NA HI ATZETOI.
HMIXOPO'S.
Des, qe), à deyanauyei papas
dipes E’emnves, Tr Offrod
os dAconTe mpumroder Sms.
HMIXOPO'S.
Ti raw ; n 3 dd ; ni à UNOUY ;
TS TOAWMOU JUTE GE XALEY ,
poire où meSmiumer 67 TuGo ;
A'Ma ECS LETITEEMOUH
Niue AT.
HMIXOPO"'Z.
Zu y ulû mMdr mynmepy 1070
mubns aevos N° 0 Qngs apps
orouauTor tr Opisor dIVAGAS
an, Tis & GG mom;
H MIXOPO'S.
Aegro mis Ÿ pui dpt
LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES. 65
ANTIGONE.
La DISPUTE (97), parmi les Dieux, fe
tait la dernière... .. J'enfevelirai mon frère.
Abrégeons ce difcours.
LE HÉRAULT.
Vous enrépondrez; pour moi, je le défends.
RÉCITS ANAPÆSTIQUES.
PREMIER DEMI-CHŒUR (95).
O menaçantes Furies ! fléaux deftructeurs
des familles ! c’eft vous qui avez ainfi perdu
la race entière d'Œdipe.
SECOND DEMI-CHŒUR.
Que devenir ! que faire ! à quoi m’arrêter ?
(à Polynice }) Comment pourrois-je te refufer
des pleurs & ne point ‘accompagner à la
tombe! Toutefois,un arrêt effrayant m’intimide
& me retient.
PREMIER DEMI-CHŒUR,
{ A Étéocles ). Pour toi, un peuple en deuil
vate fuivre; &, cet infortuné ! fon feul tribut,
fera les larmes d’une fœur ! Peut-on le fouffrir!
SECOND DEMI-CHŒUR.
Que la Ville épargne ou punifle ceux qui
1 K
66 LES SEPT AU SIÉGE DE THÈBES.
pleureront Polynice; ......... nous irons
accompagner fes funérailles: ....... certes
fa naiffance lui donne également droit à nos
regrets /a). Souvent la Ville a varié dans
fes règles de juflice (99).
PREMIER DEMI-CHŒUR.
Et nous, fuivons Étéocles ; .... ainfi que
Ja loi, la juftice le veut ...... Après les
Immortels, après le puiffant Jupiter, c’eft
Jui, fur-tout, qui a préfervé de fa ruine la
ville de Cadmus; .,..... ses 0 it IN
qui a repouflé le flot d'Étrangers prêt à
F
l’engloutir,
————_—_————
(a) On a fuivi dans la verfion & reflitué dans Île
texte la leçon de Turnèbe.
FIN.
ENTA ENT @OHBAIX 66
mgs xNœoyres ToAureerr.
H'usis Le iuer, y (Cur9uouer
ai mesmuri. Kai 70 yree
L01Y0Y TOWN does (a) , XXI MAIS ANUS
aMoT éreyva @ dirguz.
HMIXOPO'S.
H'ueis d\ aux rod, vanrp me œuus 1080
xt To d'xgior Euvéreuve.
Méta 99 paxapxs 1 Aus jour,
0% Kad\ueiwy npuËe onu
un 'yarcarave, pd” &N\ofTar
XUUAT DoTay
x ax\ualnry Quad.
(a) Sic dedimus ex Turnebo, Stanlejus, mendosé :
w
CKOÇ
TE A OS,
V6!
_ 15530
0
Digitized by Google
Digitized by Google
Digitized by Google
pr,"